dimanche 21 septembre 2014

La loi de santé par Marisol Touraine, ministre du gouvernement le moins populaire de la cinquième république...

Rassemblement le 30 septembre 12h30 place Edmond Rostand Paris 
 

Avec l'autorisation du Dr Jérôme Marty,son auteur,  je publie cet article paru sur le site de l'UFML.

La loi de santé représente, pour le secteur public, comme pour le secteur privé, la menace la plus grande qu'ait connue la médecine.
Depuis l'avènement de la République, jamais un gouvernant (hormis dans les périodes les plus troubles, et encore, la formalisation était moins élaborée) n'avait osé imaginer que la médecine puisse être à ce point, dans tous ses secteurs, aux ordres.
L'intelligence et le bon sens "terrien" prévalaient jusqu'à ce jour sur les concepts énarchiques et, il restait à nos décideurs politiques encore un peu de vie réelle et d'humilité pour se rappeler qu'ils étaient tous des patients potentiels et, que la vie était comme une grenade dont la goupille pouvait à tout moment être arrachée, les projetant alors dans un monde où seuls, le savoir, la pratique, l'esprit de synthèse, la technicité, l'humanisme, l'expérience, le doute, faisaient le médecin qui pourrait retarder, stopper pour un temps l'explosion.
La loi de santé, pilotée par Marisol Touraine, ministre inamovible du gouvernement le moins populaire de la cinquième république, remet en cause ce simple principe, et invente le concept de caporalisation de la médecine.
La médecine y est carrée, répétitive, automatique, rassurante, faite d'abaques et de procédures, de protocoles et d'indicateurs. Tout y est tracé, mesuré, encadré. La volonté est de faire de la maladie une équation dont le dénominateur commun est l’intérêt économique et dont la finalité est d’effacer définitivement l'humain au seul profit de la normalisation du résultat.
Peu importe Pierre, Paul, Sylvie ou Dominique, seul compte le modèle de maladie, le dossier et son traitement et, plus encore, l'obéissance au schéma de soin défini par "l'instance", quelle qu'elle soit, validée par des non-médecins à l'importance aussi développée que l'ego et la fatuité... Représentants d'usagers, dès lors idiots utiles qui, sans même l'imaginer participent à la dégradation organisée du système, et  s'autodétruisent.
Je le dis, la loi de santé de Marisol Touraine, va détruire notre système de soins. La raison en est simple et, point n'est besoin d'être grand clerc pour la deviner : le modèle sanitaire choisi est le médecin obéisseur.
Obéisseur au sein du Tiers Payant Généralisé où le payeur immanquablement deviendra décideur, et où immanquablement, les médecins seront soumis à un conflit d’intérêt permanent, entre le soin dont relève leur patient et la demande exprimée par l'organisme rétributeur.
Obéisseur au sein des réseaux de soins, où, représentant de la marque (comme se plaît à le dire un président d'institut de prévoyance bien connu), le médecin n'est plus tout à fait indépendant, plus tout à fait libre, plus tout à fait médecin.
Le modèle choisi de médecine aux ordres de la courroie d'administration de l'Etat va également détruire le modèle hospitalier Français.
La raison en est là encore simple, il faut une réforme sociale, et le gouvernement n'a ni l'intelligence politique, ni le courage pour y faire face, seule prévaut dès lors la manipulation intellectuelle à coup de novlangues, d’esbrouffes et de tours de cartes.
Les médecins qui pratiquent des honoraires complémentaires y sont désignés coupables de fait, de "dépassements" d'honoraires, géniteurs des inégalités d'accès aux soins, alors qu'ils ne sont qu'adaptations aux choix de ces mêmes politiques qui de médiocrité en facilité n'ont jamais eu la volonté d'augmenter les actes des praticiens à leur juste valeur...
De culpabilité à jugement il n'y a qu'un pas que la loi de santé franchit sans difficulté, (l'avantage du vide est qu'on y avance facilement), et, la création de la tare permet l'éradication de son milieu : les cliniques ou hôpitaux publics d'exercice des médecins à honoraires complémentaires, voient leurs existences même menacées par les Agences Régionales de Santé, qui veillent à l'application de la loi.
Les ARS consacrées maîtres du jeu par la loi de santé, veillent à l'application de ces règles et à l'obéissance des médecins qu'elles orientent, pénalisent ou gratifient. Partenaires des organismes financeurs, elles organisent le système, écartent les médecins de tous secteurs, du pouvoir décisionnel ou organisationnel. Elles n'ont qu'un but : l'encadrement. Qu'une priorité : le résultat économique aux seules fins de résultats politiques.
Peu leur importe que chaque homme soit différent, que chaque médecin ait également son histoire, l'obéisseur doit créer de l'obéissance, l'encadré doit créer du cadre !
La loi de santé est l'avènement d'un nouveau paradigme, celui du passage de l'obligation de moyens, à l'obligation de résultats, celui de la primeur de l’intérêt économique sur l’intérêt médical, celui de l'ascendant administratif sur le praticien, elle est l'avènement de la dépersonnalisation médicale. Elle est la porte ouverte à tous les risques, tous les abus, le médecin n'est plus qu'un outil au service du plan, la déontologie n'y est qu'accessoire et variable suivant les intérêts du moment, l'humain n'y a que peu sa place, effacée par la cohorte.
Cette loi est pour chacun de nous inacceptable. Parce-que nous sommes médecins, simplement parce que nous sommes médecins !
Parce-que notre rôle notre mission doit être parfois au-dessus des lois, nous nous devons de désobéir.
Parce-que nous savons l'humain, nous ne pouvons accepter la marchandisation et la financiarisation de l'être, nous devons désobéir.
Parce-que nous savons que seules notre liberté et notre indépendance garantissent celles du patient, nous devons désobéir !
Refuser la loi de santé n'est pas une posture politique, c'est notre devoir de médecin, notre devoir d'homme, et face à l'abomination que cette loi représente, il n'est qu'une possibilité, son retrait total.

mercredi 17 septembre 2014

Charade ophtalmo etc ...


Le matin : Annie m'attend sagement, assise près de la secrétaire. Elle a une hémorragie sous conjonctivale qui l'inquiète et son MG n'était pas disponible. On vérifie l'absence de choc, l'absence prise d'aspirine, on prend la TA  et  on rassure...

jeudi 11 septembre 2014

au delà de Star Wars

------------------

-----

Moi qui me préparais à fignoler un post sérieux sur la loi touraine, une nouvelle baguette,
ou un nouvel appel à la révolte des médecins, je me gondole comme un idiot devant cette parodie ...
Mais ce combat n'est  peut être pas si différent de celui que nous médecins et soignants adhérents à l'UFML ou simples sympathisants menons depuis 2 ans .
Faut il se soumettre aux diktats de l'Empire ?
http://www.ufml.fr/81-articles-en-vedette-ufml/communique-de-presse/1274-communique-de-presse-ufml-le-projet-de-loi-de-sante-une-rupture-conventionnelle.html

jeudi 4 septembre 2014

Titoute : le retour

Je ne vous servirai pas mon habituel couplet sur ma détestation du mois de septembre.
L'été est fini, les radios ne parlent que de rentrée des classes,on range les tee shirts, les cerfs volants, on pense aux amis à qui on n'a pas envoyé de cartes postales faute de temps, on trie les photos de vacances, on s'offre les derniers repas dans le jardin. 
J'enrage de voir le soleil briller alors qu'il a plu sur la moitié de nos vacances. 
Le retour à mon cabinet s'est fait de façon  d'autant plus progressive, que pas mal de patients m'ont posé un lapin.
Les papiers administratifs se sont de nouveau accumulés sur l'hideuse Table.
Le retour a été triste parce que notre  matoute  surnommée Titoute avait disparu sans laisser d'adresse.
 



Nous l'avons cherchée partout, j'ai demandé à Zigmund-chat de m'aider dans les recherches, mais il a refusé de s'impliquer. 
Alors, je me suis résigné à placarder des affiches avec sa photo un peu partout, avec une énorme sur les vitres de mon cabinet.
C'est grâce  à cette affiche que nous avons retrouvé la Titoute qui avait estimé peu de temps après notre départ en vacances que l'herbe était sûrement plus verte ailleurs. Bref elle s'était fait adopter par des voisins qui l'avaient chouchoutée et auraient voulu l'adopter...
Elle a grandi, elle a perdu son regard naïf,  se montre un peu plus sauvage, Zigmund -chat a un peu fait la tête : "vous auriez pu vous dispenser de nous ramener cette chipie, chipeuse de pâtée".
Nous restons inquiets car elle a goûté à la liberté, connait le chemin qui y mène et ce chemin traverse la route.