mardi 25 octobre 2016

Exil



Mes écrits se font rares.  
Il se trouve que je bouge pas mal et que tout bouge aussi.
Il y a d'abord la santé de Pa Zigmund, avec frère qui est en première ligne depuis toujours  et qui rame...Et pour moi, ce sentiment de culpabilité d'être parti au loin.  

J'ai abandonné avec plaisir la marmite sous pression qu'est devenu mon cabinet et tous ces  grains de sable qui me minent le moral :
-patients pressés exigeants odieux  ou  au contraire tellement adorables que je n'ai pas le coeur de les pousser trop vite vers la sortie. Il y a ceux qui me disent qu'ils vont me regretter en me disant au revoir  quand nous savons de part et d'autre qu'il s'agit bel et bien d'un adieu. 
-Moins grave  mais bien minant en vrac : 

  • la déclaration d'impôts refaite entièrement et revue à la baisse, je suis un sous nanti :-)  
  • l'aquarium qui ressemble à un égout (on ne voit presque plus les poissons parce que la pompe toute neuve ne pompe rien) 
  • le refroidissement de mon cabinet du à un oubli  de ma part de commander le fuel (moyen habile de vider une salle d'attente... ) 


Dans l'idée d'une expatriation, conséquence directe de la loi santé et du doc bashing devenu sport national (initié, entre autres par un ex  très con pas  frère) je cherche un point de chute,  hors de ce pays. J'ai tenté d'oublier mon âge et mon anglais devenu approximatif après des années de non pratique. Le pays de Shakespeare me tendrait une main...S'il m'accepte,  je donnerai le meilleur de moi même.(je l'ai fait ici jusqu'à présent mais je n'arrive plus à travailler sous les insultes permanentes.) 
Il y a longtemps, j'ai subi un exil, infiniment moins traumatisant que celui que vivent des milliers de migrants aujourd'hui. Je vais partir  pour un nouvel exil, d'abord linguistique, qui deviendra peut être un exil pur et simple.
La semaine s'est passée dans des avions, des hôtels, j'ai testé des bières inconnues dans des pubs chaleureux, j'ai testé l'English breakfast  (le vrai un peu écoeurant), j'ai fait un peu de tourisme, et avant de quitter le pays, j'ai traversé des duty free de ouf, erré à la recherche de ma porte d'embarquement,  j'ai du expliquer en Anglais dans le texte aux gars de  la sécurité  soupçonneux de l'aéroport  ce qu'était la mezzouza en métal qui ne quitte jamais mon sac à dos*.   


 J'irai là où on montrera un minimum de confiance, un minimum  de respect pour les soins que j'apporterai à mes patients.
 La peur au ventre, mais très déterminé aussi, j'ai mesuré le chemin qu'il me reste à parcourir pour cette dernière aventure professionnelle.      
(à suivre) 


* athée j'assume pleinement cette contradiction. 
24 / 11 Journée des soignants
UFML soutient la mobilisation des IDE le 8/11  



12 commentaires:

  1. ça alors ! je viens très peu souvent dans les parages... et voilà que j'apprends que tu as fermé ton cabinet et que tu songes à t'expatrier !
    quoi que tu décides, quoi que tu fasses, je te souhaite de trouver la sérénité !
    à bientôt peut-être ?
    Sylvie, alias Mme de K

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    1. l'exil intermittent ce n'est pas encore sûr ... mais je l'espère
      je voulais écrire ce post en Anglais mais pour l'instant je ne me sens pas prêt pour l'exil linguistique complet. Peut être aurai je plus de vacances et peut être que je pourrai te rendre visite pour te raconter ça de vive voix

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  2. I woud welcome you with pleasure ! :-)

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  3. I beg your pardon... I used my husband's profile...
    Sylvie

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    1. I always enloy the name of your husband's profile so Wellcome again

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  4. Je suis sure que tu ne regretteras pas, les patients anglais sont super! Bien que travaillant au Portugal j'ai beaucoup d'anglais dans ma patientèle, ils ont une capacité d'auto-dérision et de rire de leurs maladies fantastique. Ceci dit mes patients portugais sont adorables!
    Hélas, les retraités français commencent à s'exiler au Portugal (une loi scélérate passée il y a 2 ans leur accordent un "paradis fiscal" pour 10 ans) et je retrouve avec amertume des comportements typiquement français...au point de me faire honte devant mes collègues.
    Kyra
    PS: travailler dans une autre langue, ça vient bien plus vite qu'on ne croit. Il faut un peu se forcer pour penser directement dans la langue du pays et non pas d'abord en français et ensuite traduire, et ne pas hésiter à demander plusieurs fois aux patients de parler lentement. (le défaut des anglais c'est qu'ils sont habitués à ce que tout le monde parle anglais)

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    1. merci j'espère que s'ils me prennent je serai a la hauteur
      amicalement

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  5. t"exiler en Grande-Bretagne! voilà un plan draconien, j'en suis toute tourneboulée!

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  6. Ils ne m'accepteront probablement pas à temps plein mon niveau d'anglais ne m'autorise pas à travailler à temps plein en Grande Bretagne. ce sera une simple vacation Ici j'ai comme un sentiment d'étouffement qui ne justifie sans doute pas un exil définitif mais cette opportunité de réaliser mon rêve d'adolescent de vivre à Londres me permettra de respirer / l'autre solution aurait été Bruxelles...

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  7. Mais ? tu as déja fermé ton cabinet ou bien tu y réfléchis juste ?
    Félicitations pour ta décision de changement. On te sent si mal avec la pratique médicale qui est la tienne que cela te sera forcément profitable d'avoir de nouveaux projets, de nouveaux horizons. Je crois que c'est ce qui manque beaucoup aux médecins à l'heure actuelle: l'impossibilité d'avoir des projets, des beaux projets.
    Salutations, j'attends toujours de faire ta connaissance !!!

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  8. difficile de répondre à ta question. Non mon cabinet reste ouvert mais -comment dire ?- sur un fil je suis prêt à partir encore faudra t'il qu'on m'accepte . Ne t'inquiète pas pour moi je ne vais pas si mal je crois avoir étudié toutes les solutions pour éviter le burn out et je suis solide . une rencontre IRL oui peut être un jour mais il m'est arrivé de perdre des "amis" en enlevant mon masque :-)
    je te réponds tardivement je n'avais pas vu ton commentaire

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