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vendredi 10 avril 2020

Voyages immobiles : le Jura

J'ai  6  ans. Il  parait  que  je  fais  une  primo  infection tuberculeuse . Je  cours  partout  dans  la  maison pour  échapper  au  toubib  qui vient  me   faire  mon  injection  quotidienne et  je  hurle  quand  on  finit  par   m'attraper.
Je  ne  me  sens  pas  malade...

On  décide  que  le  bon  air  de  la  France et  de  la  montagne  me  feront  du  bien.
Me  voilà  donc  avec  Ma  dans  une  petite  pension  de  famille  à  Lons  le  Saunier pour  un  bout  d'été.
L'été parlons  en  : ça  caille  dur  ici,  Ma  dit  qu'il  faut  que  je  m'habitue  au  froid. Sans  doute  a t'elle  été impressionnée malgré  elle  par   les  affirmations  d' une  sorte  de  voyant  rencontré  au  restaurant  de  l'hôtel    : "vous  allez  quitter  l'Algérie  pour  toujours  mais  ce  sera  pour  un mieux,  vous  et  votre  mari  aurez  une  meilleure  situation". Ma  avait  répondu,  un  peu  méprisante  :  "vous  prenez  sans  doute prétexte  des  "évènements, non  nous  ne  quitterons  pas  l'Algérie ! ".
J'ai  froid,   je  suis  le  seul  enfant dans  cette  auberge, et  je  m'ennuie. C'est  probablement une  des  raisons  de  mon  désamour  pour  la  montagne.
Au  restaurant, j'entends les  adultes  évoquer  la  légende  de  l'auto  stoppeuse fantôme  qui alimentera mes  cauchemars  d'enfant.
Il  y  a  quand  même  de  bons  moments  :  la  pêche  aux  écrevisses,  la découverte  des  cuisses  de  grenouilles (Ma  refuse  d'y  goûter ; je  lui  dis   que  ça  a  le  goût  du  poulet) quelques  ballades,  mais  quand  je  repense  à  ce  séjour  les  premiers  mots   qui  me  reviennent  sont  froid  et  ennui.
En  fait  le  meilleur  moment  est  le  retour :  une  escale  à  Lyon  avant  de  prendre  l'avion. Nous  faisons une  promenade  le  long  du  fleuve  et  Ma  m'offre  une  place  sur  un  superbe manège  de  chevaux  de  bois. Du  coup,  à  cause  de  ce  seul  souvenir,   Lyon restera    pour longtemps dans  mon  esprit  la  plus   belle  ville  du  monde. 
A  mon  retour,  on m'a supposé  guéri.
Deux  ans  plus  tard,  la  prédiction se  réalisait ...    
   
 

5 commentaires:

  1. Ton histoire de piqûre m'en rappelle une autre :
    http://presquentrenous.canalblog.com/archives/2008/02/29/8137216.html

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    1. Ah oui quand même ! j'ai bien rigolé
      Côté compassion pour ton pauvre frangin t'étais pas au top

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  2. Lyon EST la plus belle ville du monde. 😉

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    1. T'es maboule des traboules ?
      (Ou tes souvenirs de la Croix Rousses ;-) )

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    2. tu vois même toi tu le dis ! d'où connais tu Lyon ? Bises Berthoise

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