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samedi 15 février 2014

tout ; tout de suite

 Aujourd'hui, je ne suis pas en état de conduire sur la route du cimetière.
C'est Gabrielle qui nous emmène dans la voiture sous la pluie.
Pour rester en contact avec les autres voitures (et surtout celle qui a pris en charge Pa) mon portable est encore branché.
Or il est connu que tout portable branché risque de sonner...Donc le mien sonne alors que nous arrivons en vue du cimetière, et donc je décroche, bien que le n° affiché me soit inconnu... Il s'agit d'une patiente, si elle a mon n° de portable c'est parce qu'elle présente un risque.
Mais aujourd'hui c'est juste pas possible, je suis loin,  et  elle ne peut pas plus mal tomber ; j'attends qu'elle reprenne son souffle entre deux phrases pour l'interrompre : " excusez moi mais là, je suis en route pour aller enterrer ma mère, je vous verrai  à mon retour dans 5 jours si personne ne peut vous prendre en charge d'ici là..." elle s'excuse rapidement ... puis reprend la liste de ses symptômes : (urgence relative sans gravité).
 J'arrive enfin à caser un peu plus sèchement avant de raccrocher, qu'il s'agit probablement d'une conjonctivite épidémique, qu'elle  doit joindre son  médecin traitant qui lui prescrira un collyre ou l'adressera à un ophtalmo, et que là, c'est juste pas possible parce que là, on arrive au cimetière ! 
Je crois que j'ai mal éduqué mes patients ! 
  

vendredi 7 février 2014

vendu, nanti et en colère



C'est un  soir, lors  d'une  réunion d'ophtalmologistes organisée par un labo, dans un des  restaurants de Grandeville. 
Nous sommes assez peu nombreux, nous nous connaissons tous, et les rapports  sans être "bisounours-style " sont bons dans l'ensemble.

vendredi 24 janvier 2014

loi conso : dernière ligne droite - révision pour les nuls


Nous allons reparler de  la  #loiconso  celle là même qui fait la fierté de  Benoit Hamon lors de ses passages à la radio,  celle qui nous apparaît comme un tissu d'âneries dont certaines sont  vraiment dangereuses pour la  santé oculaire des citoyens.

mercredi 11 décembre 2013

casus belli #Loi conso : la guerre des pupilles

             
Dans le cadre de  la  loi conso, dont nous ophtalmos avons  déjà dit  les dangers 
-casus belli 
-lettre ouverte à mst (1)  par quatre professeurs en ophtalmologie 
un sénateur :  marc  simoncini (1-1bis) souhaite obliger les ophtalmos à inscrire les écarts inter pupillaires sur l'ordonnance.

lundi 2 décembre 2013

l'art de la guerre stop ou encore ? collectif de mars



 
        Avez vous remarqué qu'aujourd'hui 2 décembre certains médecins sont en grève ? Remarquerez vous que dans la semaine à venir ces mêmes médecins et quelques autres stopperont toute télétransmission ? ( pardon les arbres !)
Non ? 
Nous ne sommes pas assez visibles dans les médias : les transporteurs routiers ratent leur coup : on en parle aux infos ;  on relaie aussi la colère des centres équestres.
 Rien sur les ondes ou à la télé sur cette action : c'est silence radio.*
Le collectif de mars qui réunit médecins et soignants s'élève (selon moi) : 
- contre des honoraires S1 non réévalués depuis plus de 10 ans et la désinformation entretenue par mst, les médias, les mutuelles qui mettent depuis plus d'un an dans le même panier  quelques gros dépasseurs célèbres et les médecins S2 qui ont eu le droit de fixer librement leurs honoraires avec tact et mesure et de les réévaluer progressivement pour faire face à l'augmentation de leurs charges
- contre les insultes des assureurs qu'on nomme "mutuelles" 

- contre les amalgames : dépassement d'honoraires=lunettes, dépassement d'honoraires = prothèses dentaires.
(tiens ils n'ont pas encore pensé à accuser de dépassement les ORL pour le prix des prothèses auditives ?)

 **

     http://www.dailymotion.com/playlist/x1udkj_ucdf_depassements-honoraires/1#video=x15bd87

 - contre une ministre de la santé déconnectée de la réalité et contre les syndicats médicaux qui ont livré  la médecine libérale à la finance et sont prêts à nuire encore plus avec le tiers payant généralisé. 




 A l'heure où j'ai écrit ce texte, j'attendais le relais médiatique du  rassemblement du collectif de mars devant l'Hôtel Dieu à Paris.
Sans doute sommes nous trop peu nombreux, trop calmes, trop polis, trop prudents (normal, nous sommes médecins).
 Sans doute les médias ont mieux à faire que de s'occuper de ces "nantis" qui tentent d'alerter l'opinion, ils oublient que ce sont ces "nantis corporatistes" qui les soignent/ les soigneront, eux et leurs familles.
Et devant ce silence radio je me repose la question : stop ou encore ?   


 Tous les joueurs de plateau (Echecs, dames, go)   intègrent  à un moment de leur apprentissage des notions de stratégie et certains vont jusqu'à se plonger dans l'art de la guerre de Sun zi pour progresser.
Ce n'est certainement pas à moi, dont le niveau  au go stagne lamentablement depuis des années, de donner des conseils en matière de stratégie à ceux qui nous défendent vraiment.
Nous sommes nombreux certes, mais sans doute pas assez ; nous sommes peut être encore une fois à contre temps, mais quel que soit le moment choisi, il n'a jamais été facile pour nous d'être  visibles et entendus.
Patients, quelle importance l'avenir de la médecine pour vous ? à côté de la grogne des transporteur routiers, des centre équestres, de l'ouverture des magasins le dimanche, ou des manifestations en ukraine ?
Chers confrères non grévistes, quelle importance accordez vous  à  l'évolution de votre exercice, aux contraintes administratives supplémentaires qu'on vous prépare en douce (le tiers payant généralisé,) les insultes des ténors médiatiques et politiques ? 
Faut il arrêter de défendre ceux qui n'ont nulle envie de bouger ?
Je me pose des questions sur les stratégies à mettre en place, à titre personnel : laisser faire ? ne plus cotiser à un syndicat signataire ? revoir à la baisse mes contrats de complémentaire santé ? arrêter  ou diminuer significativement la télétransmission ? relayer certains messages de  l'ufml  sur fb ou twitter ? passer en secteur hors convention  à quelques mois de mon départ en retraite ?
Les forces en présence sont disproportionnées : en face ils ont le nombre (les médias, les syndicats horizontaux, les médecins "tête dans le guidon" et l'argent beaucoup d'argent,  car  si nous sommes des "nantis" eux ils sont carrément blindés. C'est avec cet argent qu'ils nous insultent par leurs publicités consternantes.



-C'est avec cet argent qu'ils portent plainte pour dénigrement  contre le SNOF pour avoir osé informer ses patients qu'ils pouvaient choisir leur opticien.



        ---  En d'autre temps,  des gens peu nombreux  ont su tenir tête et gagner des batailles contre des gros balèzes, mais "ça c'était avant ! " 

Joyeux Hannouka !

*voici le relais sur le site de l'UFML 
** qu'est ce qui est plus difficile à payer les 50 ou 80€ d'un ophtalmo S2 ou les 1000€ de vos lunettes progressives ? 

samedi 2 novembre 2013

message aux médecins de David Schapiro UFML

Le texte qui suit date de novembre 2013 
Chères consœurs, chers confrères, chers amis,

L'heure est grave. Elle est dramatique. La médecine n'a jamais été autant menacée, notre système de santé "à la française" jamais autant en danger, les médecins jamais autant insultés, stigmatisés. Il est urgent, il est vital, de réagir. Maintenant. Tout de suite. Demain il sera trop tard.

Permettez-nous un petit résumé de la situation, et une courte présentation.

les lunettes : tentative d'approche "sociale"


Ce billet est le développement d'un commentaire que j'ai laissé  sur le post de Doc du 16
http://docteurdu16.blogspot.fr/2013/10/les-circuits-inutiles-de-lassurance.html



Il s'agit de madame A 59 ans hypertendue traitée qui a de faibles revenus (CMU).Elle reçoit une convocation de l'assurance maladie pour un examen périodique de santé : l'organisme auprès duquel la CNAM a délégué ?/privatisé?/ délocalisé ? pointe dans son rapport quelques problèmes dont un trouble de la vision.
Elle est orientée vers un ophtalmologiste apparement intégré dans ce centre médical qui lui prescrit des lunettes. 
Le devis pour les lunettes est 360 € dont 160€ de sa poche qu'elle ne possède pas. Donc les lunettes attendront "des jours meilleurs".
Cette observation me conduit à plusieurs réflexions
-l'ophtalmologiste a prescrit des lunettes a certainement demandé des honoraires secteur 1 comme c'est obligatoire en cas de CMU et la consultation de cet ophtalmologiste a été prise en charge.
-la renonciation (provisoire )aux lunettes pour cause de problèmes financiers
-le prix  des lunettes


La "renonciation aux lunettes" pour cause de prix

Outre que je m'étonne que la prise en charge CMU ne soit pas complète,  il y a plusieurs choses à dire là dessus.
C'est à dessein que j'utilise ce terme de "renonciation" les  journalistes et notre (encore) sinistre  ministre ne manquent pas de compléter en "renonciation aux soins pour cause de dépassements d'honoraires".
En gros, ils assimilent les lunettes à des soins, ce qui n'est pas toujours vrai, et surtout, ils assimilent le prix élevé des lunettes à un dépassement d'honoraires de l'ophtalmo.
Ce raccourci faux et démagogique est un scandale pur et simple.
L'ophtalmologiste ne vend pas les lunettes : les médias font semblant d'ignorer cette séparation prescription/vente pour mieux stigmatiser la profession. C'est comme si on accusait un médecin de gagner de l'argent avec le prix des médicaments (parfois chers) qu'il prescrit en ignorant que c'est le pharmacien et le labo pharmaceutique qui interviennent à ce niveau.
(Notons également qu'un autre argument de même type aussi démagogique est utilisé par les médias : "les gens renoncent aux soins ophtalmo pour cause de délais trop longs"  : http://lerhinocerosregardelalune.blogspot.fr/2011/11/faux-freres.html )
Par ailleurs, si l'opticien a obligation d'équiper en lunettes les bénéficiaires de la CMU gratuitement, l'ophtalmologiste  même secteur 2  a obligation d'appliquer le tarif conventionnel au bénéficiaire de la CMU.  
Enfin pour les non bénéficiaires de la CMU nous rappellerons la prise en charge minimaliste,   et ridicule de la sécu tant sur les montures que sur les verres. Elle s'inspire encore aujourd'hui de tarifs vieux de 40 ans (quand le SMIC était à 150€/mois)

Le prix des lunettes
360€ ce n'est pas énorme s'il s'agit de verres progressifs  mais c'est beaucoup s'il s'agit de verres simples.
A ma connaissance, un verre progressif coûte au minimum 200€ le verre en "bas de gamme"
Je m'étonne qu'il reste 160€ à régler  dans la mesure où en cas de CMU et en l'absence de demande particulière de la patiente (monture de prix, verres affinés ) la totalité de la facture est prise en charge par la CMU.
On pourrait imaginer que madame A a une correction super alambiquée : forte myopie, astigmatisme de folie ... mais je suis prêt à parier que non : parce que, sinon, même très démunie, madame A aurait déjà eu des lunettes, ou n'aurait pas attendu qu'un centre de santé dépiste ses problèmes visuels.
 Alors, nous allons supposer qu'elle a besoin d'une petite correction en vision de loin (dont elle n'avait pas conscience jusque là) et ,vu son âge, d'une correction de presbytie (donc de près lecture couture etc...)

C'est là qu'intervient  la "gestion sociale de la presbytie" qui selon moi est le rôle de l'ophtalmologiste lors d' une consultation simple.
 D'où mon commentaire :

soit la patiente a besoin de verres de vision de près seulement  :
- on peut proposer  des lunettes de vision de près sur 1 monture simple ou demi lune (et là il y en a pour moins de 360€ et la CMU prend en charge le coût des lunettes)
 -si, comme on peut le supposer,  la correction est encore plus basique ( vision de près située  entre +2.50 et +3) on pourra  utiliser des lunettes dites de dépannage de +2.50 +3 en vente partout entre 5 et 15€) (il ne s'agit pas bien sûr de lui faire des lunettes minables au rabais mais de trouver une solution d'attente de jours meilleurs)
- soit elle a aussi besoin d'une vision de loin  et si elle ressent la gène, on fait une ordonnance de progressifs (pas de bifocaux sauf exception) qui coûtent cher. Si elle ne conduit pas, si elle n'est pas gênée devant la télé ça peut attendre. Les ordonnances de lunettes ont une durée de vie de 3 ans (5 ans c'est trop) : on revient donc  au cas précédent en attendant des "jours meilleurs"
La séparation prescription/vente prend ici toute sa valeur : l'ophtalmologiste n'a aucun intérêt à faire des lunettes compliquées ou chères, il n'a aucun intérêt à pousser son patient à changer de monture (si l'existante est correcte et peut tenir).

Si la détermination des verres correcteurs  prend 2 à  5 mn sur une patiente de ce type, l'explication, la discussion qui précède peut se révéler chronophage, elle fait partie de notre métier et elle est malheureusement  parfois zappée.

dimanche 13 octobre 2013

sans commentaires


Cette photo, montre (je crois)  les joyeux signataires de l'avenant 8.
Nous saurons nous souvenir de cette trahi ratification. *
J'ai hésité à mettre cette photo publiée sur le site d'un des syndicats signataires qui se glorifie d'avoir sauvé la médecine libérale avec ses petits bras musclés  J'ai vu passer des commentaires -comment dire ?- placés un brin au dessous de la ceinture...
Et puis, tant pis, cette photo est publique. Il vous sera difficile de trouver ici la moindre insulte et j'effacerai (avec ou sans regret ?) tout commentaire désobligeant.  
Revenons rapidement sur les honoraires des médecins "nantis forcément nantis", inutile de recopier les nombreux billets où j'ai déjà abordé la question : cette vidéo  récente de l'UCDF fait le boulot à ma place.

Honoraires medicaux : la désinformation de l'UFC par ucdf

Un an de luttes pour arriver à cette destruction de la médecine libérale, au désengagement de l'assurance maladie, à la vente de la santé aux assureurs via les réseaux de soins et le tiers payant généralisé.

Avez vous remarqué que vos assurances (le terme mutuelles me semble  véritablement impropre) complémentaires vous obligent poussent à  délaisser votre opticien et à faire des kilomètres pour aller enrichir un opticien dit "partenaire ? 

Quelles garanties avez vous que cet opticien "partenaire" est plus vertueux que celui qui  tient sa boutique dans votre village ?
C'est votre complémentaire qui le dit ? celle qui fait une pub éhontée (et souvent consternante voire insultante*) à la télé ou à la radio  avec une bonne partie de vos cotisations ? 
Ces assureurs parisiens ont ils réalisé la difficulté pour les patients âgés de se déplacer dans les déserts où il n'y a ni tram ni métro pour choisir,  faire ajuster et éventuellement réparer leurs lunettes ?
C'est ce genre d'organisation qu'ils souhaitent appliquer à la médecine. Le CAS, les réseaux de soins (je hais ce mot  "réseaux" qui fait bien dans un discours) et le tiers payant généralisé sont les 3 étapes de la destruction de la médecine libérale, et de la médecine tout court. 
 

ce sont ces mutuelles qui nous insultent dans les trois dessins ci dessus qui osent attaquer le SNOF pour dénigrement dans les 2 flyers "vous avez le choix "** 

* toujours à propos de cette signature voici  ce texte retrouvé sur la page FB de l'UFML
 UFML : Parce que la médecine ne se vend pas, ne s’achète pas !
UFML : parce que la rétribution des syndicats par l’état doit être interdite !
« Signature de la convention près d’1 million d’euros annuel aux signataires Les syndicats qui signent sont subventionnés par les Caisses (« Dotation à la formation des cadres syndicaux »), ceux qui ne signent pas ne reçoivent rien.
(Le Bloc n’a à ce jour jamais signé)
Ainsi donc les signatures qui régissent vos avenirs , sont le fait d’un conflit d’intéret majeur !
Loi sur les conflits d’interets : les médecins doivent déclarer toute avantage d’une valeur supérieure ou égale à 10 euros !
Mais les syndicats signataires ont-ils déclaré l’avantage reçu à chaque signature conventionnelle ? (plus 4 millions d’euros sur 5 ans pour celui qui se targue d’être le premier d’entre eux !)
Montant approximatif annuel de ces subventions pour 3, 4 ou 5 signataires :
il y a 13 minute


*********

**mise à jour du 23/02/2014 Le SNOF  a gagné dans le procès qui l'opposait à santé clair  à ce sujet. Du coup santé clair se la joue le calumet de la paix sur sa page FB :
Comme je n'ai pas les moyens de m'offrir un procès pour dénigrement je terminerai simplement par "no comment".  
 

dimanche 6 octobre 2013

casus belli les lunettes suite : la taille ...est ce que ça compte ?


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Un anonyme probablement opticien a posté récemment 3 commentaires  sur le post "Casus belli  les lunettes "

Quelques rappels 
-En raison du manque d'ophtalmologistes le délai d'attente pour un rendez vous est long (vieux marronnier)
- pour répondre à la demande croissante d'une population vieillissante beaucoup d'ophtalmologistes se font aider par des orthoptistes pour la première partie de la consultation : la phase réfractive.(=la détermination des lunettes)
Tous ? non ! car  payer un salarié orthoptiste avec une CS inchangée à 28€ depuis 10 ans c'est même pas envisageable ! (oui mais zorro le fait  direz vous ! ben, il a peut être un truc, mais  je crois qu'il a aussi le conseil de l'ordre aux fesses)

Il se trouve que je ne me suis pas senti visé par les critiques de cet opticien anonyme, non que je sois meilleur qu'un autre, (j'ai déjà avoué mes insuffisances .) mais il est particulièrement mal tombé  parce que je fonctionne à l'exact opposé de ce qu'il  a dénoncé :
-Mes rapports avec les opticiens  sont courtois, cordiaux, voire amicaux. Ce n'est pas du mépris que de dire que le travail d'un opticien consiste à faire des lunettes et à les vendre. Les faire consiste à savoir déterminer la réfraction (et ils savent le faire comme nous) et à "chiader" le centrage des verres. Il se trouve que dans quelques pays la vente des lunettes est séparée de la prescription.( je considère effectivement que faire les deux sur le même lieu est un conflit d'intérêt manifeste)
 Les rares points d'achoppement que j'ai eus en 30 ans d'installation avec un opticien concernait le trop faible volant de mes prescriptions lunettes : l'opticien me téléphonait régulièrement, il me demandait ce que je foutais parce que je ne prescrivais pas assez de lunettes. Ma réponse  : mes patients étaient  trop  pauvres pour s'offrir de nouveaux verres progressifs  et de nouvelles montures aussi souvent que l'aurait souhaité ce commerçant, la concurrence augmentait... Dans ma ville et les villes alentour, j'ai vu doubler ou tripler le nombre d'opticiens.
 Pour la plupart mes patients venaient me consulter pour des maladies et non pour des lunettes dans une très(trop) forte proportion.( beaucoup de  Léontine(s)  trop peu de  de Kevin (s)).
 Je n'aborderai pas le problème des orthoptistes ou des opto*, personne ne me fera dire que j'aime cette démarche qui consisterait  à confier la réfraction à quelqu'un d'autre que moi.  Ceci sans mépris ou animosité : je m'en fiche. Je suis trop vieux pour me battre là dessus. Pas bien loin d'une retraite sans successeur, comme beaucoup de mes confrères, j'ai tendance à dire "après moi le déluge" ! 

Il m'est parfois pénible de défendre ici certains de mes confrères qui fonctionnent comme le décrit cet opticien anonyme 
-injoignables au téléphone avec un répondeur style "veuillez renouveler votre appel ultérieurement" et ce à toute heure du jour, refus de nouveaux patients, refus des urgences, refus des cas non chirurgicaux. 
 -le 5 minutes douche comprise de l'entrée  à la sortie du patient 
- la copie du ticket du réfractomètre sur l'ordonnance sans avoir testé la réfraction subjective.
-la non reconnaissance des erreurs de verre (souvent dues à un examen bâclé , parfois dues à des réponses fantaisistes des patients).
-et bien sûr, cerise sur le gâteau, la facturation à 80€ les 5 minutes. 
 Chez moi c'est 28€ parfois pour 1/2 heure (si la CCAM ne se justifie pas) et derrière ce temps passé  d'un bout à l'autre avec le patient je n'ai pas une vente derrière (et ne le souhaite pas)
Pour rentabiliser  correctement un cabinet d'ophtalmologie secteur 1 sans aide il faut environ  40 patients par jour  soit 13 mn par patient. 
(Il se dit-mais je ne peux pas le vérifier- que pour rentabiliser un magasin d'optique il suffit de 2,5 équipements par jour)
Oui, certains de mes confrères ne sont pas faciles à défendre et je suis fatigué de le faire. Ils ne perdent pas de temps à me lire, ou s'ils le font, ils se scandalisent du temps que je passe à écrire ou de mes prises de position.
Alors, nous restons un  grosse poignée d'irréductibles ophtalmologistes secteur 1  qui tentons de faire du gastronomique au prix d'un MacDo, en essayant d'optimiser le temps de la réfraction pour offrir du  temps médical aux patients. Et quand la réfraction n'est qu'optique, elle est rapide (sans bâcler) et on le sait après coup : c'est pour ça que je défends la détermination des lunettes par l'ophtalmologiste. Il existe aussi une grosse poignée d'irréductibles ophtalmologistes secteur 2 qui savent offrir pour 80€ voire plus, du temps médical et chirurgical, qui savent se prendre la tête sur un problème neuro ophtalmo, expliquer une DMLA ou un glaucome à un patient angoissé, qui remettent en question et  améliorent en permanence leurs techniques opératoires en participant à des ateliers lors des congrès.(Et j'estime que ces 80 € c'est un minimum et qu'il est justifié)
Je veux croire que  la proportion de ces véritables ophtalmologistes est importante.
 Les médias derrière la ministre insultent régulièrement  toute la profession en focalisant sur les abus.
(nous souhaiterions quelques informations sur le abus de nos élus et des journalistes)
 C'est pour ces confrères "vertueux" que je continue d'écrire ici au lieu d'aller travailler plus pour gagner plus.

* veuillez excuser les nombreux liens qui alourdissent ce texte et puisque je n'ai pas lésiné sur les liens : une autre réponse faite au Dr V
http://lerhinocerosregardelalune.blogspot.fr/2013/09/casus-belli-lunettes-la-guerre-nos.html




vendredi 4 octobre 2013

le parcours d'Alphonse

Pour ce post, j'avoue : je ne me suis pas beaucoup fatigué :  le texte qui suit  s’inspire  librement d’une intervention  sur un forum du Dr P.K ophtalmologiste  et ce, avec son autorisation

A 80 ans bien tassés, Alphonse a une cataracte.

Après avoir longtemps repoussé l’échéance, il prend la décision de se faire opérer. Voici son parcours

1) il va sur améli.fr pour trouver un ophtalmologiste dans sa région.

2 ) sur le site, il doit d'abord choisir l'acte. S'il ne sait pas, il y a un menu déroulant assez complexe (d'ailleurs rappelons qu’Alphonse voit mal ce qui justifie sa démarche ) 


3 ) il cherche un médecin secteur 1 acceptant la carte vitale et s'assure que la fourchette des prix corresponde bien à celle que lui a communiqué son journal préféré, 60 millions de consommateurs.



4 ) il compare avec la lettre d'information mensuelle de sa mutuelle ( au hasard comme ça : la MGEN ) 

5 ) il voudrait bien savoir aussi si dans sa région il y a des médecins qui ont signé le CAS ( 8600 qu'ils ont dit dans le poste, mais il ne trouve pas la liste )

6 ) il va sur le site du Conseil national de l’ordre  pour vérifier lequel, parmi sa sélection, a bénéficié d'avantages en nature de la part d'un laboratoire afin d'écarter ce pourri ! 

7) bon, il reste 3 ophtalmologistes en course mais il faut s'assurer qu'ils figurent en bonne place parmi les 150 meilleurs chirurgiens de France . Il achète Capital *…qu’il lira avec sa loupe éclairante achetée au télé-achat. 




8) Parmi les 2 qui restent il veut savoir lequel exerce dans un établissement classé dans les 10 premiers de France : il achète le nouvel obs, l'express, le point et 60 millions ....( 1 semaine de lecture -à propos, il faudra qu'il signale au médecin que ses yeux coulent et grattent ! )

9 ) Il y en a un qui correspond à tous ces critères mais il n'arrive pas à savoir s'il accepte ou non le 1/ 3 payant , il va falloir téléphoner à la secrétaire car le site de MG France ne donne pas (encore) cette information essentielle . 

10) allo ? zut,  un répondeur ! Le Docteur X ophtalmologiste secteur 1, meilleur ouvrier de France, opérant dans le Top3 des cliniques, 1/3 payant welcome , vient de prendre sa retraite ! ...












 *non pas celui là  :

dimanche 22 septembre 2013

Solitude de l'ophtalmologiste de base au fin fond de son désert #PrivésDeMG

http://www.clubdesmedecinsblogueurs.com/PrivesDeMG/?p=1


Ce week end, j'avais le choix entre  deux manifestations : la journée du SNOF ou une réunion de contactologie.
Pour différentes raisons, je ne me considère pas autorisé à faire un résumé de cette journée.
 Ce  que je peux dire, c'est que nous ophtalmologistes, nous posons beaucoup de questions quant à notre devenir et l'évolution de notre profession.  

samedi 21 septembre 2013

#privés de MG ...mais pas que


http://www.clubdesmedecinsblogueurs.com/PrivesDeMG/

Il y a un an, l'opération "#privés de déserts" avait réuni des médecins généralistes qui s'étaient rassemblés pour émettre des idées à propos des déserts médicaux.
Je me souviens avoir  envoyé un post vite fait mal fait pour que les ophtalmos ne soient pas oubliés. 

Qu'à l'époque cette petite voix des ophtalmos se soit perdue dans le désert n'est pas étonnant.
Comme je suis du genre coriace, et insistant, voire répétitif, je vais donc en remettre une couche , apporter ma pierre à l'édifice de mes confrères.
Vieil ophtalmo plutôt médical installé par choix dans une zone semi rurale semi désertique, j'ai, peu de temps après la création de mon cabinet, cherché un associé...en vain. Il y a longtemps que je n'ai pas vu la queue  l'ombre d'un remplaçant. Et dans quelques années je fermerai mon cabinet sans successeur.
Mais d'abord, si vous manquez de temps pour me lire, prenez le temps de regarder cette vidéo "où sont passés les ophtalmos"  faite par le SNOF (Syndicat national des ophtalmologistes français)
--
Mais, me direz vous, que vient faire un ophtalmo dans cette galère  dans ce groupe #PrivésDeMG ? 
 Nous ophtalmologistes médicaux  sommes un peu  les MG de notre spécialité. Avec une différence de taille : l'hôpital nous a en général  très bien préparés au quotidien de notre spécialité (tout en nous enseignant les moutons à 5 pattes, sinon ce ne serait pas l'Hôpital ! :-) )

 En revanche, je me souviens qu'à la fin de mes études de médecine, j'ignorais tout de la réalité d'un cabinet de MG ; d'ailleurs, le souvenir de mes quelques remplacements de MG est plutôt une honte. A cette époque, pour faire un stage chez un MG c'était le parcours du combattant : l'hôpital tenait à garder ses médecins à tout faire, à prix cassés (brancardage, aide opératoire, manipulateur radio...).
 C'est pourquoi je trouvais intéressante l'idée de mes confrères de valoriser au maximum le stage chez le praticien en fin d'études et même de le rendre obligatoire.

Bien sûr, nous, ophtalmologistes, sommes des "spécialistes d'organe", mais il n'est pas rare de nous trouver en première ligne avec nos collègues médecins généralistes  pour le dépistage et/ou le suivi de certaines pathologies générales : 
-via l'"inspection" les tumeurs cutanées (paupières bien sûr mais un ophtalmo normalement consciencieux regarde aussi le visage et les mains de ses patients... bon, on va pas les déshabiller, non plus ! ) 
-via les cataractes congénitales, les pathologies orbitaires, les uvéites, les strabismes
-via les paralysies oculo motrices, l'examen du champ visuel, et/ou le fameux fond d'oeil : les tumeurs cérébrales.
-via le fond d'oeil  toujours : l'hypertension artérielle, le diabète, les troubles lipidiques.
C'est pour tout ça qu'il nous a été utile d'user nos fonds de culotte sur les bancs des facultés de médecine. 
Je dois préciser que "de mon temps" on choisissait presque librement sa spécialité, sans passer par l'ECN. L'internat ouvrait la voie royale de la chirurgie (ou permettait d'apprendre sa spécialité sans être obligé de dépendre financièrement de ses proches.
J'ai choisi  cette spécialité et non la médecine générale (que je croyais vouloir exercer) après avoir compris à quel point l'enseignement hospitalier mettait en lumière les raretés,
en laissant dans l'ombre ce qui fait le  quotidien d'un médecin de ville ou des champs.
Le "parcours de soins " nous met en première ligne dans 3 cas
-les urgences
-les lunettes
-le glaucome
  Mais ceci est perçu par nos  patients, et même par nos correspondants  comme un "j'y ai droit, là, tout de suite !"
 Et trolls et mal-comprenants de nous chanter en choeur :
-"c'est quand même un scandale de devoir attendre  autant  pour obtenir un RDV chez  l'ophtalmo et avoir des lunettes"
-"si vous laissiez les lunettes aux opticiens vous pourriez  vous consacrer aux "taches nobles" de votre spécialité "
 La  réponse est simple : un rapide sondage chez les confrères montre que le pourcentage des patients qui viennent nous voir " juste pour des lunettes" (et qui "repartent " sans pathologie détectée) est assez faible : 15 à 30%. Nos patients ne consultent pas pour avoir un "bon pour des lunettes", ils viennent nous voir parce qu'une baisse de vision peut être due à tout un tas de choses...et -mais ça on ne le sait qu'à la fin de la consultation- tant mieux s'il ne s'agit que de lunettes :
-pour l'ophtalmo qui va pouvoir rassurer son patient (et ne  pas être obligé de rajouter d'autres consultations : ce que j'ai appelé le "Kévin" cet être rare, reposant et rentable)
-pour le patient qui, une fois équipé de lunettes, n'aura plus de maux  de tête, de fatigue sur écran, conduira sa voiture sans se mettre en danger ou être  un danger public.
-pour l'opticien qui, en bon commerçant **qu'il est, se demande en permanence pourquoi l'ophtalmo ne prescrit pas deux paires de lunettes par habitant ...

Nous, ophtalmologistes  médicaux, sommes une espèce en voie de disparition, non  pas faute de vocations, mais faute de postes ouverts à l'ECN.
 Et même si d'un coup de baguette magique, le nombre d'admis à l'ECN pour notre spécialité venait à doubler, non seulement ce serait insuffisant, trop tard, mais les patrons de CHU diraient qu'ils manquent de temps et de place pour former ces étudiants.(pourtant  "de mon temps" ils savaient gérer ce pseudo surplus) 
Beaucoup de jeunes ophtalmologistes et le SNOF lui même poussent à la formation d'orthoptistes pour la première partie de la consultation...ces orthoptistes seraient nos salariés, nous permettraient de voir plus de patients. Mais pour être en mesure de salarier quelqu'un, il faut voir plus de 40 patients par jour, et éjecter les "Léontines" 
C'est ce qu'a parfaitement intégré le "zorro de l'ophtalmologie" de façon caricaturale.
http://lerhinocerosregardelalune.blogspot.fr/2012/02/lophtalmologie-bling-bling-portee-de_6.html
http://lerhinocerosregardelalune.blogspot.fr/2012/02/lophtalmologie-bling-bling-portee-de.html

Si c'est ce type d'ophtalmologie que vous souhaitez, ne pleurez pas, on y va direct...


Ne me demandez pas de solutions, je n'en ai aucune. La  phase "réfraction" de ma spécialité a fait de moi un être "binaire" : "c'est mieux comme ça ou c'est mieux comme ça ? " 
Pour moi, le problème est simple  : si on manque de médecins généralistes, d'ophtalmologistes,  il faut en former *** et il faut bien les former, et de préférence sur le terrain.
J'ai choisi il y a longtemps de poser ma plaque dans  un désert médical. Savoir qu'aucun ne prendra ma suite, savoir que je ne pourrai jamais transmettre ce que j'ai appris à un jeune confrère me déprime au plus haut point. 
Tant  mieux pour ceux qui imaginent que la solution tient dans la création de maisons médicales, quel que soit le nom pompeux   qu'on leur donne. 
Ils oublient, entre autres, la difficulté à déplacer les patients âgés ce qui est parfois un vrai casse tête.****
Ils oublient que pour remplir une maison médicale, c'est une bonne idée qu'il y ait un minimum de médecins...  
  ---
Jean-Patrick Capdevielle - Quand t'es dans le... par siciline---







* (un an de #Baguette de #nantis envoyée quotidiennement au ministère de la santé sur Twitter)
**même le commerçant  le plus honnête souhaite vous vendre l'article sur lequel il fait le plus de marge. S'en souvenir  si les lunettes sont confiées un jour à l'opticien sans nécessité d'ordonnance d'un ophtalmologiste.
***et  former plus d'opticiens ne sert à rien sinon à aggraver la visibilité du problème... 
c'est comme si on disait : 
"on manque de psychiatres ?" =>"formons plus de psychologues !"
 "on manque de radiologues ?" =>"formons  plus de manipulateurs radio !" 
**** le déplacement des patients âgés justifierait un post à lui tout seul. 

  liste des participants 
1.     Docteurmilie2.     Dzb173.     Armance64
4.     Matt_Calafiore5.     Docmam6.     Bruitdessabots
7.     Ddupagne8.     Souristine9.     Yem
10.   Farfadoc11.   SylvainASK12.   Docteur Sachs Jr
13.   Méd Gé de L’Ouest14.   Docteur Gécé15.   DrKalee
16.   DrTib17.   Gélule, MD18.   DocAste
19.   DocBulle20.   Docteur Selmer21.   Dr Stephane
22.   Alice Redsparrow23.   Docteur_V24.   Dr_Foulard
25.   Kalindéa26.   DocShadok27.   Dr_Tiben
28.   Bismuth Philippe29.   PerrucheG30.   BaptouB
31.   Juste un Peu Sorcier32.   Elliot Reid-like33.   MimiRyudo
34.   SacroStNectaire35.   DrGuignol36.   DrLebagage
37.   Loubet Dominique38.   CaraGK39.   DocArnica
40.   Jaddo41.   Acudoc4942.   AnSo1359
43.   DocEmma44.   DrPoilAGratter45.   GrangeBlanche
46.   Docteur Pénurie47.   Borée48.   10Lunes
49.   Echocardioblog50.   OpenBlueEyes51.   nfkb
52.   Totomathon53.   SophieSF54.   SuperGélule
55.   BicheMKDE56.   Knackie57.   DocCapuche
58.   John Snow59.   Babeth_Auxi60.   Jax
61.   Zigmund62.   DocAdrénaline63.   DrNeurone
64.   Cris et chuchotements65.   YannSud66.   Nounoups
67.   MademoiselleAA68.   Boutonnologue69.   Françoise Soros
70.   Une pédiatre71.   Heidi Nurse72.   NBLorine
73.   Stockholm74.   Qffwffq75.   LullaSF
76.   DocteurBobo77.   Martin Minos78.   DocGamelle
79.   Dr Glop80.   Ninou
81.   Martin Winckler
82.   UrgenTic83.   Tamimi221384.   Doc L
85.   DrLaeti86.   LBeu