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dimanche 2 août 2009

Quelques vues de Shanghai

 Ecrit pour le défi du samedi 
Chers samedi défiants,
Voici avec retard la « carte postale » promise.
J’ai bien cru que ce voyage à Shanghai ne se ferait pas ; longtemps, j’ai espéré emmener des amis, des pratiquants de tai chi, des joueurs de go, des collègues ophtalmos, mais je restais  bien seul dans mon petit délire ; il est vrai qu’aller en Chine pour voir  autre chose que Pékin, la Grande Muraille, l’Armée enterrée, ou Guilin, çà parait farfelu. De plus, le voyage était prévu, sur une période ridiculement courte : « on va voir l’éclipse et on revient ! ».
 Mon fils  est finalement du voyage ;  après l’éclipse de 1999, il sait à quel point le spectacle vaut les 12 heures d’avion pour les 9272 km qui nous séparent du rêve. 
A l’arrivée à l’aéroport, le contrôle sanitaire «grippe porcine» est impressionnant : une caméra braquée sur la foule des voyageurs repère d’un point rouge sur le front celui qui a un peu de fièvre. Des jeunes médecins masqués vérifient les contrevenants aux 37° réglementaires. Malheur à qui a eu trop chaud dans l’avion ou a oublié de signaler une maladie. J’aurais voulu prendre la photo de cette scène surréaliste, mais je pense qu’ils auraient singulièrement manqué d’humour.
Notre hôtel est situé près du stade de foot, au nord de la ville. En face se trouve un parc, que nous partons explorer. Pour le taichi c’est raté. Seuls quelques papis et mamies font des étirements ou des exercices de santé,  plus souvent ils dansent la valse, ou se groupent pour un karaoke, ou pour chanter des chants populaires ou patriotiques. Il y a aussi des musiciens, et des appareils de musculation pour adultes.

Par exemple, ceci est une catapulte à papi 



musiciens

Mais voici le Shanghai connu :

Vous remarquerez à gauche de la tour de la TV cet immeuble qui ressemble à un décapsuleur.
Le (célèbre)  Bund  et le Fleuve Jaune sont  cachés par un vilain chantier et des palissades.
 Quelques irréductibles cernés par les bulldozers et les gravats des maisons voisines habitent encore les vieux quartiers.
.Les repérages dans la ville à la recherche du meilleur endroit pour observer l’éclipse, sont épuisants, la chaleur humide (38°) est étouffante. (Un point positif : le ciel est dégagé, alors que je craignais la pollution.) Nous prenons conscience des dimensions monstrueuses de la ville que nous parcourons en métro.
« Vamos a la playa »
Tentative d’aller voir la mer : au bout de la ligne du métro, sur le plan il y a une grande étendue bleue… et nous voilà errant hagards dans une triste banlieue où s’accumulent containers, hangars, cheminées crachant des fumées suspectes, habitations sinistres, terrains vagues et au loin, vraiment très loin, les grues d’un port impossible à atteindre.
Donc nous n’avons pas vu la mer, ni même le port, ce qui m’a bien agacé car, quand même, le caractère hai  de Shanghai signifie mer…
 Parc Lüxun
Finalement une belle pelouse située dans le parc devant notre hôtel, se révèle être  un point d’observation correct pour «mon» éclipse. Il y a même des bancs pour se reposer (mes pieds m’ont lâché dès le deuxième jour, mes jambes me trahissent, et je me traine lamentablement sur des coussins d’ampoules …petite forme) ; je questionne un chinois sur la possibilité de s’installer dans ce coin pour voir l’éclipse : aucun problème c’est autorisé mais il ajoute que la météo prévoit nuages et pluie le jour J. J’ai donc  deux jours pour me préparer psychologiquement à cette déception.
Ce 22 juillet nous étions là, près de cette pelouse, chinois ou étrangers chasseurs d’éclipse, unis dans la même déception, massés autour de quelques télescopes inutiles ; pour nous consoler, nous nous prenions mutuellement en photo ; nous n’avons vu que la tombée progressive de la nuit, puis la nuit pendant cinq minutes, accompagnée de  ce silence si particulier, puis le retour à la normalité, le tout sous une pluie intermittente.
L’éclipse, nous l’avons bien vue à la télé chinoise, nous avons vu les hindous enthousiastes derrière leurs lunettes éclipse, et les quelques riches chinois blasés qui s’étaient offert l’avion pour l’occasion.
Les jours suivants ont été consacrés au tourisme, visite du musée de Shanghai et du musée d’urbanisme de la ville avec les préparatifs de l’expo universelle de 2010 et la maquette de 40 mètres qui donne une idée de la démesure de la ville.
Voilà, si le cœur vous en dit, les tickets pour l’expo sont déjà en vente, si vous aimez la mode, les Rolex vraies ou fausses, les gadgets électroniques, la foule, mais aussi les parcs, les petits restaurants sympas, dans cette ville, vous  trouverez votre bonheur.
 Mais n’y allez pas pour faire du tai chi (je pense qu’ils trouvent çà ringard) ou pour jouer au go (le poker est en vogue…).
Cette ville est tournée résolument vers l’avenir, vers l’argent, vers la consommation, cette ville  n’a que faire des rêveurs occidentaux de mon espèce.
Heureux qui comme Ulysse etc… 
à vous mes blogamis 
z

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