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dimanche 20 septembre 2009

Avec beurre et presque sans reproche

 ( origine de l'image http://originedesmots.blogspot.fr/2015/09/compter-pour-du-beurre.html)
Voici la consigne #73 Une plaquette de beurre de 250 grammes a disparu du réfrigérateur de l'internat. L'enquête est confiée à Mademoiselle Aufray, l'intendante. Cette semaine, à titre expérimental, vous devrez vous trouver un sponsor* si vous voulez conserver l'opportunité d'être édité(e) le samedi 19 septembre. Envoyez vos textes à samedidefi@hotmail.fr, on vous écrira. * Si vous en aviez plusieurs, vous pourriez rêver** à l'édition de luxe... ** Le rêve n'est-il pas le compagnon de l'écrivain ?


Mademoiselle Aufray tournait en rond dans l’office. Au début, croyant que seule une plaquette de beurre des touyous *(demi sel what else ?) avait disparu, elle s’était orientée vers une vengeance de bas étage.
   Premier suspect : Berthold, élève militant pour l’abolition du sport à l’école, qui avait eu des mots avec le professeur de gymnastique lequel avait tenté de lui faire courir le 100 mètres ; d’aucuns l’avaient entendu marmonner que le prof ferait moins le fier quand les agrès flambant neufs de la salle de gymn ( les agrès Agré *, « les agrès qui m’agréent »bien  meilleurs que les agrès DeKanarre*) se retrouveraient tous enduits de graisse …mais non, Berthold avait un alibi en béton : il était à l’isolement, enfermé dans son dortoir, avec une bonne grippe qu’on espérait normale saisonnière et surtout pas « A ».(le tata miflu*, était prêt sur sa table de nuit pour parer à cette éventualité.)

On avait rapidement constaté que la plaquette de beurre n’était pas seule à s’être évaporée, et qu’un paquet de sucre entamé (il restait 200 gr) un paquet de farine (500gr), et un sachet de levure (levure sainte Honorine* le gonflant…), s’étaient également fait la malle. Donc peu d’indices, mais ces emprunts, à moins d’être l’annonce d’une bagarre en dortoir avec armes non conventionnelles (surtout la levure !) sentaient le plan gâteau non autorisé. Elle se demandait comment le ou les coupables s’y prendraient pour faire cuire un gâteau sans four, car elle avait modifié tous les codes d’accès aux cuisines et offices…

 Il était tard, et mademoiselle Aufray ne dormait pas, presque immobile devant son ordinateur, elle se  « creusait » pour répondre à la consigne #73 du défi du samedi* (attention ! site extrêmement addictif : ne commencez pas !)…quand soudain une sensation inhabituelle lui fit lever le nez…
 Les « mousquetaires », (sympathique « bande des quatre ») du dortoir voisin ne dormaient pas et s’offraient une sortie dans le couloir. Discrète et silencieuse, elle les suivit à distance.
Au deuxième étage ils avaient ouvert presque sans bruit le laboratoire de chimie. L’intendante tendit l’oreille : se croyant seuls, les gamins discutaient :
 -An Wei, tu es sûr de ta pâte à pain ?
 -Ben oui, j’ai fait comme c’est dit : levure, farine, eau, et huile de coude, pétrir une pâte à pain çà vous muscle. Après, je l’ai laissée lever, planquée sous mon lit.
-Pas à côté de tes Nike* qui puent quand même ?
 -mais non, Mamadou, j’ai préféré la recouvrir avec tout notre linge sale, andouille….bon, j’ai étalé la pâte comme j’ai pu avec une canette de Breizh Cola* maintenant, c’est l’heure de vérité…Mouloud, en tant que seul beur du groupe, c’est à toi de fournir le « des touyous » demi sel…David, passe lui le tube à essais… bien sûr qu’il faut le nettoyer… !
Voilà on étale la moitié du beurre sur la galette de pâte à pain, on recouvre de sucre, on plie en soudant les bords on laisse reposer 10 minutes, au frais…un petit coup de console pour patienter…
Mamadou, tu allumes le four, essaie d’atteindre le thermostat 6-7 qu’ils disent -Bon on refait pareil : aplatir en galette, beurre fondu, sucre, refermer, plier aplatir, plier (plions mes frères !) Mettre le reste du sucre…
- grand moment les gars ! On met au four, c’est parti pour une demi-heure, dommage qu’on n’ait pas pu voler un œuf pour dorer le dessus…
   C’est cet instant que choisit mademoiselle Aufray pour faire sursauter les mousquetaires : elle entra dans la salle de chimie et leur tendit un verre contenant un jaune d’œuf. « ceci est ma contribution personnelle », c’est ce qui manque à votre Kouign aman clandestin qui va bientôt sentir bon dans tout le bâtiment...
Ce texte n’est pas sponsorisé par
-le conseil général de Normandie (car si le Mont St Michel est en Normandie, le Kouign Aman reste breton …na !
-la ligue des diététiciennes et nutritionnistes filiformes.
-Nous avons refusé l’offre de sponsoring de la pilule Lilli* supposée effacer les effets du kouign aman sur les formes et les courbes.
La recette light est empruntée à http://www.750g.com/750g.htm

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