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dimanche 16 janvier 2011

entre deux eaux


Peut être bien que j'aurais du écouter Adrienne et Berthoise qui disaient "n'y vas pas !"
Bien sûr j'y suis allé ne serait ce que pour soutenir le moral de papa zigmund.
Silence...  silences "j'enrage après le silence" chantait Atahualpa Yupanqui.
mais le silence est la seule réponse que j'ai trouvé face aux moments difficiles.
maman zigmund est bien soignée, disons  dans les limites des possibles de la médecine. Son  moral est bas, très bas, peut être un peu meilleur en mon absence.
J'essaie de me souvenir de mes cours de cardiologie, ça faisait 30 ans au moins que je n'avais pas scruté un électro cardiogramme comme ça. déjà quand j'étais jeune, je regardais ça de loin en murmurant "m'en fous, je veux être ophtalmo". bon ben disons que là je regrette, parce que j'ai du mal à suivre (mais je crains que les médecins qui soignent ma maman ne suivent pas beaucoup plus).
A la télé, il y avait un reportage sur les chauffeurs de camions qui empruntent au péril de leur vie le chemin de la mort (el camino de la muerte) en Bolivie.----
De la fenêtre de la clinique assez luxueuse, le long de la voie ferrée il y a un petit campement de Roms (qui a échappé à la vigilance des autorités cet été) étrangers, avec des caravanes extrêmement miteuses.

Alors, je me dis  que même si nous sommes inquiets, nous avons beaucoup de chance d'être là, avec une chambre chauffée,  des soins médicaux.
Je me dis que pendant que d'autres risquent leur vie pour 140$ par mois sur la route des Andes pour donner un avenir meilleur à leurs enfants, et que des Roms vivent  dans une misère noire, maman zigmund se plaint de la couleur de sa chemise de nuit ou trouve la force de regarder d'un air méprisant mon blouson. C'est ainsi qu'elle exprime  sa fatigue et son angoisse  face à la maladie.
Papa zigmund tient assez bien le coup et arrive à se souvenir qu'il n'était pas un malade facile.
Je suis donc  rentré avec un moral dans les chaussettes.
Le long de l'autoroute du retour, seul au monde, trottinait  un chaton roux comme notre Elvis quand il a demandé l'asile à l'Escale.J'ai espéré que ce chaton avait une maison et qu'il y retournait simplement  après une petite fugue...   
Chers amis(es) internautes qui passez ici, vos conseils et même vos silences me font chaud au coeur.
Malgré vos conseils, je retournerai voir maman zigmund.
L'air de Sarastro dans la flûte enchantée lui est destiné, pour apaiser sa souffrance, je sais qu'elle ne l'entendra pas ...au moins j'aurai essayé.
Pardon si je plombe l'ambiance avec ce post.
     Et maintenant il est temps de se vider le cerveau, et pour ça je ne connais pas mieux que la compta et la DADS. (ou une partie de go sur internet ...mais ça ne serait vraiment pas raisonnable :-))
z

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