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vendredi 8 juin 2012

Si glaucome m'était conté ( 3)



En relisant le texte qui suit et malgré mes efforts je le trouve assez aride : le lire en écoutant "Betty Davis Eyes" est peut être une solution.
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-ou alors (suite à intervention de Kyra) le canon de Pachelbel.
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 Résumé des chapitres précédents :  le diagnostic d'un glaucome repose en gros sur 3 éléments
-la PIO =pression intraoculaire (1)
-le champ visuel(2)
-le fond d'oeil

L'examen du fond d'oeil est indissociable de l'ophtalmologiste, particulièrement dans l'appréciation d'un glaucome  pour deux raisons :
-le fond d'oeil s'examine  en binoculaire donc il faut une lampe à fente et une loupe ou un verre à trois miroirs 

-déterminer si le fond d'oeil est suspect de glaucome ou non nécessite une certaine expérience.
Ce qu'on va regarder c'est l'aspect du nerf optique(ce qu'on appelait la "papille " quand j'étais jeune).
Si nous reprenons l'image du ballon de foot (gonflé) nous avons vu que la valve représente le nerf optique, la face interne du ballon est tapissée par les fibres du nerf optique.
Si le ballon est gonflé trop fort ,la pression appuie sur le nerf optique et celui ci va progressivement se creuser.C'est ce creux (que nous appelons excavation) qui nous aide à déterminer s'il s'agit ou non d'un glaucome. En gros : "plus c'est creux plus c'est gonflé".
( glaucomatologues qui passez par ici et qui vous arrachez les cheveux  : ce billet est une super simplification  ! )
Il est facile  de différencier ce nerf optique normal (à gauche le champ visuel normal- "blanc "  et à droite une photo d'un fond d'oeil normal où le disque au centre est le nerf optique avec vaisseaux normaux et pas de "creux")


de ce nerf optique d'un glaucome avancé



où l'excavation (ici de couleur blanche) saute aux yeux  est facile à repérer et où le champ visuel est bien atteint.(le blanc c'est ce qui reste de vision)
Mais, entre ces deux extrêmes,il y a de multiples variations, des creux évidents et d'autres plus fourbes et il y a des excavations aussi "normales" que le Hollande moyen  (on dit "physiologiques" en médecine), et quand il s'agit d'un grand myope l'interprétation devient difficile ou impossible.
Pour aider à interpréter le nerf optique, existent des machines couteuses qui s'appellent OCT (optical coherence tomography)un genre de scanner spécial oeil.
Cet appareil évalue la couche des fibres visuelles qui s'engouffrent dans le nerf optique.
 Outre ces trois paramètres ( PIO champ visuel aspect du nerf optique) plusieurs facteurs vont permettre de faire pencher la balance du côté hypertonie simple (= " ok, il y a un peu de  tension mais on surveille sans traiter") ou du côté glaucome (= gaffe, on traite et on surveille de près toute la vie).
pour les MG  que ça intéresse ces facteurs sont en vrac : les antécédents familiaux, l'épaisseur de la cornée, l'âge, la myopie,l'existence de troubles cardio vasculaires, d'un syndrome d'apnée  du sommeil, l'aspect de l'angle irido cornéen, le taux de cholestérol, l'âge et l'espérance de vie, .
Le patient va devoir accepter la surveillance et le traitement toute sa vie. Suivant la gravité, cette surveillance est trimestrielle, semestrielle ou annuelle et alterne outre l'examen ophtalmologique courant champ visuel et OCT. Il va devoir accepter le traitement médical par collyres, à vie à instiller à heures fixe. A l'ophtalmologiste de faire accepter ces collyres efficaces malgré certains effets secondaires non négligeables, ou de proposer un laser ou un acte chirurgical.
 Décider de traiter ou non une hypertonie est un acte sérieux qui engage le médecin qui va devoir "supporter" le patient, le motiver, justifier sa décision au patient, mais aussi à lui même.
z

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