J'ai refait ma valise à la hâte, concentré les RDV de la semaine prochaine sur quelques jours et j'ai repris la route. Seul, parce que Jako, qui devait m'accompagner, est malade.
Depuis le début de la semaine, Pa a fait plusieurs chutes : l'une d'elles l'a laissé sur le carreau pendant une nuit entière parce qu'il était trop fier pour appeler la cavalerie.
A la hâte, je suis passé déposer ma valise dans l'appartement vide sombre et silencieux . Le déambulateur était resté au milieu du couloir, comme si Pa allait sortir de la salle de bains, son couvert était prêt pour le repas du soir dans la cuisine : je n'ai touché à rien ... par contre j'ai ouvert tous les stores parce que cette obscurité m'insupportait et m'angoissait même pour quelques minutes.
Puis j'ai erré dans les couloirs de l'hôpital, j'ai enfin trouvé Pa, pas bien en forme, conscient et angoissé, perfusé et transfusé . Un Pa à la voix lente et pâteuse qui cherche ses mots, qui arrive encore à faire passer sa colère contre les bugs de la femme de ménage et surtout contre ses jambes qui le trahissent et ses mains qui tremblent ...un Pa heureux ému et triste quand je lui montre les photos de Satelle que Sat mon fils aîné lui a fait parvenir pour lui dire de tenir bon.
Comme fils, j'ai de l'espoir, comme médecin, je flippe...
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