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samedi 11 janvier 2020

Le Divan


Mon  premier  post  de cette année  ne  concernera  pas  des   voeux  de  bon  aloi toujours  un  peu  sirupeux.
Pour  ce  premier  post  j'ouvre  les  colonnes  de  ce  blog  à  Elsa Fayad  administratrice  du  groupe  facebook "le  divan  des  médecins " (dont  je  suis  un  membre  silencieux)
Ce  droit   de  réponse  aurait  été   refusé par  le  nouvel  obs. Il  n'en  fallait  pas  plus  pour  que  je demande  à  le  publier alors  que  jusqu'à  présent  je  m'étais  tenu  loin  de  la  mêlée  médiatique.
 Et  puis  surtout    je n'ai  jamais  oublié  ni  pardonné  ça : 
Elsa  c'est  à  vous  : 
DROIT DE REPONSE AU NOUVEL OBS’ (version refusée)
Administratrice du Divan, j’ai récemment découvert votre article ainsi titré : «Quand les seins tombent comme ça, je refuse la consultation. Sur Facebook, 11 000 médecins violent leur serment », rebaptisé un peu plus tard.
Il est vrai que c’était aller un peu vite en besogne. Un peu comme tout le reste, soit dit au passage. Car non, le travail journalistique ne se résume pas à « solliciter une dizaine de membres », dûment choisis d’un groupe qui en compte plus de 11 000. Non, le travail journalistique ne se résume pas à souligner et noter en gras des mots et phrases chocs, tirés de témoignages qui n’engagent que ceux qui les ont prononcés, et citer une certaine « majorité des personnes que nous avons interrogées », sur un échantillon déjà ridiculement faible.
Je pense notamment à « Bruno, soignant », qui ainsi exprime son point de vue : « la grande partie de ce qui se passe là-bas, c’est à vomir. C’est tellement dégueulasse que ça annihile tout aspect positif. ». A Elsa, qui témoigne « d’un manque de respect systématique » à l’égard des patients.
Savez-vous, chères Mesdames journalistes, qu’une écrasante majorité de membres du Divan, ou même d’éventuels « invités temporaires », aurait une opinion parfaitement contraire ? Savez-vous qu'ont été partagées plusieurs dizaines de témoignages spontanés de médecins du Divan, attestant de l'aide majeure qu'a pu leur apporter ce groupe, à titre personnel, professionnel, pour eux, leurs patients, leurs familles, pour des cas précis, sérieux, graves, résultats tangibles à l'appui ?
Savez-vous que tous ces médecins, parfaitement innocents de tous les sombres méfaits que vous cherchez à leur attribuer, ces médecins qui exercent leur métier avec professionnalisme, passion et dévouement, se sentent bafoués ?
Savez-vous qu’objectivement, il est extrêmement facile de réfuter nombre de vos allégations ? Savez-vous également que Bruno, Ana et d’autres avaient la possibilité de me contacter ou signaler les commentaires ou publications litigieuses afin que nous puissions les supprimer si besoin ? Voire même contacter leur auteur, voire même porter plainte puisque vous mentionnez un « caractère pénal » ! Nous sommes dans un pays de droit, que chacun utilise les siens à bon escient.
Pour ma part, la présentation que vous faites de ce groupe me paraît outrageante et erronée. Vous jetez l’opprobre sur toute une communauté professionnelle, vous basant sur quelques allégations et erreurs individuelles, qui ne devraient engager que leurs auteurs, le cas échéant. C’est du moins ainsi que fonctionne la justice. Il n’y a pas de place à l’à peu près, restons donc précis, puisque vous souhaitez endosser le rôle de justiciers.
Par exemple, il semble inexact de présenter comme « à caractère pénal », honteux ou scandaleux le fait de partager des photos et vidéos de patients, de pieds, ou même d’anus ou de seins, à partir du moment où lesdits patients ne sont pas identifiables, sans que soit formellement requis le recueil formel de leur consentement. Savez-vous que les médecins traitent l’intégralité du corps humain ? Souhaiteriez-vous que toutes les pathologies concernant des zones intimes soient sous-représentées, moins étudiées, moins soignées ? Un peu comme ces patients qui laissent évoluer des lésions jusqu’à un point de non-retour, par pudeur ? 
Alors je ne vous cache pas que oui, les images et vidéos médicales sont parfois « trash ». Faudrait-il s’en excuser ? S’excuser de devoir traiter de pathologies qui ne satisfassent pas à un idéal aseptisé que peut-être vous préféreriez ? Oui, durant notre formation et plus tard, nous devons nous habituer à voir des « choses horribles ». A les prendre en charge, sans tourner de l’œil ou s’en émouvoir outre mesure, pour rester focalisé sur notre mission de soin. Et effectivement, les images peuvent choquer, les situations aussi, vous comprendrez donc pourquoi nous avons opté pour un groupe fermé.
Vous mentionnez avoir réussi à retrouver l’identité d’une patiente dont la radio a été publiée. Belle victoire. Effectivement, c’est mal, c’est une erreur, à « caractère pénal ». Si vous souhaitez inciter ladite patiente à porter plainte contre le médecin qui souhaitait recueillir des avis spécialisés sur son cas, si vous, Ana, Bruno et les autres, pensez que cela est une noble cause, ne vous en privez pas. Permettez-moi simplement de vous faire part de mon dégoût. 
Le même que nous partageons pour les propos « grossophobes, sexistes, transphobes, homophobes et racistes ». Vous les comptez par centaines, c’est étrange. Vous, ou Ana, ou Bruno plutôt, puisqu’il semble que vous n’avez pas accès direct au groupe. Comme je vous l’ai dit, ni moi, ni mes collègues administrateur et modérateurs ne sommes « grossophobes, sexistes, transphobes, homophobes et racistes ». Ni, espérant que cela ne vous décevra pas, la grande majorité des médecins. Oui, la grande majorité. Oui, car il y en a sûrement, comme dans toute la population, et, comme dans toute la population, de moins en moins. Vous pourrez donc, si vous le souhaitez, si vous le jugez nécessaire et utile au fonctionnement de la démocratie et de l’information du citoyen, titrer ainsi un prochain article : «L’administratrice du groupe controversé de médecins reconnaît l’existence de praticiens grossophobes, sexistes, transphobes, homophobes, et racistes ! ». Vous pourriez peut-être y rajouter « islamophobes, antisémites, sinophobes », ou autre, je suis certaine qu’il en existe ! Ou peut-être trouver un terme plus générique ? A vous de voir ! 
Vous nous rappelez gracieusement que « la liberté d’expression n’est pas absolue : propos injurieux ou discriminatoires, racistes, homophobes et sexistes sont punis par la loi ». Je vous rappellerais pour ma part que ses limites peuvent également se trouver ailleurs, sous votre plume peut-être ? Vous rappellerais également, en ce triste jour anniversaire, que la liberté d’expression reste un pilier fondamental de notre société, qu’il serait peut-être de bon ton d’éviter de condamner aveuglément tout ce qui pourrait heurter la sensibilité de certains. Sans quoi notre pays ne serait pas ce qu’il est. Donc oui, la pelle, c’est un symbole. Oui, les patients qui réclament des arrêts de travail de complaisance : la pelle. Oui, les journalistes qui déforment les faits : la pelle. Oui, les médecins connards, et d’ailleurs, les connards quels qu’ils soient : la pelle. Et le marteau du juge s’il le faut.
Au passage, les termes employés par ce cher Bruno au sujet du « petit ramassis d’hommes blancs hétéros qui se pensent au-dessus de tout le monde », sont pour le moins discutables.
Vous évoquez l’impossibilité d’authentifier parfaitement toute demande d’adhésion. Avez-vous lu les réponses aux questions que vous m’avez envoyées en dernière minute ? Ou ne souhaitiez-vous que récolter quelques éléments qui pourraient agrémenter votre entreprise de dépréciation, pour ne pas dire plus ? Je me répéterais donc ici : il ne s’agit que d’un groupe Facebook, nous n’avons pas de prétention invraisemblable, et ne détenons pas de secret d’état. Certes, parmi les plus de 11 000 membres, vous pourriez effectivement en trouver quelques-uns ayant tenu des propos « à caractère pénal ». Notre ami Bruno les a d'ailleurs déjà estimés à "vingtaine de personnes". Merci Bruno. Allons plus loin : cela fait une estimation d'environ 0,2 %.
Alors vous, Bruno, Elsa ou Ana, pourriez éventuellement attaquer ces 0,2 % en justice. C'aurait été nettement plus sain, honnête et responsable que tabler sur un pseudo-scandale monté de toutes pièces et visant à discréditer toute une profession, et pas des moins estimables, à mon humble avis.
Quand vous aurez terminé de fouiller les milliers de commentaires et publications du Divan, je vous invite à élargir votre mission judiciaire à l’ensemble du réseau Facebook, vous souhaitant le plus grand des courages et vous prêtant main forte si nécessaire. Pour l’anecdote, j’ai justement fait supprimer plusieurs commentaires notamment sous des articles de presse, à caractère haineux, discriminatoires et racistes.
Par ailleurs, à titre personnel également, n'ai jamais été très friande de "carabinage" ou "ambiance salle de garde", au point de les avoir soigneusement évités tout au long de mon cursus. Pour autant, la censure ne fait pas partie de mes idéaux. La lutte contre les incitations à la haine et discriminations, si. Et non, le Divan n'est pas rempli de photos cochonnes et scabreuses, au risque d'en décevoir certains. Ce n'est pas sa vocation première, et ne le sera pas.
Pour terminer, je ne comprends pas bien la dernière phrase de votre article. « Mais que fait-on du Divan ? ». Auriez-vous usurpé mon identité ou celle de mon co-administrateur ?
Il y aurait encore tant de choses à dire, mais je m'arrêterai là.
Divanaisement,
Elsa Fayad
Le 07/01/2020

4 commentaires:

  1. avant de lire je me suis dit: après la table, le divan, ce cher Zigmund va nous faire le tour de ses meubles ;-)
    mais il s'agit de choses graves...

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  2. outre la Table j'étais sur d'autres luttes la réforme des retraites et la captation des réserves de notre caisse autonome et je suivais de loin l'histoire du divan mais j'ai un gros défaut : je ne supporte pas la censure et "l'ordre moral" ...en quelques jours ma table s'est couverte à nouveau mais c'est encore gérable Le tout est de ne pas se laisser envahir et ça c'est pas gagné

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  3. j'ai suivi cette affaire du divan (j'aime bien ce groupe de médecins généralistes). J'y ai participé discrètement. C'est enrichissant. Mais depuis peu je me pose des questions ... éthiques. Non pas pour l'esprit carabin qui est une chose quasiment obligatoire pour des médecins mais pour d'autres faits qui ont un rapport avec la gestion et la modération.

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    1. j'aurais du mal à répondre ça fait qq mois que je ne suis pas allé sur le divan faute de temps

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