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jeudi 16 mai 2013

119 ème congrès de la Société française d'ophtalmologie : retour à la surface

                                       Le retour  à la vie réelle m'est un choc... il y a quelques heures, je traversais encore Paris de part en part, pour rendre une visite éclair à mes cousins, puis me voilà de retour à Bled la Forêt. Le silence d'ici m'étonne, m'apparaît comme une incongruité.
Je revois les cohues autour des buffets, à la fin des ateliers ou à la réception au pavillon d'Armenonville...  Là,  c'était limite foire d'empoigne, et ce fut une intéressante observation du manque d'éducation de certains confrères.

Je revois le moment solennel de la présentation du rapport  de la société française d'ophtalmologie :  la grande salle quasi pleine qui, après un dernier hommage à la mémoire du  Pr Joseph Colin, écoute les différents rapporteurs dans un silence religieux.

On rencontre les gens parfois trop vite, le bruit est partout, il n'y a  ni la place ni le temps pour discuter calmement avec les amis ou les confrères. J'ai revu (trop) rapidement King Arthur, l'un de mes anciens maîtres.
Bien sûr, le sujet principal de nos discussions concerne notre devenir, l'avenir de la profession, la survie difficile en milieu hostile  des médecins secteur 1 isolés, ceux qui ont cru qu'ils allaient simplement exercer le métier qu'on leur avait enseigné : la médecine ou la chirurgie. Le pronostic est sombre et notre division accélère notre chute.

 à ce sujet :
http://lerhinocerosregardelalune.blogspot.fr/p/ceux-qui-fr-les-cabinets-d-se-divisent.html 




Ce rapport sur le strabisme est  en quelque sorte un baroud d'honneur de l'ophtalmologie médicale. Ce savoir faire, cette rigueur qui nous ont été enseignés vont se perdre, faute de confrères formés ou intéressés. On me rétorquera que les orthoptistes maîtrisent la question : c'est certain mais ils seront insuffisants. Le strabisme comme d'autres pans de la spécialité sont devenus des machins non rentables que beaucoup méprisent. La chirurgie du strabisme relativement facile à réaliser (mais complexe dans son "dosage") a perdu tout intérêt pour les jeunes, à cause entre autres de sa cotation ridiculement basse. 
Tous, y compris nos maîtres d'hier nous le serinent : l'ophtalmologie change, l'ophtalmologie de demain n'aura plus rien à voir avec ce qui nous fut enseigné qui s'appelait tout simplement la médecine. Nos successeurs seront d'abord des chefs d'entreprise qui embaucheront suffisamment de personnel pour gérer beaucoup plus de clients patients. J'ai quitté le palais des congrès avec un goût amer, avec cette  sorte de nostalgie et de dépression que je sais maintenant prévoir. 
Je réserve un bout du mercredi pour une courte visite en touriste, mais la fatigue est là...après ces quatre jours de marathon il me faudrait une semaine de sommeil... j'y vais et tant pis si ce billet est incomplet.

 

Et pour mes confrères secteur 2 qui passeraient par ici voilà ce que m'inspire le contrat d'accès aux soins et à mon humble avis sa destination idéale !


    

2 commentaires:

  1. @Zigmund vos mots "Nos successeurs seront d'abord des chefs d'entreprise qui embaucheront suffisamment de personnel pour gérer beaucoup plus de clients patients" sont déjà une réalité depuis longtemps dans l'ophtalmologie allemande et de plus en plus dans les autres domaine de la médecine. J'avoue que mon estime devant les médecins commerciaux, surtout envers ceux où cela sent le commerce avant la médecine, est inexistant et mon coté Client est exigeant pour les sommes demandées (surtout en ophtal). Ainsi, ma confiance s'envola l'an passé suite avec l'arrivage de belles factures opht sans aucune informations médicales et être pour les sous un client, pour le médical le patient admirant le demi-dieu en blanc - bien ce n'est point un mélange que je comprends ou accepte.

    Il y a des médecins qui s'y plaisent, des médecins qui se désolent que le commerce devienne plus important que le médical dans l'exercice d eleur profession. Le patient-client doit se renseigner, s'orienter pour trouver son chemin d'une bonne prise charge médicale (sans être plumé comme un poulet pour rien ou ne pas être soigné convenablement faute d'une assurance qui paye suffisamment le traitement) et aussi trouver sa parole pour s'expliquer et pourparlers avec son médecin et/sa caisse d'assurance de maladie (en plus de sa complémentaire si on peut en avoir une), en plus de se retrouver dans la jungle des médicaments originaux et génériques (cela change quasiment chaque mois, sans l'informatique un pharmacien ne pourrait plus exercer son emploi, puisqu'il ne saurait point quel médicament il peut vendre à quel client assuré chez telle ou telle caisse assurance maladie). Donc, il faut faire avec et la fissure d'incompréhension et de mal-être s’agrandit de tous les coins...

    Bonne soirée et bonne continuation pour vous.

    Chantal

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