Pages

samedi 6 août 2022

Un été paresseux

 C'est le  premier  été  quasi normal depuis  3  ans.  

Ecrasés de  chaleur,   nous  le  sommes  tous. 

 

C'est  un  été   de  mise au  point, un  été  statique  presque  sans  tai  chi  parce  que  le  poids  des  ans  est  là  : j'ai beau  me  rêver  en  warrior  samourai  quand  je  me  confronte  au  miroir je  vois  un gros  machin  ridé qui se  traine lamentablement et  que  l'idée  d'un effort  physique  épuise  d'emblée.

J'ai  du  temps  mais  pas  suffisamment  je  passe  voir  Rolande  qui déprime  dans  son  EHPAD  et  Andrée   qui  a vaincu  son  crabe  mais  sans  doute  était-ce  une  erreur  de  diagnostic.

 Les  visites  à  Andrée  illustrent  la  difficulté  du  maintien à  domicile  des  personnes  âgées  isolées particulièrement  en milieu rural :  elle  se  déplace péniblement en  fauteuil  dans  les  3   pièces  de  sa  maison, son  mari  qui  l'aidait  est  hospitalisé   pour  quelques  mois et  pour  couronner  le  tout,  les  aides  à  domicile sont  limitées  à  4h  par  semaine quand  il faudrait  au  moins  le  double  mais  tout  le  monde  est  en vacances  et  ceux  qui  restent  cherchent  à  juste  titre  un  travail  mieux  payé. Donc  pour  l'instant  on  jongle comme  on  peut pour  éviter  la case  EHPAD .    

J'entends  les  politiques  parler  d'obligation d'installation  pour  les  médecins et  je  me  marre  en voyant  la  réponse  de l'UFMLS  " à  la  recherche  du  maire  perdu  en  zône  surdotée de  médecins"   suite  au  défi  lancé  sur  twitter  par  le  Dr  Pepper  :


Je vous invite à RT ! J'offre 1000€ de ma poche (!) à l'association de son choix, si un seul Maire en France, UN SEUL, pense qu'il a trop de médecins sur sa commune et qu'il est prêt à en voir diminuer le nombre en obligeant les jeunes à aller dans des zones sous dotées. Je cherche ce Maire qui annoncera à ses administrés, par voie de presse, qu'il est en faveur de voir diminuer le nombre de médecins sur les 10 prochaines années dans SA commune (+ communauté de communes) en y interdisant toute nouvelle installation, par solidarité. C'est à dire en interdisant même le renouvellement des départs en retraite (car oui, il n'y aura déjà pas assez de jeunes pour remplacer les seuls départs en retraite).Je vous parie qu'il n'existe AUCUN Maire qui pense ainsi que ses administrés ont trop de médecins de ville. Je vous fais le pari que TOUS les Maires en faveur de l'obligation d'installation pensent piquer des médecins à leurs voisins. Et que AUCUN n'est prêt à l'inverse. Pierre/Paul toussa. Pari sérieux. 1000€ de don à une association reconnue d'utilité publique à la clef...On parle d'un Maire d'une commune de plus de 3500 habitants, candidat à sa propre réélection, qui aura le courage de se dire solidaire des zones sous dotées, et qui désire une offre de soins inévitablement diminuée ou inexistante pour ses administrés/électeurs.Un Maire qui interpellera dans la presse son député pour qu'il vote en faveur d'une loi d'interdiction d'installation dans sa commune de médecins libéraux. Il s'agit de 3280 communes, allez, un seul, et Pepper raque...Interpelez vos Maires. Trouvez-moi ce Maire s̶u̶i̶c̶i̶d̶a̶i̶r̶e̶ solidaire ! (...) La vérité, c'est tout simplement qu'on MANQUE de médecins. Pas la peine de parler des autres professions à coercition, elles n'ont jamais eu ce manque. Le manque est colossal. On retrouvera le niveau actuel (qui est déjà pas brillant) dans 10 à 15 ans, coercition ou non. Et aucune loi populiste ne résoudra le problème, car la génération spontanée de médecins n'existe pas ! 40 ans d'erreurs ne se solutionnent pas comme ça.

Récemment j'ai proposé à un confrère d'hospitaliser une dame avec un zona ophtalmique récent compliqué et qui s'aggrave de façon inquiétante malgré le traitement, il m'a expliqué que les urgences étaient pleines et que la dame passerait probablement 8h aux urgences avant d'être renvoyée chez elle vers 3h du matin avec du doliprane...
Ce n'est vraiment pas le moment de tomber malade et je ne sais pas quand il y aura un moment !
Comment en est on arrivés là ???




Revenons à cet été à Bled la Forêt :
Des amis musiciens étrangers sont venus nous rendre visite, l'une bassoniste m'a offert une anche j'ai promis de plus travailler et de jouer en pensant à elle... Ca tombe bien, j'ai des duos basson clarinette à déchiffrer avant la fin de l'été ...
Il y a eu des concerts, des "after" plus ou moins arrosés au bistrot, des essais culinaires multiculturels : scones, fajitas, purée de haricots rouges (le cuisinier a confondu les boites et utilisé du bicarbonate de soude à la place du sel ), et bien sûr cuisses de grenouilles pour les anglais.
Il y a les séances d'astronomie je m'aperçois que je vois bien moins d'étoiles que Gabrielle, il va falloir que je consulte un confrère !
Les voyages ? les vacances ? ça viendra bientôt ce sera probablement un peu court. d'ici là il faut que je m'offre une semaine de sommeil et ça c'est pas gagné !



4 commentaires:

  1. Réponses
    1. bonne question ! "le sommeil a l'avantage de la mort sans son petit inconvénient " Albert Cohen

      Supprimer
  2. Le début m'a fait sourire, "le premier été quasi normal", vraiment ;-)
    Mais il est vrai qu'on s'habitue à tout, sauf peut-être au manque de sommeil.
    Je te souhaite de bonnes nuits bien fraîches, cher Docteur!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je me demande si ce fut une si bonne idée que ça de partir en retraite je suis encore plus débordé plus fatigué et il y a tant de choses à faire que je n'ai même pas la force d'imaginer partir en vacances , juste quelques siestes (plus exactement je m'endors devant mon ordi ) la maison au murs épais est assez fraiche ... en conséquence l'idée même d'en sortir me fatigue ! j'espère que tu vas bien et que tu as plus d'énergie que moi
      bises amicales

      Supprimer

c'est à vous de réagir ....