samedi 10 décembre 2011

la voix du ciel


Après un long voyage en train, nous arrivons à Xi'An en Chine.
Il fait nuit, la gare est sinistre.
Comme  souvent,  les choses sont compliquées.
L'hôtel où nous a conduit le chauffeur de taxi n'est pas celui que nous avions réservé par téléphone,  il est sinistre et miteux.
Trois membres du groupe se dévouent pour aller voir à quoi ressemblent les chambres, les autres restent affalés épuisés sur les bagages. La description des chambres n'est pas encourageante.
Devons nous rester dormir dans ce bouge ? ou  repartir dans la nuit à la recherche d'un autre hôtel ?
Un groupe d'employés de l'hôtel, plus le chauffeur de taxi, suivent de près notre discussion, la discrêtion n'est pas une vertu chinoise, nous sommes l'attraction de la soirée...
Nous votons démocratiquement (mais à main levée) Rester ? partir ?
Mais nous sommes un nombre pair et le résultat est à 50/50...
Ne reste  plus que le pile ou face : c'est à notre interprète que revient l'honneur de lancer la pièce de monnaie.
(ici,  il y a surtout des billets et pour le pile ou face c'est  beaucoup moins facile !) 
Quand la pièce retombe, à nos 6 paires d'yeux, se joignent celles des curieux chinois.
Eux aussi sont intéressés au résultat (on reste !) et commentent le résultat en rigolant.
L'interprète traduit : chez eux pour pile ou face ils disent "écouter la voix qui vient du ciel"
Alors je demande : et comment ils font eux ?
Pareil répondent ils ...
(et finalement cet hôtel était plutôt sympa...)


Quinze ans plus tard,un autre voyage,  avec mon fils, nous faisons la queue pour visiter le musée de Shanghai.
Nous sommes deux "longs nez" (européens) accablés par la chaleur, noyés dans une foule de Chinois bruyants.
Un jeune Chinois engage la conversation avec nous dans un anglais convenable.
Il nous raconte qu'il vient de Wuhu, que la France est un pays "very romantic" et qu'il a une amie française qui s'apelle Elise.
Je sursaute...avant mon voyage j'ai échangé quelques mails avec une blogueuse nommée Élise qui vit et travaille à Wuhu.
Je lui avais promis d'essayer d'aller lui rendre visite mais devant la difficulté des voyages en train, j'avais renoncé.
A tout hasard je lui donne le nom de mon Élise...c'est bien  la même Élise !!!
Le garçon  lui a alors téléphoné , et j'ai pu parler à Elise qui était aussi soufflée que moi de cette rencontre étonnante !


J'avais rêvé ce voyage à Shanghai depuis dix ans  pour voir une éclipse solaire totale.


Le jour J fut le seul jour gris et orageux que j'ai vu  en Chine, rendant mon éclipse invisible, et,  de plus, comme le célèbre Bund était en travaux , nous sommes les rares européens à avoir visité Shanghai sans voir le Bund...(comme si des chinois visitaient Paris sans voir les Champs Elysées).
Les voies du ciel son impénétrables...* 
*et les hasards dinent à l'huile
z

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