Avec l'autorisation de son auteur Robert P je publie le texte suivant
Imaginons
Les boulangers pourraient exercer après 10 ans d’étude ; le prix de la baguette serait fixé à 40
centimes d’Euro bloqué depuis 1996 et remboursé 25 ; les boulangers installés avant 1996 auraient le droit de fixer librement le prix du pain, ainsi que quelques boulangers de
prestige, après 15 ans d’étude, surnommés « les Poilânes »
Chaque client aurait une carte à puce qu’il devrait présenter à chaque passage en caisse ; les CMU
auraient droit au pain gratuit. Les prix des croissants et de la brioche seraient consultables sur Boulangeri.fr Pour un croissant vendu, le deuxième serait à 50% et le troisième gratuit.
Les boulangers refusant de vendre plus de 2 croissants seraient montrés du doigt.
Entretemps le prix de la farine aurait plus que doublé à la suite de spéculations boursières, les boulangers
auraient obligation de formation permanente après leurs 14 heures de travail quotidien et leurs semaines de 70 heures. Ils seraient tenus d’être équipés des fours les plus modernes et les moins
polluants, tenus d’aménager leurs boutiques à leurs frais pour l’accès handicapés, tenus de s’informatiser, tenus de télétransmettre la facture de chaque petit pain vendu. Le nombre de boulangers
formés chaque année serait fixé par décret et notoirement insuffisant depuis 15 ans, malgré les cris d’alarme du conseil de l’ordre des boulangers. 2 boulangers partant à la retraite sur trois ne
seraient pas remplacés…
La pénurie de boulangers et le temps client démesurément allongé du fait des nouvelles formalités
administratives aboutiraient à la formation de longues files d’attente devant les boulangeries. Le gouvernement fraichement élu trouverait la situation anormale et crierait haro sur les
boulangers, relayé par une presse servile : « pourquoi y a-t-il des files d’attente ? Chaque français a le droit d’avoir à temps sa baguette pour son petit déjeuner !
(sanglots dans la voix) Situation intolérable ! Les boulangers devraient embaucher des « aides-boulangers » pour produire plus de pain ! Dont le prix restera
bloqué ! » Les critiques les plus vives sur les files d’attente viendraient des clients travaillant moins de 35 heures par semaine
Une boulangerie industrielle, financée par des capitaux privés, trouverait le moment opportun pour
s’installer place de la Madeleine (sic) en vantant son absence de files d’attente. Des économistes autoproclamés spécialistes en économie boulangère énonceraient doctement leurs
« propositions pour améliorer la boulangerie en France » depuis leurs bureaux Louis XV
Les boulangers protesteraient timidement : « comment embaucher alors que le prix du pain reste
bloqué depuis 16 ans ? » Le gouvernement éluderait la question et crierait à nouveau haro sur les boulangers « Donner du pain à chaque français pour son petit déjeuner est
un devoir civique ! (sanglots dans la voix) J’ai entendu dire que certains boulangers font payer la baguette deux à trois Euros ! C’est inadmissible ! Nous allons prendre des
mesures ! »Les boulangers, qui à 99% ne dépassaient pas 90 centimes se sentiraient humiliés. Les assurances privées, censées rembourser les dépassements autorisés sur le prix du
pain, seraient soupçonnées d’avoir orchestré la campagne de diffamation contre les boulangers, préférant utiliser les cotisations des adhérents pour renforcer leur capital immobilier et payer de
coûteuses publicités dans les médias qui leur sont redevables : les journalistes écriraient : « le scandale des dépassements sur le prix de la baguette ! Des milliards payés
aux boulangers par la sécu ! »
Ne disposant pas d’un droit de réponse efficace, les boulangers auraient beau protester que ces
« dépassements » qui ne tiennent même pas compte du prix de revient réel de la baguette ne coûtent rien à la sécu mais sont payés par les clients et censés être remboursés par les
assurances complémentaires. Ils commenceraient à avoir des sérieux doutes sur le sérieux et la probité de certains journalistes
Des pseudos négociations auraient lieu entre la ministre de la boulangerie et les syndicats de boulangers.
Après des heures de négociations un accord serait signé envisageant une augmentation de 1 centime d’Euro du prix de la baguette à l’horizon 2014 et 1 centime d’Euro supplémentaire à
l’horizon 2015. En contrepartie le prix de la brioche serait diminué d’autant ainsi que celui du pain aux raisins. Après cet effort épuisant la ministre prendrait son petit déjeuner (thé et
croissants de chez Fauchon)
Mécontents de leurs syndicats, les boulangers seraient désabusés, certains menaçant de faire grève, d’autres
non. Le nombre de boulangers continuerait à décroitre à grande vitesse
Un journal ferait alors sa une avec le titre suivant : « Mais où sont passés nos boulangers
d’antan ? »
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C'est une excellente fiction(sur les boulangers et la boulangerie) mais tellement criante de vérité sur la situation actuelle de la médecine généraliste dans notre pays, réglementée par des technocrates n'ayant comme point de vue que l'économie oubliant l'augmentation de la population et son corollaire l'augmentation de l'âge des patients et restants arc-boutés sur le principe largement dépassé du numerus clausus
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