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vendredi 28 septembre 2012

Communiqué du Dr Jean Bernard Rottier SNOF

Santé/Médecine libérale/Ophtalmologie
Jean-Bernard Rottier (SNOF) : « En ophtalmologie, le secteur 1 est au bord de l’implosion »

Alors que le Congrès du Syndicat de la Médecine Libérale a lieu à Lille en présence de la ministre Marisol Touraine, le SNOF (Syndicat National des Ophtalmologistes de France) alerte sur la situation dramatique de la filière ophtalmologique. Le Dr Jean-Bernard Rottier, son président, a fait le point ce matin en conférence de presse sur la démographie et les perspectives du secteur : avec le non-remplacement d’1 départ à la retraite sur 2, la pénurie d’ophtalmologistes s’aggrave. Cette situation remet en cause la continuité de l’offre de soins et impose de généraliser la coopération ophtalmologistes-orthoptistes pour accroître la capacité d’accueil des cabinets. Une solution paradoxalement inaccessible aux secteurs 1, dont les capacités d’investissement limitées empêchent de moderniser leur offre…

Sauver le secteur 1, oui… mais pourquoi punir le secteur 2 ?
Au congrès des médecins libéraux à Lille aujourd’hui, la ministre de la Santé Marisol Touraine s’est dite inquiète du développement du secteur 2, source selon elle de « dépassements abusifs ». Elle n’a pas fait mystère de sa volonté « d’encadrer les honoraires », quitte à « recourir à la loi ».
Le Dr Jean-Bernard Rottier, Président du SNOF (Syndicat National des Ophtalmologistes de France), s’insurge :
« Le tarif sécurité sociale de nos consultations n’a pas bougé depuis 10 ans, alors que sur la même période l’inflation cumulée atteint 21% ! Rien d’étonnant à ce que les médecins voient comme une contrainte leur appartenance obligée au secteur 1. Mais ce n’est pas en punissant le secteur 2 que l’on va rendre le premier plus attractif. Et si l’on veut que les médecins participent, comme la ministre le souhaite, à la modernisation du système de soins aux côtés des pouvoirs publics, il faut leur donner les moyens d’investir et d’embaucher du personnel paramédical. Cela passe par des tarifs adaptés aux charges des cabinets, réévalués régulièrement. On pourrait d’ailleurs concevoir que les praticiens qui embauchent, bénéficient en retour d’une certaine marge de manœuvre tarifaire. »
Un point positif ressort cependant : interpellée en cours de séance sur le déploiement du modèle de la délégation de tâches au sein des cabinets d’ophtalmologie, la ministre s’est déclarée favorable à cette solution et s’est engagée à « se mettre immédiatement au travail sur le sujet » en concertation avec la profession. Le SNOF salue cette position et se tient à la disposition du Ministère pour avancer.

« Dépasser la question des dépassements » pour garantir la continuité de l’offre de soins
Selon le Dr Jean-Bernard Rottier, le véritable enjeu n’est pas celui des dépassements d’honoraires : il s’agit avant tout de garantir la continuité de l’offre de soins à moyen et long terme. En ophtalmologie, le défi principal est la pénurie de praticiens, qui se traduit par des délais d’attente record – plus de 100 jours en moyenne.
Seuls 123 postes d’internes en ophtalmologie ont été ouverts pour l’année universitaire 2012-2013, alors qu’il en faudrait deux fois plus pour compenser les départs à la retraite. Parmi les 22 régions de France métropolitaine, 18 perdront des ophtalmologistes et seules 4 atteignent l’équilibre.



Le Dr Jean-Bernard Rottier déplore :
« D’ici 2025, environ 240 ophtalmologistes vont partir à la retraite chaque année ! Les quotas validés par le ministère de la Santé cette année sont bien loin d’être suffisants et la pénurie va empirer. Si nous ne renversons pas la tendance, nous courons à la catastrophe ».
La situation actuelle mène à une impasse : d’un côté les besoins en soins ophtalmologiques augmentent, notamment en raison du vieillissement de la population, de l’autre le nombre de médecins diminue. Si cette tendance se poursuit, ce sont 24 millions d’actes ophtalmologiques qui ne seront pas honorés en 2025.
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Alors que les projecteurs sont braqués sur la question des dépassements d’honoraires, c’est la continuité de l’offre médicale qui est aujourd’hui menacée.
Face à cette situation, le SNOF a pris les devants en lançant une campagne pour manifester leur soutien aux patients victimes des délais d’attente, leur expliquer la situation et les sensibiliser aux solutions. Une affiche et une pétition ont ainsi été diffusées en avril dernier à 2 200 cabinets d’ophtalmologistes. Une démarche plébiscitée par les patients qui ont été plus de 130 000 à signer la pétition. 81 % d’entre eux ont réagi favorablement aux solutions préconisées par le SNOF pour lutter contre la pénurie* :

•        doubler le nombre d’ophtalmologistes nouvellement formés chaque année ;

•        accélérer le développement du modèle de coopération ophtalmologistes-orthoptistes.

Le secteur 1 « au bord de l’implosion »
Le Dr Jean-Bernard Rottier explique :
« Des solutions existent : en délégant un nombre croissant de tâches aux orthoptistes, on pourrait porter à 220 actes/semaine la capacité d’accueil d’un cabinet, contre 127 en moyenne aujourd’hui. Mais pour le moment ce schéma est financièrement inaccessible aux ophtalmologistes secteur 1, dont le tarif n’a pas évolué depuis 10 ans. Comment voulez-vous améliorer vos capacités de prise en charge quand vous ne pouvez ni investir, ni embaucher ? Et si demain on se met à encadrer également les honoraires du secteur 2, il ne faudra pas s’étonner de voir que des médecins se mettent à exercer petit à petit hors convention »

Dans un courrier adressé au SNOF en avril, alors qu’il était candidat, François Hollande avait plaidé pour l’augmentation des quotas d’étudiants en ophtalmologie et le développement du modèle de coopération ophtalmologistes-orthoptistes.

Le Dr Jean-Bernard Rottier s’inquiète :
« La situation actuelle de la filière ophtalmologique est critique. Le secteur 1 est au bord de l’implosion. Il est intolérable que le Ministère continue à orchestrer une pénurie qui nuit aux Français. François Hollande nous avait fait des promesses. Aujourd’hui, nous attendons qu’il les tienne. »


*Enquête menée auprès des 2200 cabinets d’ophtalmologie de juin à août 2012.
A propos du SNOF :
Créé en 1906, le SNOF a pour but "d'étudier et de préparer en collaboration avec les pouvoirs publics et les autorités compétentes l'application des mesures générales  de protection de la santé publique pouvant se rapporter à l'exercice de l'ophtalmologie". Avec ses 2900 adhérents, il regroupe 2/3 des ophtalmologistes de France et obtient ainsi le taux de syndicalisation le plus élevé des syndicats français.

Il constitue l’interface entre les ophtalmologistes, avec leurs priorités de médecins, l’intérêt de leurs patients, leur volonté de garantir un accès à des soins de qualité et les pouvoirs publics.

Le SNOF propose des schémas éprouvés de délégation de tâches, de collaboration accrue avec les orthoptistes et les opticiens, pour que la pratique de l’exercice médical soit acceptable par les ophtalmologistes d’aujourd’hui et de demain, et préserve au mieux la santé de leurs patients.
www.snof.org   <http://www.snof.org>

dimanche 23 septembre 2012

ce que marisol ne dit pas




















                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                             On la refait : (ce billet date de septembre 2012)
La ministre de la santé s'élève, ainsi qu'une bonne partie des médias contre les scandaleux "dépassements d'honoraires".(allez  ! ce n'est que la 3ème fois que j'intègre cette video dans un billet )
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Comme les sinistres  ministres  qui l'ont précédée,  Marisol ne dit pas tout :
Les syndicats médicaux "horizontaux", les très bien nommés,  enchainent de plus en plus les médecins  par leurs  signatures successives : souvenez vous de la télétransmission qui devait être facultative, de la P4P.
Il se murmure que ces mêmes syndicats censés nous défendre "touchent"  quand ils signent. Je ne peux pas le croire... ce serait trop scandaleux !
Ce que Marisol ne dit pas c'est que depuis 1995 la valeur du CS est bloquée aux alentours de 23 €
 en 1995   CS = 150F=22,87€ à 23 € actuellement (on arrive à 28€ en ajoutant MCS et MCP).
J'ai déjà largement écrit là dessus,  aussi,  je vous propose pour changer,  de lire ma consoeur de "cris et chuchotements "  qui donne un éclairage différent  d'un parcours assez proche du mien (avec happy end pour elle ) dans Plaidoyer pour la revalorisation  des honoraires  
Depuis longtemps, je parle ici des honoraires déshonorants des médecins S1  et je salue à chaque fois au passage mes confrères qui ont eu la bonne idée de s'installer en secteur à honoraires libres  et non pas "à dépassements d'honoraires".
Déjà, nos syndicats censés nous défendre et l'Ordre des médecins, supposé garantir l'honneur de la profession ne devraient déjà pas accepter  qu'on utilise ce terme infâmant de dépassements d'honoraires.
Infâmant  pour les médecins secteur 1 appauvris par ce blocage, sauf ceux qui doublent le nombre de leurs consultations pour maintenir leur revenu parce que les charges augmentent bien plus vite que le chiffre d'affaires. La valeur d'une CS à 23€ invariable depuis des années est un affront aux études et au travail d'un médecin.  
La ministre envisage de punir les médecins S2 qui  "dépasseraient " trop de les rétrograder en S1 sans la prise en charge conventionnelle d'une part des cotisations sociales. Là, aussi certains confrères ont estimé à juste titre qu'on frisait l'insulte....  
La cour des comptes en a rajouté une louche en proposant qu'on diminue les honoraires S1 et qu'on diminue la proportion de prise en charge des cotisations sociales des médecins conventionnés S1.
 Infamant pour les médecins secteur 2 qui payent des cotisations sociales bien plus importantes en contre partie de la liberté de leurs honoraires.
Eh oui, on peut avoir le coeur qui bat franchement à gauche, et trouver que les copains (de droite mais pas seulement )qui demandent 80€ la consultation  ont bien raison et que j'aimerais bien faire pareil  parce que les charges  augmentent régulièrement (loyer, salaire de la secrétaire,de l'orthoptiste, de la femme de ménage, fuel, electricité, gas oil, matériel d'examen et fournitures) .
Les représentants des caisses jouent les faux culs en se scandalisant des honoraires libres, les médias leur emboitent le pas,  souvent par ignorance : si la valeur de base d'un acte (= la valeur prise en charge par la sécu ) ne bouge pas pendant plus de 15 ans, augmenter ses tarifs proportionnellement à ses charges et à l'augmentation du cout de la vie ne constitue pas un "dépassement" mais un réajustement.(remarquez le mot "juste" au centre)
Tous montrent du doigt les rares médecins qui  abusent de ce droit  et dépassent le tact et la mesure : mais il faut savoir être clair : la médecine est une activité libérale et "personne ne met un flingue sur la tempe d'un patient pour qu'il consulte un ponte parisien à  500€ les 5mn". (Et parfois 500€ n'est pas un prix exagéré compte tenu des examens parfois nécessaires à une décision et une prise en charge thérapeutique.)   
 Je ne me souviens pas avoir entendu les syndicats médicaux  si prompts à signer, s'interroger sur ce blocage.
Comme je l'ai déjà écrit, l'appauvrissement des médecins S1 est une évidence.
Je crois que beaucoup de médecins S1 cachent leur malaise, honteux de cette image de nantis qui  leur colle aux fesses, honteux de se plaindre (eux qui ont encore le nécessaire) quand les médias  montrent que d'autres manquent de tout.
D'autres doublent leur temps de travail, doublent leurs RDV (2 par quart d'heure voire plus) pour maintenir leur niveau de vie. Bonjour la qualité et  rendez vous au burn out, les gars !
Il n'y a pas de secret : quand vos honoraires sont bloqués irrémédiablement la seule solution en libéral c'est de travailler plus pour essayer de gagner autant, à condition d'être jeune et en bonne santé. 
Il reste encore quelques armes aux médecins par exemple  le texte du président du SNOF envoyé en réponse à un article sur egora.fr (beaucoup d'autres articles dont certains sont reproduits dans la catégorie "pages")  et cette affiche de l'un d'entre nous dont le seul défaut est d'ignorer que même en super marché, la baguette "normale " est actuellement à 0.80€ .
Cette affiche je me suis promis de l'envoyer au moins une fois par jour sur twitter à la ministre et à son cabinet accompagné d'un texte jusqu'à ce que le prix de la consultation de tous les médecins soit revalorisé. 
Notez bien ce prix pour le comparer aux 23 € du CS dans 10 ans pour ceux qui accepteront encore cette injustice.--
-
 Ah oui au fait votre contrat d'accès aux soins vous savez ce qu'on en fait  ???
z  
 


 

samedi 8 septembre 2012

l'art de la guerre : stop ou encore ?

L'opération #PrivésDeDéserts a été relayée largement sur la toile et dans les médias  : 24 médecins généralistes blogueurs ont publié un texte commun suivi d'une pétition concernant les déserts médicaux et du coup,  la ministre de la santé a  promis de discuter. Tout ça a été largement relayé sur internet via twitter, par la presse  puis par la télévision. 
Je salue l'effort ! mais j'ai perdu l'habitude de faire confiance à nos élus y compris ceux pour qui j'ai voté, peut être devrais je écrire surtout ceux là !
Timeo Danaos et dona ferentes...
Quelques ophtalmos se réveillent et regardent ce buzz d'un oeil étonné et gourmand, j'ignore les réactions des autres spécialistes.
"Et pourquoi nous on ferait pas pareil hein ?"
Ben non ... on est déjà à contre temps.
Alice, une consoeur ophtalmologiste, a suggéré d'utiliser le go dans cette guerre larvée qui nous oppose aux tutelles.
Je ne suis pas le mieux placé pour aborder le sujet mais je pense qu'elle serait déçue que j'ignore sa question.
Les renseignements sur le jeu de go sont là :
 Bagarres virtuelles  ou
 http://jeudego.org/(plus sérieux) ou 
Duel/tournoi de go 
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Voici donc quelques éléments de réponse à sa question : 
-sache, qu'avant de se lancer dans une partie de go il faut mesurer les forces en présence. Dans le cas présent, nous sommes de petits joueurs c'est évident.
-sache qu'une pierre isolée a une grande influence mais si elle reste isolée elle mourra tel le Roland moyen à Roncevaux. 
-sache qu'au go il est bien plus élégant, honorable de gagner d'un point ou d'1/2 point  après des heures ou des journées entières de combat  virtuel que d'humilier son adversaire/partenaire...  
Nous sommes  des petits joueurs,divisés, non connectés, nous sommes  un groupe de  pierres isolées et cernées de tous côtés.
Ils nous laisseront vivoter jusqu'à notre retraite chacun dans notre coin et prendront le reste du territoire.  En face, ils n'ont que faire de l'éthique ou de la beauté du jeu, obnubilés qu'ils sont par leur public, la presse et leurs électeurs. En face, tutelles et syndicats horizontaux trichent, unis par une seule idée : nous remplacer nous et nos insupportables délais par des gens moins qualifiés et qu'ils imaginent  moins chers.
 Pour eux les enjeux économiques sont primordiaux. Et tu sais bien que nous sommes les vilains méchants qui se "gavent". ( ils osent nous reprocher le prix des lunettes en amalgamant  honoraires des ophtalmos secteur 2 et le prix des lunettes)
Le bon  joueur est celui qui sait quand il faut abandonner. Nous avons déjà perdu la partie de la démographie, nous allons perdre celle des honoraires avec ou sans dépassement. Nous ophtalmologistes, avons manqué de connexion, et nous n'avons pas su trouver le bon rythme.
Provisoirement peut être- abandonner...
Au fait, Alice,  tu vas rire, j'ai oublié le principal  : sais tu qu'il faut deux yeux pour vivre au go ?
 
 
PS tiens puisque c'est le WE,  prends le temps de lire ça de dzb17
la Gé-pride 
et ce truc qui m'a scotché mais pas que moi : au moment de partir, lettre à un ami 
z
 

lundi 3 septembre 2012

quand t'es dans le désert ...#PrivésDeDéserts

Prêt à me glisser dans mon lit après un bon bout de temps passé sur le net, je découvre avec horreur le hashtag #PrivéDeDésert lancé sur twitter par les médecins généralistes en direction de mst.
Il faut dire que j'ai souffert dans le désert numérique breton  et que chaque tentative de connexion plus de dix minutes mettait ma patience à rude épreuve. Eh oui,  y'a pas que des déserts médicaux ... que fait le gouvernement,  hein ? (oui c'estui là pour lequel je votai céans ...)
Pas question de laisser ce hashtag sans ophtalmo et tant pis si ce billet est moins soigné que d'habitude.       
Eh oui, Madame le ou la Ministre,   les ophtalmos sont des médecins, des vrais, des qui ont peut être oublié quelques pans de cardio ou de gastro entéro mais des médecins quand même. Nous savons que vous rêvez , comme vos joyeux prédecesseurs, de remplacer les ophtalmos par des machins formés à bac + 3 ortho, opto, opti... histoire d'avoir l'air de prendre à bras le corps le problème de nos délais.  

Nous notons donc que dans les années à venir, vous porterez avec eux la responsabilité des glaucomes méconnus et des tumeurs cérébrales traités par des lunettes...
(puisque  médias et politiques relaient le dogme qu'à part les lunettes et la cataracte les ophtalmos se tournent les pouces ou partent en vacances au soleil avec l'argent des "dépassements d'honoraires")
Qui a dit "démago ! " dans le fond ?
De mon côté j'ai déjà largement posté sur le sujet de ma spécialité 
 voulez-vous la liste ? allons y 
-cécité et disparition programmée 
-cécité et disparition programmée version longue
-déserts médicaux (une revue de ce que mes confrères écrivaient en mars 2011)
- sept mille quatre cent
-sept mille quatre cent ...encore (oui je sais vous allez dire que depuis le numerus clausus a été augmenté et moi je vous dirai que c'est une goutte d'eau)
-l'idée du siècle
-faux frères 
-Monsieur le Président ...
 Non ne me dites pas que ça concerne vos prédecesseurs ... et enlevez moi cette auréole qui vous va mal au teint...


Alors vite fait mal fait, survolons le problème de la médecine générale et des déserts médicaux.

Tout d'abord qu'appelez vous un désert  médical ?
l'endroit où on ne trouve plus de médecin pour se soigner ?
c'est où ça ? au fin fond du Cantal ? sur le plateau du Larzac ?
possible ... mais c'est aussi à nos portes : les banlieues vous savez ces endroits où il n'y a plus ni commerçants,  ni services publics et si peu d'écoles ? 
 mais pas que ... nous pouvons vous citer des villes de 20000 habitants situées dans des provinces calmes , encore pourvues de toutes les commodités qui voient leurs médecins disparaitre sans successeur et là, je ne parle  même plus des ophtalmos qui eux sont déjà partis.
Et puis quand vous aurez envoyé vos jeunes médecins dans ces déserts comment comblerez vous les postes vacants des hôpitaux ? avec combien de médecins à diplôme étranger ?
Croyez vous vraiment que des gens qui ont passé des concours, arrivés à la trentaine  accepteront de se laisser traiter ainsi comme des gamins ?
 J'ai oublié la proportion ridicule d'installations en libéral des médecins formés, la plupart choisissent le salariat ou le remplacement longue durée...
Médecin installé par choix dans un désert, je sais déjà que je ne trouverai pas de successeur dans quelques années ; il y a longtemps que je ne cherche plus de remplaçant.
Madame le ou la Ministre, à titre personnel, * je suis déjà trop vieux pour me mettre en colère, ou pour me battre,  permettez moi de vous exprimer avec tout le respect possible, que la plupart de vos propositions concernant la médecine  ne sont rien moins qu'un casus belli . Mes jeunes confrères vous le démontreront bien mieux que moi, et je me ferai un plaisir de relayer  leurs billets.
  
  


* si je devais  réécrire ce billet aujourd'hui beaucoup de majuscules disparaîtraient, ce billet serait écrit différemment, à titre personnel j'estime que toute négociation est rompue.  

  z

samedi 11 août 2012

les fesses à l'air ...et le reste

Dans le sillage de divers billets dont les principaux sont :
Dignité : mes fesses ! de leyamk 
Et chez vous comment ça se passe ? de Farfadoc 
et Striptease 2 de Gélule
une pétition a été lancée qui a recueilli rapidement plus de 9000 signatures.
Les médias s'en sont emparé...
La Ministre de la santé a réagi, promettant de s'occuper du problème à la rentrée.
lisez aussi : de la rebellion face aux instances supérieures par Dr Couine.
C'est une grande avancée pour la dignité des patients que soit bannie cette infâme chemise ouverte dans le dos qui laisse voir les fesses ou le slip.
Quelques voix discordantes ou critiques se sont élevées :
-il serait plus facile de ranimer quelqu'un qui porte cette chemise
- En matière de santé, il y a des combats plus importants à mener.
Sur le premier argument, je ne perdrai pas de temps : quand on doit ranimer quelqu'un on ne se préoccupe pas de ses vêtements et en cas de grande urgence on les déchire ou on les coupe.(quite à se retrouver avec un procès aux fesses une fois le patient réanimé*)
Revenons sur le deuxième argument et posons quelques questions :
-Ce problème est il un "detail" dans le traitement et l'accueil du malade ?
-Comment se fait il que cette pétition ait eu un tel succès ?
-Pourquoi la ministre de la santé est elle si prompte à promettre d'intervenir ?
 J'ai signé cette pétition. 
Cette chemise est le reflet d'une instrumentalisation du patient à l'hôpital, infantilisation des patients âgés,affaiblis  ou des jeunes mamans...
 (je me souviens qu'à l'hôpital public, lors de la naissance de nos fils, on préparait d'office layette et berceau roses ou bleus suivant le sexe du bébé, sans se soucier de l'avis des parents)
(je me souviens du  classique "on va pendre sa douche" auquel à la place du malade j'aimerais répondre "on va l'avoir, mon poing dans la g...") 
Je n'ai jamais eu à porter ce type de chemise et je suppose que j'aurais accepté de la porter si je m'étais trouvé incapable de bouger au fond d'un lit, mais qu'on m'aurait entendu hurler dans tout le service si j'avais du sortir comme ça de ma chambre.
Un jour une ambulance a "déposé" une dame âgée avec perfusion dans ma salle d'attente vide (mais mon cabinet se trouve dans une rue passante) j'avais gueulé haut et fort et seule la fille de la dame avait compris ma colère. L'infirmière qui a reçu mon coup de fil de protestation s'est contentée d'un "ah bon ?! " (style Roseline B dans les guignols)."Ils" n'ont pas recommencé...
à lire ce billet +++ sur l'attitude des soignants face aux personnes âgées 


Je me souviens d'une amie avec un cancer stade terminal, qui pour affirmer son désir de lutter s'habilla tous les jours malgré son hospitalisation, comme pour sortir en ville jusqu'à ce que ses forces l'abandonnent.
 Bien sûr, que je me réjouis de l'ampleur du mouvement et du nombre important de signatures,  mais je ne puis m'empêcher de penser aux autres combats qui restent dans l'ombre :
Si ont été relayés haut et fort les "dépassements d'honoraires" des médecins secteur 2, nous n'avons pas beaucoup entendu les réponses et explications données par ces confrères.
On a montré du doigt quelques uns qui "abusent" (et encore personne ne met un flingue sur la tempe d'un malade pour qu'il aille voir un ponte à 500€ la CS) mais les réponses des médecins secteur 2 sont restées dans l'ombre, ou ont été peu relayées. Or (comme nous le répètons régulièrement) la valeur de la CS à 28€ inchangée depuis une dizaine d'années est un pur scandale. Aucun média, (ou peu de médias ) ne met en lumière l'augmentation de toutes les charges d'un cabinet en 10 ans(loyer- salaires- matériel) et quand on se scandalise de tarifs "abusifs" à 80 € la CS (qui sont 3 à 4 fois la valeur du C) on oublie de dire que les mutuelles prennent en charge ce "dépassement" et que la sécu bloque son remboursement à 23€ donc que ça ne lui coute rien(et même, ça lui rapporte puisque les médecins S2 payent beaucoup plus de charges sociales.) 
Si ont été relayés haut et fort les déserts médicaux, nous n'avons pas entendu parler des causes de ces déserts : numerus clausus inadéquat qui éloigne de nombreux étudiants, soit de la médecine, soit du pays ( Bruxelles ou  la ville de Cluj en Roumanie accueillent ces étudiants). Comment expliquer que le manque de médecins se fasse sentir dans des régions supposées "attrayantes", dans certaines  villes, grandes ou moyennes, dans le sud ouest où on racole les médecins pour une installation. Le tropisme des médecins pour Paris ou PACA n'explique pas tout !
Je  voudrais vous éviter mon couplet habituel sur la disparition des ophtalmologistes néanmoins je ne peux m'empêcher de constater avec une pointe de jalousie l'ampleur de la médiatisation  "blouse ouverte" par rapport à ces problèmes et par rapport à la pétition des ophtalmologistes qui a recueilli 100 000 signatures.


Enfin une dernière question : est ce que la presse et la Ministre ont enfoncé des portes ouvertes ?
 
PS *  lors d'un stage en réa, nous avions appris à poser une sonde trachéale sur mannequin avec un laryngoscope, je m'étais étonné du fait qu'il était interdit de toucher les dents(une lumière s'allumait signalant la faute) déjà à l'époque il existait des patients  qui une fois ranimés portaient plainte pour casse de leur appareil dentaire.
z

mardi 7 août 2012

Icebergs en vue : Titanic en ophtalmologie

 
Certains d'entre vous racontent  parfois de grosses galères survenues lors de leurs consultations...
je vous proposerais bien de faire un concours en racontant vos journées de m...où tout va mal.
Si le coeur vous en dit ...
voici ma participation :
J'avais programmé au dernier moment cet après midi de consultations :
beaucoup de "kevin-s" et d'enfants, quelques "léontines" mais pas trop... le tout saupoudré de quelques urgences.
Quand je suis arrivé ils étaient déjà trois à m'attendre, devant la porte,  pourtant j'étais pile poil à l'heure. La secrétaire était en vacances.
Malgré deux urgences supplémentaires et la gestion de Gaston le répondeur, je n'avais pas trop de retard. J'avais atteint ma vitesse de croisière.
Arriva le tour d'une famille nombreuse, mère, amie de la mère et un nombre indéterminé de nains de jardin tendance jeunes et remuants.
J'ai commencé par Luke 6 ans mis  sous Skiacol donc  à voir pile poil à l'heure. Puis je me suis attaqué à Leïa,  4 ans sous atropine et là ça s'est gâté parce que comme pas mal d'enfants de cet âge tout l'intéressait, sauf les dessins de mon optotype, malgré tous les  : "dis à maman ce que tu vois là bas  ! "fleuris et un brin mielleux. 
C'est à ce moment là que ça a basculé :
j'ai  d'abord fait tomber mon test  de Lanthony et les précieux pions se sont éparpillés lamentablement  sur le sol , un peu partout ... 

Habituellement, je menace des pires représailles les malades qui oseraient effleurer de leurs doigts douteux ces précieuses pastilles colorées. Elles ont fait sécession dans des recoins poussiéreux sous le bureau ...me voilà donc, honteux et confus, plongeant  à quatre pattes pour récupérer mes chers jetons ... 
enfin je me relève en essayant de récupérer un minimum de dignité ...
hélas !  je heurte une multiprise qui passait par là ...  un éclair ...et c'est le court jus.

OUIN!!!!!!! APU COURANT !!!! Mémèle IV (l'ordi)et Gaston X (le répondeur) ainsi que  la Princesse(ma lampe à fente) déclarent immédiatement forfait. Plus rien ne fonctionne.
Panique générale , traversée de la salle d'attente pleine et course vers le disjoncteur ...
Les fusibles ont sauté et  bien sûr je n'ai pas de fusibles de rechange.
Les électriciens du coin sont tous en vacances, un seul  répond qu'il viendra demain.
Appel au secours à l'Escale via le portable (puisque les téléphones sont HS) en vain .
Pendant qu'un patient file au supermarché voisin à la recherche de fusibles, je tente d'examiner Leïa qui court partout dans mon cabinet et pose des tas de questions "dis à quoi ça sert ça ?" c'est quoi cette bouteille de lait ? dis comment on fait les bébés ? "
C'est le moment de prouver que grâce au tai chi, je maîtrise la colère, ("celle qui mène du côté obscur"), et pas question de céder à l'envie  d'aller annoncer à la salle d'attente que je déclare forfait pour aujourd'hui...
 cassez vous laissez moi mourir !
Les fusibles arrivent, mais sont insuffisants, je viens de découvrir un autre tableau électrique dans un placard du cabinet. 
Une grande rallonge arrive apportée par un Escalator qui a finalement intégré mon SOS.
Résumé de la situation :
-deux heures de retard et  pré révolution en salle d'attente
-le skiacol de Solo, le gamin suivant qui gigotte dans les bras de sa mère dans la salle d'attente a cessé de faire effet, je n'ai pas d'échantillon, la pharmacie est loin. 
-la rallonge de chantier branchée sur la seule prise qui fonctionne traverse à présent la salle d'attente et aboutit à quelques appareils perfusés sur 3 multiprises rescapées
-replonger  à quatre pattes pour finaliser certains branchements 
-se relever dignement (si possible) sourire...
-tenter d'examiner Leïa qui gigotte et décide qu'elle ne lira pas les dessins
-passer à Ioda et Anakine 10 ans qui ne posent aucun problème.
Au moment d'examiner Amidala la maman, je me dis qu'enfin tout va rentrer dans l'ordre, que c'est juste une myopie à corriger ... Raté  ! je me trouve face à un problème neuro ophtalmo de folie (une heure supplémentaire de consultation serait nécessaire)...Au secours !!!
Pour couronner le tout, Amidala n'a pas de sous pour régler les 5 consultations ...
C'est le tour de Solo qui a décidé de ne pas lire l'optotype histoire de tester mes limites en haussant les épaules à chacune de mes questions...mauvaise conscience : je rectifie ses verres au pifomètre...(ça ira, mais je m'étais promis de fignoler cette correction).
Les suivants sont un peu moins prise de tête si on exclut Bidule qui voulait  passer avant tout le monde pour un corps étranger sous la paupière, introuvable (20 minutes), et Marcel qui  vient pour son contrôle après intervention de cataracte et qui ne voit pas les différences entre les verres.
Bilan final : le dernier patient part à 21 h30 ( il avait RDV à 18h30 ! ) 
Il m'est arrivé de raconter fièrement que j'avais appris à consulter sans électricité mais c'était  lors de coupures de courant (donc pas de perte de temps à tenter de réparer) et avec des patients simples et peu nombreux.
L'électricien a regardé mes montages d'un oeil effaré. J'espère qu'il ne va pas me dénoncer ...Rendez vous est pris pour remettre tout ça aux normes.
Quant à moi, depuis cette journée, je regarde mes multiprises et prises de courant d'un oeil soupçonneux persuadé qu'elles sont sur  terre pour  me pourrir la vie. 
dernière minute :  mon amie Iowa girl m'envoie cette chanson pour me réconforter
un grand merci et promis je ne serai pas féroce :-)

samedi 23 juin 2012

Faut il vraiment tuer Gaston le dixième ?

Gaston est un de mes plus fidèles compagnons.
Depuis que je me suis installé, j'ai usé et abusé de plusieurs "gaston" :  issus du pays du Milieu ou d'autres satellites asiatiques, les Gaston constituent une dynastie  à la santé hélas fragile.
Au tout début de mon installation, pour être sûr de ne pas laisser sans soins une urgence, j'avais chargé Gaston de fournir mon  numéro de téléphone perso à n'appeler qu'en cas d'urgence ... J'ai tenu 3 ans... et en 3 ans je n'ai jamais été appelé pour une urgence, par contre les gens téléphonaient de bon matin pour se voir confirmer les horaires d'ouverture de mon cabinet !
A cette époque Gaston était sourd ( puisqu'il n'enregistrait pas les messages) pourtant une patiente particulièrement pénible m'a soutenu avoir laissé un message à Gaston pour changer son rendez vous !
 Ce fut la goutte d'eau ...  et je pris  alors deux décisions 
-mon numéro de téléphone perso serait  désormais réservé aux médecins  pour les urgences et Gaston ne le donnerait plus.
-Gaston ouvrirait  ses oreilles et enregistrerait les messages laissés par les patients.
Chaque mot du message d'annonce fut  choisi et pesé comme si ma vie en dépendait .
 Donc, Gaston explique : 
-que le délai de RDV est long si ce n'est pas urgent puisque nos élus successifs ont organisé la disparition des ophtalmologistes (et d'autres médecins spécialistes )
-mais que les urgences sont vues rapidement  et que leur médecin peut me joindre à tout moment via mon portable.
 -et si c'est moyennement ou peu urgent il demande aux gens de laisser leurs coordonnées pour qu'on les rappelle au plus vite.
Gaston filtre également les appels quand la secrétaire n'est pas là, j'écoute le message en direct et je décroche en cas d'urgence.
Mais des assureurs parisiens (ceux à qui je réserve un sort particulier au matin du Grand Soir) sont venus nous dire que non, faut  pas faire comme ça, que nos répondeurs doivent être sourds, mais que presque chaque appel doit être  répertorié par écrit en mentionnant la demande du patient et la réponse du secrétariat et que faire autrement nous expose à des plaintes.
J'estime qu'un seul de leurs arguments est recevable : le filtrage comme je le pratique peut se révéler une atteinte au secret médical : il est évident que si pendant que j'examine Monsieur A, il y a un appel de Madame B disant que son mari rentré ivre lui a fait un coquard, à Bled la Forêt où tout le monde se connaît , ça pose un gros problème.
Mais dans ce type de cas, je décroche plus vite que mon ombre en disant "venez" pour couper court aux confidences.
Jusqu'à présent je n'ai jamais eu ce genre d'appel, mais plutôt de simples demandes de rendez vous qui sont gérées au retour de la secrétaire.
Une chose certainement répréhensible également : Gaston répond de façon peu différente quand je suis absent pour vacances ou congrès.( remplaçant, vous avez dit "remplaçant" ?  ça existe ça ???) tout simplement parce qu'annoncer qu'on est parti se dorer la pilule à l'autre bout de la planète, équivaut à dire aux cambrioleurs : "la voie est libre les mecs allez y !"
Voilà où j'en suis de mes réflexions concernant le pauvre Gaston qui est peut être en sursis. Vos avis sont bienvenus. 
Cette chanson me faisait rire quand j'étais môme, la vidéo est kitsch à souhait, mais elle explique pourquoi mon répondeur téléphonique s'appelle Gaston.  
PS j'ai déjà parlé de Gaston
 


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mercredi 2 mai 2012

File d'attente

     
Ecrit pour "un mot une image une citation"(voir la consigne)



 
Ce jour là, à Brive la Gaillarde, tôt le matin, une foule inhomogène se massait   devant les portes fermées du cabinet  d'ophtalmologie du Dr Berthold.
Depuis quelques années, en différents endroits du pays, ce type de scène était devenu presque banal, néanmoins deux pandores débonnaires surveillaient la manifestation presque silencieuse.  

mardi 20 mars 2012

Message personnel : toute ressemblance ...


Cette lettre est   destinée à un confrère  qui  souhaite percer mon identité, suite à un article paru dans le plus du nouvel obs.
Cher ami ,
Vous venez de poser une question à laquelle vous avez la réponse.
Ne comptez pas sur moi pour vous aider sur ce coup là !
 Si au départ mon anonymat relatif n'était qu'un jeu, avec le temps il est devenu un précieux bouclier et garant d'une certaine liberté d'écriture.
Moyen détourné d'exprimer certaines idées, de raconter une part de notre quotidien aux parents et amis, ce blog a dérivé  récemment vers des articles plus politiques ou une implication dans la défense d'une" certaine idée de l'ophtalmologie et de la médecine".
Dans mes écrits tant professionnels que politiques, j'ai essayé d'être prudent et modéré. Vous pourrez constater que même les confrères  qui m'ont agacé au plus haut point ont été relativement ménagés, tout juste "poliment écorchés".
Je n'ai pas la renommée de certains médecins blogueurs de la toile qui peuvent se permettre d'écrire en leur nom propre et se rire des critiques voire des insultes.
Je n'ai donc pas l'intention de sortir de cet anonymat, s'il le faut je mentirai effrontément,  brouillerai les pistes et nierai l'évidence.
  Si vous souhaitez des précisions, je vous invite à m'envoyer un mail (mon adresse :  rhinozigmund@yahoo.fr ) ou à laisser un commentaire. J'y répondrai, ou si vous préférez,  nous en discuterons lors d'une prochaine réunion ou autour d'un verre.
Si je puis me permettre, ne perdez pas de temps et d'énergie avec ma petite personne, vous avez des questions bien plus importantes  sur le feu.
Nos choix politiques divergent probablement , mais pour ce qui concerne la défense de l'ophtalmologie et de mes confrères, vous me trouverez  toujours à vos côtés.
Soyez assuré de mon amitié  confraternelle .

dimanche 18 mars 2012

Cécité et disparition programmée (version longue)


cet article avait été envoyé au plus du nouvel obs :  quelques modifications  et précisions ont été apportées pour plus de clarté. pour ceux qui fréquentent ce blog régulièrement il y a donc beaucoup de répétitions d'autres posts .

dimanche 11 mars 2012

Cécité et disparition programmée

Ce n'est pas la première fois que j'aborde le problème et j'ai bien l'impression de me répéter.
Vous qui passez par ici, avez probablement compris que si votre ophtalmologiste vous donne un rendez vous dans 3 -6 ou 12 mois, c'est parce qu'il n'a pas le choix et que la solution de doubler ou de tripler  son temps de travail et d'accroître sa productivité,(en diminuant drastiquement le temps qu'il passe avec le malade) est un leurre.

mardi 21 février 2012

l'ophtalmologie bling bling à portée de tous (encore )

Il y a quelque temps, je vous parlais d'un  entrepreneur en ophtalmologie.
J'avais tenté de dépasser ma  colère, probablement inutile,  par l'humour.
Grâce au saint homme, plus de vilain délai pour avoir un rendez vous chez l'ophtalmologiste et pas de dépassement d'honoraires.
 A grand renfort de publicité sur internet, il vous promet un RDV en 48 heures, dans un désert médical bien connu : le centre de la capitale.

lundi 6 février 2012

l'ophtalmologie bling bling à portée de tous

l'ophtalmologie bling bling à portée de tous

6 Février 2012 , Rédigé par ZigmundPublié dans #coups de gueule
Vous le savez tous : les déserts médicaux sont un des sujets de prédilection des hommes politiques et des journalistes.
Chacun a sa solution , son idée géniale : l'idée du siècle est juste un délire plus poussé que les autres sur le sujet . Nous avons bien ri...jaune.

dimanche 18 décembre 2011

timeo danaos ...

Je ne me souviens plus comment j'ai eu vent de l'affaire : probablement en allant faire un tour chez Dominique Dupagne dans atoute.
Nous avons entendu les syndicats médicaux se glorifier d'avoir signé un accord avec les caisses d'assurance maladie.
Nous ophtalmologistes avons regardé ça de loin, nous n'étions pas concernés apparement par les objectifs suggérés ou imposés. Nous avions vite compris que nous étions exclus de la seule possibilité qui nous était offerte de voir progresser nos revenus puisque ce système concerne les médecins généralistes.
Petite piqûre de rappel rapide sur les honoraires des médecins
la lettre clé :  le CS pour les médecins spécialistes n'a quasiment pas bougé depuis 1995  = 150FF soit 22,87€ en 2002 généreusement arrondis 6 mois ou un an après le passage à l'euro à 23€ . à celà s'ajoute MCS et MPC  qui amènent à 28 € une consultation en secteur 1
Alors OK je me doute que plein de gens trouveront que c'est beaucoup
j'ai déjà évoqué le problème ici (coming out fiscal) et là (dépassements d'honoraires médecine à deux vitesses).
et je demande à chacun de simplement vérifier quelle a été l'évolution de son salaire depuis 1995 et quelle a été la progression de ses charges et du coût de la vie. 
 Donc quelques médecins théoriquement non concernés par le machin se mettent à lire plus attentivement les lignes du contrat  que nos syndicats se réjouissent d'avoir signé  (sauf la FMF  qui dans un communiqué surréaliste semble avoir compris "après coup "la portée de sa signature) et découvrent ce que signifie le machin présenté sous le vocable P4P (en anglais dans le texte : pay for performance !) et en même temps ils constatent que l'adhésion de chaque médecin au bidule  est automatiquement enregistrée  pour trois à cinq ans sauf s'il envoie une lettre R/AR avant le ...26 décembre 2011.
Ne rien envoyer veut dire qu'on accepte les objectifs et qu'en contre partie les caisses nous verseront une somme qui sera au maximum pour un ophtalmo de 1750€ par an.(je n'ai aucune idée de la methode de calcul)
Les objectifs en question sont flous et pour nous ophtalmos surtout administratifs : ils concernent l'informatisation des dossiers et la télétransmission, choses que  pratiquent déjà la plupart de mes dociles confrères un peu geeks sur les bords. Aucun objectif réellement  médical.
On découvre que les caisses non contentes de sanctionner les médecins non télétransmetteurs de 0,50€ par feuille de soin papier, peuvent maintenant déconventionner le médecin réfractaire.
Depuis environ 10 ans avec  la télétransmission les caisses  délocalisent  sans le dire  leur activité sur nos secrétariats.
Dans cette  dernière convention elles  menacent carrément de déconventionner celui qui refuse de payer pour faire leur travail.
Un peu partout sur les forums médicaux on s'agite entre pro et anti P4P, entre ceux dont la lettre est prête à partir, ceux qui disent ne pas avoir les moyens de refuser cette prime d'autant plus que nous n'avons aucun espoir de voir augmenter la lettre clé CS dans les années à venir.
 Suite à divers déboires je résiste toujours à la télétransmission.
J'estime que le principe de cette prime est contraire à l'éthique médicale qu'elle pervertit profondément, elle ne gratifie pas  l'acte médical, mais un cahier des charges purement administratif .
Ma lettre de refus du P4P est prête et partira mardi.




J'afficherai dans ma salle d'attente l'affiche proposée par D. Dupagne.
"la conscience comme l'appendice ne servent à rien sauf à rendre l'homme malade. A .Vialatte"
 ...et dona ferentes
z

mercredi 14 décembre 2011

l'idée du siècle

voilà c'est incroyable mais il existe des gens , des experts, diplômés et tout et tout, élus qui n'ont pas froid aux yeux ! ...et pas peur du ridicule.
voilà de quoi il s'agit : (cet entrefilet est copié collé du quotidien du médecin)

Une élue propose de recourir aux vétérinaires dans les déserts médicaux

Françoise Tenenbaum, adjointe au maire de Dijon à la santé, propose de faire appel aux vétérinaires pour faire face à la pénurie des médecins dans les déserts médicaux. « Je me suis rendu compte qu’il y avait des vrais médecins dans les territoires, ce sont les vétérinaires, qui peuvent intervenir en urgence, déclare l’élue socialiste. Je pense qu’il y a un champ de travail, mais il faudrait définir une passerelle de formation et cadrer la mission de ces vétérinaires. Surtout, ce ne serait pas à la place du médecin mais en l’attendant ». Cette proposition est jugée « irréaliste et dangereuse » par l’Ordre des vétérinaires de Bourgogne et prise avec humour par l’Ordre des médecins de Côte-d’Or. « C’est un pavé dans la mare et ça fait bouger les canards. On en retiendra les bonnes intentions », ironise son président le Dr Jean-Pierre Mouraux. « Ce n’est absolument pas pensable », indique pour sa part Monique Cavalier, directrice de l’Agence régionale de santé (ARS) de Bourgogne.
Le parisien : des vétérinaires pour contrebalancer la pénurie de médecins .
 
 
Je me demande, en cas  de problème urgent et grave, de nécessité de réanimation, ce qui se passera et qui portera la responsabilité d'un décès.
Est ce qu'ils auront la possibilité de piquer les malades incurables ou non rentables ?
J'ai hâte de connaitre l'avis des copains vétos de Bled la Forêt..
Je vous laisse  avec une de mes chansons préférées de Geoges Brassens 


 

Deux choses sont infinies : l’Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue."

Albert Einstein