mardi 30 décembre 2014

Lettre ouverte à nos amis journalistes qui ne comprennent pas notre refus du TPG


Les médias nous entrouvrent chichement leurs portes.
Nos patients  ne nous voient pas, par définition, si nous sommes en grève.
Aussi, pour  amplifier les messages des médecins en grève, ai je  demandé à certains l'autorisation de diffuser  les textes qu'ils envoient sur Facebook 
Voici le texte du Dr Bernard Rieux :


Lettre ouverte à nos amis journalistes qui ne comprennent pas notre refus du Tiers Payant Généralisé.Dr Bernard Rieux 
Imaginez que demain, le gouvernement décide de reconnaître le rôle essentiel de la presse dans la vie démocratique de notre pays en créant un « droit à l’information », et qu’il distribue à chaque citoyen une carte verte lui permettant de se procurer gratuitement un journal par jour, celui de son choix, tous les jours et où qu’il se trouve en France. Le citoyen se présenterait avec sa carte dans n’importe quel magasin de presse, choisirait son journal, passerait sa carte dans un lecteur, et repartirait avec son quotidien sans rien payer. Le passage de la carte déclencherait alors automatiquement le paiement du prix de son quotidien favori par le ministère des finances directement au journal.
Génial, me direz-vous : ce système sauverait de la ruine la plupart des quotidiens qui sont actuellement déficitaires, et permettrait de surcroît à tout le monde d’être bien informé.
Oui, mais il y aurait une première condition : les journaux ne devraient plus être vendus directement aux clients. Ce mode de distribution « gratuit » serait non seulement obligatoire, mais également le seul autorisé. En contrepartie, l’état s’engagerait à payer tous les journaux choisis par les lecteurs.
Bon, me direz-vous, si le lecteur garde le choix du journal, le système serait acceptable.
D’accord, mais ce n’est pas tout ; Une fois le système mis en place, il s’avèrerait assez rapidement que 10 à 15 % de vos exemplaires ne seraient pas « spontanément » réglés par le ministère. Lorsque vous vous en plaindriez, le ministère vous renverrait vers le buraliste qui n’aurait pas bien enregistré les transactions (problèmes informatiques, cartes pas à jour ou déclarées perdues ou volées, transmission incorrecte, données incomplètes, etc.), vous obligeant à les appeler un par un pour savoir pourquoi 3 quotidiens n’ont pas été réglés ici, 2 autres là-bas et 4 ailleurs, et vous imposant un long et fastidieux travail de contrôle et de réclamation pour récupérer vos impayés.
Perspective peu engageante me direz-vous, mais on pourrait s’adapter.
Certes, mais il y aurait un autre problème : c’est que l’Etat, voyez-vous, dépense trop, et qu’il doit réduire son déficit ; alors, à la fin de la première année, le ministre de l’information convoquerait chaque patron de presse et lui dirait : « Nous avons l’obligation de faire des économies, et tout le monde doit participer à l’effort qui nous est demandé, la presse ne faisant pas exception à cette règle.  
Par conséquent, à partir de maintenant, nous continuerons à acheter tous vos journaux comme nous nous y sommes engagés, mais au lieu de les payer 1,20 €, nous ne les paierons plus que 1 €. A vous de diminuer vos coûts et de vous adapter ».
Ça, me direz-vous, ce serait plus difficilement acceptable, mais si cela reste dans le domaine du réalisable, pourquoi pas ?
Oui, mais il y aurait encore un détail ; L’année suivante, le ministre reconvoquerait votre patron et lui dirait : « En tant qu’unique acheteur de l’intégralité de votre production, j’estime avoir un droit de regard sur ce que j’achète. Normal ! Tout acheteur souhaite que ce qu’il paie soit conforme à ce qu’il en attend. Or, il se trouve que votre journal ne me plait pas : trop critique à l’égard de l’action du gouvernement. Alors bien sûr, ce n’est pas à moi de vous apprendre votre métier, et vous le faites bien comme vous l’entendez, mais tant que vous continuerez dans cette voie, moi, je ne vous paierai plus votre journal que 60 cents le numéro. A vous de voir. »
Là, je suis sûr que vous hurleriez au scandale, dénonçant une atteinte inacceptable à la liberté de la presse, la fin de l’information indépendante et la mort du journalisme dans ce pays … mais il serait trop tard : l’état, désormais votre seul client et unique payeur, vous tiendrait par les cordons de la bourse, et vos lecteurs, trop habitués à la gratuité de la presse, n’accepteraient plus de devoir payer pour vous lire.
Eh bien, chers amis journalistes, c’est ce qu’on nous propose aujourd’hui à nous, médecins libéraux.
Il vous apparaît toujours aussi épatant le TPG ?
Mise à jour  29 juin 2016  regardez cette vidéo : coup de gueule du Dr Marty Président de l'UFML  en réponse à un article  d'Eric Favereau dans libération 

Un médecin généraliste en colère


Les médias nous entrouvrent chichement leurs portes.
Nos patients  ne nous voient pas, par définition, si nous sommes en grève .

Aussi, pour  amplifier les messages des médecins en grève ai je  demandé à certains l'autorisation de diffuser  les textes qu'ils envoient sur Facebook 
Le premier à avoir accepté est le Docteur Jean Jacques Mattei  que je remercie et dont je relaie volontiers la colère.   
 Ce texte  est également accessible sur sa page  face book  

Un médecin généraliste en colère !
Journal de 20h sur France 2 ce lundi 29/12/2014.
La grève des médecins généralistes contre le tiers payant généralisé, est faite pour que les médecins puissent continuer de masquer leurs dépassements d’honoraires.

L'insulte d'une télé d’État, et le mépris d'une ministre en vacances.

On parle bien d'une grève de 80% des généralistes ?
Un profession habituellement toute dévouée à son travail, et qui toute entière se trompe ?
Vous payez 30€ de dépassement en consultation, chez votre médecin traitant ?
Non, pourtant vous seriez dans la moyenne européenne...
Mais bordel, je n'en fais pas de dépassements !
C'est parce qu'on ne veut pas, que ce qui a fait l'excellence du système français, soit détruit et vendu aux assureurs.
LE TIERS PAYANT GÉNÉRALISÉ EST FAIT POUR VOUS CACHER QUE LA SÉCURITÉ SOCIALE EST CÉDÉE AUX MUTUELLES.
Cette désinformation est scandaleuse, mais bien évidemment on ne peut pas dire la vérité à la télé, trop de monde la regarde.
«Chers Français le chômage va baisser !»
«Chers Français tout va bien, la grève n'a aucun impact sur la population, les urgences ne sont pas submergées, (les généralistes ne servent à rien, marchons leur sur la gueule !)»
Merci de nous donner l'occasion de montrer les mensonges de l’État!
Merci de nous donner l'occasion de révéler le totalitarisme !
Merci de nous donner l'occasion de prouver que les médias sont le bras armé de l’État!
Merci de nous réveiller!
Merci de nous motiver plus que jamais!
Merci de nous mettre en colère !
Merci de nous mettre en mode de combat!
Merci ! Merci!  Merci !
Que tout le monde ouvre les yeux, que tout le monde se lève avec nous.
Chers Français le problème des retraites va être résolu, on vous prépare une médecine de merde, vous serez morts avant de la toucher.
Eh bien nous sommes désolés pour nos patients, mais face aux mensonges, il va falloir que vous vous passiez plus longtemps de nous et on verra qui du ministre ou du Médecin sera appelé au chevet du malade !

vendredi 26 décembre 2014

Noël : message personnel







Je n'ai pas aimé te savoir seul en ce soir de noël ... même si cette fête ne représente pas grand chose pour nous. 
Quelques souvenirs quand même  : les retrouvailles en famille, mes deux grands mères  et  surtout  ta soeur chérie qui mettait tout son coeur et son énergie pour nous recevoir comme des rois avec de tout petits moyens.
Nous avions 2 anniversaires à fêter  en ces jours, celui de votre mariage et le tien.
Il y a un an, nous avions salué l'évènement  à l'hôpital au chevet de  Ma. 
Tu n'as jamais aimé qu'on te souhaite ton anniversaire, et cette année, sans Ma,  ce sera encore plus difficile.

Alors je vais venir te voir et  t'écouter, je vais t'apporter une orchidée jumelle de celle de Ma. 

Je vais encore tenter de t'expliquer pourquoi je suis en grève, pourquoi je refuse le tiers payant généralisé obligatoire, comment une ministre de ce parti qui a toujours eu nos suffrages nous insulte pour nous détruire,  pourquoi  les  médecins ne sont pas les #nantis que décrivent les médias et une ministre. Tu n'es  pas le plus dur à convaincre de mon entourage, mais c'est avec toi que je voudrais pouvoir discuter.


Je te raconterai que j'ai rangé la Table  en speed, ce rangement réellement douloureux, avait été prévu et tenté de longue date, que les papiers se sont entassés dans des caisses qui vont être enfermées  dans mon  cabinet, (parce  qu'ils alimentent mes cauchemars),  que parfois, j'ai l'impression que je vais me noyer,  je suis tenté de lâcher prise et de me laisser couler.

J'essaierai de te raconter le joyeux tumulte de nos repas de noël : les conversations croisées, les cadeaux au pied du ficus décoré, le repas trop riche malgré une réelle tentative de modération sinon de frugalité. 
Cette période de fêtes attendue comme un break est finalement si fatigante qu'il me vient l'envie de retourner au travail pour me reposer. car  contrairement à ce que croient mes proches, je n'arrête jamais vraiment de travailler même si je ne consulte pas. Il y a toujours les conseils, les lettres, la gestion des cas difficiles ( qq uns familiaux ) avec les confrères.
 Et il y aura aussi des silences, beaucoup.
Quelques billets de ce blog sont là pour  te dire silencieusement  que je t'aime mon papa,  tout simplement.
 Bonnes fêtes à tous ceux qui s'arrêtent ici un court moment.
      
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