Le nez dans le guidon... Il y a longtemps que je ne me préoccupe même plus de la Table je passe près d'elle, indifférent à ses appels, je me contente de noter le désordre qui l'envahit.
Je me suis amusé à faire ce test :
burn out ou syndromes d'épuisement professionnel
il en ressort que j'ai besoin de vacances, ou plutôt d'un break de plusieurs mois. Je ne peux même pas me prescrire d'arrêt maladie et pas l'ombre d'un remplaçant à l'horizon.
Est ce que c'est ça le burn out ?
Les courriers à faire aux chers confrères s'accumulent ; quand j'arrive à m'y atteler et que je crois en avoir fini pour un bon moment, une matinée de consultations suffit pour que de nouveaux problèmes et de nouvelles lettres aux correspondants soient nécessaires, indispensables et urgentes.
J'arrive à peine à faire mes remises de chèques à la banque.
Est ce que c'est ça le burn out ?
J'ai chaque jour un mal fou à me rendre à mon travail, et pourtant dès que je suis derrière mes appareils, je suis heureux tout simplement, ébloui comme au premier jour par la beauté d'un oeil, ou parfois content d'avoir pu intervenir à temps.
Et parfois, rarement chez moi, une consultation "Kevin" reposante : quel plaisir de rédiger une simple ordonnance de lunettes et se dire qu'il sera inutile de revoir "Kevin" avant 3 ans.
J'aime bien les "Léontines", mais pourquoi représentent elles 90% de mes consultations ?
Ca va être dur de tenir à ce rythme jusqu'à une retraite que je ne souhaite pas vraiment.
Il parait que les gens au bord du burn out, aiment leur boulot et s'y investissent à fond...
Depuis longtemps, j'ai installé des "pare feux" : plages de loisirs ou plages vides dans mon emploi du temps. Bien des gens m'envient ces temps supposés libres ou me les reprochent.
Mais ces temps libres se révèlent insuffisants, pour combler le retard qui s'accumule et souvent je n'ai envie de rien : sinon lire ou dormir.
Je ne suis ni malheureux ni déprimé juste "speed" tout le temps ou presque...
Mes écrits ici, (ou sur twitter) considérés par beaucoup comme une perte de temps non rentable m'aident à supporter ce rythme.
La pratique du tai chi chuan me donne également la force de tenir face aux petites agressions diverses du quotidien.
Nous jouons dans une comédie musicale dans une semaine, Gabrielle au théâtre, et moi dans l'orchestre au basson.
Les répétitions sont intenses, Gabrielle se débrouille bien, parfois, je lui fais réciter son texte et nos mini répétitions perso se terminent régulièrement par des crises de rire : quelques perles se sont glissées dans ce texte, que je ne peux reproduire ici ...Quant à moi mon niveau musical me consterne mais je trouve un peu de temps pour travailler mes partitions et tenter d'être à la hauteur.
Et ce qui me désole aussi, c'est de ne pas arriver à avoir l'esprit libre pour me réintégrer aux défis du samedi. J'aimerais pouvoir écrire, non pas un texte qui fera date, mais quelque chose dont je serais secrètement fier.
La consigne de la semaine m'inspire un peu, j'espère pouvoir y répondre.
Défi #250
Rémi Caritey exerce depuis trente ans l’un de ces métiers improbables
et méconnus dont la forêt a le secret :
"récolteur de graines d’arbres".
Et vous de quel métier improbable aimeriez-vous nous parler ?
Pour cela une seule adresse :
-- -Roy Goodman, auteur de la citation est le chef d'orchestre de cette video