mardi 15 décembre 2009

carte verte


15 Décembre 2009Publié dans #oeil et regard
Voilà
Il est temps de dire des choses pas politiquement correctes.
Je vais passer pour un vieux schnock, ramer à contre courant, je suis un des derniers mohicans.
Il est encore temps pour vous de partir vers un blog plus consensuel.
Vous l'aurez voulu  :  je vais vous faire un "coming out "  médical  : je ne télé transmets pas.
je suis opposé à la télé transmission obligatoire.
Pour les quelques uns qui sont restés une brève explication  probablement superflue
vous allez chez votre toubib, en fin de consultation vous réglez votre consultation .
Là deux solutions :
-vous tendez la jolie carte verte dite carte vitale  de la sécu que le médecin passe dans un lecteur  et vous serez remboursés d'une partie du prix de la consultation  en 8 jours.(çà c'est la télétransmission)
-vous êtes tombés sur un exité de mon accabit qui remplit de son stylo plume (non  pas un "mint blanc") l'imprimé blanc et brun orangé . A vous d'écrire pour remplir le fomulaire, de l'envoyer à dame sécu  et vous faire rembourser  2 à 3  semaines plus tard.

Depuis plusieurs années la sécu nous tanne pour que nous médecins, télé transmettions sous prétexte de moderniser la médecine.
La modernisation de la médecine c'est d'abord la connaissance, et dans ma spécialité, ce sont aussi nos appareils d'examen.
Dire que la médecine est plus moderne si on informatise ses dossiers et si on transmet par internet ou par téléphone des données comptables revient à prétendre qu'un texte écrit sur ordinateur est meilleur que le même écrit à la plume sur papier.
Nos "bien-aimés syndicats" seraient en train de négocier  avec la sécu , non seulement une facturation des feuilles de soins papier, mais aussi une amende de 1200€ pour les réfractaires à la télé transmission.Et moi comme quelques uns,  je suis scandalisé...Mes arguments contre la téle transmission sont nombreux :
-au départ, j'étais tout simplement en colère que nos honoraires n'aient pas été modifiés pendant 10 ans alors que les charges augmentaient.
(salariés qui passez ici, comprenez que quand vous réglez 28 € une consultation, 25 à 40% de cette somme part en charges et impôts divers, tous justifiés)
Je ressens çà comme une injustice. Une publication de mes feuilles d'impôts suffirait à  montrer que je suis loin d'être le nanti à grosse cylindrée (et ce qui va avec) qu'on imagine, même si je ne me plains pas et ne manque de rien.

-toute télétransmission conduit un jour à une  déresponsabilisation face aux dépenses de la sécu :  plus personne ne sait ce qu'il dépense excactement en médicaments.
-ce sont les médecins qui paient la télé trans et ce n'est pas gratuit  :  ni la carte , ni le lecteur, ni le serveur dont la ligne surtaxée évoque le mot racket...
-enfin la téletransmission est une amorce de délocalisation : nous médecins, payons pour faire le boulot de la sécu de gestion des feuilles de soins==>moins d'emplois à la sécu (donc moins de cotisations sociales).
 Quelqu'un m'a soufflé : c'est comme si le banquier vous demandait de payer  pour les chèques que vous lui remettez à encaissement.

Un jour je vous dirai ma haine de la carte bancaire, des banques sans banquier, des serveurs vocaux... et j'en oublie  sûrement.
 Voilà. j'ai poussé mon petit coup de gueule. je retourne à ce qui vaut vraiment la peine : les patients, leurs yeux et l'excercice de mon métier.

dimanche 13 décembre 2009

Panier de champignons

en réponse à la consigne#84 du défi du samedi

On serait allés aux champignons, et on  en aurait rapporté      un peu de tout en vrac.

Sans pitié on aurait méprisé et éjecté les  vénéneux : national      et sa complice intolérance qui auraient dénaturé  les autres.  

 Emprunté à Brassens, un proverbe bien connu des     mycologues : « les coprins d’abord ! »

Et on aurait eu bien du mal à choisir…

Et voilà ! Sur la grande table en bois, comme des champignons à     identifier,  on aurait déposé  pèle mêle les mots à offrir  aux amis des défis  après les avoir un peu classés par paquets.

(ben,  si vous voulez bien nous allons repasser au présent, parce     que,  quand on a passé les 8 printemps,  ce genre d’utilisation du conditionnel c’est difficile) 

Dès le début, on a  pu remarquer des mots tellement évidents     qu’ils ont presque été vidés de leur sens : rêves, amour, amitié.

Ils sont  suivis de près par quelques mots qui ont demandé le     droit d’asile ou au moins un soutien moral : liberté- égalité- fraternité.

Accessibles à tous, quelques friandises mettent le sourire aux lèvres, certaines     ajoutent des courbes aux formes : loukoums, café, thé, chocolat, alcools… modérato bien sûr.

Quelques « artistiques » allegro, irisé, gavotte, harmonie, font un peu     bande à part et attendent les amateurs.

Au hasard, comme çà pour le fun,   on en a rapporté     un  rare, issu de l’hébreu avec une définition alambiquée et pas drôle, mais marrant par son extension  éventuelle  pour décrire une grosse     galère : le shibboleth…

Plus fréquent et drôle,  déjà dans sa     prononciation,  « huluberlu » ricane dans son coin …

(digression : à Istamboul, nous avons croisé plusieurs fois le mot     « mudurlugu » dont nous ignorons -et souhaitons toujours ignorer- le sens… ce mot avait le pouvoir de  déclencher notre  hilarité et nous nous      traitions  joyeusement  d’ « espèce de petit mudurlugu » !  fin de la digression).

Enfin,  les « littéraires alambiqués » vous invitent à     de nouveaux défis :  pangrammes, tautogrammes, lipogrammes et palindromes… tiens,  un zeugma : définition pas simple mais un exemple rigolo :     «  aussitôt, il baissa sa culotte et dans mon estime » .

Amis défiants, c’est un peu le capharnaüm ici, mais  servez     vous : de ces mots champignons, nous ferons une ou plusieurs fricassées  et poursuivrons nos aventures  délirantes.

dimanche 6 décembre 2009

un peu de légèreté



6 Décembre 2009 , Rédigé par ZigmundPublié dans #around l'escale
                                                                                                         Je rentre d'un WE auprès de mes parents.
Disons que ce fut difficile...et changeons de sujet.
Il est tard, Zigmund chat aurait souhaité prendre place sur mes genoux mais   les genoux en question sont squattés par l'ordinateur (et en même temps, je regarde d'un oeil distrait "casino royale" à la  télé). Zigmund chat a donc posé ses pattes avant sur ma cuisse, je le caresse de temps en temps de la main gauche(je tape avec 3 doigts de la main droite)
Donc je voulais parler de choses légères et gaies.
Hier, Elvis, notre chat roux a redécouvert le piano et nous a régalés d'une petite sérénade.

Jusqu'à présent, tous les  autres chats de l'Escale avaient peur du piano.
Joye, ma copine de l'Iowa, vient de me donner ce lien en commentaire.

http://www.youtube.com/watch?v=TZ860P4iTaM
..super
Elvis a encore des progrès à faire...

(et nous on dort où, hein ?                                                                                                                                                                                           Déjà connu de beaucoup d'internautes, un extrait de simon's cat dont nous sommes fans. z

mercredi 2 décembre 2009

gestion des suites


2 Décembre 2009 , Rédigé par ZigmundPublié dans #around l'escale
Dimanche soir, j’ai retrouvé l’Escale et ses habitants  accourus pour me réconforter . J’ai  goûté  le calme et caressé les chats qui me faisaient fête et j’ai savouré ce curieux mélange de tentative d’ordre et de laisser aller fataliste qui fait le charme de la maison.
De l’hôpital, nous sommes revenus sans parler, ce qui m’a étonné de la part de ma mère si prompte à critiquer. 
Mon père va mieux, c’est loin d’être gagné(et puis on est à 5 jours de l’intervention) mais, il  est exigeant et parfaitement odieux, à la limite du délire de persécution.


J’ai tenté de me rassurer en me disant que c’était les effets des traitements anti douleur qui sont costauds, mais c’est  très dur à supporter et ni mon frère ni moi n’étions préparés à affronter ce problème. Mon père  se réveille d’une intervention qui lui a  sauvé la vie, et trouve à  se plaindre du  décor, du temps nécessaire pour répondre à ses caprices, du bruit de l’oscilloscope. (qui permet au personnel de le surveiller).
Papistache, sachez que j'ai une pensée pour vous quand je monte les escaliers de l'hopital. De temps en temps j'essaie de réfléchir à la prochaine consigne # 83 du défi du samedi mais le coeur n'y est pas. Dommage elle me plait bien ...

Je pensais  retourner le voir  jeudi mais quelques habitants de l’Escale sont malades, et moi-même, bien que résistant,  suis légèrement fiévreux, donc je préfère éviter de transmettre mes virus.
Pour aller voir mon père, j’ai accepté le vaccin grippe saisonnière plus facile d’accès (mais du coup je dois attendre 3 semaines pour la grippe A, et j'y réfléchis…)
J’y retourne samedi et dimanche, prendre le relais de mon frère qui fatigue.
z

samedi 28 novembre 2009

en la forêt de longue attente...


28 Novembre 2009 , Rédigé par Zigmund
Que « Charly » d’Orléans me pardonne cet emprunt.
Aujourd’hui,  je n’ai passé le seuil de cette salle d’attente de soins intensifs que pour aller discuter qq minutes avec un médecin glacial, mais relativement rassurant de l’état de santé de mon papa après l’intervention.
Les visites sont limitées à deux personnes, j’ai laissé ma place à mon frère qui doit partir ce WE et je suis resté seul dans cette salle. J’avais emporté les participations imprimées (pardon  les arbres et la planète ) au défi  du samedi #79 que je n’avais pas eu le temps de lire et de commenter.
Je félicite et remercie certains d’entre vous d’avoir réussi à me faire rigoler, à la lecture de leurs textes  dans ces moments angoissants. (de même, la visite de vos blogs,  vos commentaires ou vos incursions silencieuses me font du bien). J’ai pensé au défi  #82 que je n’ai pas le cœur à relever.
Une femme très belle s’est assise près de moi. J’ai pensé qu’on allait venir la chercher pour lui mettre une blouse et l’emmener voir « son » malade. Ma mère, à son retour,  l’a embrassée, cette femme était une amie de mes parents venue aux nouvelles. Son mari est hospitalisé à un autre étage en soins palliatifs. Ma mère l’a accompagnée pour aller embrasser  l’ami mourant.

Mon frère et moi en avons profité pour discuter quelques instants devant un café. Bien sûr mon frère a  raconté  la  foret  de  tuyaux autour  de   mon  papa,  faiblard mais content de se réveiller vivant. J’ai un papa branché.
Bon, j’essaie de rigoler, mais je flippe parce que c’est pas gagné et il y a quelques inconnues angoissantes.
Retour à la maison ; j’ai l’impression d’être ici depuis 15 jours, je suis comme un poisson hors de l’eau dans cet univers où tout est ordonné, où  la moindre fantaisie est vécue comme une agression.
Je me demande si ma lutte pour rester calme et serein face à cet enfermement, ne m’aide pas finalement  à  gérer  mon angoisse… Je n’exagère pas : ma maman hier a tenté de m’expliquer ce scoop  primordial que je m’empresse de vous livrer : l’annuaire pages jaunes c’est pour les professionnels …sic

J’ai réusi à obtenir  l'ouverture complète du store de ma chambre en expliquant que j’étouffais et  que je voulais voir le ciel.(mieux vaut store que jamais)
En écrivant ces lignes, je pense à mon papa, seul dans son aquarium.
 
z

jeudi 26 novembre 2009

ordre et beauté ?


" Là, tout n'est  qu'ordre  et  beauté, luxe  calme et  volupté"
De  mes  "humanités" me  revient  ce  célèbre  vers de  Baudelaire qui me trotte dans  la  tête aujourd'hui. 

mercredi 25 novembre 2009

stand by



25 Novembre 2009 , Rédigé par Zigmund
J’ai réuni mes affaires et j’ai pris la route dès que possible.
J’ai posé mes affaires, ma mère m’attendait, énervée, impatiente.
Nous sommes repartis pour l’hôpital situé à l’autre bout de la ville. Pendant le trajet, j’ai eu droit aux reproches incessants sur les embouteillages, ma méconnaissance des subtilités de circulation dans la ville, mes freinages trop fréquents mais ce n’est tout de même pas moi qui ai semé des ronds points partout , plein de voitures ennemies !
Mon papa nous attendait.
 L’opération est pour demain  après midi, elle va durer cinq heures.
Mon père  a  bonne mine, il se dit confiant et rassuré. Ma mère est fatiguée et soupire à chacune de nos questions ou réponses…plus que d’habitude.
J’aurais voulu obtenir l’autorisation de le voir à sa sortie du bloc pour qu’il entende ma voix au début de son réveil…je crois que ce n’est pas possible.
Demain sera une très longue journée et une très longue nuit, et les jours suivants seront à peine moins difficiles.
Je fais le fier, et le costaud, j’essaie de plaisanter, de faire des calembours ; mon père tient également ce rôle se dit rassuré et serein, mais  je tremble et j’ai peur…et lui aussi sans doute…
Vous qui passez par ici, merci de vos pensées amicales même silencieuses.

dimanche 22 novembre 2009

Survol de quelques miroirs


escher_main

21 novembre 2009

Ecrit pour le défi du samedi


Je n’ai pas souvenir de mon  tout premier miroir, celui qui est sensé me classer dans la catégorie « humain ».

dimanche 15 novembre 2009

Angélique, François ...et Maman

14 novembre 2009


la consigne #67 bis consiste à écrire la suite d'une histoire écrite sur le thème suivant par un autre défiant.
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Où, nus, allongés sur le dos, nos deux héros* discourent de la forme des     nuages, de la caresse du soleil sur la peau, des petites bêtes qui peuplent la lande et du plaisir, tandis qu’à l’horizon, l’adversité tisse ses noirs desseins.

 le sort m'a désigné pour écrire la suite de l'histoire     suivante  écrite par phil :

Chapitre 67. François. (PHIL)
Je suis assis à la terrasse d’un bar, au coin de la place Charles de Gaulle. C’est une terrasse pavée, ou plus précisément un coin de place pavé, juste au chevet l’église Notre-Dame. Je sirote un     café après avoir fini le marché pendant que ma mère allait faire une course à la brûlerie. Quand j’y pense : faire les courses avec ma mère ! Voilà une éternité que ce n’était pas arrivé. Et je     ne suis pas sûr d’avoir envie de renouveler bientôt l’opération. Enfin… Disons que je suis un peu plus disponible depuis que la princesse a disparu sans laisser de traces.


Je termine mon jus et je soupire d’aise en m’étirant. Je suis assis sous un tilleul, et en regardant en l’air, je peux admirer le     contre-jour dans le feuillage et les fleurs de l’arbre qui exhalent leur suave parfum. Je me maudis d’omettre systématiquement d’emporter mon appareil numérique quand je vais quelque part, parce     que j’ai toujours des idées de trucs à faire qui ne seront du coup jamais faits, et je sens de ce fait comme un arrière-goût de frustration. Parce que les feuilles et les fleurs des tilleuls, en     contre-jour, c’est vachement joli. Surtout s’il fait beau, comme c’est le cas. Il y a juste quelques cumulus insignifiants par ci par là sur le ciel bleu, rien de méchant, et ce serait joli sur     les photos si je n’avais pas oublié l’appareil. Le cumulus, ça meuble une image, c’est bien connu.

C’est marrant, cette histoire de nuages, ça me rappelle la fois où nous étions allongés nus sur les galets de la pointe du     Hourdel, avec la princesse, et que nous commentions la forme des nuages. Oui, bon, je sais, c’est des conneries, nous n’étions pas nus, ce n’est pas cette fois-là que nous étions nus, c’était     l’été d’avant, sur un tapis de bruyères, du côté du mont Lozère. N’empêche que nous étions réellement allongés sur le dos, dans les galets du Hourdel, pas nus, et que la sensation que j’ai     éprouvée à cet instant, l’impression que les pierres me faisaient comme un matelas très doux dans lequel je m’intégrais progressivement m’a laissé un souvenir extrêmement vivace. Je ne suis pas     certain que la princesse ait partagé mon enthousiasme. Je ne suis même pas certain qu’on ait vu tellement de nuages, finalement. Et on n’a pas vu de phoques non plus, ça j’en suis     sûr.

Elle n’aimerait pas que je dise la princesse par ci, la princesse par là. Elle déteste ça. Que je l’appelle la princesse. Alors je     ne le fais pas. La princesse, c’est juste un petit mot comme ça que je m’autorise à moi-même. Je lui ai dit une fois Ma princesse, dans un moment d’égarement. Je ne renouvellerai pas l’opération.     Elle m’a fusillé du regard. Elle a les yeux revolver, comme disait une chanson débile d’il y a plein d’années, mais disons que je n’ai rien dit, parce que vous allez encore m’en vouloir de vous     avoir fait chantonner toute la journée. Comme je disais, la princesse déteste les petits noms. Elle veut que je la nomme par son prénom, Angélique, et c’est sans appel.

Je ne sais pas où elle est passée. Un jour elle n’était plus là, c’est tout. Elle n’a rien dit. Elle n’a laissé aucun mot     d’explication. Rien. Elle a disparu de la circulation. Ça va faire un mois. Je ne pense pas qu’elle ait été enlevée ou quelque chose comme ça : elle est partie avec un sac de voyage. Je ne pense     pas non plus qu’elle m’ait quitté : ses chaussures préférées sont restées dans son placard. Elle est dingue des chaussures, la princesse. Je ne sais pas combien elle en a de paires. A croire     qu’elle les collectionne. A mon avis, il y en a pour du pognon, parce que je peux vous dire que ce ne sont pas des chaussures de bas de gamme. Dans le lot, il y en a bien quelques unes que je lui     ai offertes, mais pour la plupart, elle se les paie elle-même.

Je pense qu’elle est partie pour son boulot. Peut-être à l’étranger. Je ne sais pas. Elle est toujours très mystérieuse. Elle ne     me fait jamais de confidence sur sa vie professionnelle. Je sais seulement qu’elle est « dans le refroidissement », c’est ce qu’elle a consenti à me lâcher, un jour, du bout des lèvres. Dans le     refroidissement. Ce sont ses mots. Elle n’a pas dit climatisation ou frigorifique, elle a dit refroidissement. Bon. Cela lui arrive de partir quelques jours sans trop me prévenir, alors cette     fois je n’en ai pas fait plus de cas que d’habitude. Au début. Sauf que là, ça commence à faire long. Je m’inquiète, moi. Je m’inquiète énormément, même. Je commence à ruminer des idées sombres.     Ce n’est pas qu’elle me paraisse tellement vulnérable, non, elle est même plutôt du genre à mener sa barque seule, mais je m’inquiète, c’est tout.

François ! François ! Hou hou ! François !

Aïe. Ça y est. Ma mère a fini ses courses…

la suite

Là bas au café, c’est mon grand dadais de fils  qui m’attend devant un crème en broyant du noir…
Je suis sensée avoir enfin fini  les courses. En fait, j’ai attrapé vite fait deux trois bidules au hasard  dans les rayons. Il a fallu  foncer fissa dans un autre bistrot, et     discrètement, dans les toilettes, mailer tous azimuts vers mes contacts,  pour retrouver la trace d’Angélique.
Depuis longtemps,  je joue à l’handicapée numérique ; (« tu es gentil de m’avoir installé internet, mais je ne sais pas m’en servir, je préfère les feux de l’amour à la télé ») mais  si     mon fils voyait  le matos que je trimbale dans ma boite à maquillage, il serait sur le c... Je suis une mamie-secrètement- connectée.
Et mon fils qui  croit pouvoir  oublier l’absence de « sa princesse », Angélique, en me collant aux basques et  qui porte les cabas de sa vielle mère, soit disant arthrosique. (il     ignore que pendant qu’il me croit devant une camomille le soir, j’étale quelques jeunots  au Krav Maga).
J’aimerais bien qu’il me lâche un peu le fiston, et je commence à fatiguer de jouer les vielles dames honorables.
Moi aussi, çà m’intéresse de  la retrouver, ma belle fille, parce qu’on avait dit  50/50 sur son dernier contrat…
Qui c’est qui s’est farci les repérages hein ? Parce que le vieux qu’elle devait refroidir, je peux vous dire qu’il était du genre méfiant, et  une jolie poupée comme elle qui arrive dans sa     vie sans crier gare, il aurait tout de suite flairé l’entourloupe  ; là,  il est bêtement tombé dans le panneau de la veuve triste (moi, avec fils et belle fille) et à consoler bien sûr     avec modération.
D’après les journaux, elle a réussi son coup au-delà de toutes les espérances, le vieux beau a été retrouvé sans vie, devant son coffre fort entr’ouvert,  vidé de ses liquidités (*). Une     chaussure  féminine, grise orpheline, derrière le canapé a momentanément intrigué les enquêteurs. Mais comme le légiste a conclu à l’infarctus, et que le monsieur était notoirement     dépensier, on a  vite classé l’enquête.
Cette chaussure grise c’est bien  la signature d’Angélique, et non pas l’oubli d’une hétaïre de passage…Elle n’aimait pas cette paire de chaussures…
Bon, grâce à mes contacts, je la tiens la trace de ma belle fille chérie, ou du moins les numéros et codes d’accès à ses comptes en Suisse, et, croyez-moi, j’ai quelques moyens de pression pour     récupérer ma part du gâteau …
Mais comme je vous le disais, mon grand fils m’attend pour porter mes cabas…C’est –y- pas mignon tout çà ?
*le coffre !


 la suite de ma participation à cette     consigne

a été écrite de main de maitre par tilleul (chapeau c'était pas facile... allez lui rendre visite !)

mercredi 11 novembre 2009

lointaine et proche famille


11 Novembre 2009 , Rédigé par ZigmundPublié dans #souvenirs
Un aller retour pour voir mon papa qui est rentré à la maison , en assez bonne forme, en attente d’une grosse intervention qui l’angoisse. Mon oncle a pris l’avion pour venir  voir son frère  l’espace d’une journée. Je n’avais pas vu mon oncle depuis une quinzaine d’années, tout simplement parce que plein de kilomètres nous séparent et que le temps et les vacances manquent.
Ma famille est répartie  un peu partout, dans le pays (et un peu à l’étranger)  principalement Marseille, Toulouse, Vichy et Paris.



(mon grand père Henri est lejeune premier au centre deuxième rang 1919)
Autrefois, nous nous retrouvions (avec les marseillais) à Vichy pour Noël, puis nous « descendions » sur Toulouse pour le nouvel an, puis  nous remontions dans notre "grand nord"d'adoption.
Vichy à noël était un émerveillement, souvent il y avait de la neige, nous nous entassions à 10 -15 dans un petit deux pièces, du centre ville. Nos deux grands-mères (une tante sans enfant qui s’était occupée de mon papa et ma grand-mère) nous couvraient de baisers. Elles se  saignaient   pour nous offrir des cadeaux, pas toujours à notre gout,  mais que je conserve encore comme des trésors.
 Elles y joignaient des cartes fleuries et parfumées, où elles exprimaient de façon dithyrambique leur affection et leur amour. Bien sûr que tout çà avait un côté étouffant, mais tout cet amour faisait chaud au cœur, et  nous étions contents de retrouver nos cousins.


A Toulouse, nous remettions çà avec la famille de ma mère, là aussi,  nous retrouvions plein de cousins et cousines ;  les berges de la Garonne  proches, ou le terrain de basket  (aujourd’hui, devenu toboggan routier) étaient nos lieux de jeux .Quand elle rentrait « du magasin » qui était toute sa vie, ma lumineuse  grand-mère nous  préparait des plats un peu trop riches en graisse, et chantait  en s’accompagnant au piano.Me reste le souvenir ému de mes grands mères, jetant un verre d'eau sur la voiture pour nous faire promettre de revenir puis nous regardant partir...

Après leur disparition, la tradition du « tour de France » s’est estompée, nous étions devenus adultes, nous avons choisi des chemins très différents…
Il y a bien longtemps que je ne suis pas retourné à Vichy,  je retourne plus souvent à Toulouse  à la recherche d’un morceau de mon enfance…
Je voudrais  consacrer à mes cousins, cousines , oncles et tantes,  plus de temps,  mais c’est difficile, j’aimerais qu’ils viennent me voir…
Nous aurions plaisir à leur faire partager la lumière de la Loire, le blanc des tuffeaux et les toits en ardoise, leur faire goûter l’Aubance et le Savennières, le Bourgueil et le Chinon, et aussi les fouées, et bien sûr, à  leur montrer les châteaux. Nous voudrions leur montrer la beauté de la mer en Bretagne, les rochers de granit rose, les alignements de Carnac, puis remonter vers la Normandie pour leur faire découvrir "en vrai" cette falaise d'Etretat qui nous impressionnait dans nos livres scolaires.
Des pans entiers de ce blog leur sont destinés, témoignage  légèrement déguisé de notre vie,  mais je ne pense pas qu’ils prennent le temps de le lire.  
z