dimanche 27 mai 2012

Si Glaucome m'était conté 1

Une blogueuse médecin (dont je ne retrouve pas le nom : peut être Kyria ?) m'avait demandé de faire un billet sur le glaucome.
Comme à l'époque je manquais de temps, je lui avais répondu que d'autres ophtalmologistes avaient fait ça bien mieux et avant moi.
mon ami de beautiful ophtalmology (qui me fait verdir de jalousie avec les superbes photos qu'il publie)
le SNOF(syndicat des ophtalmologistes de France)
le site de la société française du glaucome
le site glaucome.net
et que ceux que j'oublie me pardonnent...
Me voilà donc devant un dilemne : lire et risquer de recopier ou de plagier ce que ces sites expliquent parfaitement, ou ne pas les regarder et tenter de faire une synthèse "à ma sauce" suffisament simple pour ne pas rebuter le non médecin, et suffisament documentée pour rester proche de la réalité médicale de la maladie et permettre aux quelques confrères généralistes qui passent par là d'avoir quelques éléments de réponses à leurs questions.
Enfin, bien qu'une grande partie de mon temps soit consacrée à cette maladie, je me dois de reconnaitre pas mal d'oublis ou d'insuffisances en physio pathologie que je camoufle de mon mieux mais qui risquent de faire sauter au plafond certains glaucomatologues.
"Qu'allait il faire dans cette galère ?"
Pour lire ce qui va suivre je vous demande donc d'être indulgents.



(schema Wikipedia)
Au commencement il y a l'oeil : coque fermée quasi inextensible comme un ballon de foot où le nerf optique serait la valve.(*)
Dans cette coque, il y a trop de pression, le ballon est trop gonflé (comme moi qui me suis embarqué dans la galère)
Savoir pourquoi ce ballon de foot est trop gonflé, pourquoi la pression est élevée nous entrainerait bien trop loin...il n'y a aucun lien direct avec la tension artérielle.
Expliquer la maladie glaucomateuse revient à tenter de la définir par trois de ses éléments
-la pression intra oculaire PIO (que nos patient appellent "tension dans les yeux")
-Le champ visuel
-le nerf optique

La pression intra oculaire (=PIO)
King Arthur, mon boss, disait que si on ne mesurait pas la "tension des yeux" d'un adulte on était un criminel. Cette tension (ou plus exactement pression) se mesure lors d'une consultation à la lampe à fente grâce à un tonomètre à aplanation (ou grâce à un tonomètre à air en lequel j'ai une confiance limitée).




A partir de 21mm de mercure, l'ophtalmo se doit de "sursauter" et de se poser intérieurement plusieurs questions.
Mais rien n'est simple : avoir de la "tension dans les yeux" ne veut pas dire avoir un glaucome.
21 mm hg ce n'est qu'une statistique : certains patients n'auront jamais d'ennuis avec 25 à 28 mm Hg et d'autres bousilleront leur nerf optique avec une pression de 17 considérée comme normale.
Il est important de comprendre qu'une pression élevée ne donne que très rarement des maux de tête(il y a des douleurs quand une PIO monte vite et fort comme dans le glaucome aigu par fermeture de l'angle)
Il est important de comprendre que si votre ophtalmo vous trouve une PIO élevée, il faudra qu'il vous revoie à différentes heures de la journée, pour confirmer le chiffre trouvé, le tout couplé à un examen complet de l'oeil (Angle irido cornéen, nerf optique), et prévoir de pratiquer un champ visuel, et un OCT.
Une pression oculaire élevée ne donne donc aucun signe dans la très grande majorité des cas.
L'hypertonie oculaire(=la pression élevée) qui peut être le signe d'un glaucome est une découverte d'examen systématique .
Traduction en language courant : l'ophtalmologiste mesure la pression oculaire de chaque patient adulte, en théorie vers 40 ans lors des premières lunettes de presbytie mais je pense qu'il est préférable de le faire dès 18 ans (ou parfois avant) chez les membres de la famille d'un glaucomateux, ou si l'aspect du fond d'oeil lui fait suspecter un glaucome.
Ce dépistage est une des justifications de la détermination des lunettes par l'ophtalmologiste.
Le prochain billet (ou les deux prochains) sur la question abordera le champ visuel et le nerf optique , la maladie glaucomateuse et sa gestion.
Pour ceux qui s'intéressent à la question et qui ont encore du courage il y a dans ce blog quelques articles sur la maladie plus vivants que cet essai.
-J'ai même rencontré des glaucomes gentils
-le partage de l'angoisse
et pour remercier ceux qui ont eu la patience de lire jusqu'au bout cette video plus proche du sujet qu'elle n'en a l'air -----



(* " à la valve comme je te pousse " ou comment glisser un habile calembour pour fidéliser la clientèle)
 
z

dimanche 20 mai 2012

Toulouse express

Quelques jours dans la ville rose...
Là reposent la plupart de mes souvenirs d'enfance.
 (cette photo avec un air penché est prise discrètement, dans certaines cités on n'aime pas les photographes...) 
De cette  ville que j'aime, je n'ai presque rien vu cette fois, sinon de la voiture ou des appartements des membres de ma famille.



Le temps était bien trop court pour faire du tourisme et je n'étais pas venu pour ça.



La ville est en travaux, notre plan papier était introuvable, nous nous sommes perdus dans presque tous nos déplacements : au début, nous faisions confiance à "Mouloud" le GPS intégré de l'IPhone, et après quelques errances, nous avons compris que GPS signifie en fait "gros perdeur stupide".
Ma cousine Myriam (voir  Escapade parisienne) est atteinte d'une maladie qui lui pourrit la vie depuis quinze ans. Ses douleurs sont incomplètement calmées par la morphine et autres toxiques que je ne connais pas.
Elle a du accepter une Xième intervention avec un risque croissant malgré les paroles rassurantes du chirurgien. Si elle supporte cet enfer depuis si longtemps avec le soutien sans faille de son mari, c'est pour voir ses enfants devenir adultes.
En attendant, tout le monde ici,  retient son souffle et exprime son angoisse sur des modes différents : colère, incrédulité, abattement, révolte ou fatalisme.
 A certains moments, nous avons réussi à détendre un peu l'atmosphère par des plaisanteries, certaines volontairement  lestes ou d'un goût douteux , pour évacuer le stress, et la tension.
J'aurais voulu être en mesure de dispenser de vraies  paroles rassurantes, ou de ré expliquer quelques points, mais l'anesthésiste et le chirurgien l'ont déjà fait, et mes connaissances sur cette maladie sont lointaines et fort limitées.
J'ai du mal à croire que cette intervention réglera les problèmes que n'ont pas réglé les précédentes. Le chirurgien semble confiant et nous n'avons que le choix de lui faire confiance.






Myriam, ma cousine chérie, je te souhaite d'avoir la force des  lions pour affronter cette épreuve supplémentaire, et de terrasser cette douleur qui pourrit chaque moment de  ton existence. Je te souhaite de pouvoir goûter bientôt les cerises de ton jardin, partager des vrais repas avec nous et de renouer avec toutes les bonnes choses dont tu as été injustement privée. 
Z





 

dimanche 13 mai 2012

Saint Docteur Zigmund

C'est un samedi comme les autres 


J'aime flemmarder devant mon café (mes cafés : arabica pur what else ?) et les amis savent que le samedi matin, toute cafetière vidée se remplit rapidement pour une nouvelle tournée, avec réunion au sommet des Escalators présents. 
Travailler un samedi  ? vous plaisantez ! non pas de sentiment religieux là derrière (c'est shabbat :-)) non juste un gros ras le bol et impression  de m'être fait manger la laine sur le dos pendant des années :
en début d'installation j'ouvrais le samedi pour arranger les patients qui ne pouvaient venir en semaine, jusqu'à ce que je constate que ces gens qui ne "pouvaient que le samedi"  prenaient leur journée en semaine  pour aller voir les autres médecins ou dentistes ou  alors je les rencontrais dans la ville à la terrasse des bistrots en semaine ... bref , agacé, j'ai décidé que la norme serait "pas question le samedi".

Bon je retourne à mon cinquième café (en perfusion) . 
Avec les copains de passage,  nous discutons ainsi jusqu'à 11 heures ; à ce moment, je file à ma répétition d'orchestre. (voir post précédent)
C'est là qu' une consoeur généraliste s'invite sur mon portable ; après les salutations d'usage :"vous ne pouvez plus vous passer de moi !" (c'est ma  petite blague perso pour dire que je l'écoute ) je comprends qu'il s'agit d'une urgence qui n'attendra pas la fin de mon cher week end ...je promets donc  de m'en occuper  en début d'après midi .
A la fin de ma répétition, je passe à mon cabinet pour récupérer le dossier de la personne malade et je téléphone à l'institution où elle est hébergée pour tenter d'obtenir qu'on l'amène devant ma lampe à fente.
Impossible me répond on , le samedi nous n'avons pas le personnel pour vous amener les malades(200 mètres à tout casser me séparent de la dite institution).
Résigné , je remplis ma saccoche(celle achetée du temps où je croyais devenir médecin généraliste) avec le nécessaire à visites : dossier patient , ophtalmoscope, transilluminateur de Findhorn, fluo , tertracaine feuilles de  soins...
 En même temps que je fourre tout ça en vrac,  j'écoute le répondeur : autre urgence vraiment urgente (la voix de la mamie juste opérée ne trompe pas) à voir à domicile également... J'ai de la chance  : les deux personnes à visiter sont quasi voisines.
J'ai quand même  le temps de rentrer pour manger  et j'irai en visite en début d'après midi ...
(eh oui, les urgences vitales  à voir immédiatement en lâchant tout ce qu'on fait sont rares en ophtalmo)  
La première personne décompense une keratite grave et souffre atrocement. Je confie à la responsable de l'institution mes deux doses de tétracaïne pour  calmer et attendre l'effet du traitement. Comme on est samedi, il n'y a pas d'infirmière et les explications sont plus longues.
je passe à la deuxième urgence :
Me voilà dans la maison de retraite où vit Mamie Colette qui n'a pas répondu à mon coup de fil lui annonçant ma venue. Elle est toute contente de me voir, le médecin est passé la voir  juste avant moi et les collyres sont là  tout neufs posés sur sa table. Je l'examine, mais là,  je tombe sur un os : c'est un oeil opéré, il y a un ulcère, je ne m'en sortirai pas sans lampe à fente. Après réflexion je kidnappe  Colette  dans ma voiture pour l'emmener à mon cabinet.
 J'en vois quelques uns qui se demandent pourquoi je prends ma voiture pour faire 200 malheureux mètres : à ceux là je répondrai que  j'ai appris que traverser ma ville en voiture m'évitait d'être stoppé  tous les  50 mètres par mes patients impatients de savoir quand je vais rouvrir mon cabinet (exemple )  et que dans le cas présent Colette marche lentement et je rapelle qu'on est samedi après midi... 
J'ai bien fait de déposer Colette devant ma lampe à fente : il faut, sans trainer, un traitement spécifique, je ne l'aurais pas vu sans.
Comme je fais peu de visites à domicile, que je ne connais pas la valeur du V ou du VS, je facture cette consultation 28€(le seul prix stable depuis 2002 !) 
Quand Colette me tend son chèquier qui s'est ouvert sur le talon du chèque précédent, je découvre que la valeur du V est 33€. (trop tard pour refaire une feuille de soins).
En raccompagnant Colette, une demi heure plus tard, je m'autorise à penser que :
-mon samedi est déjà salement entamé,
-il est trop tard pour ma partie de go hebdomadaire
-je ne serai jamais riche
-il s n'auraient pas voulu de moi comme tueur à gages
-dommage que je sois athée parce que là, j'ai peut être gagné un strapontin en paradis 
(rayez la mention inutile)
Bon, maintenant, dans un autre ordre d'idées, allez lire  d'urgence la lettre d'amour qu'écrit mon confrère genou des alpages à sa caisse de sécu préférée...et aussi le dernier post de ma consoeur Fluorette sur les  médecins qui partent en vacances.
z
 

samedi 12 mai 2012

musiques à commenter

Il m'arrive de nuire  gravement à la musique en tenant la basse dans un orchestre.  Je joue du basson(j'en ai déjà parlé ).  Sachant qu'un orchestre repose sur la basse, notre  chef  a bien du mérite de me faire confiance, car si je suis conscient des quelques couacs que je glisse et qui me font honte, je suis quasi "arythmique "  ce qui pose problème et met tout l'orchestre en danger. Par ailleurs, avec l'âge, et même avec les meilleures lunettes, scruter le chef  en même temps qu'on jette un coup d'oeil à la partition n'est pas chose facile : il y a toujours un moment où tout se brouille (les pros diront peut être  que je décompense joyeusement mon exophorie). 
J'ai reçu mission de préparer les courts textes de présentation  de 3 morceaux que nous jouerons à la fête de la musique.
Le premier concerne cet illustre inconnu : Tylman Susato (nous jouerons la première danse) 


 
 -J'ai trouvé cette suite toujours de Tylman Susato qui me plait beaucoup plus.(mais je suis un fan de baroque)
 Je dois préparer  aussi  la présentation du printemps de Vivaldi (je vous épargne cette musique, scandaleusement ressassée par tous les serveurs vocaux du pays) et de la musique de Jurassic Parc.--


 J'ai déjà quelques idées pour chacun des textes mais j'aurai plaisir à y glisser certaines des votres...
Pour vous remercier par avance de votre passage, silencieux ou non,  je vous mets cette video tournée dans le métro de Copenhague ; la musique est connue , bien interprétée, mais je suis bluffé par les regards des gens ...  
  

lundi 7 mai 2012

Monsieur le Président



Monsieur le Président, 
Je vous fais une lettre que vous ne lirez pas car vous n'aurez pas le temps.
Vous voilà élu ... et ici à l'Escale nous n'avons pas boudé notre plaisir, malgré des sensibilités politiques très différentes chez les escalators réunis devant la télé.

dimanche 6 mai 2012

un "petit grand soir "

 
Ecrit pour "un mot une image une citation"

 
Ce matin du 6 mai, mon yaourt à la Grecque,  aromatisé au cumin (chacun ses perversions) avait du mal à passer...Nous vivions dans l'espoir d'un petit "Grand Soir" si "Flamby" sortait vainqueur des urnes. 
Sinon ... il faudrait envisager de s'enfermer à l'Escale pendant cinq ans supplémentaires et continuer à marcher tête baissée.
Nous avons fait la queue au bureau de vote, l'ambiance était pesante, le rose ou le rouge n'ont jamais eu la côte par ici :  le président sortant  et ses soutiens sortent toujours en tête dans notre campagne, suivi de près par son vilain clone féminin, et pourtant  Bled la Forêt ne compte que trois familles de "basanés"  et quelques "gens du voyage" plutôt discrets.
Au fil des informations qui filtraient sur la toile, on s'autorisait un sourire inquiet, reflet d'un espoir de reprendre souffle.
A 20 heures devant la télévision, huit Escalators plus  surexcités que devant un match de foot, ont tendu leurs coupes pour le champagne de Marie Noelle et ont exprimé leur joie ou leur soulagement différemment suivant leur sensibilité politique. 


Et puis nous nous sommes réunis autour de la grande table ovale que j'avais du débarrasser en urgence pour l'occasion.
(déjà un grief à votre égard monsieur le Président : j'ai du ranger la table et faire disparaître  momentanément les papiers) 
Les agapes ont duré jusque tard dans la nuit, alors que le reste de la ville avait plongé dans un silence glacé.


Alors, aujourd'hui, j'ai le cerveau embrumé, et ne me sens pas vraiment en état de commenter cette citation de mon "pseudo double" Sigmund Freud :"l'inconscient s'exprime à l'infinitif". (étonnante affirmation qui me laisse perplexe...) Et si je l'étais, j'hésiterais à étaler le dit inconscient.
Néanmoins me viennent en vrac à la conscience ces huit verbes  : attendre, craindre, espérer, se révolter, écouter, regarder, sourire, respirer...

Ce matin, les "invasions barbares" ont commencé  : sournoisement,  les papiers à trier, ont repris le pouvoir sur la table. 
 (dessin de Plantu)
z

mercredi 2 mai 2012

File d'attente

     
Ecrit pour "un mot une image une citation"(voir la consigne)



 
Ce jour là, à Brive la Gaillarde, tôt le matin, une foule inhomogène se massait   devant les portes fermées du cabinet  d'ophtalmologie du Dr Berthold.
Depuis quelques années, en différents endroits du pays, ce type de scène était devenu presque banal, néanmoins deux pandores débonnaires surveillaient la manifestation presque silencieuse.  

mardi 1 mai 2012

Société française d'ophtalmologie : la fin


La fin d'un congrès, surtout un de cette qualité, engendre souvent  un petit spleen comme me l'a fait remarquer une amie internaute.

dimanche 29 avril 2012

Société française d'ophtalmologie : la suite

Le samedi est traditionnellement réservé à la société française du glaucome qui est comme nous disons, ma "sur spécialité". Eh oui , nous ophtalmos, sommes divisés en   "sur spécialités"   il y a les  "segment antérieur" et les "segments postérieur" (et non je n'ai pas oublié le s final car on n'a dans l'oeil qu'un segment antérieur et qu'un segment postérieur.) Il y a des rétinologues, des glaucomatologues , des "réfractifs" des cornéologues, des strabologues, des contactologues et des neuro ophtalmos. Compte tenu de mon installation en milieu rural, j'essaie de faire un peu de tout du moins mal que je peux, comme un MG de l'ophtalmologie, mais dès qu'on parle de glaucome dans un congrès, j'y vais quasi par réflexe  pour ne pas laisser passer la moindre innovation.

Nous avons eu aussi une conférence, organisée par un labo (pour le glaucome je suis prêt à bien des compromis) et, cerise sur le gâteau une belle  conférence d'Eric Orsenna qu'il me sera difficile de résumer :  à partir de sa compréhension du glaucome il a abordé la question du visible et de l'invisible , du long et du court terme. Il a comparé notre société à la vision tubulaire du glaucome .
Il a conclu entre autres sur la curiosité(*) ce mot a la même racine latine cura (de curatif cure) : le curieux est celui qui prend soin du monde.
Ce dimanche matin il pleut sur Paris, je suis en retard et j'ai raté mon bus, je fonce au métro et, distrait, je me trompe deux fois de métro, j'arrive épuisé et trempé au palais des congrès.La journée démarre mal : la conférence sur le strabisme que je souhaitais suivre est presque terminée...Puis je retourne à mes amours premières : le glaucome.
J'erre un peu seul dans l'exposition : c'est un plaisir masochiste mais aussi  narcissique que de se fondre  ainsi anonyme dans la foule.
Je mange au restaurant avec des confrères que je connais via internet et nous discutons agréablement. Puis je retourne écouter les cours de strabologie mais je décroche assez vite. Un confrère internaute a trouvé le moyen de me rencontrer, j'accepte provisoirement de retirer le masque de Zigmund,  et nous discutons boulot et politique. Il est rare que je parle politique avec mes confrères car je passe déjà facilement  pour un "gauchiste" ce qui n'est pas un compliment pour eux. Le confrère rencontré partage voire dépasse ma vision du monde et de la médecine c'est donc un échange intéressant.
Juste après, je pars pour la Sarkosie, au pavillon d'Armenonville pour la réception du congrès.
Sur le chemin, face au blokhaus,   un clochard dort sur la pelouse. Je n'ai pas osé prendre la photo de face.

Avec  mauvaise conscience (celle que n'a pas su avoir un certain président, celui qui promettait que plus personne ne dormirait dans la rue), je me dirige vers la réception qui  est semblable aux précédentes : la déco est soignée, il y a du monde partout, quelques amis, des mets étonnants comme la purée aux truffes, du thon aux épices. Je ne goûte pas au champagne, je réserve ça pour l'annonce du résultat des élections, soit pour noyer notre chagrin, soit pour une fiesta de folie.


Dans un coin de la salle, une harpiste joue rain and tears pour les quelques amateurs qui savent tendre l'oreille.
Comme chaque année je retrouve mon ancien boss King Arthur et nous reprenons la conversation interrompue l'an dernier comme seuls savent le faire les vrais amis.
Je lui montre ce tableau qui m'a beaucoup impressionné , j'ignore qui est le peintre. Si le titre n'est pas "solitude" c'est que je ne comprends rien à la peinture.**
Il est tard et demain-tout à l'heure- c'est la présentation du rapport cérémonie à ne rater sous aucun prétexte.
















*c'est sur  ce thème de la curiosité que je me suis lamentablement  "crashé" au concours d'entrée à l'Ecole Normale ...
**je mettrai, dès que Mémèle mon ordi  aura fini de bouder, d'autres photos des tableaux de ce peintre 
Z

vendredi 27 avril 2012

Société française d'ophtalmologie : premier jour

Voici revenu le temps du congrès de la société française d'ophtalmologie.
Connexion intermittente, quelques ennuis petits et moyens à gérer à distance.
Il y a eu l'arrivée  tard le soir dans une chambre d'hôtel  assez  confortable dans ce quartier où je me sens finalement comme chez moi.
J'étais l'un des premiers arrivés au palais des congrès, mais j'ai quand même du patienter vingt bonnes minutes pour une formalité : dès mon arrivée le système informatique a buggué  grave et ce fut la panique  parmi les hôtesses et les organisateurs.

Heureusement  nul n'a songé à me rendre responsable de cette pagaille ; ils ignorent à quel point je suis nocif ("à l'insu de mon plein gré") pour les bestioles numériques.
Juste avant de partir, devant les faiblesses de Mémèle, mon note book, j'en ai commandé un nouveau : quand il est arrivé j'ai eu le temps d'admirer sa belle couleur rouge, d'installer quelques fichiers. Une heure plus tard, il s'est brutalement autodétruit sans explication. Le vendeur a repris le cadavre et j'ai attendu une semaine supplémentaire mon nouveau note book avec une certaine inquiétude, car le congrès approchait.
Deux jours avant le départ, mon nouvel ordinateur m'attendait chez le vendeur. Installation... tout roule... retour du travail et...à l'ouverture de la bébête : disparition de windows  et réinstallation impossible !
Donc retour à la case vendeur qui a réparé et réinstallé.
Donc je n'ai pas voulu prendre le risque de partir avec ce nouvel ordi et c'est Mémêle le terrible qui m'accompagne au congrès.
Je remarque que la couleur du collier support de badge  des congressistes a viré  du bleu au vert  et maintenant au violet, et pour quelques colliers, "ils" ont même osé le rouge !
Je voudrais m'en  réjouir comme d'un signe avant coureur  du départ du président actuel, mais ...
Je retrouve un confrère ami avec lequel nous échangeons quelques souvenirs et plaisanteries.
Il m'entraine sur ce stand  presque désert que personne n'a encore remarqué.



Il s'agit d'une machine pour apprendre à opérer, pour s'entrainer, pour enseigner aux étudiants. On opère sans risque mais la machine ne laisse rien passer et donne un score. C'est un genre de super  flipper pour ophtalmo en plus utile et plus marrant.
Bon, le jouet coûte cher...
Il y a cette autre  machine moins ludique mais aussi didactique qui enseigne l'utilisation du Schepens (examen du fond d'oeil en ophtalmoscopie inversée)           
Non point de conflits d'intérêt derrière cette pub éhontée.
Personne ne m'a rien demandé et je ne m'offrirai pas cette belle  machine à opérer qui est un des plus chouettes jouets que le père Noël pourrait apporter à l'hôpital dans lequel je sévis.
Chers confrères qui aimez faire le tour des stands, si vous passez près de ce stand discrêt, faites une petite halte,  amusez vous et rêvez...
Bon pour les dons, afin que j'offre la machine à mon hôpital bien aimé contactez moi  : je vous dirai où déposer les valises de billets .
A vot'bon coeur m'sieurs dames !
:-)) 
z