mardi 14 juillet 2015

l'était trop court l'été

Donc nous retournerons voir "notre" golfe  et peut être notre île, comme les années précédentes.  
La seule différence est que nous devrons être prêts à aller voir nos deux petits enfants qui vont naître cet été : un nouveau petit loup chez la fille de Gabrielle, et mini Zigmundette au foyer de Sat et El. 
En attendant l'arrivée de ces petits, l'été se passe à mon cabinet dont les murs épais et anciens font office de climatiseurs.
Comme les années précédentes  nous faisons le plein de spectacles de rue, de musiques rock ou baroques, d'opéras et d' apéros,(modérato les apéros) d'amis venus partager avec nous anisette  kemias, saucisses et mezzés.
Il y aura les quelques jours de taichi intensif et les visites à Pa Zigmund.
Le tout dans le désordre le plus complet qui est le mot d'ordre de l'Escale.
Tout faire pour oublier la saloperie d'automne et la pourriture d'hiver qui viendront toujours  bien trop vite...     



photos  prises lors de spectacles de rue






     

jeudi 2 juillet 2015

les boulangers du web



Depuis septembre 2012 j'envoie la #BaguetteNantis
Si mes calculs sont exacts,  la millième est là, cuite, prête à être livrée  comme chaque jour sur Fesse bouque , touitter et gougueule plus.


Cette #Baguette est livrée  à la ministre,  au premier ministre,  au président, et au parti dit socialiste : ces gens ont eu mes suffrages, depuis que je vote ( avec une exception pour le PCF et une pour Jacques Chirac en 2002).

samedi 27 juin 2015

un si long silence


Enfin un billet  baguette free  ou presque :-)

Il ne faut pas grand chose pour faire resurgir un passé longtemps enfoui.
C'est chaque année à l'occasion de Pessah ou de Yom Kippour...
Ce fut l'an dernier aux obsèques de Ma quand le regard  de Sarah votre maman s'est fixé sur moi au moment des condoléances, et quand j'ai revu ou écouté au téléphone tous les amis après ce silence de quarante ans.
Et cette année c'est à l'occasion d'un anniversaire, le tien Dorice.
Il était question de t'envoyer une vidéo pour te faire une surprise. Je vous savais réunis là bas quelque part vers Jérusalem. Je me suis joint à la fête virtuellement.
J'ai d'abord pensé envoyer une vidéo de moi jouant au basson "bon anniversaire" suivi de l'Hatikva mais c'était difficile techniquement : cette vidéo aurait pourtant résumé une partie de  mon cheminement fausses notes ou erreurs incluses.
Les rares  informations que j'ai sur ton devenir (et celui de ta famille qui était comme la mienne ) me montrent que nos routes se sont séparées et que les différences politiques ou religieuses se sont sans doute creusées.
 J'ai donc opté pour un genre de "je me souviens " pour vous résumer en 2 ou 3 photos ces 40 ans de silence vus de Bled la Forêt.


Dans mon souvenir nous avons 17 ans ou 20 ans  soit l'âge auquel nous nous sommes séparés.
Je me souviens de notre premier camp à Ixebourg. Notre "chef ", à peine plus âgé que nous, est un fan de Jean Christian Michel : des journées entières à écouter ses interprétations de Bach ; au début nous protestons un peu,  mais ce sont les seuls disques, c'est lui  le chef et à la fin du camp, je suis contaminé à jamais par Bach (et un peu aussi par Jean Christian Michel).
Aujoud'hui encore, la moindre partition de Bach me ramène à ces moments heureux dans cette vieille maison à l'écart de ce bled que nous connaissons parfaitement de nuit. Je me souviens que nous  traversons ce village  en chantant à tue tête.
Nous construisons des tables à feu, des fours en terre, nous nous défoulons lors de courses en sacs ou lors de sioules.
Dans cette même maison, je lis  la prière du matin pour les plus jeunes. A cette époque, j'ignore que la foi s'en ira doucement et définitivement quelques années plus tard.
Aujourd'hui Ixebourg, village sans caractère, mais dont le seul nom nous faisait rêver, est devenu une moche sortie d'autoroute entouré d'une vilaine zône industrielle. Je suppose que "notre" vieille maison en pierre a disparu.
Je me souviens d'autres camps au bord de la mer :
sur la plage, notre feu de camp refuse obstinément de prendre.  Baden Powell n'avait pas préconisé l'usage de la s*lexine .. Nous si ! bien sûr,  avec prudence et ça a bien marché et  ok ce n'est pas scoutiquement correct.
Histoire de nous épater mutuellement nous nous exerçons à jongler avec les braises.(si on tient plus de 2 secondes c'est bon pour l'ego :-))
Tôt le matin nous assistons à la criée à Concarneau.
Plus tard, l 'un de nous, qui deviendra artiste, redessine les vitraux de la cathédrale de Quimper.
En cuisine, nous plongeons désespérément dans une énorme gamelle de purée pour repêcher la plaquette de beurre tombée au fond ...sans succès puisque le gros morceau de beurre se retrouvera à notre grande honte, dans l'assiette du rabbin venu nous rendre visite.
Aujourd'hui, la ville close est devenue un lieu très touristique où les magasins de souvenirs jouxtent les restaurants.
Je me souviens de nos discussions avec  Hatoul, ou Haïm,  et de Nounours qui chantait faux mais arrivait à nous faire chanter juste.
Je me souviens  de votre père défendant aux yeux du mien le nouveau rabbin qui chantait faux en disant "oui mais il a la foi" et de mon père répondant "heureusement qu'il a la foi , c'est mieux pour un rabbin !..."
Je me souviens que notre groupe était très soudé, mais que lors du mariage de deux d'entre nous, nous nous sommes dit "au revoir" en sachant que c'était un quasi adieu parce que la vie allait nous séparer.
Bien sûr nous nous sommes revus, encore quelques fois, mais nos chemins s'étaient déjà bien  écartés occasionnant cette gène indiscible de devoir rester sur des niveaux superficiels dans la conversation, cette peur de poser des questions.
Quarante ans de silence ne se résument pas  en une vidéo ou en un power point d'anniversaire, c'est  juste  plus fun...
Dorice, et vous tous mes amis qui avez embelli mon adolescence, vous me manquez, bien plus maintenant que je suis père et alors que je serai bientôt grand père.
Je n'ai pas pu/voulu enseigner  la religion, la foi,  mais j'ai transmis à mes fils les  valeurs morales qui nous unissaient et l'attachement à ce pays où je n'ai pas pu ou voulu vous rejoindre.
Je charge ces ados qui ressemblent à ce que nous restons dans mon souvenir de te souhaiter un joyeux anniversaire.
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