Ecrit pour le défi du samedi
Olivier commençait à trouver le temps un peu long…
Il était tard ; dehors, il faisait déjà nuit, et çà faisait bien deux heures qu’il marinait dans cette salle d’attente parfaitement déserte de ce psychiatre renommé.
Pas l’ombre d’une revue féminine à se mettre sous les lunettes…Point de secrétaire accorte et court vétue et surtout ce silence …
Dans un coin de la pièce ce porte manteaux d’un autre âge où le patient précédent avait oublié son chapeau.
Sur le mur blanc, faisant écho au porte manteaux, des chapeaux ronds, sur ce tableau lui rapellait Magritte, avec cette main , ce corps ouvert, à peine caché par un chapeau breton .
Il s’était approché du tableau pour y chercher une explication. Il crut y voir la signature minuscule du médecin . De l’arrière du tableau , se décolla un morceau de papier sur lequel était griffonné au milieu d’un cours manuscrit de psychiatrie cette seule phrase lisible soulignée « vous avez fait médecine pour toucher des corps nus ! »*
Et toujours ce silence et ces murs blancs.
Impossible de se concentrer sur son livre : la vie mode d’emploi de Perec.
La porte capitonnée du praticien ne laissait filtrer aucun bruit , mais ce silence devenait inquiétant.
Et s’il était mort ? Et si le bon docteur était en train de découper le cadavre du malade précédent pour le faire disparaitre ?
Armé de son seul courage et de son parapluie,** il se décida à frapper à la porte du praticien et à entrer malgré l’absence de réponse.
Allongé sur son divan, le médecin s’offrait une sieste probablement réparatrice, et s’il ne ronflait pas malgré sa corpulence, c’était parce que, dans son sommeil, il suçait son pouce...
*citation authentique d'un cours de psychiatrie
** pas pu resister au zeugma
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