Madame l'Inspectrice (de l'URSSAF) doit éplucher mes nombreux courriels, fichiers comptables, scanns de déclarations et autres joyeusetés. Je me sens tout nu... et j'attends son verdict.
Et puis au moment où on s'y attend le moins, débarquent deux pères noël le même jour, à quelques minutes d'intervalle :
Je soigne un jeune homme ; je lui demande sa profession : il est couvreur oui vous avez bien lu : il est couvreur !
Cachant aux mieux les larmes de joie qui perlent à mes yeux, je lui demande s'il veut bien nous adopter (l'Escale surtout , et moi pour signer le chèque) et il accepte, il viendra en mars !
A peine remis, je continue mon boulot, et soudain, au téléphone une voix : "je suis ophtalmologiste et je cherche un remplacement !"
J'ai rencontré la consoeur en question deux jours après, elle était là, bien réelle, face à moi ; elle acceptait tout, ma façon bordélique de travailler, mon désordre, mes manies... j'ai aimé son air désabusé, j'ai su que nous avions une façon semblable de voir les choses...nous sommes tombés d'accord sur une journée à venir que j'ai rapidement remplie de rendez vous.
Quelle est cette lueur d'étonnement que je perçois dans vos yeux ? Vous vous dites : " Zigmund a pété un câble, nous faire un article sur la venue d'un couvreur et d'une remplaçante ?"
Savez vous la rareté du couvreur et de l'ophtalmologiste de nos jours ?
Le toit de l'escale n'a pas vu de couvreur depuis 3 ou 4 ans, un enjoliveur de toit menace de s'écraser sur le premier quidam venu, quelques ardoises ont fait sécession, et malgré mes menaces et mes chantages auprès des couvreurs du coin, aucun n'a daigné se déplacer.(mais tous promettent la main sur le coeur)
Qu'on se le dise le couvreur est un être rare et débordé. Alors avant de sauver l'oeil de ce jeune artisan, (j'exagère bien sûr) je lui ai fait promettre de venir.
Malheur à lui s'il renie sa parole !
L'ophtalmo remplaçant(e) existe mais depuis une vingtaine d'années je ne l'avais plus rencontré(e).(c'était devenu une légende que se racontaient à voix basse quelques vieux croûtons)
Les remplaçants éventuels, professionnels ou pré retraités, négligent mon pauvre cabinet et se barrent en courant dès qu'ils apprennent que je suis secteur 1(sans dépassement d'honoraires) donc peu rentable et que je n'ai qu'une simple secrétaire, aucune petite main qui permet de doubler voire tripler le rythme de travail et la rentabilité. Celle là a accepté de faire un essai et je suis aux anges...
Qui a dit que Noël venait en décembre ?
alleluia !
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