vendredi 2 septembre 2011
les murs se suivent
Comme ils disent : me voilà au pied du mur !
Impossible de reculer, c'est moi qui ai donné l'idée de cette consigne aux défiants.
C'esr parti :
(consigne #4)
Sous les gravats, gisait madame Beautin. identifiable à ses chaussures noires et ses chaussettes bleues qui dépassaient du tas de pierres. Frappée du syndrome de Jérusalem lors de son voyage en "Terre sainte", elle avait fait construire à son retour, une réplique miniature du mur des Lamentations au fond de son jardin pour venir y prier régulièrement. Ce mur construit à la va vite avait brutalement chu sur elle ...Le commissaire Arien, à peine arrivé sur les lieux, s'écria "le haut mur l'a tueR"
J'avoue avoir été tenté d'arrêter là ma participation, m'auriez vous pardonné ?
Les murs cloisonnent, enferment, séparent, mais parfois il peuvent réunir les gens autour de leur construction ou de leur destruction.
Jérusalem : il y a très longtemps. J'étais petit, je me souviens des barbelés, de la complexité du découpage de la ville, chaque mur pouvait se révéler une frontière dangereuse. Sur une terrasse surplombant un lieu saint, des soldats(amis? ennemis?) me regardaient, souriants, mais armés. Donc, le fameux mur, je ne l'ai vu que de très loin, j'ignore si je le verrai un jour en vrai, mais il est face à moi tous les jours en carte postale sur mon box de consultation.
Peut être inspiré par ce mur, notre ami Hadrien, s'est lancé depuis deux ans dans la construction d'un beau mur à l'ancienne, en vrai granit de Bretagne. Hadrien est du genre méticuleux, (pas comme le maçon de madame Beautin), chaque pierre est choisie amoureusement en fonction de sa taille et de sa forme, nettoyée... le must est de ne pas mettre de ciment ou très peu. C'est un genre de puzzle pour haltérophile. Nous sommes fascinés par ce défi, par la beauté de ce travail. Certains passants s'arrêtent et s'extasient, ou viennent surveiller l'évolution du chef d'oeuvre.
Pour poser le linteau de la fenêtre il a fallu se mettre à plusieurs, et ce fut sportif et périlleux.
Un vagabond séduit par ce travail, a un jour proposé son aide bénévole qu' Hadrien a du refuser de peur d'être accusé de travail dissimulé...Alors il continue à monter son chef d'oeuvre pierre par pierre, c'est son mur de la fierté en quelque sorte.
Une fois que fut tombé le mur de la honte à Berlin*, nous en avons construit un, virtuel, mais pas seulement, autour de notre confort d'Européens : ce double mur de grillages et de barbelés, s'étend dans le no man's land qui borde le trajet de l'Eurostar.Quelque part, dans ce paysage désolé, des humains espèrent faire librement le même voyage que nous. C'est ce mur invisible qui dit : "ici c'est l'Europe, on y est bien, mais on est assez nombreux comme ça , rentrez chez vous !" J'ai honte de cette Europe là.
.
---J'ai autrefois aidé à construire des "murs de révolte ": murer la pointeuse de l'hôpital histoire d'agacer les administratifs qui ne payaient pas nos gardes.
Un jour, nous avons du décharger un camion plein de livres, quite à interrompre nos consultations. Il s'agissait des exemplaires du livre fraichement édité de notre patron. Nous avons rangé les livres de façon à murer le bureau du patron...
Bon, je vous accorde que ces barricades étaient plutôt potaches.
Tout le monde ne peut pas s'apeller Gavroche.
*Dans son blog culture en vrac, Florence Porcel a traité le sujet des murs en général et du mur de Berlin en particulier(zappez Adamo et regardez le clip d'Yves Dutheil) ... allez lui rendre visite
** photos
-mur des Lamentations :wikipedia
-murs décorés ou taggués à Berlin : batelo
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