Depuis le 17 mars, je tourne comme un lion en cage.
Le 16 mars, veille du confinement, j'ai fait 3 consultations dont une urgente, avec un unique masque de chantier trouvé dans un coin et chaque patient est reparti avec un masque papier reçu en 2009 (merci Roselyne :-) )
https://www.facebook.com/watch/?v=657923521654607
Le matin, je me perfuse au café devant mon ordinateur et je lis les nouvelles des confrères sur twitter facebook et sur leurs blogs.
Chaque jour la réponse de la pharmacie à ma question "auriez vous par hasard 1 ou 2 masques pour moi pour assurer les urgences ? " est négative : "Jean Nathan".
Je reste calme, je ne suis pas le plus exposé, quoiqu'il semblerait d'après certains confrères ophtalmos que le virus provoque une conjonctivite particulière.
J'ai du temps et je tourne en rond, je vis au ralenti.
Je mesure ma chance d'avoir une grande maison, un jardin alors que je pourrais me trouver confiné dans un studio.
Alors que j'étais capable de passer des week-ends entiers devant mon ordinateur sans même jeter un coup d'oeil au jardin ou à la rue, je souffre quand même de claustrophobie (comme beaucoup de mes concitoyens sans doute ).
Je me prends à rêver de cinéma, de bistrot en terrasse, de restaurant et j'essaye d'imaginer que je vais pouvoir aller en mai au congrès de la société française d'ophtalmologie (mais sur ce dernier point j'ai de gros doutes).
Deux amis vus avant le confinement, sont atteints et restent isolés chez eux.
J'ai presque finalisé ma déclaration de revenus mais les services "publics" appelés à l'aide pour quelques précisions sont aux abonnés absents pourtant le télétravail serait adapté.
Et la Table demanderez vous ? Je m'y mets tout doucement sachant qu'il y a d'autres priorités et que passeront des semaines ou des mois avant que nous soyons réunis autour de cette Table.(avant noël j'espère)
Je n'arrive pas à croire à ce qui nous arrive.
Le matin, il me faut un moment pour réaliser que rien ne presse pour sortir du lit, que personne ne viendra partager notre petit déjeuner du week -end et que cette journée sera semblable à la précédente avec juste des variations dans la composition des repas.
Je vais me préparer un emploi du temps cadré, organisé, alternant loisirs et tâches rébarbatives pour ne pas céder à la déprime.
Il va juste y avoir un problème de choix à faire : en 2010 j'écrivais ceci sur la gestion du temps.
J'essaye de faire léger, je collectionne sur les réseaux les traits d'humour sur cette pandémie, mais je sais que le tsunami arrive, qu'il risque d'être monstrueux, et que, pour l'instant, la seule chose à faire en ce qui me concerne, est de rester dans ma cage dorée.
A suivre ... (j'espère)
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https://www.ufml-syndicat.org/covid19-donnez-nous-les-moyens-de-proteger-nos-patients/
#masquesFFP2 #Covid_19
"Nous devons maintenant regarder devant.
Beaucoup d’erreurs ont été faites.
Beaucoup de réalités ont été cachées.
Beaucoup de risques ont été engendrés
C’est à la fin du bal que l’on paie l’orchestre.
Nous n’oublierons rien.
Maintenant, battons nous, ensemble, pour tous"
Dr Jérôme Marty
J'aimerais bien pouvoir évoquer la même excuse que le brave Georges !
RépondreSupprimerCourage, cher docteur, nous sommes tous dans le même rafiot à ramer (mais vers où...)
pareil Walrus :-) on rame effectivement tous dans le mm bateau et la tempête vient elle sera terrible autant se marrer puisque nous ne pouvons pas nous échapper. Si par le plus grand des hasards le big one n'est pas au rendez vous ce sera une occasion supplémentaire de faire de l'humour j'ai failli mettre un truc beau et triste (Barbara ma plus grande histoire d'amour ) et finalement j'ai choisi Brassens Nous n'aurons pas le luxe de nous apitoyer sur notre sort. je vais peut être pouvoir revenir aux défis (pas encore pu aller voir la consigne) prends soin de toi et de ta famille l'ami
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