Dans les mois qui précèdent l’Evènement, c’est La grande question que chacun pose à chacune et vice versa ‘tu vas à la SFO ? » avec quelques variantes : « tu vas au comité de lutte » (rien de rouge là-dessous : comité de lutte contre le glaucome ). A cette question, il est de bon ton de répondre qu’on y va, (au congrès) au moins « pour Le Rapport ».
( tableau d'Alain Bechetoille : glaucome débutant)
Point d’idées mal placées : Le Rapport est un travail de très grande qualité effectué par des super pros d’une maladie donnée. Ces gens,souvent des hospitaliers de renom, ont bossé pendant quatre ans pour éditer cette sorte d’encyclopédie. Le sujet est choisi par vote de tous les membres de la SFO chaque année (trois ou quatre choix proposés).
Le résultat est un très beau livre qui a un énorme défaut : il est gros et lourd et nous est fourni à notre arrivée au congrès dans un sac à dos bleu à roulettes). Je vous laisse imaginer la réaction des participants ainsi lestés et encombrés * par cette enclume roulante, surtout ceux venus en train ou en avion. La couleur de l’année n’est plus le bleu franc en vogue depuis 2007 mais un bleu vert plus discret.
Dès le samedi matin le palais des congrès se remplit
-d'ophtalmos de tous poils et de toutes obédiences, le look BCBG, "classe" est assez répandu , mais il existe quelques originaux déviants, quelques jeunes internes osent le jean et l'absence de cravate.
-de visiteurs médicaux qui nous attendent sur des stands colorés des laboratoires pour nous offrir stylos, ballons (je n'ai pas vérifié je suppose que c'est réservé aux oph qui ont de jeunes enfants ) sacs de voyage (j'atteins la vingtaine) boissons et petits fours en permanence.
-des associations de malades (chiens guides d'aveugles, bibliothèque sonore etc...), les représentations syndicales et les associations humanitaires
-des opticiens et des marchands de lentilles de contact
-des vendeurs de matériel médical
Cette année, j'ai passé peu de temps sur les stands des laboratoires et je n'ai pas "fait mon marché" auprès des vendeurs de matériel médical qui savent vous promettre bonheur et prospérité avec leurs coûteuses machines et vous laissent fort dépourvu à la première panne du bolide.
Pour répondre à Soumarine et au risque de la décevoir, j'ai été très studieux cette année et j'ai passé presque tout mon temps en salle de cours ou dans les amphis.
Il y a les "à cotés" du congrès : la réception au pavillon d'Armenonville, le dimanche en fin d'après midi, où tout le monde se presse, un verre à la main, le sourire aux lèvres autour des buffets. Même si je rencontre quelques copains, je me sens toujours un peu seul dans cette réunion mondaine. En mai 2007 j'ai mis un point d'honneur à zapper cette sauterie ...allez savoir pourquoi ...
J'avais préféré rester à l'escale et ouvrir une bouteille de champagne à peine consolatrice...et ne partir "en territoire ennemi" que le lendemain.
Il y a aussi un groupe d'ophtalmos sympas, humains, plutôt âgés, qui passent une journée à faire des conférences passionnantes : c'est la société francophone d'histoire de l'ophtalmologie. Ils ne sont pas bien nombreux mais parlent d'autre chose que de machines performantes, ou de technique pure et dure ; ils sont la mémoire et l'honneur de la profession. Je les rejoins le soir au restaurant et me désole de devoir chaque année zapper leur réunion qui se déroule en même temps que celle sur le glaucome.
Le mardi a lieu la Présentation du Rapport : le grand auditorium se remplit complètement, et nous écoutons dans un silence religieux les communications qui étaient,cette année, d'une qualité à vous couper le souffle.
Il a plu pendant ces quelques jours, j'avais prévu chemisettes et costumes légers, j'ai eu froid et Paris était gris.
Ma seule visite a été pour le musée des arts forains lors du dîner de gala du congrès, mais ça, c'était tellement beau que j'y consacrerai un article complet.
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