samedi 24 novembre 2012

stop à la manipulation

 cette video est  assez claire    du fait de mes tendances politiques j'ai hésité à la diffuser mais ce gouvernement ne me ménage pas  ...
 
 
cette video est également perturbante pour un ophtalmo  qui se laissera immanquablement hypnotiser par le strabisme de l'orateur.

samedi 17 novembre 2012

une autre lutte : la Table





 
Que faire en ce gris week end  de novembre ?
Je serais bien resté au lit...avec l'âge je deviens de plus en plus paresseux
Outre le boulot en retard, une réunion syndicale, une répétition d'orchestre, un mini stage, j'ai une pile monstrueuse de courriers en retard, une liste de contacts à reconstruire avant d'envoyer mails et de charger photos et videos.
A tout ça vient s'ajouter une demande de mon association de gestion agréée de représenter plus lisiblement mon récapitulatif recettes et dépenses rangé depuis mai (SNIFFF!!!) dans mon ordi et bien sûr la comptabilité avant de régler les factures...
Alors je traîne, je repousse le moment de lâcher internet pour m'y mettre, j'aide à éplucher des légumes pour une maxi soupe poireaux pommes de terre + le seul mini potiron qui a bien voulu pousser dans le jardin.
Je traîne sur vos blogs, souvent je ne laisse pas de commentaires faute de temps. Je culpabilise  un max  pour ceux que je n'ai pas eu le temps de visiter.
Je me suis promis de sortir mon basson pour être moins minable à la prochaine répétition...
En un mot je glande grave et la fameuse table fait peur à voir ...

sur l'air d'un hymne bien connu  dont ma version préférée est celle là
j'ai commis le texte qui suit :
Debout compagnons de la table !
La lutte finale est arrivée 
Contre nous relevés bancaires, feuilles de soins, courriers aux médecins
Et toutes les factures à payer 
Entendez vous dans nos campagnes
Mugir les contrôleurs fiscaux
Qui viennent jusque dans nos maisons
Pour traquer la moindre erreur d'addition
Aux armes médecins, formez vos bataillons
Rangeons, rangeons 
Et les papiers dans l'âtre brûleront.

 
 z
 
 

lundi 12 novembre 2012

grêve des médecins

   La grève des médecins rassemble des médecins de tous types. 
-des internes exploités  par les hopitaux à qui on promet "qu'un jour ils seront riches"  ce qui permet de les payer l'équilvalent d'un SMIC pour 70 à 80 heures de travail par semaine.(j'ai testé)
- des chirurgiens ou des médecins installés en secteur 2 dit à dépassements d'honoraires, en réalité à honoraires libres défini avec tact et mesure si on met de côté qq centaines de "gros dépasseurs"  que nul n'est obligé d'aller consulter.
-Et divers médecins secteur 1 qui en ont assez de se faire insulter par les médias et la ministre.
Que ceux qui croient que 23€pour un MG ou 28€ pour un oph  c'est cher payé  se demandent comment ils réagiraient si leur salaire n'avait pas bougé depuis 10 ans.
Nous sommes des nantis ? les statistiques donnent des  revenus  pour la tranche basse  d'environ 65000€/an (j'ai la flemme de chercher et je suis très en dessous)
Qui se pose la question du revenu des traders, des députés européens ? ...


 
 
 


Ce post rassemble divers articles récents  qui montrent   la grève des médecins sous un jour différent : 
  -La saga des boulangers
-des médecins qui en ont 
-m ...comme ça fait mal 
  -le monde :  qui vous soignera demain 
-il est passé minuit Dr Hollande 
 
Les médecins vous soignent
les mutuelles vous saignent


 
 

mardi 6 novembre 2012

rose vert et noir


Pour ce qui nous concerne, la ville rose se visite en speed à chacun de nos voyages, parce que nous tentons de voir la majorité de la famille sur les quelques jours que nous passons à Toulouse.
L'emploi du temps est minuté : nous traversons la ville en tous sens aidés (ou pas) de Mouloud le GPS intégré à l'I-Phone (également surnommé gros perdeur stupide) qui a un sens assez éloigné du notre de l'orientation. Nous affrontons avec flegme les embouteillages de la rocade parfois plus impressionnants que ceux du periph parisien.Cette fois ci  la visite au cimetière a du  être zappée faute de temps au profit des vivants.

Ici toute visite familiale comporte une phase gateaux (en plus du couscous ou d'un autre plat copieux) accompagnant le café ou le thé à la menthe...tout ça vous piétine allègrement 6 mois de bonnes résolutions diététiques...nous voilà lestés mais contents d'avoir pu les écouter les embrasser et les soutenir.
De notre campagne, nous avions apporté un potiron que nous avons transformé en soupe  devant quelques membres de la famille médusés : ça se mange çà ??? Ceux qui ont pris le risque de goûter ont reconnu que la soupe en question valait le détour(recette ici )

Alors Toulouse, je ne l'ai vue que de la voiture, ou en allant promener le chien(nos chats nous manquent) ou lors de nos rapides achats de violettes ou lors de notre visite éclair au magasin tibetain.
J'ai revu de loin la rue des puits creusés où j'ai atterri il y a bien longtemps, j'ai regretté de n'avoir jamais pu visiter le musée des Augustins ou la cité de l'Espace et j'ai regardé la Garonne en pensant avec nostalgie au couplet que nous entonnions avec mes cousines en passant sur chaque pont "voilà la Garoooonne !"
De loin j'ai revu la piscine  où mon oncle Abraham m'a appris à nager et le stadium et Empalot. 
 
Le départ est un moment difficile, nous promettons de revenir vite et partons le coeur serré.

Après ces quelques jours "à cent à l'heure" le passage chez des amis en pleine campagne aveyronnaise crée un contraste étonnant.
Ici règnent silence calme et une certaine lenteur. Nous reprenons des forces. Nos amis vivent simplement. Les sorties sont rares parce que le temps est pourri, nous décloturons un de leurs champs sous une pluie battante, nous ramassons quelques pommes qui malgré un délit de sale gueule se révèlent délicieuses.

Pendant tout ce temps loin de l'Escale, je n'ai presque pas touché à mon ordinateur et j'ai galéré lors de mes incursions sur Internet. A mon retour je vais retrouver mon cabinet, mes patients, je vais devoir expliquer ma conception de la grêve des médecins et chirurgiens qui démarre le 12 novembre.

Notre avenir est sombre, les médias se sont appliqués à bien  noircir tous les médecins en nous collant une étiquette de nantis. Le dernier billet du Dr Christian Lehmann exprime la déception de ces (peut être )40% de médecins qui ont fait confiance à  François Hollande et cru en ses promesses.
Si je ne me réjouirai jamais assez que l'autre ait été écarté, je suis choqué de voir un président dit de gauche cautionner une politique de privatisation de la santé.
Et surtout allez lire le dernier post BD  de ma consoeur Gélule sur le déchainement médiatique contre les médecins orchestré par la sinistre  ministre *  et vous comprendrez à quel point il est difficile d'expliquer la réalité quotidienne des médecins.

* quelques champignons à faire gouter aux journalistes et à la ministre ?

et une pensée pour mon amie Joye  qui doit  flipper grave en attendant les résultats des élections aux states...
 z

samedi 3 novembre 2012

silences



*monument Roms de Berlin photo rfi
** le silence" vertu maçonnique "vers 1:16
 
 



en réponse à la consigne #218 du défi du samedi  
 
 
 
Silence...
"j'enrage après le silence" chanrait  Atahualpa Yupanqui
Longtemps j'ai gardé le texte de cette chanson sur mon bureau.
J'imagine le silence du maçon selon Mozart, jumeau du secret médical.
j'aurais voulu vous parler de choses légères comme les silences en musique
Me voilà confronté depuis plusieurs jours à la page blanche, incapable d'exprimer autre chose que la colère.
Muet de colère ou quasi depuis le début du mois face aux attaques injustes proférées contre tous les médecins avec la poudre aux yeux médiatique des soit disant dépassements d'honoraires.
Je vais sans doute rester silencieux quelques jours, besoin de vacances... juste avant la grêve prévue pour le 12 novembre.
Je suis en quelque sorte parti en vacances près de mon oncle Abraham qui se remet tout doucement d'un AVC et de ma cousine Myriam qui essaie de récupérer une vie normale  après une lourde intervention mutilante et des mois d'hospitalisation.
Les enfants de Myriam gardent le souvenir de ce 19 mars 2012 où ils sont arrivés en retard à leur école Ozr Thorah...
Près de la Porte de Brandebourg à Berlin non loin du mémorial de la Shoah et du mémorial des Roms existe une salle de silence où entre qui veut pour rester là en silence.
J'enrage après le silence, même si parfois il est la seule réponse...
z

mercredi 24 octobre 2012

lettre du Docteur Arielle Salon à Marisol Touraine

lettre du Docteur Arielle Salon à Marisol Touraine

Lettre du Docteur Arielle SALON, chirurgienne de la main libérale à Paris, et connaissance de la ministre

Marisol

Je te connais depuis que j'ai dix huit ans, et j'avais de toi l'idée d'une femme brillante, mais en ce moment je pense que tu te trompes de cause, et que tu ne fais pas le bon choix de société.

mardi 23 octobre 2012

Nouvelles du front

Ce fut un WE de m...
Il avait pourtant bien commencé avec ma répétition d'orchestre hebdomadaire où j'avais réussi à placer ma basse sans trop me ridiculiser.
Le dimanche  matin était consacré à un entrainement  d'armes : épée et bâton
Je prévoyais de  me recentrer sur les choses sympas : la musique , le tai chi et quelques trucs moins sympas mais vitaux : le rangement d'un coin de mon cabinet pour accueillir un nouvel appareil et le rangement du désordre endémique de la Table.
Peut être même un petit tour à courir après les cèpes dans la forêt, et le raconter aux défis du samedi (c'est  la consigne de la semaine)  ...
Mais dans l'après midi, un coup de téléphone m'a projetté avec quelques copains dans le rôle du casque bleu entre deux bandes rivales, avec ordre de juger et de trancher rapidement. Un genre d'ultimatum, à la limite du chantage, posé par un ami pour un problème qui ne nous regardait pas.  Nous avons passé l'après midi en coups de fils,  en discussions à essayer de calmer le jeu.
Le lendemain notre manipulation des armes était quelque peu faussée par l'ombre du conflit qui s'envenimait.--
Le dimanche après midi il a fallu poursuivre la tentative de médiation : téléphone, mails, synthèse ...usant !
Le retour au travail lundi a été presque un soulagement.


chers confrères qui passeriez par là
Je vous sens déçus (ou soulagés ?) : au vu du titre vous imaginiez que j'allais aborder le sujet des négociations conventionnelles ?
Non je sais déjà l'issue de ce marché de dupes : la ministre et les mutuelles ont mis le paquet sur les dépassements d'honoraires, les syndicats signeront  et les médecins secteur 1 continueront à galérer pour 23 à 28€
voici le tableau en € constants de la progression du smic comparé à la valeur du cs

CS en euros smic horaire en € constants CS en € constants
 


01/01/1991 19,82 € 6,91 € 27,33 €
01/01/1993 21,34 € 7,06 € 27,54 €
01/01/1995 22,11 € 7,25 € 28,38 €
01/01/1996 22,87 € 7,25 € 28,42 €
01/01/1998 22,87 € 7,58 € 28,83 €
01/01/2000 22,87 € 7,79 € 28,29 €
01/01/2002 23,00 € 7,79 € 27,68 €
30/03/2006 23,00 € 8,96 € 24,91 €
01/07/2007 23,00 € 9,01 € 24,54 €
01/01/2011 23,00 € 9,00 € 23,00 €
     
 
Mais il est temps pour moi de retourner au tai chi avec ou sans armes ...
 
 


jeudi 18 octobre 2012

Pas de coffe shop à Bled la Forêt


(source de l'image :-)  )
La nuit a été courte : j'ai voulu terminer le post précédent avant le démarrage de la grêve des internes et je me suis couché tard...
Dans mon rêve de la nuit j'étais le nouvel interne de cardiologie dans un grand hôpital.Moi qui ne touche mon stétho que pour prendre la tension de quelques patients, moi qui n'ai plus écouté un coeur depuis une vingtaine d'années, moi qui ai oublié comment on lit un électrocardiogramme... Je débarquais là, content de moi, avide d'apprendre des choses enfouies, j'étais un peu vieux pour un interne mais bien plus jeune qu'aujourd'hui, plein de bonne volonté et prêt à faire le maximum...
Je me suis réveillé ophtalmo et j'ai pensé à la manifestation des internes devant le ministère de la santé.
J'ai beaucoup discuté de cette grêve avec mes patients ; la plupart nous soutiennent et comprennent ...
Et puis j'ai regardé ce papier reçu de l'URSSAF samedi : non, je n'avais pas rêvé  ! ils se préparaient à prélever sur mon compte 22000€ en deux mois  au titre d'une régularisation ! Je ne pouvais pas y croire... pourtant mes cotisations étaient régulièrement prélevées, je n'avais aucun retard de paiement et mes déclarations étaient parvenues remplies soigneusement.
Imaginant une hausse subite des cotisations, j'ai d'abord cherché comment trouver une telle somme en si peu de temps et plusieurs idées me  sont venues : racketter mes malades, braquer une banque, dealer... ouvrir un coffee shop clandestin dans mon cabinet...
Avant d'en arriver à cette extrémité j'ai appelé l'URSSAF à l'heure du déjeuner(leur lettre m'avait coupé l'appétit) j'ai eu droit à un bon quart d'heure de serveur vocal  surtaxé avant qu'un être humain daigne répondre : après avoir décliné mon n° de joyeux cotisant puis mon identité, j'ai expliqué mon problème : comment pouvez vous prélever en deux mois 90% de ce que je gagne en un an ? je vous ai déclaré 24778€ de bénéfice à tout casser ... Comment ? ben c'est simple l'ordi ou l'incapable qui pilote l'ordi a ajouté un chiffre à cette somme ce qui donne 244778€ de bénéfice et ...roulez petits bolides ... 
ils vont faire leur possible pour réparer disent ils 
je vais prévenir mon banquier que l'URSSAF se prépare à faire un hold up sur mon compte en banque
Pas l'ombre d'une demande d'excuse... les médecins sont riches c'est bien connu !
(je vous invite à retrouver mes  déclarations d'impots 2010 et 2011 
coming out fiscal 
 et j'aurais du faire tueur à gages )
eh bien moi non je suis juste enragé ...vraiment
 mais pour l'instant il n'y aura pas de coffee shop à Bled la Foret
SOUTIEN AUX INTERNES EN GREVE !
z

dimanche 7 octobre 2012

lettre ouverte à un ( futur ?) mandarin

Cher con frère, 
Merci d'avoir  reçu Ma Zigmund qui attendait depuis longtemps son rendez vous avec toi.
Depuis longtemps, en plus de divers problèmes de santé difficiles à gérer, d'un traitement monstrueux à équilibrer, elle se plaint de démangeaisons qui lui pourrissent la vie.
Lors d'une hospitalisation dans ton service, on a évoqué à l'origine de ce prurit le mélange explosif des diverses molécules, qui maintiennent le coeur de Ma dans le droit chemin.
Donc, la voila enfin chez toi ; elle t'explique ses problèmes, Pa en rajoute, l'interrompt, elle reprend le fil  : je sais, ils sont agaçants, mais ce sont mes parents et  sache que moi j'aurais plein de patience si je devais examiner les tiens.
Donc elle est là, grelottant en petite tenue sur ta table d'examen... tu as à peine jeté un coup d'oeil, à peine frôlé sa peau pour foncer au lavabo au cas où ce serait contagieux...et le téléphone a sonné. Il parait que tu as passé beaucoup de temps à discuter avec ton correspondant de notions médicales assez futiles et pas urgentes.Tout ça pendant qu'elle marinait sur ta table...
A la fin du coup de fil, te souvenant que tu avais une patiente sur le feu, tu as invité Ma à se rhabiller.
L'interne ou l'externe qui était là pour apprendre a été content d'entendre ton  brillant diagnostic balancé à la figure de Ma  pour clore cette consultation (plus téléphonique que médicale)
"c'est un prurit madame !  au revoir madame".
Dis moi jeune con frère, quelle sera ta réaction, si je reçois ta mère pour un mal de tête et que  je lui dis après l'avoir à peine examinée  et en la  poussant vers la sortie :"c'est une céphalée, au revoir madame !" 
Je dois reconnaître que tu as eu la bonne idée de lui prescrire un bilan hépatique.
Par contre pour l'amorce de début d'idée de traitement tu as prévu de la revoir ... dans quelques mois.
Ben non tu vois, là ça va pas être possible, je vais lui trouver un vrai dermato, un gars qui  passera un peu plus de temps à examiner ma mère au lieu de téléphoner, (et à enseigner à l'étudiant présent) un gars qui s'il ne trouve pas de solution saura au moins l'expliquer sans se moquer du monde.


 Ce post fait écho à un billet "imaginaire"  relatant des travers plus fréquents :" rat des villes et rat des champs"

vendredi 28 septembre 2012

Communiqué du Dr Jean Bernard Rottier SNOF

Santé/Médecine libérale/Ophtalmologie
Jean-Bernard Rottier (SNOF) : « En ophtalmologie, le secteur 1 est au bord de l’implosion »

Alors que le Congrès du Syndicat de la Médecine Libérale a lieu à Lille en présence de la ministre Marisol Touraine, le SNOF (Syndicat National des Ophtalmologistes de France) alerte sur la situation dramatique de la filière ophtalmologique. Le Dr Jean-Bernard Rottier, son président, a fait le point ce matin en conférence de presse sur la démographie et les perspectives du secteur : avec le non-remplacement d’1 départ à la retraite sur 2, la pénurie d’ophtalmologistes s’aggrave. Cette situation remet en cause la continuité de l’offre de soins et impose de généraliser la coopération ophtalmologistes-orthoptistes pour accroître la capacité d’accueil des cabinets. Une solution paradoxalement inaccessible aux secteurs 1, dont les capacités d’investissement limitées empêchent de moderniser leur offre…

Sauver le secteur 1, oui… mais pourquoi punir le secteur 2 ?
Au congrès des médecins libéraux à Lille aujourd’hui, la ministre de la Santé Marisol Touraine s’est dite inquiète du développement du secteur 2, source selon elle de « dépassements abusifs ». Elle n’a pas fait mystère de sa volonté « d’encadrer les honoraires », quitte à « recourir à la loi ».
Le Dr Jean-Bernard Rottier, Président du SNOF (Syndicat National des Ophtalmologistes de France), s’insurge :
« Le tarif sécurité sociale de nos consultations n’a pas bougé depuis 10 ans, alors que sur la même période l’inflation cumulée atteint 21% ! Rien d’étonnant à ce que les médecins voient comme une contrainte leur appartenance obligée au secteur 1. Mais ce n’est pas en punissant le secteur 2 que l’on va rendre le premier plus attractif. Et si l’on veut que les médecins participent, comme la ministre le souhaite, à la modernisation du système de soins aux côtés des pouvoirs publics, il faut leur donner les moyens d’investir et d’embaucher du personnel paramédical. Cela passe par des tarifs adaptés aux charges des cabinets, réévalués régulièrement. On pourrait d’ailleurs concevoir que les praticiens qui embauchent, bénéficient en retour d’une certaine marge de manœuvre tarifaire. »
Un point positif ressort cependant : interpellée en cours de séance sur le déploiement du modèle de la délégation de tâches au sein des cabinets d’ophtalmologie, la ministre s’est déclarée favorable à cette solution et s’est engagée à « se mettre immédiatement au travail sur le sujet » en concertation avec la profession. Le SNOF salue cette position et se tient à la disposition du Ministère pour avancer.

« Dépasser la question des dépassements » pour garantir la continuité de l’offre de soins
Selon le Dr Jean-Bernard Rottier, le véritable enjeu n’est pas celui des dépassements d’honoraires : il s’agit avant tout de garantir la continuité de l’offre de soins à moyen et long terme. En ophtalmologie, le défi principal est la pénurie de praticiens, qui se traduit par des délais d’attente record – plus de 100 jours en moyenne.
Seuls 123 postes d’internes en ophtalmologie ont été ouverts pour l’année universitaire 2012-2013, alors qu’il en faudrait deux fois plus pour compenser les départs à la retraite. Parmi les 22 régions de France métropolitaine, 18 perdront des ophtalmologistes et seules 4 atteignent l’équilibre.



Le Dr Jean-Bernard Rottier déplore :
« D’ici 2025, environ 240 ophtalmologistes vont partir à la retraite chaque année ! Les quotas validés par le ministère de la Santé cette année sont bien loin d’être suffisants et la pénurie va empirer. Si nous ne renversons pas la tendance, nous courons à la catastrophe ».
La situation actuelle mène à une impasse : d’un côté les besoins en soins ophtalmologiques augmentent, notamment en raison du vieillissement de la population, de l’autre le nombre de médecins diminue. Si cette tendance se poursuit, ce sont 24 millions d’actes ophtalmologiques qui ne seront pas honorés en 2025.
[cid:0d327ad7-1463-4954-9e8b-e55078fb1942@augure]
Alors que les projecteurs sont braqués sur la question des dépassements d’honoraires, c’est la continuité de l’offre médicale qui est aujourd’hui menacée.
Face à cette situation, le SNOF a pris les devants en lançant une campagne pour manifester leur soutien aux patients victimes des délais d’attente, leur expliquer la situation et les sensibiliser aux solutions. Une affiche et une pétition ont ainsi été diffusées en avril dernier à 2 200 cabinets d’ophtalmologistes. Une démarche plébiscitée par les patients qui ont été plus de 130 000 à signer la pétition. 81 % d’entre eux ont réagi favorablement aux solutions préconisées par le SNOF pour lutter contre la pénurie* :

•        doubler le nombre d’ophtalmologistes nouvellement formés chaque année ;

•        accélérer le développement du modèle de coopération ophtalmologistes-orthoptistes.

Le secteur 1 « au bord de l’implosion »
Le Dr Jean-Bernard Rottier explique :
« Des solutions existent : en délégant un nombre croissant de tâches aux orthoptistes, on pourrait porter à 220 actes/semaine la capacité d’accueil d’un cabinet, contre 127 en moyenne aujourd’hui. Mais pour le moment ce schéma est financièrement inaccessible aux ophtalmologistes secteur 1, dont le tarif n’a pas évolué depuis 10 ans. Comment voulez-vous améliorer vos capacités de prise en charge quand vous ne pouvez ni investir, ni embaucher ? Et si demain on se met à encadrer également les honoraires du secteur 2, il ne faudra pas s’étonner de voir que des médecins se mettent à exercer petit à petit hors convention »

Dans un courrier adressé au SNOF en avril, alors qu’il était candidat, François Hollande avait plaidé pour l’augmentation des quotas d’étudiants en ophtalmologie et le développement du modèle de coopération ophtalmologistes-orthoptistes.

Le Dr Jean-Bernard Rottier s’inquiète :
« La situation actuelle de la filière ophtalmologique est critique. Le secteur 1 est au bord de l’implosion. Il est intolérable que le Ministère continue à orchestrer une pénurie qui nuit aux Français. François Hollande nous avait fait des promesses. Aujourd’hui, nous attendons qu’il les tienne. »


*Enquête menée auprès des 2200 cabinets d’ophtalmologie de juin à août 2012.
A propos du SNOF :
Créé en 1906, le SNOF a pour but "d'étudier et de préparer en collaboration avec les pouvoirs publics et les autorités compétentes l'application des mesures générales  de protection de la santé publique pouvant se rapporter à l'exercice de l'ophtalmologie". Avec ses 2900 adhérents, il regroupe 2/3 des ophtalmologistes de France et obtient ainsi le taux de syndicalisation le plus élevé des syndicats français.

Il constitue l’interface entre les ophtalmologistes, avec leurs priorités de médecins, l’intérêt de leurs patients, leur volonté de garantir un accès à des soins de qualité et les pouvoirs publics.

Le SNOF propose des schémas éprouvés de délégation de tâches, de collaboration accrue avec les orthoptistes et les opticiens, pour que la pratique de l’exercice médical soit acceptable par les ophtalmologistes d’aujourd’hui et de demain, et préserve au mieux la santé de leurs patients.
www.snof.org   <http://www.snof.org>