Un anonyme probablement opticien a posté récemment 3 commentaires sur le post "Casus belli les lunettes "
Quelques rappels
-En raison du manque d'ophtalmologistes le délai d'attente pour un rendez vous est long (vieux marronnier)
- pour répondre à la demande croissante d'une population vieillissante beaucoup d'ophtalmologistes se font aider par des orthoptistes pour la première partie de la consultation : la phase réfractive.(=la détermination des lunettes)
Tous ? non ! car payer un salarié orthoptiste avec une CS inchangée à 28€ depuis 10 ans c'est même pas envisageable ! (oui mais zorro le fait direz vous ! ben, il a peut être un truc, mais je crois qu'il a aussi le conseil de l'ordre aux fesses)
Il se trouve que je ne me suis pas senti visé par les critiques de cet opticien anonyme, non que je sois meilleur qu'un autre, (j'ai déjà avoué mes insuffisances là.) mais il est particulièrement mal tombé parce que je fonctionne à l'exact opposé de ce qu'il a dénoncé :
-Mes rapports avec les opticiens sont courtois, cordiaux, voire amicaux. Ce n'est pas du mépris que de dire que le travail d'un opticien consiste à faire des lunettes et à les vendre. Les faire consiste à savoir déterminer la réfraction (et ils savent le faire comme nous) et à "chiader" le centrage des verres. Il se trouve que dans quelques pays la vente des lunettes est séparée de la prescription.( je considère effectivement que faire les deux sur le même lieu est un conflit d'intérêt manifeste)
Les rares points d'achoppement que j'ai eus en 30 ans d'installation avec un opticien concernait le trop faible volant de mes prescriptions lunettes : l'opticien me téléphonait régulièrement, il me demandait ce que je foutais parce que je ne prescrivais pas assez de lunettes. Ma réponse : mes patients étaient trop pauvres pour s'offrir de nouveaux verres progressifs et de nouvelles montures aussi souvent que l'aurait souhaité ce commerçant, la concurrence augmentait... Dans ma ville et les villes alentour, j'ai vu doubler ou tripler le nombre d'opticiens.
Pour la plupart mes patients venaient me consulter pour des maladies et non pour des lunettes dans une très(trop) forte proportion.( beaucoup de Léontine(s) trop peu de de Kevin (s)).
Je n'aborderai pas le problème des orthoptistes ou des opto*, personne ne me fera dire que j'aime cette démarche qui consisterait à confier la réfraction à quelqu'un d'autre que moi. Ceci sans mépris ou animosité : je m'en fiche. Je suis trop vieux pour me battre là dessus. Pas bien loin d'une retraite sans successeur, comme beaucoup de mes confrères, j'ai tendance à dire "après moi le déluge" !
Il m'est parfois pénible de défendre ici certains de mes confrères qui fonctionnent comme le décrit cet opticien anonyme
-injoignables au téléphone avec un répondeur style "veuillez renouveler votre appel ultérieurement" et ce à toute heure du jour, refus de nouveaux patients, refus des urgences, refus des cas non chirurgicaux.
-le 5 minutes douche comprise de l'entrée à la sortie du patient
- la copie du ticket du réfractomètre sur l'ordonnance sans avoir testé la réfraction subjective.
-la non reconnaissance des erreurs de verre (souvent dues à un examen bâclé , parfois dues à des réponses fantaisistes des patients).
-et bien sûr, cerise sur le gâteau, la facturation à 80€ les 5 minutes.
Chez moi c'est 28€ parfois pour 1/2 heure (si la CCAM ne se justifie pas) et derrière ce temps passé d'un bout à l'autre avec le patient je n'ai pas une vente derrière (et ne le souhaite pas)
Pour rentabiliser correctement un cabinet d'ophtalmologie secteur 1 sans aide il faut environ 40 patients par jour soit 13 mn par patient.
(Il se dit-mais je ne peux pas le vérifier- que pour rentabiliser un magasin d'optique il suffit de 2,5 équipements par jour)
Oui, certains de mes confrères ne sont pas faciles à défendre et je suis fatigué de le faire. Ils ne perdent pas de temps à me lire, ou s'ils le font, ils se scandalisent du temps que je passe à écrire ou de mes prises de position.
Alors, nous restons un grosse poignée d'irréductibles ophtalmologistes secteur 1 qui tentons de faire du gastronomique au prix d'un MacDo, en essayant d'optimiser le temps de la réfraction pour offrir du temps médical aux patients. Et quand la réfraction n'est qu'optique, elle est rapide (sans bâcler) et on le sait après coup : c'est pour ça que je défends la détermination des lunettes par l'ophtalmologiste. Il existe aussi une grosse poignée d'irréductibles ophtalmologistes secteur 2 qui savent offrir pour 80€ voire plus, du temps médical et chirurgical, qui savent se prendre la tête sur un problème neuro ophtalmo, expliquer une DMLA ou un glaucome à un patient angoissé, qui remettent en question et améliorent en permanence leurs techniques opératoires en participant à des ateliers lors des congrès.(Et j'estime que ces 80 € c'est un minimum et qu'il est justifié)
Je veux croire que la proportion de ces véritables ophtalmologistes est importante.
Les médias derrière la ministre insultent régulièrement toute la profession en focalisant sur les abus.
(nous souhaiterions quelques informations sur le abus de nos élus et des journalistes)
C'est pour ces confrères "vertueux" que je continue d'écrire ici au lieu d'aller travailler plus pour gagner plus.
-Mes rapports avec les opticiens sont courtois, cordiaux, voire amicaux. Ce n'est pas du mépris que de dire que le travail d'un opticien consiste à faire des lunettes et à les vendre. Les faire consiste à savoir déterminer la réfraction (et ils savent le faire comme nous) et à "chiader" le centrage des verres. Il se trouve que dans quelques pays la vente des lunettes est séparée de la prescription.( je considère effectivement que faire les deux sur le même lieu est un conflit d'intérêt manifeste)
Les rares points d'achoppement que j'ai eus en 30 ans d'installation avec un opticien concernait le trop faible volant de mes prescriptions lunettes : l'opticien me téléphonait régulièrement, il me demandait ce que je foutais parce que je ne prescrivais pas assez de lunettes. Ma réponse : mes patients étaient trop pauvres pour s'offrir de nouveaux verres progressifs et de nouvelles montures aussi souvent que l'aurait souhaité ce commerçant, la concurrence augmentait... Dans ma ville et les villes alentour, j'ai vu doubler ou tripler le nombre d'opticiens.
Pour la plupart mes patients venaient me consulter pour des maladies et non pour des lunettes dans une très(trop) forte proportion.( beaucoup de Léontine(s) trop peu de de Kevin (s)).
Je n'aborderai pas le problème des orthoptistes ou des opto*, personne ne me fera dire que j'aime cette démarche qui consisterait à confier la réfraction à quelqu'un d'autre que moi. Ceci sans mépris ou animosité : je m'en fiche. Je suis trop vieux pour me battre là dessus. Pas bien loin d'une retraite sans successeur, comme beaucoup de mes confrères, j'ai tendance à dire "après moi le déluge" !
Il m'est parfois pénible de défendre ici certains de mes confrères qui fonctionnent comme le décrit cet opticien anonyme
-injoignables au téléphone avec un répondeur style "veuillez renouveler votre appel ultérieurement" et ce à toute heure du jour, refus de nouveaux patients, refus des urgences, refus des cas non chirurgicaux.
-le 5 minutes
- la copie du ticket du réfractomètre sur l'ordonnance sans avoir testé la réfraction subjective.
-la non reconnaissance des erreurs de verre (souvent dues à un examen bâclé , parfois dues à des réponses fantaisistes des patients).
-et bien sûr, cerise sur le gâteau, la facturation à 80€ les 5 minutes.
Chez moi c'est 28€ parfois pour 1/2 heure (si la CCAM ne se justifie pas) et derrière ce temps passé d'un bout à l'autre avec le patient je n'ai pas une vente derrière (et ne le souhaite pas)
Pour rentabiliser correctement un cabinet d'ophtalmologie secteur 1 sans aide il faut environ 40 patients par jour soit 13 mn par patient.
(Il se dit-mais je ne peux pas le vérifier- que pour rentabiliser un magasin d'optique il suffit de 2,5 équipements par jour)
Oui, certains de mes confrères ne sont pas faciles à défendre et je suis fatigué de le faire. Ils ne perdent pas de temps à me lire, ou s'ils le font, ils se scandalisent du temps que je passe à écrire ou de mes prises de position.
Alors, nous restons un grosse poignée d'irréductibles ophtalmologistes secteur 1 qui tentons de faire du gastronomique au prix d'un MacDo, en essayant d'optimiser le temps de la réfraction pour offrir du temps médical aux patients. Et quand la réfraction n'est qu'optique, elle est rapide (sans bâcler) et on le sait après coup : c'est pour ça que je défends la détermination des lunettes par l'ophtalmologiste. Il existe aussi une grosse poignée d'irréductibles ophtalmologistes secteur 2 qui savent offrir pour 80€ voire plus, du temps médical et chirurgical, qui savent se prendre la tête sur un problème neuro ophtalmo, expliquer une DMLA ou un glaucome à un patient angoissé, qui remettent en question et améliorent en permanence leurs techniques opératoires en participant à des ateliers lors des congrès.(Et j'estime que ces 80 € c'est un minimum et qu'il est justifié)
Je veux croire que la proportion de ces véritables ophtalmologistes est importante.
Les médias derrière la ministre insultent régulièrement toute la profession en focalisant sur les abus.
(nous souhaiterions quelques informations sur le abus de nos élus et des journalistes)
C'est pour ces confrères "vertueux" que je continue d'écrire ici au lieu d'aller travailler plus pour gagner plus.
* veuillez excuser les nombreux liens qui alourdissent ce texte et puisque je n'ai pas lésiné sur les liens : une autre réponse faite au Dr V
http://lerhinocerosregardelalune.blogspot.fr/2013/09/casus-belli-lunettes-la-guerre-nos.html
http://lerhinocerosregardelalune.blogspot.fr/2013/09/casus-belli-lunettes-la-guerre-nos.html