Ce matin était un matin comme les autres...j'aime bien le vendredi, car je consulte seulement le matin, l'après midi est consacré à du travail administratif, au courrier, à divers rangements...
Je me lève donc (péniblement) je me suis couché tard.
La voiture est gelée, le grattoir à glace abîmé ; hier soir, j'ai eu tort de ne pas protéger le pare brise.
Je pourrais aller à pied mais ce n'est pas une bonne idée : il fait froid, je manque d'entrain, et surtout il m'est impossible de faire les 500 m qui me séparent de mon cabinet sans me faire accoster par des patients qui souhaitent une consultation là dans la rue. (On se réjouira que je ne sois pas proctologue !)
Petit déjeuner...arrivée au travail, pile poil à l'heure ; la première patiente discute avec la secrétaire.
Le patient suivant est un petit môme blotti dans les bras de sa mère, terrorisé par cet inconnu qui veut regarder ses yeux. Finalement il se laisse examiner sans problème, et répond aussi bien que possible.
C'est après que çà bascule, que çà s'emballe : outre les consultations prévues de longue date, environ une par quart d'heure, il y a 3 urgences. La première va me demander une bonne demi heure d'examen, explications, négociations avec autres médecins, et encore j'ai honte d'avoir bâclé une partie de l'examen pour parer au plus pressé..
Quand je confie enfin la patiente à la secrétaire, la salle d'attente est pleine, à croire qu'ils se sont reproduits dans mon dos ! Je continue, les autres sont moins compliqués mais sont âgés, et dépassent allègrement le quart d'heure prévu.
(ils savent qu'assis face à moi, ils deviennent plus importants que le reste de la galaxie, que mon temps ne leur sera pas compté mais qu'après leur départ, je les oublierai)
Les ennuis continuent, mon retard s'accumule.
De la salle d'attente me parvient ce murmure réprobateur, qui a le don de me mettre en rage ; rage contre "eux", rage contre moi même, je me sens inefficace trop lent et bien peu rentable...
La secrétaire m'annonce d'ailleurs que deux personnes mécontentes de l'attente prévue sont reparties, fâchées.
Ça me fout en rogne, je suis médecin, il y a des urgences, je n'y peux rien. Envolée,ma bonne humeur du début de matinée, alors les derniers patients vus avec une heure de retard (j'ai gagné du temps avec les deux qui sont partis :=) )sont dans leurs petits souliers.(je ne mors pas, quand même)
Le pharmacien a modifié un collyre prescrit, par un bidule inconnu, je cherche dans le Vidal pour savoir s'il s'agit d'un générique et s'il est remboursé. Le Vidal est muet, il est 12h30 les pharmacies ont fermé, je reste avec mes questions.
Rangement en speed du cabinet, je me doute qu'il est tard,(le dernier avait RDV à 12h) d'ailleurs j'ai faim... Arrêt banque et boulangerie. Arrivée maison : mon voisin âgé, qui sort justement pour sa promenade quotidienne, m'entreprend sur l'état de ses yeux, et comment ne pas l'écouter ? j'arrive enfin à lui suggérer qu'il appelle dès lundi la secrétaire.
Enfin je suis dans la maison, il est 14h, j'allume l'ordinateur, et dans la cuisine je réchauffe vite fait quelques nems et un reste de choucroute. Au courrier, une superbe carte de nouvel an avec un sac contenant de la cannelle venue tout droit d'Arabie.
Mon après midi s'annonce plus calme, sauf que pendant la rédaction de ce billet, j'ai fait une fausse manip qui a éteint l'ordi, ce qui a bien failli me contrarier...
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