jeudi 25 juin 2009

travail en milieu hostile

Ce texte est la réponse au samedi défi  consigne #66   

"Votre participation à la consigne 66 tournera autour de la panne de courant.
Ah ! Une contrainte !
Votre récit comportera au moins dix nombres."
les textes des autres défiants sont bien meilleurs et valent le détour



(optotype lissac)

                            

Dans mon boulot, tous les appareils fonctionnent à l'électricité.
-commençons par l'optotype :

 mais oui, c'est le mot barbare qui désigne le tableau lumineux avec des lettres,  des chiffres, des dessins ou des E tournés dans tous les sens pour les analphabètes.
Le plus gros chiffre qui correspond à un vingtième de vision c'est le 3. carrément énorme ; si vous ne le voyez pas, vous avez bien fait de venir me voir...(enfin quand je dis  voir...)
Pour évacuer la contrainte, je vous réciterais bien une partie de mon tableau par coeur(chiffres à lire séparément bien sûr)

                                        
                                          3 0 4 7

                                           4  9  2 6
                          
                                            7  2  0  9



(mine de rien, çà en ferait sept de casés ! mais ce  serait abuser...)
-On passe à l'examen des yeux : à la lampe à fente (électrique bien sûr mais sur support mécanique) ; là aussi, difficile de faire çà à la bougie. 

Cependant, si la panne survient en plein jour, on ouvre  tous les rideaux pour utiliser le soleil qu'on détourne sur l'oeil, via un jeu de miroirs pifométrique, c'est galère, mais le tour est joué. Avec ce stratagème et un colorant on peut même mesurer la "tension" de l'oeil qui normalement est inférieure à 21.
-On termine par l'examen du fond d'oeil visible par un petit appareil à piles, lequel tombe pile poil en cas de panne.

Depuis 25 ans que je sévis dans le secteur, j'ai  étudié les moyens de travailler en conditions "extrêmes" sans électricité en cas de grève ou de panne. Avec les quatorze mois d'attente pour  obtenir un rendez vous avec moi, pas question que je déclare forfait sous prétexte d'absence des 220 volt alimentaires(mon cher Watson). La patience des patients a des limites.
-Et l'ordi me rétorquerez vous ?  Aucun problème : le vieux clou qui tourne  encore sous" fenêtres 98"(çà y est je crois que j'ai les 10 nombres) (de Guillaume Portail) n'est là que pour mon agrément perso, car je reste attaché à mes stylo plume dont  je remplis le réservoir à la seringue 20cc en me tachant les doigts. (qui a dit vieux croûton rétrograde ?) et pour la télétrans ? il existe des feuilles de soins papier et vraiment, je biche un max de pouvoir agacer 
dame sécu-vitale .
-Résumé : qu'ils y viennent  avec leurs coupures de courant  ! je peux gérer  ...
                                                      mais ...
Une seule fois, par un  soir d'hiver, je me trouvai fort dépourvu quand la bise fut venue ... une grève d'édéeffe était annoncée ; croyant à ma bonne étoile, je n'avais reporté aucune consultation, et je terminais ma journée avec le dernier patient,  un gamin venu de loin quand
couic!!! noir total et intégral (et blanc dans la conversation)

Ben oui, dehors faisait drôlement nuit ! (et mon cabinet est assez isolé).
Au téléphone, (ne jamais se séparer des moches téléphones avec fil) j'ai appelé une voisine à la rescousse et elle m'a apporté des bougies et 2 lampes de poche. Ce gosse a eu un examen complet à la bougie et lampe de poche(pour éclairer les chiffres sur tableau papier) 

Consultation prototype ( gratuite car pas osé facturer) avec prescription de lunettes...
C'est peu après, que Betty, une jeune paonne égarée, a demandé et obtenu asile dans notre jardin, nous permettant de ressasser le piètre calembour "on a une pa(o)nne dans le secteur..."                       

PS samedi défiants, soyez indulgents, ma seule défense pour me faire pardonner ce texte est que tout est vrai (sauf windows 98)





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