Amateur, c'est déjà beaucoup en ce qui me concerne, dilettante serait plus exact.
Mais, ces derniers temps, j'avais bossé mes partitions de basson pendant chaque temps libre, répétant un rythme qui refusait de passer. Chaque essai malheureux était entrecoupé de jurons qui retentissaient dans toute la maison.
http://www.daniellaberge.net/music/rhythm/exercises/4-6f.html
Gabrielle, pour sa part, était intégrée dans la partie théâtre du spectacle. Le texte qui lui revenait était long, comportait des lourdeurs risibles, et, du coup, elle avait pris la liberté de réécrire certains passages ...("je sauve ta pièce ! " disait elle au metteur en scène estomaqué par les changements qu'elle apportait au texte)
Le metteur en scène pris entre 2 feux (l'auteur et Gabrielle) a du s'arracher les cheveux plusieurs fois, parce que Gabrielle est du genre têtu.
Après la première répétition générale, le moral de l'orchestre était bas, nous n'étions pas au point, les mômes chantaient faux, j'étais le seul à être content (secrètement) parce que je sentais que j'avais un peu progressé.
La dernière répétition générale fut plus rassurante : l'orchestre et les enfants avaient trouvé le fit. De temps en temps on entendait un bruit hideux venu de mon basson : le do grave venait de décider une grève sans préavis ; la compréhension de la panne et réparation m'ont pris une bonne partie de la répétition.
Mon moral était au plus bas.
Les deux premiers spectacles se sont bien passés, nous étions bien meilleurs qu'aux répétitions, Louisa, notre chef d'orchestre m'avait dispensé du rythme pourrave qui me bloquait puisque le fagott et la clarinette basse "assuraient".(elle me préférait muet qu'à contre temps, ce en quoi elle n'avait pas tort)
A l'entracte, pour aller prendre l'air avec les copains, j'ai traversé la grande salle , enfin, j'ai essayé, car il est difficile de traverser une foule de gens qui vous connaissent : on se doit de saluer chaque groupe de personnes.
Résultat de la tentative de traversée : à mi chemin (*)une demande de rendez vous pour gratouillis par une Léontine venue assister au spectacle et deux ou 3 présentations(type "c'est l'ophtalmo !") accompagnées du classique :"ah c'est pas facile d'avoir rendez vous chez vous !"
j'ai battu en retraite et pris la décision de passer les autres pauses dans les loges ou les coulisses.
C'est avant le dernier concert qu'est venu le trac.("je flippais ma race"- j'aime cette expression trouvée via Zoe Shepard)
Peut être parce que je savais que mon professeur serait dans la salle, et aussi parce que je m'étais promis de jouer au mieux pour mes parents comme s'ils étaient dans le public.
Gabrielle était resplendissante dans son costume. Elle fit grosse impression, elle savait son texte et sa diction était parfaite.
J'étais fier d'elle.
Dans notre pupitre d'instruments à vents, quelques petits marrants racontaient des blagues de préférence graveleuses, ensuite il fallait arriver à jouer le morceau suivant sans rigoler.
Quand la dernière note fut envolée, pendant ce micro silence qui précède les bravos, Louisa nous fit un signe discret (pouce levé), indiquant que nous avions été bons.
Nous étions sur un nuage de bonheur.
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-* comme le pneu
sur mes rapports avec le basson : grave et non transpositeur
Bravo! Maître musicien, une possibilité de reconversion?!...
RépondreSupprimerCe qui compte est de s'amuser, non?
Bonne soirée
"chef d'orchestre m'avait dispensé du rythme pourrave qui me bloquait puisque le fagott et la clarinette basse "assuraient""
RépondreSupprimerVotre basson est-il "français" et en palissandre ?
Fultrix.
@chantal pas de flatteries :-)) suis vraiment pas terrible mais je m'amuse bien
RépondreSupprimer@Fultrix oui c'est un basson français en palissandre
à mes côtés il y avait un fagott et une clarinette basse / j'aurais bien choisi la clarinette basse comme instrument mais je ne voulais pas d'un instrument transpositeur