Et bien sûr, j'ai revécu ma visite récente aux marais salants et au bord de la mer...
Et puis j'ai compris que tu faisais une insomnie.
Je t'ai imaginé, là, tout seul devant ton ordinateur, lisant ta messagerie pleine de blagounettes ou de jolis diaporamas envoyés par tes amis. Je te voyais pester en essayant de tout lire avant de me retransmettre ces mails. J'ai du mal à te faire comprendre qu'ouvrir et lire un mail de ce type n'a absolument rien d'urgent et que laisser les mails s'accumuler en non lus n'abîme pas l'ordinateur et que le désordre on s'en fiche.
Tu n'aimes pas me voir sur mon ordinateur et tu as du mal à croire que l'utilisation que j'en fais est sérieuse et professionnelle à 70- 80%.
Mais m... Pa, là, si tu me lis c'est que tu fais encore une insomnie ! (malgré les comprimés que j'ai accepté de te prescrire ) tu es là tout seul à ressasser ton chagrin ...
Il est 3 heures du mat tout le monde dort(ou presque) et tu n'as personne pour t'apporter un verre d'eau pétillante, te faire un bisou sur le front et te dire d'essayer de retourner au lit.
Tes yeux te trahissent, tu n'as plus goût à tes mots croisés. Tu écoutes un peu ta radio dans l'espoir de te rendormir, mais ça marche moins bien que la télé.
Je voudrais, dans ces moments, être à tes côtés et te lire quelques articles du canard enchaîne, et si tu avais la patience, je pourrais même te lire un ou deux textes du site de l'UFML pour te faire comprendre pourquoi je passe tant de temps à me battre contre cette foutue loi santé. (ceux ci par exemple "pourquoi je me bats " et "la fin " )
Plus légèrement, je te raconterais l'une de mes plus mémorables insomnies.
Et peut être pourrions nous à un moment, briser ce silence poli glacé qui s'installe sournoisement entre ceux qui s'aiment et ne trouvent plus les mots pour se le dire...
Tu me raconterais mon grand père et ceux qui ne sont plus que dans nos coeurs, tu me raconterais ce que tu as vécu en Allemagne quelque part près du lac de Constance et aussi l'Indochine. Tu me dirais, si tu le sais, ce qu'est devenue Fatima notre nourrice.
Ou alors tu me décrirais ta jeunesse, avant de partir à la guerre, et puis ton retour à la vie civile avant de rencontrer Ma. Tu me dirais ta passion pour le cinéma que tu as si bien su m'inoculer. Nous parlerions de nos combats passés et actuels contre l'intolérance...Deux vies différentes et les mêmes combats qui nous maintiennent debout toi et moi.
Pendant quelques instants, tu testerais la sérénité pour mieux affronter tes douleurs et tes soucis de santé, (non qu'ils soient mineurs).
Tu regarderais calmement le chemin parcouru et te réjouirais de ce que sont devenus tes fils et tes petits fils et bien sûr tu regarderais encore les photos et vidéos de Satelle ton arrière petite fille.
Rendors toi, mon papa ; au delà des kilomètres, je vais veiller, nous veillons sur ton sommeil.
Une superbe déclaration d'amour à votre père.
RépondreSupprimerMerci je dois dire que j'ai peu d'espoir qu'il prenne le temps de me lire... quand même un peu puisque j'ai utilisé la police de caractères la plus grande
Supprimeroh,merci !
RépondreSupprimerTrès émouvant, Zigmund.
RépondreSupprimerEt si je peux me permettre, dis lui, dis lui encore comme tu l'aime.
Merci Henri bien sûr je vais essayer encore mais j'ai parfois du mal à terminer mes phrases avec lui ce texte est là pour ça . Je tremble doublement comme toubib et comme fils
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