samedi 23 juin 2012

Faut il vraiment tuer Gaston le dixième ?

Gaston est un de mes plus fidèles compagnons.
Depuis que je me suis installé, j'ai usé et abusé de plusieurs "gaston" :  issus du pays du Milieu ou d'autres satellites asiatiques, les Gaston constituent une dynastie  à la santé hélas fragile.
Au tout début de mon installation, pour être sûr de ne pas laisser sans soins une urgence, j'avais chargé Gaston de fournir mon  numéro de téléphone perso à n'appeler qu'en cas d'urgence ... J'ai tenu 3 ans... et en 3 ans je n'ai jamais été appelé pour une urgence, par contre les gens téléphonaient de bon matin pour se voir confirmer les horaires d'ouverture de mon cabinet !
A cette époque Gaston était sourd ( puisqu'il n'enregistrait pas les messages) pourtant une patiente particulièrement pénible m'a soutenu avoir laissé un message à Gaston pour changer son rendez vous !
 Ce fut la goutte d'eau ...  et je pris  alors deux décisions 
-mon numéro de téléphone perso serait  désormais réservé aux médecins  pour les urgences et Gaston ne le donnerait plus.
-Gaston ouvrirait  ses oreilles et enregistrerait les messages laissés par les patients.
Chaque mot du message d'annonce fut  choisi et pesé comme si ma vie en dépendait .
 Donc, Gaston explique : 
-que le délai de RDV est long si ce n'est pas urgent puisque nos élus successifs ont organisé la disparition des ophtalmologistes (et d'autres médecins spécialistes )
-mais que les urgences sont vues rapidement  et que leur médecin peut me joindre à tout moment via mon portable.
 -et si c'est moyennement ou peu urgent il demande aux gens de laisser leurs coordonnées pour qu'on les rappelle au plus vite.
Gaston filtre également les appels quand la secrétaire n'est pas là, j'écoute le message en direct et je décroche en cas d'urgence.
Mais des assureurs parisiens (ceux à qui je réserve un sort particulier au matin du Grand Soir) sont venus nous dire que non, faut  pas faire comme ça, que nos répondeurs doivent être sourds, mais que presque chaque appel doit être  répertorié par écrit en mentionnant la demande du patient et la réponse du secrétariat et que faire autrement nous expose à des plaintes.
J'estime qu'un seul de leurs arguments est recevable : le filtrage comme je le pratique peut se révéler une atteinte au secret médical : il est évident que si pendant que j'examine Monsieur A, il y a un appel de Madame B disant que son mari rentré ivre lui a fait un coquard, à Bled la Forêt où tout le monde se connaît , ça pose un gros problème.
Mais dans ce type de cas, je décroche plus vite que mon ombre en disant "venez" pour couper court aux confidences.
Jusqu'à présent je n'ai jamais eu ce genre d'appel, mais plutôt de simples demandes de rendez vous qui sont gérées au retour de la secrétaire.
Une chose certainement répréhensible également : Gaston répond de façon peu différente quand je suis absent pour vacances ou congrès.( remplaçant, vous avez dit "remplaçant" ?  ça existe ça ???) tout simplement parce qu'annoncer qu'on est parti se dorer la pilule à l'autre bout de la planète, équivaut à dire aux cambrioleurs : "la voie est libre les mecs allez y !"
Voilà où j'en suis de mes réflexions concernant le pauvre Gaston qui est peut être en sursis. Vos avis sont bienvenus. 
Cette chanson me faisait rire quand j'étais môme, la vidéo est kitsch à souhait, mais elle explique pourquoi mon répondeur téléphonique s'appelle Gaston.  
PS j'ai déjà parlé de Gaston
 


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mardi 19 juin 2012

Guten Tag n°2



Ca ne fait pas longtemps que j'ai rencontré Cécile de carnet de notes menthe à l'eau. Je crois bien que c'est via  des twitts politiques sur l'oiseau bleu. J'ignore qui a rendu visite à l'autre le premier, j'ai aimé ses photos et ses textes. 
Cécile vient de me décerner un " award " 

comme à 4 autres blogueurs. A moi de passer le relai après l'avoir remerciée.
J'écris ce billet avec un vieux mal de tête et après un avant dernier concert où j'ai failli planter tout l'orchestre lors d'un morceau russe. Le début lent et l'accélération progressive est une des caractéristiques de la musique russe et si le bassonniste est un tantinet distrait ou arythmique on va direct à la cata . Là ce fut évité de justesse et nous n'avons pas reçu de tomates...
Comme je ne suis pas au mieux de ma forme je trouve peu de mots pour  remercier Cécile, alors cette video clin d'oeil est pour elle. (mon sens du rythme  désespère mon chef , disons que  parfois "ça passe juste "-)
Voici le principe du tag : 
il faut choisir 5 blogueurs qui ont moins de 200 membres (ben comment on fait pour savoir ?) Les cinq choisis devront
1/afficher le logo sur leur blog (allez le récupérer lors d'une viste chez Cécile car le clic droit est bloqué ici).
2/ citer la personne qui leur a décerné l'"award"
3/choisir 5 blogs qu'ils apprécient, qu'ils aimeraient faire connaitre et qui ont moins de 200 membres
4/aviser les cinq personnes nommées
Mettons les choses au point Cécile : nous nous connaissons à peine et voilà que déjà tu me crèves le coeur : comment choisir parmi mes préférés ?  et les autres j'en fais quoi  hein ?
Je scrute mes liens et je cherche désespérément : facile d'en éliminer quelques uns aimés bien sûr, mais silencieux depuis longtemps  ou  alors très célèbres. J'élimine aussi Walrus  qui n'aime pas du tout être taggué et Madame de Keravel qui est actuellement déconnectée pour cause de déménagement.  Il en reste beaucoup  et la plupart sont médecins ; je ne suis pas sûr qu'ils aimeront être taggués donc je ne vais pas risquer de leur prendre du temps donc point de tag pour mes collègues que je lis pourtant avec plaisir.
Bon, assez tourné autour du pot  je me lance :
1/ je vous présente Berthoise  première "inconnue"  arrivée sur mon blog : elle nous fait partager ses promenades, elle aime parfois à nous concocter des histoires où chaque ingrédient -mot est pesé . Elle a  récemment souhaité faire un break sur la toile puis est revenue. j'espère que mon tag ne la dérangera pas. Nous nous sommes rencontrés il y a deux ans en Bretagne autour d'un plateau de fruits de mer . elle m'a fait découvrir pour de vrai la barre d'Etel .  



2/Iowa girl,  qui comme son pseudo l'indique, vit aux Uesses en Iowa, manie le français écrit de façon magistrale, au point que j'ai longtemps cru qu'elle était française. Capable d'écrire un texte dans le style San Antonio, ou de manipuler l'ancien français, elle ne recule devant rien. Elle a peut être plus de 200 abonnés. Elle  nous fait partager ses découvertes ou son quotidien. Ses écrits sont appréciés aux défis du Samedi et elle a ouvert le blog "participatif " un mot une image une citation " que je vous invite à visiter. (vous remarquerez que mine de rien avec l'air innocent j'ai réussi à caser 3 liens dans cette phrase. Comment arrive t'elle à écrire, assurer ses cours de français, bricoler, aider son mari agriculteur ?  mystère non résolu.
3/Adrienne  je l'ai également rencontrée aux défis .A partir de ce qu'elle raconte de sa vie je nous ai  trouvé de nombreux points communs très étonnants. Elle est Flamande,  et enseigne le français. L'un de nos points communs avouables est l'état respectif de nos tables de travail. Elle nous fait partager ses escapades en Europe; J'aime le regard calme et  apaisé qu'elle porte sur les choses. 
4/caro Carito est une fidèle du rhinocéros et j'ai mauvaise conscience de ne pas trouver le temps de goûter tous ses textes bien construits . J'aime le regard  tendre et sensible qu'elle porte sur le quotidien, certains de ses billets, vrais ou non, sont très émouvants.(je viens de découvrir ces deux là  )
5/Vegas sur Sarthe
Rencontré au défi du samedi . il écrit aussi sur d'autres blogs littéraires. j'aime son humour , il a plein d'idées étonnantes pour traiter les consignes. je passe souvent chez  lui en "sous marin" muet d'admiration, souvent saisi par l'originalité de ses réponses aux défis lancés.
Bien sûr dès que j'aurai terminé ce billet je m'en voudrai de tous ceux que j'ai écartés, et de quelques uns qui ne sont pas notés dans mes liens et que j'aurais pu vous faire découvrir.
Merci à tous, médecins ou non, "célèbres" ou non pour vos écrits que je déguste au gré de mes promenades sur la toile.   


 

dimanche 17 juin 2012

pour Pa et Ma Zigmund

Chers Pa et Ma Zigmund
Hier je suis passé vous voir les mains vides ou presque...
Vous  n'imaginez pas à quel point il est difficile de vous offrir un cadeau :
fleurs, livres, musiques rien n'est simple 
 Ma Zigmund : j'aurais voulu t'emmener  à l'opéra, et te  voir fière et belle dans une robe en soie choisie pour l'occasion.
Pa Zigmund :  je t'aurais emmené au match de foot pour t'entendre crier aux joueurs :"vas jouer aux billes !" comme quand j'étais petit...
J'aurais voulu vous emmener dans certains de mes voyayes, les temples d'Angkhor c'est vous qui me les avez offerts, Berlin, Jerusalem ou simplement Paris.
Je voudrais vous offrir une meilleure santé... bien sûr 
J'ai passé l'âge des poèmes de fête des pères ou des mères, et en plus, je ne suis même pas avec vous pour cause de concerts depuis une quinzaine.
Je ne sais pas si on doit se féliciter que vous ne m'ayez jamais entendu jouer du basson.
Chers Pa et Ma Zigmund pour l'instant je n'ai trouvé que ces deux vidéos à vous offrir  et  ce texte qui vous concerne(écrit il y a longtemps en pensant à vous)
je vous embrasse  je vous aime tout simplement
Bonne fête à tous les deux 


 


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vendredi 8 juin 2012

Si glaucome m'était conté ( 3)



En relisant le texte qui suit et malgré mes efforts je le trouve assez aride : le lire en écoutant "Betty Davis Eyes" est peut être une solution.

jeudi 7 juin 2012

Myriam

Bien que passé du côté de l'athéisme, je poste cette prière (refoua chelema trouvée sur ce site )  pour ma cousine Myriam hospitalisée en soins intensifs , que ceux qui ont la foi prient pour elle.


Myriam si dans quelques jours tu vas mieux je voudrais t'offrir ce conte pour adultes de l'ami Martin Lothar (en zappant l'illustration du debut )peut être quelqu'un pourra t'il te le lire. 
http://www.martin-lothar.net/article-27393846.html
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z

dimanche 3 juin 2012

Si Glaucome m'était conté 2







Lors du précédent billet, nous avons abordé le problème de la pression intra oculaire(PIO).
La PIO est en quelque sorte l'arbre qui cache la forêt : tout serait tellement  simple si au delà de 21 mm hg on pouvait classer le malade dans la catégorie : "danger glaucome" et si en deçà on le laissait se prélasser dans la catégorie : "cool ça roule ". 

samedi 2 juin 2012

plumes à gogo

 c'est ma réponse à la consigne #196  du défi du samedi




Les plumes que je ramasse sont celles des pigeons 
Elles seules peuvent nettoyer le bocal du basson
 Elles énervent les matous, parfois  servent à écrire.


Un jour, au Moulin rouge deux Papous invités 
Ont admiré les plumes portées par les danseuses
Ils ont même rencontré  la plumassière  en chef.
Chez les papous, les plumes sont  interdites aux femmes 
Aussi cette rencontre est un évènement.*

http://www.dailymotion.com/video/x6nbmh_l-exploration-inversee-6_travel
 Et puis, si nous voulons parler de plumes encore,
Plus près de nous, c'est rare, mais c'est  vraiment très beau,  
Des anges acrobates sèment des brassées de plumes,
Du duvet de colombe (?) parfait pour une bagarre
Sur les lieux où ils passent on s'en souvient longtemps
Les rues et les jardins sont blanchis  à souhait
Chaque duvet rencontré évoque l'empreinte de l'ange. 


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      *cette video de la visite à Paris  est assez longue  / si vous manquez de temps  la partie au moulin rouge démarre vers la 5ème minute
z

dimanche 27 mai 2012

Si Glaucome m'était conté 1

Une blogueuse médecin (dont je ne retrouve pas le nom : peut être Kyria ?) m'avait demandé de faire un billet sur le glaucome.
Comme à l'époque je manquais de temps, je lui avais répondu que d'autres ophtalmologistes avaient fait ça bien mieux et avant moi.
mon ami de beautiful ophtalmology (qui me fait verdir de jalousie avec les superbes photos qu'il publie)
le SNOF(syndicat des ophtalmologistes de France)
le site de la société française du glaucome
le site glaucome.net
et que ceux que j'oublie me pardonnent...
Me voilà donc devant un dilemne : lire et risquer de recopier ou de plagier ce que ces sites expliquent parfaitement, ou ne pas les regarder et tenter de faire une synthèse "à ma sauce" suffisament simple pour ne pas rebuter le non médecin, et suffisament documentée pour rester proche de la réalité médicale de la maladie et permettre aux quelques confrères généralistes qui passent par là d'avoir quelques éléments de réponses à leurs questions.
Enfin, bien qu'une grande partie de mon temps soit consacrée à cette maladie, je me dois de reconnaitre pas mal d'oublis ou d'insuffisances en physio pathologie que je camoufle de mon mieux mais qui risquent de faire sauter au plafond certains glaucomatologues.
"Qu'allait il faire dans cette galère ?"
Pour lire ce qui va suivre je vous demande donc d'être indulgents.



(schema Wikipedia)
Au commencement il y a l'oeil : coque fermée quasi inextensible comme un ballon de foot où le nerf optique serait la valve.(*)
Dans cette coque, il y a trop de pression, le ballon est trop gonflé (comme moi qui me suis embarqué dans la galère)
Savoir pourquoi ce ballon de foot est trop gonflé, pourquoi la pression est élevée nous entrainerait bien trop loin...il n'y a aucun lien direct avec la tension artérielle.
Expliquer la maladie glaucomateuse revient à tenter de la définir par trois de ses éléments
-la pression intra oculaire PIO (que nos patient appellent "tension dans les yeux")
-Le champ visuel
-le nerf optique

La pression intra oculaire (=PIO)
King Arthur, mon boss, disait que si on ne mesurait pas la "tension des yeux" d'un adulte on était un criminel. Cette tension (ou plus exactement pression) se mesure lors d'une consultation à la lampe à fente grâce à un tonomètre à aplanation (ou grâce à un tonomètre à air en lequel j'ai une confiance limitée).




A partir de 21mm de mercure, l'ophtalmo se doit de "sursauter" et de se poser intérieurement plusieurs questions.
Mais rien n'est simple : avoir de la "tension dans les yeux" ne veut pas dire avoir un glaucome.
21 mm hg ce n'est qu'une statistique : certains patients n'auront jamais d'ennuis avec 25 à 28 mm Hg et d'autres bousilleront leur nerf optique avec une pression de 17 considérée comme normale.
Il est important de comprendre qu'une pression élevée ne donne que très rarement des maux de tête(il y a des douleurs quand une PIO monte vite et fort comme dans le glaucome aigu par fermeture de l'angle)
Il est important de comprendre que si votre ophtalmo vous trouve une PIO élevée, il faudra qu'il vous revoie à différentes heures de la journée, pour confirmer le chiffre trouvé, le tout couplé à un examen complet de l'oeil (Angle irido cornéen, nerf optique), et prévoir de pratiquer un champ visuel, et un OCT.
Une pression oculaire élevée ne donne donc aucun signe dans la très grande majorité des cas.
L'hypertonie oculaire(=la pression élevée) qui peut être le signe d'un glaucome est une découverte d'examen systématique .
Traduction en language courant : l'ophtalmologiste mesure la pression oculaire de chaque patient adulte, en théorie vers 40 ans lors des premières lunettes de presbytie mais je pense qu'il est préférable de le faire dès 18 ans (ou parfois avant) chez les membres de la famille d'un glaucomateux, ou si l'aspect du fond d'oeil lui fait suspecter un glaucome.
Ce dépistage est une des justifications de la détermination des lunettes par l'ophtalmologiste.
Le prochain billet (ou les deux prochains) sur la question abordera le champ visuel et le nerf optique , la maladie glaucomateuse et sa gestion.
Pour ceux qui s'intéressent à la question et qui ont encore du courage il y a dans ce blog quelques articles sur la maladie plus vivants que cet essai.
-J'ai même rencontré des glaucomes gentils
-le partage de l'angoisse
et pour remercier ceux qui ont eu la patience de lire jusqu'au bout cette video plus proche du sujet qu'elle n'en a l'air -----



(* " à la valve comme je te pousse " ou comment glisser un habile calembour pour fidéliser la clientèle)
 
z

dimanche 20 mai 2012

Toulouse express

Quelques jours dans la ville rose...
Là reposent la plupart de mes souvenirs d'enfance.
 (cette photo avec un air penché est prise discrètement, dans certaines cités on n'aime pas les photographes...) 
De cette  ville que j'aime, je n'ai presque rien vu cette fois, sinon de la voiture ou des appartements des membres de ma famille.



Le temps était bien trop court pour faire du tourisme et je n'étais pas venu pour ça.



La ville est en travaux, notre plan papier était introuvable, nous nous sommes perdus dans presque tous nos déplacements : au début, nous faisions confiance à "Mouloud" le GPS intégré de l'IPhone, et après quelques errances, nous avons compris que GPS signifie en fait "gros perdeur stupide".
Ma cousine Myriam (voir  Escapade parisienne) est atteinte d'une maladie qui lui pourrit la vie depuis quinze ans. Ses douleurs sont incomplètement calmées par la morphine et autres toxiques que je ne connais pas.
Elle a du accepter une Xième intervention avec un risque croissant malgré les paroles rassurantes du chirurgien. Si elle supporte cet enfer depuis si longtemps avec le soutien sans faille de son mari, c'est pour voir ses enfants devenir adultes.
En attendant, tout le monde ici,  retient son souffle et exprime son angoisse sur des modes différents : colère, incrédulité, abattement, révolte ou fatalisme.
 A certains moments, nous avons réussi à détendre un peu l'atmosphère par des plaisanteries, certaines volontairement  lestes ou d'un goût douteux , pour évacuer le stress, et la tension.
J'aurais voulu être en mesure de dispenser de vraies  paroles rassurantes, ou de ré expliquer quelques points, mais l'anesthésiste et le chirurgien l'ont déjà fait, et mes connaissances sur cette maladie sont lointaines et fort limitées.
J'ai du mal à croire que cette intervention réglera les problèmes que n'ont pas réglé les précédentes. Le chirurgien semble confiant et nous n'avons que le choix de lui faire confiance.






Myriam, ma cousine chérie, je te souhaite d'avoir la force des  lions pour affronter cette épreuve supplémentaire, et de terrasser cette douleur qui pourrit chaque moment de  ton existence. Je te souhaite de pouvoir goûter bientôt les cerises de ton jardin, partager des vrais repas avec nous et de renouer avec toutes les bonnes choses dont tu as été injustement privée. 
Z





 

dimanche 13 mai 2012

Saint Docteur Zigmund

C'est un samedi comme les autres 


J'aime flemmarder devant mon café (mes cafés : arabica pur what else ?) et les amis savent que le samedi matin, toute cafetière vidée se remplit rapidement pour une nouvelle tournée, avec réunion au sommet des Escalators présents. 
Travailler un samedi  ? vous plaisantez ! non pas de sentiment religieux là derrière (c'est shabbat :-)) non juste un gros ras le bol et impression  de m'être fait manger la laine sur le dos pendant des années :
en début d'installation j'ouvrais le samedi pour arranger les patients qui ne pouvaient venir en semaine, jusqu'à ce que je constate que ces gens qui ne "pouvaient que le samedi"  prenaient leur journée en semaine  pour aller voir les autres médecins ou dentistes ou  alors je les rencontrais dans la ville à la terrasse des bistrots en semaine ... bref , agacé, j'ai décidé que la norme serait "pas question le samedi".

Bon je retourne à mon cinquième café (en perfusion) . 
Avec les copains de passage,  nous discutons ainsi jusqu'à 11 heures ; à ce moment, je file à ma répétition d'orchestre. (voir post précédent)
C'est là qu' une consoeur généraliste s'invite sur mon portable ; après les salutations d'usage :"vous ne pouvez plus vous passer de moi !" (c'est ma  petite blague perso pour dire que je l'écoute ) je comprends qu'il s'agit d'une urgence qui n'attendra pas la fin de mon cher week end ...je promets donc  de m'en occuper  en début d'après midi .
A la fin de ma répétition, je passe à mon cabinet pour récupérer le dossier de la personne malade et je téléphone à l'institution où elle est hébergée pour tenter d'obtenir qu'on l'amène devant ma lampe à fente.
Impossible me répond on , le samedi nous n'avons pas le personnel pour vous amener les malades(200 mètres à tout casser me séparent de la dite institution).
Résigné , je remplis ma saccoche(celle achetée du temps où je croyais devenir médecin généraliste) avec le nécessaire à visites : dossier patient , ophtalmoscope, transilluminateur de Findhorn, fluo , tertracaine feuilles de  soins...
 En même temps que je fourre tout ça en vrac,  j'écoute le répondeur : autre urgence vraiment urgente (la voix de la mamie juste opérée ne trompe pas) à voir à domicile également... J'ai de la chance  : les deux personnes à visiter sont quasi voisines.
J'ai quand même  le temps de rentrer pour manger  et j'irai en visite en début d'après midi ...
(eh oui, les urgences vitales  à voir immédiatement en lâchant tout ce qu'on fait sont rares en ophtalmo)  
La première personne décompense une keratite grave et souffre atrocement. Je confie à la responsable de l'institution mes deux doses de tétracaïne pour  calmer et attendre l'effet du traitement. Comme on est samedi, il n'y a pas d'infirmière et les explications sont plus longues.
je passe à la deuxième urgence :
Me voilà dans la maison de retraite où vit Mamie Colette qui n'a pas répondu à mon coup de fil lui annonçant ma venue. Elle est toute contente de me voir, le médecin est passé la voir  juste avant moi et les collyres sont là  tout neufs posés sur sa table. Je l'examine, mais là,  je tombe sur un os : c'est un oeil opéré, il y a un ulcère, je ne m'en sortirai pas sans lampe à fente. Après réflexion je kidnappe  Colette  dans ma voiture pour l'emmener à mon cabinet.
 J'en vois quelques uns qui se demandent pourquoi je prends ma voiture pour faire 200 malheureux mètres : à ceux là je répondrai que  j'ai appris que traverser ma ville en voiture m'évitait d'être stoppé  tous les  50 mètres par mes patients impatients de savoir quand je vais rouvrir mon cabinet (exemple )  et que dans le cas présent Colette marche lentement et je rapelle qu'on est samedi après midi... 
J'ai bien fait de déposer Colette devant ma lampe à fente : il faut, sans trainer, un traitement spécifique, je ne l'aurais pas vu sans.
Comme je fais peu de visites à domicile, que je ne connais pas la valeur du V ou du VS, je facture cette consultation 28€(le seul prix stable depuis 2002 !) 
Quand Colette me tend son chèquier qui s'est ouvert sur le talon du chèque précédent, je découvre que la valeur du V est 33€. (trop tard pour refaire une feuille de soins).
En raccompagnant Colette, une demi heure plus tard, je m'autorise à penser que :
-mon samedi est déjà salement entamé,
-il est trop tard pour ma partie de go hebdomadaire
-je ne serai jamais riche
-il s n'auraient pas voulu de moi comme tueur à gages
-dommage que je sois athée parce que là, j'ai peut être gagné un strapontin en paradis 
(rayez la mention inutile)
Bon, maintenant, dans un autre ordre d'idées, allez lire  d'urgence la lettre d'amour qu'écrit mon confrère genou des alpages à sa caisse de sécu préférée...et aussi le dernier post de ma consoeur Fluorette sur les  médecins qui partent en vacances.
z