lundi 6 janvier 2014

des hommes et des voeux




pour les membres de ma famille, pour mes amis et les autres

Il y a une semaine mes amis du défi du Samedi avaient posté la consigne suivante : présenter des voeux originaux 
Et comment fait on quand on est, comme moi, un handicapé des voeux ?
Quand au moment où je dis" bonne année" à un proche,   me viennent des images  de malheur, de solitude, de maladie, de guerres ou d'horreurs, ici ou ailleurs ?
Bien sûr, je me plie à la tradition et je sais faire bonne figure...
Suis je le seul à avoir le coeur qui se serre en prononçant ces mots convenus sous les lumières de la fête ?

D'abord pourquoi "nos meilleurs voeux" hein ?

J'ai beaucoup de pires voeux, voire de malédictions à adresser  : aux dictateurs, aux chefs de guerre,aux pourris de tous acabits, aux financiers et bien sûr aux politiques qui trahissent nos espoirs à peine installés dans les confortables bureaux où nos bulletins de vote les ont placés. Non, je ne souhaite pas leur mort, car ils seraient remplacés, je leur souhaite la déchéance  et une fin de vie longue douloureuse et misérable.
Je rêve d'un monde où les racistes de tout poil se retrouveraient dans la peau de ceux qu'ils haïssent le plus ; je voudrais voir comment  nos parlementaires devraient se débrouiller avec un SMIC ou avec le RSA pour vivre, et je serais prêt à payer pour voir leurs enfants faire la queue à pôle emploi. Il est des maladies qu'on ne souhaiterait pas à son pire ennemi...mais en ces temps troublés, je manque singulièrement de compassion et je pourrais me réjouir du malheur de certains.

"ça c'est fait ..."

Ma Zigmund va un brin mieux, c'est pas gagné et je n'ai même pas osé présenter mes voeux à Pa et Ma.
J'ai repris le travail ce matin, j'ai presque trouvé ça reposant après ces deux semaines passées au chevet de Ma, à essayer de calmer l'angoisse de Pa, à proposer mon aide au frangin ; j'ai organisé au mieux  mes  consultations pour y retourner  aussi souvent que possible.La distance est un problème  mais aussi mon intrusion dans l'univers bien ordonné de mon papa où malgré mes efforts je sème le trouble.
Je n'ai pas la force de chercher les mots pour envoyer des voeux à ma famille et à mes amis. 
En ce début d'année, deux amis nous ont quittés   : l'un était mon voisin :  curieux de tout malgré son grand âge, il luttait contre sa DMLA pour lire encore et toujours, il s'est  éteint paisiblement dans son sommeil ; l'autre, une femme belle et pétillante, est venue me voir, sereine, à mon cabinet, juste avant son entrée en soins palliatifs : je garde le souvenir de sa main dans la mienne quand elle est venue me dire adieu.

Comment voulez vous que j'aime cette période de voeux  où je me souviens de ceux qui nous ont quittés, où je cherche sur le bureau proche de la Table les papiers super urgents que je croyais régler et ranger pendant les vacances  et qui ont disparu sous les nouveaux papiers aussi urgents?
 





Tiens, pour finir,  je vais m'offrir une anaphore :

Je voudrais remercier ceux qui, sur les réseaux sociaux relaient quotidiennement mes luttes (la baguette des nantis).
Je voudrais remercier ceux qui prennent du temps pour faire un tour ici, même silencieusement, alors que parfois je ne leur rends pas la pareille. 
Je voudrais vous remercier amis de la vie réelle, ou amis virtuels, médecins, soignants, de votre écoute parfois critique mais toujours bienveillante.
C'est pour vous que je renoue volontiers avec cette tradition des voeux pour vous souhaiter le meilleur du bon pour cette nouvelle année.
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vendredi 27 décembre 2013

Rouah / souffle de vie

Ecrire est difficile.
 Ecrire m'apaise un peu.
Parler n'est pas une option envisageable.
Je savais que ce moment arriverait où l'angoisse ferait suite à l'inquiétude.
Ma va mal, très mal,  même si elle est en de bonnes mains, et que le médecins se montrent  moins pessimistes que moi.
Pour fêter les 93 printemps de Pa, nous avions apporté une bouteille de Jurançon  et Ma en a goûté un fond (une cuillerée  à soupe).L'infirmière, prête à râler, a finalement souhaité un bon anniversaire à Pa.
C'est aussi leur anniversaire de mariage.



Amis virtuels ou réels, merci de vos mots de soutien et pardon si je tarde à y répondre ou si j'y réponds  brièvement.
Je vais retourner au travail, mais garder des moments pour aller voir mes parents.
Il est probable que je continuerai à envoyer la #baguette des #nantis car, pour l'instant, la colère, intacte m'est un  moteur.
Et si je manque de l'envoyer, d'autres prendront le relais et je les en remercie d'avance.
Certains diront que j'ai mieux à faire...Je ne trouve rien d'autre.
Je laisse la prière aux croyants.
Ecrire est ma seule arme face à l'effroi glacé qui m'envahit. 


mardi 24 décembre 2013

finalement le classicisme c'est très surfait ...


Depuis plusieurs années, Noël se passe traditionnellement à l'Escale.
C'est d'ailleurs l'une des seules occasions où, "le couteau sous la gorge", je dois impérativement ranger la fameuse table  avec laquelle je vous bassine depuis l'ouverture de ce blog.

lundi 23 décembre 2013

Juste avant Noël

Ca fait plusieurs années que je n'aime pas Noël.
Bien sur, nous avons plaisir à recevoir nos enfants, quelques membres de la famille et quelques amis.
Mais =>>> déjà, horreur,  il faut que je range la Table
En dehors de ça, Noël me déprime : cette ambiance de fête obligatoire, cette fièvre acheteuse, et la difficulté d'exprimer certains sentiments autrement que par des cadeaux qui sont parfois refusés.
Pour Ma j'ai déposé un livre à la maison avec l'espoir qu'elle revienne et puisse critiquer mes choix comme elle le fait si bien quand elle est en bonne santé.
Pour Pa dont c'est aussi l'anniversaire j'ai déposé un DVD et un bouquet de chocolats.
 A ceux qui demanderont : "et  son diabète  ?" je répondrai par l'argument dit "des marchands d'armes" : mes chocolats ne sont pas les seules sucreries qui traînent dans la maison. Et puis il est tellement préoccupé qu'il n'a rien vu...
Pour lui changer les idées, j'aurais voulu pendant mon séjour l'emmener faire un tour en ville et admirer avec lui les illuminations de Noël mais j'ai eu droit à un refus catégorique.
 Je me souviens de nos Noëls à Vichy  où nous nous entassions à 13 dans un petit 2 pièces, quand mes grands mères et mes tantes nous entouraient d'un amour, certes  parfois étouffant, mais sincère etconsolateur ..
Il y a eu des Noëls de mon ancienne vie, au Mans, où les incroyants préparaient le chocolat chaud pour  le retour de messe de minuit des croyants, dans de lourds bols en terre cuite émaillée d'un rose improbable. Sur la table, il y avait aussi  des petits anges qui tournaient sur des bougies en faisant tinter des clochettes. j'étais le seul à aimer ce mobile agaçant ...
Puis il y a eu les Noëls  près de Coucy le Château avec  cette grande tablée chaleureuse qui réunissait toute la grande famille de Gabrielle.
Après l'exil de Johnny et Vonvon, les retrouvailles ont eu  lieu traditionnellement à l'Escale autour d'un ficus décoré dans la salle cheminée (celle dont je dois ranger la Table sous peine de sévères représailles) Nous voilà propulsés dans le camp des grands parents. J'aurais voulu que Pa et Ma se joignent à nous mais ça n'a pas été possible.
Il me reste demain soir au retour du boulot pour ranger cette maudite Table ou mardi matin, dernier carat.
L'autre table vient de se voir offrir une nouvelle nappe bien plus sage que les précédentes . Je vous laisse juges.

Ce Noël est différent, dominé par l'hospitalisation de Ma et notre inquiétude à tous.
Je voudrais tant que revienne la lumière...
     



jeudi 19 décembre 2013

tentatives de zénitude

J'avais imaginé que la gestion de la maladie de Ma serait  au premier plan...Je me suis partiellement  trompé.
Ma va un peu mieux c'est vrai, elle est sortie des aquariums pour une chambre normale.
Si je ne suis pas seul à voir et entendre la dyspnée*, je suis seul à en imaginer le lien direct avec l'insuffisance cardiaque dont je mesure la difficulté de traitement.**
Lorsque je suis arrivé, après m'être perdu  dans ma propre ville de fac et avoir subi les embouteillages, j'ai à peine réussi à parler, tant on m'a assailli de questions suivies d'affirmations diverses.
Ma serait bientôt sortante, cette nouvelle non confirmée a compliqué les choses car d'un point de vue médical Ma n'est absolument pas en état de rentrer à la maison ou alors en hospitalisation à domicile, ou alors en prévoyant un retour aux urgences dans les jours qui viennent. Si l'info de sa sortie possible est vraie, ça  signifie que mobiliser un lit de service de cardio 4 jours après un OAP chez une personne âgée, serait abusif et non rentable dans une structure privée.(dans uns structure publique je suppose qu'on aurait choisi la solution gériatrie.)
Donc en dehors du problème purement médical, il va falloir gérer les suites, les aides et ça c'est difficile  quand on a un papa âgé mais assez en forme, autoritaire,têtu,  paniqué (mais qui se ferait couper en morceaux plutôt que de lâcher prise) refusant à priori toute aide puis la réclamant quand même tout en disant "non" à chacun de mes débuts de phrase.
 Je laisse les éclats de voix à mon frère, les miens -si j'en étais capable autrement que par écrit- seraient inefficaces.
La vie à la maison en est l'illustration : Pa a du mal à intégrer qu'à 60 balais, je suis un grand garçon, que je vois et conduis mieux que lui la nuit dans la ville (je n'ai pas avoué que je me suis perdu hier pour ne pas aggraver mon cas), qu'en tant que toubib (même si mes études de médecine remontent à 35 ans ***) je maîtrise parfaitement la marche à suivre pour des négociations calmes et apaisées avec les soignants pour les suites ou les renseignements médicaux (déjà, je laisse parler mes interlocuteurs sans les interrompre, ce qui en général est un bon début dans une négociation****) 
Donc, malgré quelques divergences d'opinions (***** ) je savoure pleinement  ce tête à tête avec mon papa que j'ai pour moi tout seul. Je veux espérer que ce tête à tête lui fait du bien et le rassure. 
Cette vidéo pour remercier  tous ceux qui ont laissé des messages de soutien ici et sur twitter.-------



* c'est à dessein que j'utilise le terme médical et que la police de caractères est ici diminuée.
** entre 5 et 12 cp à dispatcher à chaque repas je crois. 

**** au risque de rester silencieux, je n'interromps jamais un interlocuteur ; ou alors je ne discute pas du tout : les exemples du moment sont retranchés au ministère de la santé ou dans les syndicats médicaux signataires de l'avenant 8
***** je refuse de dormir volets fermés sinon j'étouffe, 
je hais le micro ondes,
 j'aurais voulu emmener Pa au resto, ou voir les illuminations de la ville, ou faire les courses  pour qu'il se change les idées,
 j'aurais voulu l'aider à gérer sa messagerie mail qui l'angoisse par son trop plein de power points jolis drôles, et combien chronophages qu'il a plaisir à me transférer quand tout va bien.
il y a peut être un programme un peu plus enthousiasmant que "l'instit" à la télé pour un cinéphile  comme lui...
et j'oubliais  déconnecter la life box pendant que je suis en pleine partie de go sur internet j'ai pas aimé ...
     


mardi 17 décembre 2013

retour en apnée

Voilà
Ma Zigmund est de nouveau hospitalisée dans un état grave.
Pendant quelques jours, je vais laisser tomber la lutte ...
Que valent les conneries de nos dirigeants  sociaux traitres face à la santé de ma maman ?

la fronde contre les professionnels de santé ou l'implosion de notre système de santé


le post qui suit n'est pas de moi ; j'ai beaucoup de points de désaccord avec son auteur, néanmoins il sera distribué dans ma salle d'attente.
il est la reproduction  d'un article de Frédéric Bizard / Publié sur Le Cercle Les Echos (http://lecercle.lesechos.fr) 
Economiste de la santé, enseignant à Sciences Po Paris, Frédéric Bizard est un expert reconnu du secteur de la santé. Auteur de nombreuses publications et deux livres sur le système de santé: - "Complémentaires santé: le scandale", Editions Dunod, Octobre 2013 -

La fronde contre les professionnels de santé ou l’implosion de notre système de santé ! 
Comme pour les enseignants qu’on a réduit à de simples exécutants dans un système hyper dirigiste, bureaucratique et déresponsabilisant, le microcosme s’est donné comme objectif de mettre au pas ceux qui conservent encore de la liberté dans leur exercice, les professionnels de santé libéraux. 
Deux mois après sa prise de fonction, la ministre de la Santé annonçait en Conseil des ministres qu’il était de temps "de mettre en place un système de sanctions directes et rapides" contre les tarifs abusifs des médecins libéraux. Mi-novembre 2013, l’attaque a été dirigée contre les dentistes que l’on a accusés en boucle "de dérives tarifaires inacceptables" et ce mois-ci l’estocade est portée contre les opticiens. Régulièrement, la grande distribution montre du doigt le monopole des pharmaciens, dénoncé déjà dans le rapport Attali qui les rendait responsables des prix élevés des médicaments. Les kinésithérapeutes, infirmières et autres professionnels de santé n’ont qu’à bien se tenir, leur tour viendra. 
Tout se passe comme si nous avions identifié les responsables de tous les maux de notre système de santé, les professionnels de santé, en particulier les libéraux. Ceux qui osent allier entrepreneuriat, indépendance professionnelle avec la délivrance de soins et de produits de santé. Ceux qui plutôt qu’être salariés de la fonction publique ou d’institutions mutualistes se permettent de percevoir depuis 1928 des honoraires directement de leurs patients pour les soigner, les soulager et souvent sauver leurs vies. 
Ceux qui, médecins généralistes et spécialistes, certes ont la rémunération la plus faible des pays comparables de l’OCDE, mais se permettent d’avoir un modèle économique basé sur le profit dont ils tirent leur rémunération et les ressources pour investir dans leurs cabinets médicaux. Tous ceux-là sont condamnables et ne sont plus les bienvenus dans un nouveau système que le milieu politico-technocratique veut mettre en place.  
Comme pour les enseignants qu’on a réduits à de simples exécutants dans un système hyper dirigiste, bureaucratique et déresponsabilisant, le microcosme s’est donné comme objectif de mettre au pas ceux qui conservent encore de la liberté dans leur exercice, les professionnels de santé libéraux. Pour les premiers, leur sort est joué depuis longtemps, on a enlevé tout le lustre et la noblesse de la profession d’enseignant, les résultats (classement PISA) nous en apportent le prix payé. 
Pour les seconds, cela prend plus de temps du fait de leur indépendance économique. On maintient le tarif des actes médicaux en dessous du coût de la pratique, on prend le contrôle des flux financiers avec le tiers payant et on amplifie toujours plus les contraintes et obligations administratives. En bref, on les met sur le gril en asséchant leurs ressources financières dans l’attente qu’une majorité se décourage et disparaisse. Nous sommes en bonne voie, leur taux de suicide est deux fois plus élevé que la population générale, moins de dix pour cent des jeunes médecins veulent s’installer à leur compte, deux pharmacies par jour font faillite… 
Notre système de santé s’est construit au XXe siècle autour de trois valeurs : la liberté, la responsabilité et la solidarité qui en ont fait un système unique, reconnu comme le meilleur au monde au siècle passé. Ces valeurs se sont déclinées sous la forme d’une sécurité sociale qui assure la solidarité entre les bien-portants et les malades, des professionnels de santé libérale en ville pleinement responsables de leurs actes et de la gestion de leurs outils de travail, qui garantissent l’accès pour tous à des soins de proximité de qualité, et une offre concurrente publique et privée à l’hôpital garante de la recherche de l’équité et de la qualité. 
Au cœur de ce système se trouve l’usager libre de consulter et de mettre en concurrence sans limites et sans barrière financière une des meilleures excellences cliniques au monde à proximité de chez lui. C’est ce pari impossible qu’a réussi la France du XXe siècle et qui a implosé ces vingt dernières années du fait de l’inaction, de l’irresponsabilité et de l’impuissance de nos politiques. Pour la plupart obnubilés par leurs petits intérêts politiciens et leurs carrières dans le milieu, ce sont incontestablement eux les premiers responsables de la déliquescence d’un système qu’il faut adapter aux enjeux économiques, sociaux et technologiques du XXIe siècle. 
À qui profite le crime ? À tous ceux qui ont la puissance financière de faire entendre leurs intérêts. En premier lieu, aux financeurs privés du système (mutuelles, assureurs, instituts de prévoyance) à qui le gouvernement Ayrault aura en moins de 18 mois accordé de conserver l’opacité des frais de gestion (mutuelles), de plafonner le remboursement des actes médicaux, d’augmenter les subventions publiques pour souscrire les contrats d’assurance et bientôt va leur offrir la régulation des tarifs par les réseaux de soins. Le président de la République leur a même promis la complémentaire pour tous les Français. 
Comment expliquer que la France ait la couverture assurantielle privée le plus étendue de l’OCDE (96 % de la population), le paiement direct par les ménages le plus faible au monde (9 % des dépenses) et le taux de renoncement en dentaire et en optique le plus élevé d’Europe, après la Pologne ? Si la mutualisation assurantielle poussée à l’extrême dans notre pays (alors que 50 % de la population a un reste à charge après remboursement de la sécurité sociale inférieur à 250 euros) était efficace et équitable, nous n’aurions pas de tel niveau de renoncement. Il fallait donc bien que ces organismes complémentaires lancent une offensive massive de diversion pour masquer leur inefficacité et l’inégalité d’accès à certains soins dont ils sont pleinement responsables. 
Ils dépensent massivement en campagne de communication, afin de rendre le plus dociles possible les médias, surtout ceux en difficultés financières. Ils s’allient avec une revue de consommateurs et un collectif de patients (qui déshonorent au passage tous les bénévoles de terrain qui font un travail fantastique) pour créer un observatoire "citoyen" sur les tarifs des professionnels de santé. Tout ceci permet de fabriquer des données biaisées pour la cause ; le montage est prêt pour ensuite jeter à la vindicte populaire nos professionnels de santé, transformés en boucs émissaires. Et ceci avec votre argent, chers assurés ! On assiste ainsi à une véritable manipulation des foules et à la mainmise des groupes de pression financiers puissants qui profitent de la faiblesse du politique. 
L’État agit comme s’il faisait faire le travail de délabrement du système de santé par d’autres, pour ensuite ramasser les morceaux et installer en catimini un système étatisé, fonctionnarisé pour tous et libéral seulement pour certains, les plus aisés (à l’anglaise). Les conservateurs étatistes, de tous bords, sont aidés dans cette entreprise par les ultralibéraux qui encouragent la fin de la sécurité sociale universelle, au nom de la liberté individuelle. Ces derniers ignorent la dimension politique et le rôle symbolique majeur d’union nationale que la sécurité sociale représente d’une part et le fait qu’il n’y a pas de véritable liberté pour tous sans responsabilité et solidarité envers les plus défavorisés d’autre part. 
 Notre système de santé est en pleine implosion ; on dynamite ses fondamentaux et ses atouts pour légitimer l’installation d’un nouveau système que les Français n’ont pas choisi et qu’on veut leur imposer comme une fatalité. Voltaire écrivait en 1749 : "le génie français est perdu; il veut devenir anglais, hollandais et allemand. Nous sommes des singes qui avons renoncé à nos jolies gambades, pour imiter mal les bœufs et les ours". Il reste à espérer que le retour du génie français en matière de santé ne nécessitera pas un nouveau 1789 !

dimanche 15 décembre 2013

dimanche soir

               A quoi pense t'on le dimanche soir quand on a passé la journée entière à sa table :
-à la #LoiConso de Hamon qui, sous prétexte de faciliter la vente de lentilles ou de lunettes sur internet, va nous amener plein d'abcès de cornée ou de pathologies négligées ? Elus de tous bords qui voterez cette loi nous informerons nos patients des dangers que cette loi fait courir à leur santé visuelle et vous serez responsables et coupables. 


-à la grève initiée par le collectif de mars pour la semaine du 17 au 21 mars dite santé morte et aux mardis sans télétransmission ? 


- à Ma Zigmund qui a testé un mélange explosif dans ses médicaments et a failli y rester ?
-aux cadeaux de noël qui sont là, prêts à être emballés dès que j'aurai rangé cette foutue table ?
-à madame Arthrose qui vient de s'attaquer à mon poignet droit, et à la parodontite (saison 2) qui m'a sauté dessus et que je soigne par le mépris par un coton imbibé d'anisette en attendant de supplier le dentiste de me donner un rendez vous ?
-A fils n° 1 au chômage, à fils n° 2 qui va changer de travail ?
-A l'eau dans le gaz dans un couple proche qui nous éclabousse et nous fait mal ?
-A  M passée en soins palliatifs qui ne m'a pas reconnu au téléphone, même quand je lui ai dit mon nom ? (il m'a fallu plusieurs heures avant d'avoir le courage de composer son numéro)
-A tout ce qu'il reste à faire alors que le week end est déjà fini ? : 
  - papiers à retrouver à photocopier 
 -les "chers confrères"  attendront encore
 -les comptas jamais terminées
 - les  vérifications des règlements sécu ça prend un temps fou et ce sera pire si le tiers payant généralisé passe ce sera sans moi 
-de ce week end déprimant sortent quelques points positifs
- ma cousine Myriam va un peu mieux  et avait une  "bonne voix" au téléphone           
-Iris-matoute s'assagit un peu, charme tout le monde  et s'entend mieux avec Zigmund-chat Pour les photos des 2 matous côte à côte faudra patienter encore un peu
 - et j'ai pu aller au cinéma 

 

cette photo de la Table  est truquée puisqu'elle date de l'an dernier 
bientôt c'est promis  la photo non truquée.  
avant le WE j'ai aussi vu  et 
j'envisage de me remettre au tir à l'arc ça me détendra ! 

un peu de musique : 


mercredi 11 décembre 2013

casus belli #Loi conso : la guerre des pupilles

             
Dans le cadre de  la  loi conso, dont nous ophtalmos avons  déjà dit  les dangers 
-casus belli 
-lettre ouverte à mst (1)  par quatre professeurs en ophtalmologie 
un sénateur :  marc  simoncini (1-1bis) souhaite obliger les ophtalmos à inscrire les écarts inter pupillaires sur l'ordonnance.

lundi 2 décembre 2013

l'art de la guerre stop ou encore ? collectif de mars



 
        Avez vous remarqué qu'aujourd'hui 2 décembre certains médecins sont en grève ? Remarquerez vous que dans la semaine à venir ces mêmes médecins et quelques autres stopperont toute télétransmission ? ( pardon les arbres !)
Non ? 
Nous ne sommes pas assez visibles dans les médias : les transporteurs routiers ratent leur coup : on en parle aux infos ;  on relaie aussi la colère des centres équestres.
 Rien sur les ondes ou à la télé sur cette action : c'est silence radio.*
Le collectif de mars qui réunit médecins et soignants s'élève (selon moi) : 
- contre des honoraires S1 non réévalués depuis plus de 10 ans et la désinformation entretenue par mst, les médias, les mutuelles qui mettent depuis plus d'un an dans le même panier  quelques gros dépasseurs célèbres et les médecins S2 qui ont eu le droit de fixer librement leurs honoraires avec tact et mesure et de les réévaluer progressivement pour faire face à l'augmentation de leurs charges
- contre les insultes des assureurs qu'on nomme "mutuelles" 

- contre les amalgames : dépassement d'honoraires=lunettes, dépassement d'honoraires = prothèses dentaires.
(tiens ils n'ont pas encore pensé à accuser de dépassement les ORL pour le prix des prothèses auditives ?)

 **

     http://www.dailymotion.com/playlist/x1udkj_ucdf_depassements-honoraires/1#video=x15bd87

 - contre une ministre de la santé déconnectée de la réalité et contre les syndicats médicaux qui ont livré  la médecine libérale à la finance et sont prêts à nuire encore plus avec le tiers payant généralisé. 




 A l'heure où j'ai écrit ce texte, j'attendais le relais médiatique du  rassemblement du collectif de mars devant l'Hôtel Dieu à Paris.
Sans doute sommes nous trop peu nombreux, trop calmes, trop polis, trop prudents (normal, nous sommes médecins).
 Sans doute les médias ont mieux à faire que de s'occuper de ces "nantis" qui tentent d'alerter l'opinion, ils oublient que ce sont ces "nantis corporatistes" qui les soignent/ les soigneront, eux et leurs familles.
Et devant ce silence radio je me repose la question : stop ou encore ?   


 Tous les joueurs de plateau (Echecs, dames, go)   intègrent  à un moment de leur apprentissage des notions de stratégie et certains vont jusqu'à se plonger dans l'art de la guerre de Sun zi pour progresser.
Ce n'est certainement pas à moi, dont le niveau  au go stagne lamentablement depuis des années, de donner des conseils en matière de stratégie à ceux qui nous défendent vraiment.
Nous sommes nombreux certes, mais sans doute pas assez ; nous sommes peut être encore une fois à contre temps, mais quel que soit le moment choisi, il n'a jamais été facile pour nous d'être  visibles et entendus.
Patients, quelle importance l'avenir de la médecine pour vous ? à côté de la grogne des transporteur routiers, des centre équestres, de l'ouverture des magasins le dimanche, ou des manifestations en ukraine ?
Chers confrères non grévistes, quelle importance accordez vous  à  l'évolution de votre exercice, aux contraintes administratives supplémentaires qu'on vous prépare en douce (le tiers payant généralisé,) les insultes des ténors médiatiques et politiques ? 
Faut il arrêter de défendre ceux qui n'ont nulle envie de bouger ?
Je me pose des questions sur les stratégies à mettre en place, à titre personnel : laisser faire ? ne plus cotiser à un syndicat signataire ? revoir à la baisse mes contrats de complémentaire santé ? arrêter  ou diminuer significativement la télétransmission ? relayer certains messages de  l'ufml  sur fb ou twitter ? passer en secteur hors convention  à quelques mois de mon départ en retraite ?
Les forces en présence sont disproportionnées : en face ils ont le nombre (les médias, les syndicats horizontaux, les médecins "tête dans le guidon" et l'argent beaucoup d'argent,  car  si nous sommes des "nantis" eux ils sont carrément blindés. C'est avec cet argent qu'ils nous insultent par leurs publicités consternantes.



-C'est avec cet argent qu'ils portent plainte pour dénigrement  contre le SNOF pour avoir osé informer ses patients qu'ils pouvaient choisir leur opticien.



        ---  En d'autre temps,  des gens peu nombreux  ont su tenir tête et gagner des batailles contre des gros balèzes, mais "ça c'était avant ! " 

Joyeux Hannouka !

*voici le relais sur le site de l'UFML 
** qu'est ce qui est plus difficile à payer les 50 ou 80€ d'un ophtalmo S2 ou les 1000€ de vos lunettes progressives ?