samedi 18 juillet 2009

Shanghai et loi de Murphy

Shanghaï et loi de Murphy

18 Juillet 2009 , Rédigé par Zigmund
Les aventures ont commencé en France.
Dans le train dernières vérifications : m ... Jako a emporté par erreur la carte bleue de son amie ! (en plus de la sienne)
Tout va bien, à l'arrivée à Roissy, nous trouverons une poste et enverrons la carte bleue. Mais 100km plus tard, notre train est immobilisé pour longtemps par un « incident sur la voie » On nous tasse dans un TGV déjà plein direction Paris. Comme il n’y a plus de place  nous sommes tous debout dans le couloir, pas question de remuer.
Une hôtesse débordée, nous promet en vrac le remboursement facile de la part Paris Roissy(ce qui s’est révélé faux « faut écrire ») du billet et la présence de navettes pour l’aéroport tous les quart d’heure juste devant la gare.
Nous prenons un peu de temps pour chercher une enveloppe et un timbre pour que la carte bleue voyageuse retourne au plus vite à sa propriétaire.  Une chose réglée.
Allons voir la navette : une bonne cinquantaine de personnes attend déjà avec armes et bagages. Tout le monde est chargé stressé … quand enfin le car arrive au bout  de trois quart d’heure, c’et la ruée, le chauffeur est de mauvais poil, les soutes sont vite pleines puisque tout le monde est chargé. Nous sommes les deux derniers à avoir le privilège de monter dans cette navette, j’ai eu la dernière place assise et Jako a eu le droit à une marche près de la porte arrière. (c’est çà les « marges arrière » ?)
A partir de Roissy tout se passe correctement et nous embarquons dans un avion chinois.
J’ai juste eu chaud et soif pendant  tout le voyage. Bien sûr on nous a servi à boire mais j’aurai eu besoin d’une bouteille quand on ne servait qu’un verre. J’avais tellement soif que j’envisageais de m’offrir une bouteille de whisky en duty free…(bien sûr, j’ai résisté, pour qui me prenez vous ?)
 Ce n’est que vers la fin du  vol que j’ai découvert où on pouvait se servir en eau tout seul.Vexation supplémentaire : fier d’avoir appris et répété le mot « jus de fruit » guo zhi ,j’en ai demandé à l’hôtesse qui m’a servi …une eau minérale (« shui »). Où est ce que j’ai buggué dans ma prononciation ? Enfin, comme je ne suis pas chinois j’ai décidé de survivre à cette « perte de la face » et de ne commander que des boissons aux consonances américaines bien connues…
A l’arrivée à Shanghaï, nous passons un contrôle sanitaire assez poussé, des caméras infra rouge détectent les fiévreux et des médecins masqués isolent ceux qui se font remarquer par un point rouge, pour un interrogatoire plus poussé et vérification du questionnaire de santé. C’est assez impressionnant, de voir tous ces jeunes médecins, qui nous scrutent un par un à la recherche de virus grippaux étrangers. J’aurais bien pris une photo mais je crois qu’ils auraient manqué d’humour.
Enfin sortis, nous mettons un peu de temps à changer quelques sous et à trouver le Meglev ce fameux train hyper rapide(300km/h) qui relie l’aéroport à Pudong en qq min. Là, un taxi nous emmène à notre hôtel ce qui me permet de réaliser que j’ai sous estimé les distances sur le plan. 




Hirsutes, pas bien frais, et assoiffés, nous avons découvert notre  hôtel au luxe tapageur qui plaît tant ici, puis  notre chambre propre et confortable, avec vue sur les tours de Pudong (dont celle du centre financier que j’ai baptisé « le sac à main de Dieu »).




C’est au moment où nous rangeons nos affaires tout en prenant un thé réparateur, que Jako constate qu’il a perdu sa sacoche  où il rangeait sa carte bleue et quelques sous, probablement  en sortant son stylo pour remplir les formulaires.
Nous avons passé les heures suivantes à faire opposition à la carte bleue, ce qui n’est pas simple quand il est 3 heures du matin en France, et nous y avons réussi grâce à Internet. J’ai passé aussi un bout de temps à calmer le Jako désespéré.
Ce n’est qu’après çà que nous avons pu nous reposer avant d’aller repérer le quartier.
Mais ceci est une autre histoire, que je vous raconterai bientôt car « loi de Murphy » oblige, j’ai réécrit cet article quatre fois et à chaque fois j’ai été lâchement déconnecté, (bien sûr quand tout était presque fini)…
Chez vous il est 19 h , chez nous 1h , et je me lèverai  tôt pour un tai chi réparateur.         
     P.S pour l’instant je ne peux prendre plus de temps pour répondre à vos commentaires, ne vous vexez pas, ils m’ont fait plaisir 
...y compris les 2 caractères difficiles à traduire de madame de K…後面!
z

vendredi 17 juillet 2009

shanghaï (dans l'avion)


17 Juillet 2009 , Rédigé par ZigmundPublié dans #voyage
Cet article paraitra pendant que je serai dans l'avion.
La table est à peu près rangée- photo sans trucage - avant c'était pire !




les bagages ont été faits défaits refaits.
L'hideux sac bleu a ceci de pratique, (outre qu'il contient un bout de ma bibliothèque et mon ordi) de pouvoir jouer le rôle de sac à dos ou de valise à roulettes.


Vous ai je dit que je suis peu rassuré en avion ?
Pas pratique quand on a peu de vacances et qu'on aime la Chine
Pourtant des avions j'en ai pris beaucoup...
Il y a eu l'avion pour les Baléares, avec mes parents pour moi tout seul, puis celui pour Lyon et le Jura pour me soigner, puis l'avion de l'exil survolant Alger la blanche.

Quelques années plus tard, pour des vacances,à l'arrivée dans un aéroport , j'ai eu le sentiment voire la certitude qu'on m'attendait, que là était ma place... mais je suis sagement retourné près de mes parents.
Pendant ces 12 heures qui me séparent de Shanghaï, je passe en revue tous ces souvenirs d'avion, je mâche mes infâmes chewing gums à la nicotine, (pour me calmer, c'est çà ou les anti dépresseurs), et j'origamise des grues.
Lors de mon premier voyage en Chine, en pleine nuit, mon amie Cécile et moi étions allés fumer à l'arrière de l'appareil, histoire de calmer notre angoisse commune de l'avion.Tous les passagers dormaient, nous survolions  l'Asie centrale ou peut être déjà la Mongolie et nous rêvions déjà à un prochain voyage. Un steward nous a conduit dans la cabine de pilotage et nous avons pu discuter avec les pilotes(c'était avant 2001, nous n'avions rien demandé,c'est juste que le steward nous avait trouvés sympas) et même nous assoir à la place du pilote(je retenais mon souffle...)
Plus tard nous avons pris les lignes intérieures chinoises : une fois, dans la salle d'embarquement, la télé diffusait un match de foot. L'équipage y compris les pilotes ont tranquillement attendu la mi temps pour faire partir l'avion...
  
A bientôt...

 

mercredi 15 juillet 2009

on s'éclipse à Shanghaï (1)

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Le départ est pour après demain...8jours à Shanghaï pour voir une éclipse totale de soleil. Voyage programmé, annulé, puis relancé dernièrement. Mon fils Jako s'est proposé au dernier moment de m'accompagner et bien sûr j'ai accepté..
 J'aurais aimé entrainer dans ce périple des amis mais personne n'a voulu me suivre dans mon délire d'éclipse, ce que je peux comprendre : ceux qui vont en Chine  vont voir la grande muraille, l'armée enterrée, pas une éclipse à Shanghaï ,d'autant plus qu'avec la pollution, on risque de ne rien voir du tout.
Je passe d'ailleurs beaucoup de temps sur les cartes (en chinois) pour choisir l'endroit idéal pour tenter de voir qq chose. 
Les préparatifs sont heureux et fiévreux. Juste avant d'envoyer les passeports pour les visas, mon passeport avait disparu englouti sous  les papiers qui  couvrent la table.
L'humour de l'administratif chinois étant limité, il a fallu retourner la table sens dessus dessous pour retrouver le passeport resté sagement  à sa place dans le tiroir.
La valise est un crève coeur : d'abord il faut  choisir ce qu'on emporte et les livres sont le principal problème. Je regrette déjà chaque livre que je n'emporte pas.
Il y a les indispensables : dico français chinois et chinois français
2 ou 3 bouquins de chinois pour s'en sortir et se donner bonne conscience
les livres -compagnons de voyage indispensables, Perec bien sûr et qq policiers , pour Jako, j'ai emporté Millenium en me disant qu'il risque de s'y plonger et ne pas vouloir en sortir(l'été dernier, seule cette histoire suedoise en 3 pavés avait de l'importance)


   et puis il y les photocopies  des extraits de guides des plans des passeports,des schémas d'origamis, bref c'est vite le foutoir.
Je me suis offert un mini ordi portable. J'emporte  aussi mon éventail de taiji rouge, ma toupie "optique", un mini cerf volant, divers médicaments dont le TT préventif paludisme qui coute une fortune et donne nausées et maux de tête dans 10% des cas...(voilà pourquoi j'avais, jusqu'à présent, soigneusement évité la Chine du sud).J'ai hésité à prendre ma veste de "baroudeur" assez "beauf" mais bien pratique.
3 appareils photos dont un argentique et 2 numériques sans grande valeur
 Donc, dans les bagages, seuls les vêtements seront légers  pour faire face aux 35° et 90% d'humidité.
Enfin, comme chaque fois, que je pars en voyage, je m'attaque au rangement de la table, j'en ai pour un bout de l'après midi.
Donc ne vous vexez pas si je ne réponds pas aux commentaires.

z

dimanche 12 juillet 2009

Dans le métro


11 juillet 2009


Consigne #69 Consigne érotique...


Parce que des textes érotiques, on en veut DEUX fois plus, cette consigne sera d'actualité pendant DEUX semaines.



Dans le métro


Heure de pointe dans le métro. Banale image de ces gens indifférents les uns aux autres, blasés, fatigués, serrés…

vendredi 10 juillet 2009

Quelques clefs en vrac

Samedi défi consigne #68
"Je vous propose de jouer avec le mot :
Clé 
Il s'agit d'écrire un texte dans lequel
la clé aura un grand rôle à jouer.

Toute proposition est acceptée. Large choix d'écritures ou d'illustrations.
        A vos trousseaux !
Envoyez vos participations à samedidefi@hotmail.fr la clé est sur la porte ...

mercredi 8 juillet 2009

Sortie de crise...Allide


8 Juillet 2009 , 
Nous n'avons même pas honte de ce piteux calembour, ni de l'état pitoyable du petit jardin de la terrasse : là
 poussent quelques plantes vigoureuses persil et aneth en grande quantité (car nécessitent peu de soins et sont  fort appréciés des "eskalators"qui  sont du genre "cossard").


ces plantes attirent des chenilles intéressantes







nous avons subtilisé ce dernier cocon et l''avons déposé dans un bocal pour que sa maturation se fasse à l'abri des prédateurs alléchés
ceci nous a permis de suivre son évolution







Notre patience vient d'être récompensée : Allide, Papillio machaon de son nom officiel (dit aussi grand carottier) a fait son apparition in vitro .
Nous frémîmes en même temps que ses ailes si  fragiles qui  refusaient de s'ouvrir complètement....


Vous ne verrez pas la photo de ce beau papillon ailes déployées, j'ose espérer qu'il a échappé aux chats toujours prêts à prédater...
Notre exploration du jardin à la recherche de papillons nous a permis de rencontrer successivement
la classique Péride du chou




ce papillon orangé que nous rattachons aux Nymphalidae
et cette bestiole "Strangalia maculata" qui a élu domicile dans le massif de chardons bleus.

z

vendredi 3 juillet 2009

Allegro ma non tropo

Ecrit pour le défi du samedi 

02 juillet 2009


la consigne

Défi #67

Chapitre LXVII
***

Où, nus, allongés sur le dos, nos deux héros* discourent de la forme des nuages, de la caresse du soleil sur la peau, des petites bêtes qui peuplent la lande et du plaisir, tandis qu’à l’horizon, l’adversité tisse ses noirs desseins.
Cette semaine, vous nous donnerez votre version du chapitre 67 de ce roman fleuve dont nous ne lirons pas le début faute de l'avoir jamais retrouvé.
Soyez fidèles aux promesses de cette introduction et gardez-vous de conclure l'histoire, il n'est pas impossible qu'on vous demande de poursuivre le texte (selon une règle de constitution des binômes tenue secrète pour l'instant) d'un de vos co_partenaires de défi lors d'une semaine à venir.
* libre à vous de les placer dans le règne animal de votre choix — y compris de fantaisie— et de leur attribuer le sexe qu'il vous plaira de leur voir arborer.
Envoyez votre texte à samedidefi@hotmail.fr et ne retenez pas votre verve : osez !




Nos deux héros, petites notes sur une portée, sont allongées, nues à l'ombre de la clé de sol
Si bémol croche reproche à Mimi bémol blanche de se trainer, mais Mimi rêve d'un beau point d'orgue bien musclé et langoureux.
Alors que Si bémol souhaite des syncopes, des soupirs, et quelques pauses coquines.
Mimi aime à regarder le reste de la portée, les autres notes au loin qui attendent la fin du point d'orgue pour redémarrer. Profite dit Mimi ...
C'est "quand il veut le batteur ! " répond Si bémol
Un câlin, un sourire minaude Mimi bémol.
L'est déjà assez longue cette mesure grogne la croche, si on met une liaison entre toi et moi , çà va lasser, je te le dis...j'aimerais passer à la vitesse supérieure si tu vois ce que je veux dire.
Ce compositeur, je ne sais pas où il veut en venir, à mon avis il va lui falloir un sérieux coup de main pour terminer sa partition
on n'est pas rendu à la double barre finale c'est moi qui te le dis.
"c'est la double barre finaaale, groupons nous z'et demain, musique géniaaale pour tout le genre humain"fredonne Mimi sur un air bien connu.
Et maintenant c'est quoi ce Fa dièze qui vient se pointer à la reprise hein ? l'a pas l'impression de mettre le souk avec deux bémols à la clé non ?
Ben quoi , si je veux passer en sol mineur, faut bien que je le case, mon fa dièze, et puis après tout c'est qui le compositeur ?

Z

jeudi 25 juin 2009

travail en milieu hostile

Ce texte est la réponse au samedi défi  consigne #66   

"Votre participation à la consigne 66 tournera autour de la panne de courant.
Ah ! Une contrainte !
Votre récit comportera au moins dix nombres."
les textes des autres défiants sont bien meilleurs et valent le détour



(optotype lissac)

vendredi 19 juin 2009

la trace


1










  La Trace : c'est le thème de cette exposition qui court dans la ville..Elle démarre de la Fontaine,  zigzague joyeusement dans la rue basse, serpente le long du  château, tutoie le tribunal, laisse à sa gauche le parc de "la danseuse",
et aboutit à l'ancien hôpital.(dont le grenier a été transformé en ateliers d'artistes)

Près du château, la trace s'arrête devant le beau  jeu de l'oie  préhistorique de Pascal Pithon( je n'ai qu'une seule photo je lui demanderai l'autorisation de la publier).


Vers la fin de la journée, nous pique niquons sur la pelouse de l'hôpital.  A cette "extrémité" de la trace, dans le jardin, Terri Rose a installé ces êtres magnifiques...


-
    
         z       

jeudi 18 juin 2009

Le rêve du Fol



le défi du samedi

Consigne #65

Cette semaine, une consigne 'convenue' mais dont vous saurez sans aucun doute tirer le meilleur parti: utiliser un incipit (où vous voulez dans votre texte).
Je vous propose l'incipit suivant:
"Au moment où le réveil a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage."  (La fascination du pire, de Florian Zeller).
suit ma participation
lisez les autres textes là

vendredi 12 juin 2009

moteurs de recherche (suite)


12 Juin 2009 , Rédigé par ZigmundPublié dans #et çà je le classe où ?

un internaute a abouti ici en posant la question suivante à gg :
"Combien d'oeufs pond le rhinocéros par an ?"
et moi de rigoler :
" là faut préciser : rhinocéros blanc ? rhinocéros ailé ? rhinocéros de montagne ?"
j'avais tort... de rire du rhinocéros ailé




(Papouné =  pseudo de l'auteur de la photo ;  cliquez sur le lien  pour voir d'autres photos de cette charmante bestiole)
et je parie qu'il pond des oeufs...(sûr c'est pas un mammifère)
z

mercredi 10 juin 2009

moteurs de recherche


10 Juin 2009 , Rédigé par ZigmundPublié dans #et çà je le classe où ?
Assez souvent, mu par un petit orgueil perso (pour lequel je ne me soigne même pas), je regarde les stats de ce blog., et me réjouis de vos passages plus nombreux(j'en profite pour vous remercier, çà fait chaud au coeur)
 Et (je suppose que c'est la même chose sur les autres serveurs) après avoir compté les visiteurs, je regarde quels sont les mots clefs qui ont amené certains visiteurs .
Aujourd'hui je vous livre deux phrases tapées sur gougueule  qui m'ont amené des lecteurs :
"patron de boite de préservatifs en carton" (je vous laisse chercher un peu où je parle de préservatifs dans ce blog. question : c'est pour un paquet cadeau ?
"Combien d'oeufs pond le rhinocéros par an ?"
 là faut préciser : rhinocéros blanc ? rhinocéros ailé ? rhinocéros de montagne ?
Je ne sais pas faire une copie d'écran alors libres à vous de  me croire ...

dimanche 7 juin 2009

Anny verse R

consigne #64 du défi du samedi
Fredric Brown (1906-1972) commence ainsi sa nouvelle “Un coup à la porte”, © Éditions Denoël, 1954, pour la traduction.


"Je connais une jolie petite histoire d’épouvante qui tient en deux phrases :
Le dernier homme sur la Terre était assis tout seul dans une pièce. Il y eut un coup à la porte...
Deux phrases et trois points de suspension. Naturellement, l’épouvante ne réside pas dans les phrases, mais dans les points de suspension et ce qu’ils impliquent : qu’est-ce qui  frappe à la porte ? Confronté avec l’inconnu, l’esprit humain supplée quelque révélation d’une horreur vague."


Nous lirons cette semaine des récits post-apocalyptiques, adressés à «samedidefi@hotmail.fr».
Toute tentative de faire poindre l’optimisme malgré tout, dans nos productions, sera appréciée.

lisez les autres textes sur


http://samedidefi.canalblog.com/

suit la mienne :

 
Anny verse R.

 
C’était peut être son anniversaire, impossible de le savoir avec exactitude, mais l’heure était venue pour  le cadeau qu’il s’était réservé pour lui tout seul.
Depuis longtemps les saisons avaient disparu, et  les aliments déshydratés  étaient le lot de chacun. Encore heureux qu’il y aie de l’eau.
 Fébrile, il fouilla dans son coffre fort pour s’offrir un luxe inouï, impensable. La boîte était à sa place cachée là, juste derrière  les lingots. L’eau  frémissait dans la bouilloire, et lui, les lunettes embuées d’émotion, humait le contenu de la boite, la dernière venue de Colombie,  achetée à prix d’or en contrebande. Sur la table, il déposa sa  tasse préférée, celle qu’il ne sortait qu’une fois l’an, et la remplit du breuvage noir juste filtré. Avant de déguster, respirer encore, s’imprégner une dernière fois de cette sublime odeur. Puis savou..Dring !!! 



A la porte, un importun sonna, il alla* l’éconduire rapidement…
Pas assez, malheureusement…
En son absence, Anny, sa nouvelle gouvernante, béotienne et ignare, quoique bien intentionnée, avait ajouté, ( hérésie suprème) dans le liquide sacré, « histoire de donner du gout », une  cuillérée de chicorée déshydratée…
 

*J’avoue avoir eu la flemme de vérifier le passé simple d’éconduire (il l’éconduisit, I presume)

jeudi 4 juin 2009

Voyages à éclipses

voyages à éclipses

3 Juin 2009 , Rédigé par ZigmundPublié dans #voyage
ceci est ma réponse à la consigne #63 du défi du samedi
le thème en est "le carnet de voyage"
comme je ne sais pas dessiner, et que mes notes de voyage sont illisibles, j'ai envoyé ce texte  résumé de deux voyages et ces qq photos.
les autres textes sont là
 (et sont édités tous les jours jusqu'à samedi 6 juin) 



   De mon enfance méditerranéenne, je me souviens de mon intérêt précoce et  étrange pour le pays du Milieu.






 Exilé sans retour possible, peu après ma première  éclipse totale de soleil inoubliable,  j’ai longtemps cherché un pays à aimer...
     Un grand morceau d’existence plus tard,  je me lance dans l’apprentissage de la langue et me voilà dans l’avion pour Pékin, avec cinq amis  réunis entre autres  par la pratique du tai-chi-chuan.
    Première image désolante : le ciel est  gris : « j’aurais traversé le quart de la planète,  pour qu’il pleuve ? » mais non,  il ne pleut pas, ce n’est que la pollution, ( !) et dès la sortie, la chaleur humide étouffante m’étreint,  « jamais je ne supporterai  3 semaines comme çà ! ».
   Le choc est à la mesure de l’attente : la foule, partout,  les façades grises de poussière, la foule encore, les vélos…
    Choisi par notre amie traductrice, notre hôtel  est un petit bijou caché au fond d’une ruelle ancienne (çà s’appelle  un hutong).  A partir de ce vieux quartier insalubre mais  hélas destiné aux bulldozers, nous découvrons la ville, les petites échoppes où nous faisons sensation (les longs-nez sont rares par  ici), la librairie où je caresse chaque ouvrage sans en comprendre la signification, les coiffeurs de rue, les petits restaurants et les parcs.
   Pas terrible l’idée de visiter la cité interdite un dimanche d'été : toute la Chine est là avec la même intention ; il faut se faufiler entre les vendeurs de cartes postales, d’eau, éviter de gâcher les  "photos à la chinoise " : tout le monde se groupe debout devant le monument, pose, sourit (ne me demandez pas comment on dit "ouistiti" -"sex" en chinois) et voila un beau souvenir dans la boîte.
   Non loin de la place Tian an men, se trouve le mur des minorités, c’est devant ce mur que je demande à être pris en photo en tant que minorité chinoise à moi tout seul.
  Au palais d’été, nous avons loué des pédalos pour une ballade sur le lac Kumming  et attiré contre nos embarcations, des familles en mal de batailles navales clamant sans doute : « à l’attaque ! Sus aux  « lao wai » !  (=étrangers)
Bravitude requise pour escalader  la grande Muraille au soleil de midi et échapper aux marchands de souvenirs.
   Peu connu,  le Ritan parc situé dans le quartier russe. Là, nous pouvons enfin nous fondre dans la foule sans être dévisagés ; là, nous essayons de déchiffrer les enseignes en cyrillique, c'est un petit coin d'"Europe" à Pékin. A l'entrée du parc, les hangars pleins des ballots de vêtements et de tissus destinés à l'Europe de l'Est sont impressionnants.
Dans le parc, c'est de nouveau la Chine,  quelques pratiquants de Taiji quan, une maison de thé où on prend plaisir à s'éterniser, un bassin à poissons rouges où les enfants viennent pêcher leur futur compagnon, un kiosque à musique où un isolé étudie le saxo, des gens qui chantent, qui dansent ou  qui jouent aux échecs chinois.  Il y a surtout une   grande aire centrale  délimitée par un mur circulaire percé de quatre portes : là, se rencontrent les "papis cerfs-volants". Pour moi qui n'ai jamais réussi à faire voler les nombreux "inutiles pas volants" qui encombrent ma voiture, c'est fascinant, voire même un peu vexant. On pose le cerf volant contre le mur à un endroit précis on s'éloigne tranquillement en déroulant la ficelle à environ 10 mètres, on donne une micro secousse et la chose vole déjà loin par magie. Après, on s'assoit sur un pliant et on discute avec les copains en surveillant son œuvre haut dans le ciel.

L’achat  des billets de train met  à rude épreuve les nerfs de notre traductrice. On se heurte à un mur administratif,  teinté de racisme,  pas d’explication : « mei you » : y’en a pas…admettons… mais alors pourquoi le train dans lequel nous prenons place après d’épuisantes négociations n’est il pas plein ?
L’armée enterrée de Xi'an  est une merveille, pour  faire abstraction de  la foule bruyante, je m’étais collé le Messie de Haendel  sur les oreilles, et je me suis promené virtuellement très près (se munir de jumelles+++) de ces soldats de terre cuite  loin du  monde extérieur.
Quelques heures d’avion et nous voilà plus à l’ouest vers Xiahe et ses monastères. C’est la plus belle partie du voyage et malheureusement la plus courte, c’est aussi la plus dangereuse, elle se fait en car sur des routes approximatives, boueuses, où nous avons la sensation de risquer notre peau à chaque virage.
Pour nous donner du courage  pendant le trajet,  nous chantions des chansons de Brassens (les paillardes de préférence-finalement, c’est bien de parler une langue « rare »)   Autour des temples, nous avons fait tourner les moulins à prières en prévision du voyage de retour.
Le retour à la civilisation( ?) est trop rapide.
A Chengdu,  les filles font du shopping,  je  me fais humilier dans une partie de go, je distribue des origamis, et je fais tourner mes toupies optiques dans les parcs,  j’offre des graines de roses trémières (c’est peut être interdit,  je l’ignorais).
Nous mangeons toujours dans des petits restaurants sympas à l’hygiène approximative. D’un de nos délicieux sandwichs  à la viande se sont échappées des dents de rongeur…
Comme partout, les patrons de restaurant bombardent notre traductrice de questions indiscrètes, et rigolent de son impeccable accent taïwanais. (Imaginez un chinois parlant français avec un accent méridional). Et pendant qu’elle répond, sa soupe refroidit et sa bière se réchauffe.

Je suis le seul (hors la traductrice) à avoir voulu  y retourner, malgré de grosses  déceptions,  des petites galères mémorables, et  de temps en temps,  un trop plein de  chinois !
 Trois ans après,  j’ai refait ce voyage  simplifié accompagné de mes fils,  et  là, c’était moi  le seul traducteur malgré mon chinois squelettique.
Juste avant ce voyage  nous avions pu voir l’éclipse solaire totale de 1999, une merveille, tout simplement.
Et si je vous parle de cette éclipse c’est que la prochaine le 22 juillet 2009 a lieu en Chine entre Chengdu et Shanghai, et que depuis dix ans je me suis promis de ne pas rater ce rendez vous magique.
z

dimanche 31 mai 2009

ce dimanche




31 Mai 2009 , Rédigé par ZigmundPublié dans #around l'escale
la célèbre table  s'est de nouveau remplie de papiers et formulaires urgents et importants. Par cette belle journée, je suis donc enfermé volontairement pour essayer de régler le plus urgent, et  j'essaie par tous les moyens de me donner du courage :
-Il y a la radio qui diffuse une émission intéressante sur la mémoire,(qui réunit entre autres  Aharon Appenfeld, Gamal Ghitany et Manuel Rivas) 


-je me suis offert 2 boules de sorbet à la cerise après ma quatrième tasse de café,
-je fais qq incursions sur divers blogs,
-je scanne des photos et j'en réduis (pour envoi) quelques unes du concert (d'hier) hommage à
 Henri Salvador  qui s'est bien passé ( salle comble et pas trop de plantages)
==>bref je suis peu efficace, rentabilité minimum ...


Puisque je suis enfermé, je regarde une photo des roses que la municipalité a installé sur la petite place, si on se place au centre, çà sent super bon.
A propos d'odorat, la poste vient d'éditer une série de timbres sur le thème du chocolat



 et ces timbres sentent le chocolat !!!

vous mesurez le scandale et la tentation diabolique, non ? approchez le nez de votre écran ...j'ai craqué pour deux tablettes, j'ignore si j'aurai le courage de les coller sur mon courrier(ils ne sont pas auto collants et -déception- n'ont pas le goût du chocolat noir).
Je ne suis pas sûr que jouer sur l'adiction au chocolat pour vendre des timbres soit ethiquement correct
A force d'écouter la radio, j'ai découvert un groupe : le cirque des mirages, avec cette chanson iconoclaste .Seuls les mécréants, libres penseurs et incroyants sont autorisés à cliquer sur  deuxième le lien ci dessous.Le premier est plus " soft" George Brassens

http://www.deezer.com/track/1150784

Loin de moi l'idée de peiner les autres, désolé, j'aime bien çà :

http://www.deezer.com/track/931916

z

vendredi 29 mai 2009

Traversées de déserts

28 mai 2009

Ecrit pour le défi du samedi

Publié dans #le défi du samedi
On commence par écouter les trois extraits de  musique.
L’un m’inspire immédiatement, je la  tiens mon histoire…eh non ! c’est raté, j’ai oublié de lire le titre et l’extrait choisi sera repéré dès les premiers mots.
Un autre me laisse de glace, et je le regrette, car j’imagine que Janezka qui a sélectionné ces extraits, aime ces musiques et souhaitait nous les faire découvrir.
Le dernier évoque des images contradictoires, et me permet un lien avec le premier abandonné…pas clair tout çà , et en plus va falloir transcrire…prise de tête …merci samedi défi !
Bon vous l’aurez voulu ! Je vous emmène faire un petit tour.
Cà commence, très loin, au milieu de nulle part, le bout du monde (le mien en tout cas) est par là. Notre mini bus traverse ce paysage de roches rouges, où les drapeaux à prières sont les seuls signes de présence humaine. Tout concourt au calme et à la méditation.  (on fera abstraction du bruit du mini bus ! )





Maintenant pourquoi mes pensées dévient elles vers Ségolène ? A cause de la traversée du désert ?
Non ne croyez pas que je vienne ici politiser le défi (quoique…), qu’allez vous imaginer ?
Ségolène est un  poisson, plus exactement un labéo bicolore noire à queue rouge. Ce genre de poisson a la particularité d’agacer sans méchanceté les autres poissons, mais chez moi, elle évolue dans un grand aquarium de 400 litres dépeuplé,  donc, elle s’ennuie un peu et je ne suis pas sûr qu’elle soit du genre contemplatif. Nous laisserons de côté  les raisons de la solitude de Ségolène, seule survivante de catastrophes diverses, qui endeuillèrent l’aquarium.

De la solitude du Qinghai au dépeuplement de mon aquarium j’ai franchi le pas, en écoutant la musique.
 
Déconseillée aux personnes sensibles, la promenade se poursuit dans les salles de soins intensifs : ici  la même solitude, le même vide, ce faux silence des monitorings, qui réunit soignants et malades. Tout bruit cardiaque qui se fait remarquer entraine une réaction…Dans les hôpitaux,( c’est bien connu) ces salles toutes vitrées à surveillance renforcée s’apellent des aquaruims. Ecoutez cette musique, angoisse de la maladie, et espoir de survie…
Sortons d’ici sur la pointe des pieds, un petit remontant ne nous fera pas de mal, il parait que le café du défi vaut le détour .

.Z

jeudi 21 mai 2009

matous




Iowa girl un mis en ligne sur son  blog 2 chats  très  craquants..
Ici à l'Escale, nous avons les mêmes en grande taille: Elvis le roux, oligoneuronique mais bien sympa, et Zigmund l'ombrageux et anoure (= il a perdu sa queue  suite  à un accident . J'avais vainement tente de négocier avec le véto de lui en laisser non morceau, parce qu'un chat sans  queue  c'est  moche). Ils ne s'entendent pas toujours très bien,et  on  a  eu  du mal  à  prendre  cette photo. Tous deux étaient résolument contre l'idée  même  de cette  photo ...
Qui a écrit  cette  phrase  que  j'adore  : "Dieu a crée le  chat  pour  donner à l'homme le plaisir de caresser le tigre"

Mireille en mauve

Voici   la   consigne  #61   du  défi  du  samedi 

comme toujours des textes étonnants , certains carrément excellents à lire 

Mme Katia Laipouls-Scière                                           Vendredi 15 mai 2009
Aide-soignante de jour
à la Résidence des Écureuils
28*** Berdoncière


Madame, Mademoiselle ou Monsieur,
Madame Mireille Icks vient de décéder, à l’âge de 94 ans, le 8 mai 2009, à la maison de retraite des Écureuils de Berdoncière.

Avant de mourir, elle m’avait confié un petit agenda très usagé. J’y ai trouvé toutes les adresses notées au cours de sa longue vie. Certaines semblaient très anciennes. La vôtre y figurait.

Quels étaient vos liens avec Madame Mireille ? A quelle époque de sa vie l’aviez-vous fréquentée ? Quels souvenirs avez-vous conservés d’elle ?

Je ne l’ai connue que fort âgée. Elle se livrait peu. Je voudrais que vous m’aidiez à me faire une idée de son passé. J’ai entrepris d’écrire à toutes les personnes dont je suis parvenue à déchiffrer les adresses.

Je lirai toutes les réponses et, au cimetière, je brûlerai votre lettre et laisserai tomber les cendres sur la modeste tombe de Madame Mireille. J’étais seule à suivre son enterrement.

Vous serez aimable de m’envoyer votre lettre à l’adresse suivante : samedidefi@hotmail.fr, vous prendrez la précaution de préciser : “Tentative d'esquisser le portrait d'une inconnue.”

Je vous prie d’agréer, Madame, Mademoiselle ou Monsieur, l’expression de mes sentiments les plus dévoués.

Katia L.-S.
P.S. : Ne vous étonnez pas qu’une aide-soignante d’une maison de retraite de campagne sache rédiger une lettre sans trop de  fautes d’orthographe, j’ai profité d’un des rares moments de lucidité hebdomadaire d’un gentil vieux monsieur de la résidence qui a accepté de relire mon brouillon en échange d’une sucrerie proscrite par la faculté “diafoirine”.



Mireille en mauve (Zigmund )


Chère madame,
Ce sont mes parents qui m’ont présenté Mireille, qui militait à leurs côtés dans divers mouvements laïcs, roses ou rouges.
C’était ce qu’à l’époque on appelait une vieille fille, (effectivement déjà âgée,) je dirais une femme libre. Son grand regret était de n’avoir pas pu devenir institutrice à cause d’une tuberculose ; c’est cette maladie qui l’avait fait renoncer à l’amour de sa vie, un soldat américain rencontré à la libération. (À cette époque, on décourageait les malades d’avoir des enfants). En peu de temps elle était devenue ma copine, et je n’avais qu’à traverser  la rue entre la fac où j’étais étudiant et sa mansarde pour me faire offrir un café ou un alcool... «  ne dis pas à ton père que je te saoule ! ».
Capable de distribuer des tracts ou de vendre l’huma en manteau de fourrure, ou alors entièrement habillée de violet, sa couleur préférée, elle faisait figure d’excentrique, même parmi ses amis «anarchistes ». Nous allions ensemble à l’opéra et je me souviens qu’au sortir de la belle Hélène,  nous chantions à tue tête « avouez que ces déesses ont de drôles de façons…pour enjôler les garçons ».(c'est  bien  plus   tard   que j'ai connu les  vraies  paroles )
 Quand elle a eu un peu de sous, elle s’est construit une jolie maison, qu’elle a nommée « guette l’ami », avec une salle de bains entièrement violette. (Nous avions mission de lui procurer le papier hygiénique mauve assorti  ce qui était rare à l’époque). 
 Plus tard mes activités m’ont éloigné d’elle, mais je ne l’ai pas oubliée.
 Je sais que c’est elle qui a pris la décision d’entrer en maison de retraite quand elle s’est sentie trop faible. Je n’ai pas pu lui rendre visite, le peu qui lui restait de famille était plus intéressé qu’intéressant. Ces ignorants se sont probablement hâtés de brader ses livres chéris. Quant à ses amis, ils étaient  très âgés, et n’ont pu se rendre disponibles pour aller la voir.
 Je constate avec fierté qu’elle est allée jusqu’au bout de ses convictions : je suppose que si vous étiez seule à suivre son cercueil c’est aussi parce qu’elle avait tenu bon et exigé un enterrement civil dans un environnement extrêmement calotin. Je vous joins un chèque afin que vous déposiez de temps en temps une rose rouge sur sa tombe. Merci de l’avoir accompagnée à la fin de son chemin.