dimanche 29 avril 2012

Société française d'ophtalmologie : la suite

Le samedi est traditionnellement réservé à la société française du glaucome qui est comme nous disons, ma "sur spécialité". Eh oui , nous ophtalmos, sommes divisés en   "sur spécialités"   il y a les  "segment antérieur" et les "segments postérieur" (et non je n'ai pas oublié le s final car on n'a dans l'oeil qu'un segment antérieur et qu'un segment postérieur.) Il y a des rétinologues, des glaucomatologues , des "réfractifs" des cornéologues, des strabologues, des contactologues et des neuro ophtalmos. Compte tenu de mon installation en milieu rural, j'essaie de faire un peu de tout du moins mal que je peux, comme un MG de l'ophtalmologie, mais dès qu'on parle de glaucome dans un congrès, j'y vais quasi par réflexe  pour ne pas laisser passer la moindre innovation.

Nous avons eu aussi une conférence, organisée par un labo (pour le glaucome je suis prêt à bien des compromis) et, cerise sur le gâteau une belle  conférence d'Eric Orsenna qu'il me sera difficile de résumer :  à partir de sa compréhension du glaucome il a abordé la question du visible et de l'invisible , du long et du court terme. Il a comparé notre société à la vision tubulaire du glaucome .
Il a conclu entre autres sur la curiosité(*) ce mot a la même racine latine cura (de curatif cure) : le curieux est celui qui prend soin du monde.
Ce dimanche matin il pleut sur Paris, je suis en retard et j'ai raté mon bus, je fonce au métro et, distrait, je me trompe deux fois de métro, j'arrive épuisé et trempé au palais des congrès.La journée démarre mal : la conférence sur le strabisme que je souhaitais suivre est presque terminée...Puis je retourne à mes amours premières : le glaucome.
J'erre un peu seul dans l'exposition : c'est un plaisir masochiste mais aussi  narcissique que de se fondre  ainsi anonyme dans la foule.
Je mange au restaurant avec des confrères que je connais via internet et nous discutons agréablement. Puis je retourne écouter les cours de strabologie mais je décroche assez vite. Un confrère internaute a trouvé le moyen de me rencontrer, j'accepte provisoirement de retirer le masque de Zigmund,  et nous discutons boulot et politique. Il est rare que je parle politique avec mes confrères car je passe déjà facilement  pour un "gauchiste" ce qui n'est pas un compliment pour eux. Le confrère rencontré partage voire dépasse ma vision du monde et de la médecine c'est donc un échange intéressant.
Juste après, je pars pour la Sarkosie, au pavillon d'Armenonville pour la réception du congrès.
Sur le chemin, face au blokhaus,   un clochard dort sur la pelouse. Je n'ai pas osé prendre la photo de face.

Avec  mauvaise conscience (celle que n'a pas su avoir un certain président, celui qui promettait que plus personne ne dormirait dans la rue), je me dirige vers la réception qui  est semblable aux précédentes : la déco est soignée, il y a du monde partout, quelques amis, des mets étonnants comme la purée aux truffes, du thon aux épices. Je ne goûte pas au champagne, je réserve ça pour l'annonce du résultat des élections, soit pour noyer notre chagrin, soit pour une fiesta de folie.


Dans un coin de la salle, une harpiste joue rain and tears pour les quelques amateurs qui savent tendre l'oreille.
Comme chaque année je retrouve mon ancien boss King Arthur et nous reprenons la conversation interrompue l'an dernier comme seuls savent le faire les vrais amis.
Je lui montre ce tableau qui m'a beaucoup impressionné , j'ignore qui est le peintre. Si le titre n'est pas "solitude" c'est que je ne comprends rien à la peinture.**
Il est tard et demain-tout à l'heure- c'est la présentation du rapport cérémonie à ne rater sous aucun prétexte.
















*c'est sur  ce thème de la curiosité que je me suis lamentablement  "crashé" au concours d'entrée à l'Ecole Normale ...
**je mettrai, dès que Mémèle mon ordi  aura fini de bouder, d'autres photos des tableaux de ce peintre 
Z

vendredi 27 avril 2012

Société française d'ophtalmologie : premier jour

Voici revenu le temps du congrès de la société française d'ophtalmologie.
Connexion intermittente, quelques ennuis petits et moyens à gérer à distance.
Il y a eu l'arrivée  tard le soir dans une chambre d'hôtel  assez  confortable dans ce quartier où je me sens finalement comme chez moi.
J'étais l'un des premiers arrivés au palais des congrès, mais j'ai quand même du patienter vingt bonnes minutes pour une formalité : dès mon arrivée le système informatique a buggué  grave et ce fut la panique  parmi les hôtesses et les organisateurs.

Heureusement  nul n'a songé à me rendre responsable de cette pagaille ; ils ignorent à quel point je suis nocif ("à l'insu de mon plein gré") pour les bestioles numériques.
Juste avant de partir, devant les faiblesses de Mémèle, mon note book, j'en ai commandé un nouveau : quand il est arrivé j'ai eu le temps d'admirer sa belle couleur rouge, d'installer quelques fichiers. Une heure plus tard, il s'est brutalement autodétruit sans explication. Le vendeur a repris le cadavre et j'ai attendu une semaine supplémentaire mon nouveau note book avec une certaine inquiétude, car le congrès approchait.
Deux jours avant le départ, mon nouvel ordinateur m'attendait chez le vendeur. Installation... tout roule... retour du travail et...à l'ouverture de la bébête : disparition de windows  et réinstallation impossible !
Donc retour à la case vendeur qui a réparé et réinstallé.
Donc je n'ai pas voulu prendre le risque de partir avec ce nouvel ordi et c'est Mémêle le terrible qui m'accompagne au congrès.
Je remarque que la couleur du collier support de badge  des congressistes a viré  du bleu au vert  et maintenant au violet, et pour quelques colliers, "ils" ont même osé le rouge !
Je voudrais m'en  réjouir comme d'un signe avant coureur  du départ du président actuel, mais ...
Je retrouve un confrère ami avec lequel nous échangeons quelques souvenirs et plaisanteries.
Il m'entraine sur ce stand  presque désert que personne n'a encore remarqué.



Il s'agit d'une machine pour apprendre à opérer, pour s'entrainer, pour enseigner aux étudiants. On opère sans risque mais la machine ne laisse rien passer et donne un score. C'est un genre de super  flipper pour ophtalmo en plus utile et plus marrant.
Bon, le jouet coûte cher...
Il y a cette autre  machine moins ludique mais aussi didactique qui enseigne l'utilisation du Schepens (examen du fond d'oeil en ophtalmoscopie inversée)           
Non point de conflits d'intérêt derrière cette pub éhontée.
Personne ne m'a rien demandé et je ne m'offrirai pas cette belle  machine à opérer qui est un des plus chouettes jouets que le père Noël pourrait apporter à l'hôpital dans lequel je sévis.
Chers confrères qui aimez faire le tour des stands, si vous passez près de ce stand discrêt, faites une petite halte,  amusez vous et rêvez...
Bon pour les dons, afin que j'offre la machine à mon hôpital bien aimé contactez moi  : je vous dirai où déposer les valises de billets .
A vot'bon coeur m'sieurs dames !
:-)) 
z

dimanche 22 avril 2012

Voter ? et après ?

 Petite annonce  : le docteur Abdallah Salomon Mohamed Mamadou Levi Berthold Zigmund serait heureux de céder X% de sa clientèle...(X =% de la droite extrême ) 
 
 
                                                                                      

(mise à  jour mars 2014)

Ce dimanche là, il y a longtemps, il était question de voter pour les cantonales.
J'avais décidé d'expliquer à mes garçons, encore jeunes l'importance d'aller déposer un bulletin dans l'urne.

samedi 21 avril 2012

Avec des si ... j'aurais traité la consigne en sifflotant

 Chers défiants du Samedi 
Avec des si que ferions nous, avez vous demandé...
 
Si j'avais eu le temps et l'esprit bien plus libres,
Et si  mes  trois ordis  ne s'étaient  mis en grêve,
Si mon nouvel ordi  n'avait pas expiré,
Une heure, hélas, à peine, après acquisition
Et puis s'il n'y avait pas cette  table toujours pleine
Si le courrier en retard ne s'amoncelait pas 
Et si, comme en apnée jusqu'aux élections
Je twittais moins souvent sous l'insigne "l'oiseau bleu"
J'aurais pu concocter un  texte en assonnances
Ou mieux  un tautogramme construit avec des  si.
Si, j'aurais bien voulu offrir un texte en si qui ne soit pas une scie.
Voici  les  trois  musiques que me siffle cette consigne
Avec une préférence pour la belle messe en si.
Et de votre attention, donc, je vous remercie.
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samedi 14 avril 2012

La fin des vacances

J'avais fait expres de ne pas charger le cahier de rendez vous dans l'espoir de partir
Berlin ? trop loin pas assez de temps, rien prévu 


Toulouse pour voir ma famille (dont deux membres sont malades ) avec une incursion au fin fond de l'Aveyron ?
La santé de Ma Zigmund  tourne au casse tête médical,  j'ai donc décidé de ne pas m'éloigner, et la ville rose attendra.

Alors je suis resté, téléphonant régulièrement ici et là, en me disant que j'allais en profiter pour ranger la table et mettre de l'ordre dans mon courrier en retard
Comme toujours, je me suis laissé happer par internet, particulièrement  par vos blogs où je suis passé silencieusement, j'ai fait de nombreuses incursions sur twitter, je me suis passionné pour les élections, j'ai pesté contre mes ordinateurs qui donnent de gros signes de faiblesse.





Les vacances se sont donc passées à l'Escale et  pendant ces quatre jours je n'ai rien fait de vraiment constructif. Manque de force et de motivation ...Me voilà malade à mon tour , rien de grave, mais il a fallu annuler l'idée du cinéma aujourd'hui, j'ai renoncé à semer les graines de cucurbitacées (chaque année je nourris le rêve de couvrir une partie du jardin de courges spagetti et de potimarrons).
Bref j'ai joué les larves... Les rares sorties ont été les courses, le banquier, et  si je vais mieux un concert demain.
L'oisiveté ne me vaut rien, il y a comme un reproche dans le regard de Zigmund-chat



Il est temps que je retourne consulter...



Z

mercredi 11 avril 2012

j'aurais du faire tueur à gages


Pourquoi ai je fait médecine et pas tueur à gages, ou  gangster, trader, maffioso ?(voilà que je me répète...) 
On peut raisonnablement  se poser la question en regardant ma  déclaration de revenus 2011  que je viens enfin de terminer.

lundi 9 avril 2012

partager

un petit billet vite fait (même pas polémique, ça va vous changer un peu)
comme de petits cadeaux pour pâques,
juste pour fêter la vacuité (provisoire) de la table pour cause de repas familial.
les deux premiers liens nous ont été transmis par une consoeur
vous prenez la formule mathématique suivante 
1.2+(sqrt(1-(sqrt(x^2+y^2))^2) + 1 - x^2-y^2) * (sin (10 * (x*3+y/5+7))+1/4) from -1.6 to 1.6

vous copiez collez ça dans google et normalement vous avez une belle surprise.
(si ça ne fonctionne pas je vous enverrai la formule par mail)

le deuxième étonnera ceux qui me connaissent et qui savent mon hermétisme à la danse, il pourrait s'intituler "jeux de mains jeux de jolies", bon la musique qui va avec c'est pas vraiment ma tasse de thé.
http://www.wimp.com/chinesehands/
Enfin, on fête aujourd'hui le 182ème anniversaire de Eadward  Muybridge dont j'ai découvert  l'existence à partir du photographe de Philip  Glass : il parait que la video peut en choquer certains car on voit des gens qui dansent nus. Donc que les pudiques se contentent d'écouter la musique...

samedi 7 avril 2012

Bésicles

-en réponse à la consigne #188 du défi du samedi
-Drôle d'idée que celle de se transformer en un objet ou de s'identifier à lui...
 
J'hésite un peu quand même : et si la transformation devenait définitive hein ?
Mon stylo plume 
qui glisse  encore sur le papier avant d'origamiser la lettre pour un parent lointain non connecté, a déjà raconté son histoire. 
Mon basson bien aimé si souvent maltraité ? il s'est déjà exprimé pour dire nos désaccords.

Mon épée de tai chi ? mon sabre ? mon éventail de combat ? Ils sont  bien trop guerriers, je suis loin d'être un expert et exhiber des armes en cette période serait mal vu.

Et puis je suis tombé sur la série "B Siclas"*.
Il s'agit de la collection de lunettes de ma compagne. D'abord j'y ai mis du mien dans ces lunettes, puisque c'est moi qui  ai soigneusement déterminé la puissance des verres. Quand elle a admis, il y a plusieurs années, qu'il lui faudrait porter une correction optique, Gabrielle a dit : d'accord je veux bien, mais je veux une monture originale.
Chez l'opticien, elle a jetté son dévolu sur la plus belle monture du présentoir, en déclarant : "entre cette monture et moi commence une histoire d'amour !" Bien qu'un peu jaloux, j'ai du reconnaitre qu'elle n'avait pas tort : toutes les autres montures faisaient pâle figure à côté de celle qui avait trouvé grâce à ses yeux.
Depuis, tous les 3 ans, après un rapide contrôle chez moi, elle se rendait chez l'opticien du coin pour voir les nouveautés de la marque et revenait fière de sa nouvelle acquisition. Néanmoins les précédentes montures restaient "en secours" au cas où l'histoire d'amour du moment se brise.


Gabrielle a malheureusement du stopper sa collection ... On raconte que cette marque a fait faillite après que le patron de la branche française ait mis les voiles avec la caisse et  il ne s'est plus trouvé de monture originale qui accroche le regard de ma compagne. Alors elle chouchoute au maximum ses protégées pour qu'elles durent longtemps en attendant peut être, un jour, un nouveau coup de foudre.
Je voudrais être les lunettes de Gabrielle, celles qui lui permettent de voir le monde, peut être pas plus beau, mais tellement plus net. J'aime quand elle les enlève un moment pour les essuyer délicatement, j'aime quand elle se pince le nez à l'endroit où les patins ont marqué son nez. Mes branches caressent doucement  ses oreilles. Et si parfois elle enlève ses lunettes, pendant un court instant, elle coince une branche dans son chemisier...alors oui,  mon choix de transmutation s'arrête définitivement sur cet objet qui ne la quitte pas.
 
*PS  J'ai du changer le nom rigolo de ces lunettes  histoire de m'éviter un procès parce que le monde de l'optique est sans pitié. 
Z

jeudi 5 avril 2012

Une tortue nommée Tranxène

   
écrit pour mot image citation 


A cette époque, j'ignorais que l'entrée des tortues d'Hermann était réglementée.
Des amis traversaient régulièrement  l'Europe du sud , ils racontaient qu'en Yougoslavie au lieu de hérissons, on voyait  parfois pousser  les tortues sur la route.
Ils m'avaient  donc offert cette tortue de contrebande qui avait voyagé sous le tapis de sol de leur voiture pour échapper aux douaniers.