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A cette époque, j'ignorais que l'entrée des tortues d'Hermann était réglementée.
Des amis traversaient régulièrement l'Europe du sud , ils racontaient qu'en Yougoslavie au lieu de hérissons, on voyait parfois pousser les tortues sur la route.
Ils m'avaient donc offert cette tortue de contrebande qui avait voyagé sous le tapis de sol de leur voiture pour échapper aux douaniers.
Après un bref repérage, elle a semblé apprécier le jardin de l'Escale, a repéré Wolfgang le chat angora, et Betty la paonne, et a finalement élu domicile dans le fond du jardin.
A la belle saison, nous déposions nos offrandes de feuilles de salade fraîches et de morceaux de fruits.
Encore aujourd'hui, j'ai du mal à expliquer pourquoi j'aimais caresser cette bête et pourquoi je la trouvais attendrissante, alors que Wolfgang et Betty étaient bien plus démonstratifs.
La seule ombre au tableau était l'angoisse qui entourait la présence de cette bestiole : elle était peu repérable dans les hautes herbes ; les passages de tondeuse étaient précédés de repérages méticuleux et obligatoires car nous craignions le drame.(sinon, les garçons avaient proposé de couper l'herbe aux ciseaux ...)
A l'automne, elle s'enterrait quelque part au fond du jardin et là aussi c'était l'angoisse : si elle sortait trop tôt de son hibernation c'était la mort assurée, et pendant cette hibernation, où fallait il déposer les vivres puisque madame tortue tenait sa cachette secrète ?
Quelqu'un proposa de coller un drapeau rouge au sommet de sa carapace pour faciliter la localisation.
Le nom de Tranxène lui fut donné, cette tortue m'angoissait et je me sentais coupable d'avoir accepté ce cadeau interdit et j'étais désormais responsable de sa survie.
Effectivement, deux ans plus tard, à l'arrivée du printemps, elle est restée cachée et, au milieu de l'été, nous avons retrouvé sa carapace. Vide...
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