samedi 13 avril 2013

le # nanti vous salue bien



---Amis, ne vous inquiétez pas : point ne suis sous l'emprise d'une drogue illicite ...le café  en perfusion et la nicotine en chewing gums sont encore autorisés.  Peut être attendiez vous mon coming out fiscal annuel ? 


Vous serez déçus... ce sport  devient d'un "commun" beurk !
(si vous y tenez  contentez vous  des précédents 2010 et 2011)


Et puis c'est parfaitement inutile puisque depuis le mois de Septembre dernier, nous avons tous été classés comme #nantis par notre adorable ministre de tutelle et la plupart des journalistes.


Quels que soient nos gains, pour elle,  c'est beaucoup trop et, si par hasard nos bénéfices sont ridicules par rapport à une moyenne(?) que je n'atteindrai jamais, c'est parce que nous ne travaillons pas suffisament. Voilà, la messe est dite --------
Je reconnais que je suis  riche de choses immatérielles qui pour la plupart, ne se comptabilisent pas sur une déclaration de revenus.


Et dans quel paradis fiscal  part l'argent de Zigmund-le -nanti ?


Nous sommes du genre panniers percés : outre les plantes rares de la serre, il y a les livres  et le savoir qu'ils offrent ; addiction grave, ils s'entassent un peu partout... il y a  le cinéma, la musique, l'étude.


Un récent rapport de l'INSEE  déclare sans rire que les prix à la consommation n'ont augmenté que de 1% . Ces gens là sont aveugles ou cyniques, ils ne vont jamais faire leurs courses... ou  alors ils se font offrir le restaurant. 





prenez une loupe parce que j'arrive pas à agrandir plus :




Je n'ai qu'un exemple d'un prix très fixe depuis 10 ans ou 15 ans : les tarifs opposables de la sécu qu'on peut résumer en prix de la consultation d'un médecin. 


Comme chaque patron ("pourri forcément pourri") j'ai vu mes charges progresser : fuel, salaires, charges sociales, loyer ... 


La seule  maison dont je suis propriétaire,  suffit à notre bonheur.


Comme nous sommes des  #nantis, une part du trésor accumulé chaque année, sert à aider nos enfants qui galèrent...
Mes vacances de #nanti se passent en Bretagne ou dans la famille.


L'option remplaçant est exclue.


Les congrès, financés de mes deniers, sont des vacances "studieuses". 
Des statistiques circulent sur les bénéfices des médecins généralistes et spécialistes : la partie basse de la fourchette de gains me parait inatteignable rigoureusement inatteignable  en secteur 1 même en multipliant par quatre le nombre de mes consultations : je voudrais qu'on m'explique ... j'attends ...et je n'ai pas l'intention de me bousiller la santé à travailler plus pour gagner autant qu'il y a 15 ans... et je n'ai ni l'intention d'investir à fonds quasi perdus pour embaucher un orthoptiste"gain de temps" qu'il faudra licencier à ma retraite sans successeur ni de m'offrir  des appareils bling bling  qui  à peine amortis, partiront à la casse. 


L'harmonie familiale,  les amis , les concerts, la satisfaction d'être utile aux malades,  ne se calculent pas au grand dam des capitalistes (qui mettraient bien un impôt la dessus)
Circulez il n'y a rien à voir !
   Alors voilà , je vais rester un #nanti  et pour ça, dans un premier temps, le torchon qu'on nous propose de signer(sous le vocable pompeux de contrat d'accès aux soins) je vais continuer à le descendre en flammes auprès de mes confrères.
Qui parmi nos confrères S2 sera assez naïf pour croire la parole des caisses : "il y aurait un retour en arrière possible" : nous S1 avons cru à ce  retour en arrière et à la revalorisation des honoraires : ON NOUS A MENTI, NE SIGNEZ RIEN !
(et ce sont ceux pour qui j'ai toujours voté qui ont menti les premiers)
 Notre ministre de tutelle a choisi de se mettre à dos la plus grande partie des médecins : ceux qui lui étaient déjà hostiles politiquement, bien sûr,  mais aussi  la minorité des médecins qui comme moi ont voulu croire qu'elle ne pourrait pas faire pire que ses prédécesseurs. 
La destruction de la médecine libérale française, la montée en puissance des groupes financiers que sont les mutuelles, la démédicalisation de l'ophtalmologie, voilà son oeuvre in-dé-lé-bile. Elle devra l'assumer ...  les #nantis n'oublieront pas.
 

 
 

z


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vendredi 5 avril 2013

la poussière sous le tapis



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Ce billet me trottait depuis longtemps dans la tête, avant même que je me lance dans l'aventure de ce blog.
Vient le moment de le mettre en forme...
Pourquoi maintenant ?

mardi 26 mars 2013

seder


J'ai treize ans
Mes grands parents m'ont choisi moi parmi tous leurs petits enfants pour ce voyage dont je rêvais.
Dès mon arrivée j'ai  eu la certitude que j'étais attendu , que ma place était là .
C'est une évidence, je suis ici chez moi...
En ce soir de pâques je suis seul, mes grands parents sont couchés, je me promène dans le jardin de l'hôtel.
D'une fenêtre  ouverte, montent des chants, je m'approche  pour voir et écouter le groupe de personnes  partageant le repas traditionnel.  Si j'osais, je pousserais la porte et je demanderais à m'asseoir à la place  réservée ce soir là, dans chaque foyer, pour l'étranger. Mais je n'ose pas et je reste dans l'ombre à envier ces familles qui chantent et prient. A cette époque je crois encore que j'ai la foi.
Le voyage se termine bientôt, je suis très malheureux de devoir rentrer et de quitter ce pays qui  a toujours été le mien.
A cette époque je suis persuadé que je reviendrai prendre cette place qui m'attend à leurs côtés dès que je serai adulte et j'en fais la promesse.
Je ne suis jamais retourné, la foi s'en est allée,tout doucement,  l'attachement est resté intact.


Seul ce soir comme il y a tant d'années, je n'ai pas pu partager le repas avec mes parents.
Savoir qu'ils ont partagé ce repas tout seuls me brise le coeur.
Ma Zigmund s'est désolée hier d'avoir raté son harosset à cause de la fatigue.
Nostalgique, je caresse Zigmund chat, en repensant à ma promesse non tenue, à ce rêve brisé remplacé par un autre : celui de vivre librement mon métier de médecin et ophtalmologiste.
z