mercredi 3 juillet 2013

écouter/ être écouté

Malgré le retour du soleil, mon moral est plutôt bas.
Des soucis, j'en ai, mais qui n'en a pas ?
Je ne suis pourtant pas à plaindre j'ai le nécessaire et assez de superflu pour que la vie soit facile.

lundi 24 juin 2013

"rendez vous dans une autre vie "


J'avais rencontré Annie lors d'un stage de tai chi. Elle était alors enceinte de sa fille. 
Un jour, son mari m'a guéri par conjuration, une sorte de verrue sous unguéale qui avait mis en échec tous les dermatos consultés...De temps à autre, nous nous rencontrions  lors d'évènements tai chi ou alors, accompagnée de sa fille, elle faisait des kilomètres pour venir me consulter.
L'été dernier, elle a laissé un message sur mon répondeur pour demander une consultation.Mais elle ne répondait pas au téléphone, elle était partie en vacances.C'est pendant ces vacances que la maladie l'a terrassée.Elle a pu rentrer chez elle pour tenter diverses chimios.Sans résultat....je n'ai pas pu me rendre à ses obsèques.
J'étais plus proche d'Anne, une fille drôle et gaie, un peu fofolle ; d'après ses enseignants, son tai chi était  plutôt approximatif. Quant à moi, je garde le souvenir de ce stage en Bretagne où toute la maison résonnait des fous rires de notre petit groupe.
Elle nous racontait sa vie de prof de français en banlieue, nous enseignait les subtilités du français des cités ou nous faisait découvrir des romans policiers.
Un jour un anévrysme s'est rompu ...
Et plus récemment, il y a eu Laurent le musicien.
Je me souviens de nos discussions d'après tai chi  quand nous nous retrouvions tous au café. Nous parlions musique  aussi bien sûr et de nos vies respectives. Il venait rarement aux cours à cause de la distance. Lors de son premier tui shou (voir en fin de ce post)sa partenaire amie se retrouva avec une cheville dans le plâtre suite à une chute  mal gérée. Le coeur du musicien a fait une pause trop longue et imprévue. Nous n'entendrons plus sa guitare.
A eux trois , et aux autres amis du tai chi qui nous ont quittés avant l'heure, avant  de voir leurs enfants devenir adultes, je dédie la chanson qui suit(*) comme un bouquet de fleurs à côté de leurs noms gravés.



*( et ce, bien que je n'aime pas certaines prises de position de Françoise Hardy)




mercredi 19 juin 2013

le concert

Sur scène :  200  jeunes choristes  une douzaine d'acteurs et la réunion pour l'occasion de 2 orchestres amateurs.
Amateur, c'est déjà beaucoup en ce qui me concerne, dilettante serait plus exact.
Mais, ces derniers temps, j'avais bossé mes partitions de basson  pendant chaque temps libre, répétant un rythme  qui refusait de passer. Chaque essai malheureux  était entrecoupé de jurons qui retentissaient dans toute la maison.
http://www.daniellaberge.net/music/rhythm/exercises/4-6f.html
Gabrielle, pour sa part, était intégrée dans la partie théâtre du spectacle. Le texte qui lui revenait était long, comportait des lourdeurs risibles, et, du coup, elle avait pris la liberté de réécrire certains passages ...("je sauve ta pièce ! " disait elle au metteur en scène estomaqué par les changements qu'elle apportait au texte)
 Le metteur en scène pris entre 2 feux (l'auteur et Gabrielle) a du s'arracher les cheveux plusieurs fois, parce que Gabrielle est du genre têtu. 
Après la première répétition générale, le moral de l'orchestre était bas, nous n'étions pas au point, les mômes chantaient faux, j'étais le seul à être content (secrètement) parce que je sentais que j'avais  un peu progressé.   


La dernière répétition générale fut plus rassurante : l'orchestre  et les enfants avaient trouvé le fit.  De temps en temps on entendait un bruit hideux venu de mon basson : le do grave venait  de décider  une grève sans préavis ; la compréhension  de la panne et réparation m'ont  pris une bonne partie de la répétition. 
Mon moral était au plus bas.
Les deux premiers spectacles se sont bien passés, nous étions bien meilleurs qu'aux répétitions, Louisa, notre chef d'orchestre m'avait dispensé du rythme pourrave qui me bloquait puisque le fagott et la clarinette basse "assuraient".(elle me préférait muet qu'à contre temps, ce en quoi elle n'avait pas tort)
A l'entracte, pour aller prendre l'air  avec les copains, j'ai traversé la grande salle , enfin, j'ai essayé, car il est difficile de traverser une foule de gens qui vous connaissent : on se doit de saluer chaque groupe de personnes. 
Résultat de la tentative de traversée :  à mi chemin (*)une demande de rendez vous  pour gratouillis par une Léontine venue assister au spectacle et deux ou 3 présentations(type "c'est l'ophtalmo !") accompagnées du classique :"ah c'est pas facile d'avoir rendez vous chez vous !"
j'ai battu en retraite et pris la décision de passer les autres pauses dans les loges ou les coulisses.  
C'est avant le dernier concert qu'est venu le trac.("je flippais ma race"- j'aime cette expression trouvée via Zoe Shepard) 
  Peut être parce que je savais que mon professeur serait dans la salle, et aussi parce que je m'étais promis de jouer au mieux pour mes parents comme s'ils étaient dans le public.
Gabrielle  était resplendissante dans son costume. Elle fit grosse impression, elle savait son texte et sa diction était parfaite.
J'étais fier d'elle.

Dans notre pupitre d'instruments à vents, quelques petits marrants racontaient des blagues de préférence graveleuses, ensuite il fallait arriver à jouer  le morceau suivant sans rigoler.
Quand la dernière note fut envolée, pendant ce micro silence qui précède les bravos, Louisa nous fit un signe discret (pouce levé), indiquant que nous avions été bons. 
 Nous étions sur un nuage de bonheur.
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-* comme le pneu
 sur mes rapports avec le basson : grave et non transpositeur