Si mes calculs sont exacts, la millième est là, cuite, prête à être livrée comme chaque jour sur Fesse bouque , touitter et gougueule plus.
Cette #Baguette est livrée à la ministre, au premier ministre, au président, et au parti dit socialiste : ces gens ont eu mes suffrages, depuis que je vote ( avec une exception pour le PCF et une pour Jacques Chirac en 2002).
Il ne faut pas grand chose pour faire resurgir un passé longtemps enfoui.
C'est chaque année à l'occasion de Pessah ou de Yom Kippour...
Ce fut l'an dernier aux obsèques de Ma quand le regard de Sarah votre maman s'est fixé sur moi au moment des condoléances, et quand j'ai revu ou écouté au téléphone tous les amis après ce silence de quarante ans.
Et cette année c'est à l'occasion d'un anniversaire, le tien Dorice.
Il était question de t'envoyer une vidéo pour te faire une surprise. Je vous savais réunis là bas quelque part vers Jérusalem. Je me suis joint à la fête virtuellement.
J'ai d'abord pensé envoyer une vidéo de moi jouant au basson "bon anniversaire" suivi de l'Hatikva mais c'était difficile techniquement : cette vidéo aurait pourtant résumé une partie de mon cheminement fausses notes ou erreurs incluses.
Les rares informations que j'ai sur ton devenir (et celui de ta famille qui était comme la mienne ) me montrent que nos routes se sont séparées et que les différences politiques ou religieuses se sont sans doute creusées.
J'ai donc opté pour un genre de "je me souviens " pour vous résumer en 2 ou 3 photos ces 40 ans de silence vus de Bled la Forêt.
Dans mon souvenir nous avons 17 ans ou 20 ans soit l'âge auquel nous nous sommes séparés.
Je me souviens de notre premier camp à Ixebourg. Notre "chef ", à peine plus âgé que nous, est un fan de Jean Christian Michel : des journées entières à écouter ses interprétations de Bach ; au début nous protestons un peu, mais ce sont les seuls disques, c'est lui le chef et à la fin du camp, je suis contaminé à jamais par Bach (et un peu aussi par Jean Christian Michel).
Aujoud'hui encore, la moindre partition de Bach me ramène à ces moments heureux dans cette vieille maison à l'écart de ce bled que nous connaissons parfaitement de nuit. Je me souviens que nous traversons ce village en chantant à tue tête.
Nous construisons des tables à feu, des fours en terre, nous nous défoulons lors de courses en sacs ou lors de sioules.
Dans cette même maison, je lis la prière du matin pour les plus jeunes. A cette époque, j'ignore que la foi s'en ira doucement et définitivement quelques années plus tard.
Aujourd'hui Ixebourg, village sans caractère, mais dont le seul nom nous faisait rêver, est devenu une moche sortie d'autoroute entouré d'une vilaine zône industrielle. Je suppose que "notre" vieille maison en pierre a disparu.
Je me souviens d'autres camps au bord de la mer :
sur la plage, notre feu de camp refuse obstinément de prendre. Baden Powell n'avait pas préconisé l'usage de la s*lexine .. Nous si ! bien sûr, avec prudence et ça a bien marché et ok ce n'est pas scoutiquement correct.
Histoire de nous épater mutuellement nous nous exerçons à jongler avec les braises.(si on tient plus de 2 secondes c'est bon pour l'ego :-))
Tôt le matin nous assistons à la criée à Concarneau.
Plus tard, l 'un de nous, qui deviendra artiste, redessine les vitraux de la cathédrale de Quimper.
En cuisine, nous plongeons désespérément dans une énorme gamelle de purée pour repêcher la plaquette de beurre tombée au fond ...sans succès puisque le gros morceau de beurre se retrouvera à notre grande honte, dans l'assiette du rabbin venu nous rendre visite.
Aujourd'hui, la ville close est devenue un lieu très touristique où les magasins de souvenirs jouxtent les restaurants.
Je me souviens de nos discussions avec Hatoul, ou Haïm, et de Nounours qui chantait faux mais arrivait à nous faire chanter juste.
Je me souviens de votre père défendant aux yeux du mien le nouveau rabbin qui chantait faux en disant "oui mais il a la foi" et de mon père répondant "heureusement qu'il a la foi , c'est mieux pour un rabbin !..."
Je me souviens que notre groupe était très soudé, mais que lors du mariage de deux d'entre nous, nous nous sommes dit "au revoir" en sachant que c'était un quasi adieu parce que la vie allait nous séparer.
Bien sûr nous nous sommes revus, encore quelques fois, mais nos chemins s'étaient déjà bien écartés occasionnant cette gène indiscible de devoir rester sur des niveaux superficiels dans la conversation, cette peur de poser des questions.
Quarante ans de silence ne se résument pas en une vidéo ou en un power point d'anniversaire, c'est juste plus fun...
Dorice, et vous tous mes amis qui avez embelli mon adolescence, vous me manquez, bien plus maintenant que je suis père et alors que je serai bientôt grand père.
Je n'ai pas pu/voulu enseigner la religion, la foi, mais j'ai transmis à mes fils les valeurs morales qui nous unissaient et l'attachement à ce pays où je n'ai pas pu ou voulu vous rejoindre.
Je charge ces ados qui ressemblent à ce que nous restons dans mon souvenir de te souhaiter un joyeux anniversaire.
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C'est un moment que j'attends avec impatience : Mai Paris le congrès, c'est comme une friandise, une récompense, mais aussi cette sourde inquiétude de rater un enseignement important, de faire un mauvais choix.
Au baccalauréat en 1971 je suis tombé sur la question du Front Populaire en histoire. Je me souviens encore de ma réponse : à cette époque il n'y avait eu que 3 cas d' arrivée démocratique de la gauche au pouvoir : Espagne en 1936, Front populaire en 1936 et Chili en 1971. Deux ans plus tard, un général prenait le pouvoir au Chili et Pablo Neruda disparaissait peu après son ami Salvador Allende. On peut considérer que l'élection de François Miterrand en 1981 est une arrivée démocratique de la gauche au pouvoir. Pour ce qui est de François Hollande, arrivée démocratique certes, mais peut on parler de "gauche au pouvoir " ? Quelques mois séparent : "mon ennemi c'est la finance "de "I am not dangerous"....
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Ne pas évoquer un autre 11 septembre bien plus marquant n'est nullement une marque d' indifférence ou d'oubli.(merci à M GB pour la photo de New York)
En réponse au défi du samedi consigne #259 Il m'était arrivé, il y a bien longtemps, de passer cette porte, en invité, pour partager un café. Pour diverses raisons, je n'avais pas souhaité entrer là comme initié. Déjà, sans doute, mon trop grand penchant pour le désordre... Mais j'avais remarqué cette sonnette et interrogé mon hôte lequel avait répondu : la sonnette ? oh, simple ornement, elle ne fonctionne plus depuis bien longtemps !
J'ai treize ans Mes grands parents m'ont choisi moi parmi tous leurs petits enfants pour ce voyage
dont je rêvais. Dès mon arrivée j'ai eu la certitude que j'étais attendu , que ma place était
là . C'est une évidence, je suis ici chez moi... En ce soir de pâques je suis seul, mes grands parents sont couchés, je me promène
dans le jardin de l'hôtel. D'une fenêtre ouverte, montent des chants, je m'approche pour voir et
écouter le groupe de personnes partageant le repas traditionnel. Si j'osais, je pousserais la porte et je demanderais à m'asseoir à la place réservée ce soir là, dans chaque
foyer, pour l'étranger. Mais je n'ose pas et je reste dans l'ombre à envier ces familles qui chantent et prient. A cette époque je crois encore que j'ai la foi. Le voyage se termine bientôt, je suis très malheureux de devoir rentrer et de quitter
ce pays qui a toujours été le mien. A cette époque je suis persuadé que je reviendrai prendre cette place qui m'attend à
leurs côtés dès que je serai adulte et j'en fais la promesse. Je ne suis jamais retourné, la foi s'en est allée,tout doucement, l'attachement
est resté intact.
Seul ce soir comme il y a tant d'années, je n'ai pas pu partager le repas avec mes
parents. Savoir qu'ils ont partagé ce repas tout seuls me brise le coeur. Ma Zigmund s'est désolée hier d'avoir raté son harosset à cause de la fatigue. Nostalgique, je caresse Zigmund chat, en repensant à ma promesse non tenue, à ce rêve
brisé remplacé par un autre : celui de vivre librement mon métier de médecin et ophtalmologiste. z
Yann avait débarqué un beau jour d'été dans notre groupe d'amis. Son regard dur et glacial le rendait plutôt antipathique. Sans emploi fixe, il vivait dans un taudis. Je me souviens que certains, paranos, avaient suggéré que ce pouvait être un "indic", hypothèse rapidement balayée, et, de toute
façon, nous n'avions rien à cacher.
Ce jour là, il pleuvait sur Saïda, la capote de la voiture décapotable prétée par un ami pour l'occasion a refusé de fonctionner, donc Pa et Ma Zigmund ont du se marier trempés.
Jules et Jeanne ont une petite fille en CP Marion.
Ce sont des parents normaux, gentils, attentionnés mais un brin bohème et souvent dépassés par les évènements.
Or l'institutrice de Marion lors d'une réunion "parents-profs" a exprimé son désir de voir arriver les enfants à l'heure le matin, et elle a ostensiblement regardé dans la direction de Jules et Jeanne qui ont piteusement baissé la tête( il est vrai que Marion est très souvent en retard).
De retour à la maison, les bonnes résolutions sont prises : on se lèvera plus tôt , on va s'organiser au mieux pour que la petite arrive à l'heure, voire en avance, plus question d'avoir la honte.
Ce jour là, ils ont fait sonner le réveil une heure plus tôt : réveil de Marion, douche , habillage, petit déj', brossage de dents et ...en route .
Fiers de leur "timing " parfait, ils traversent le village,tête haute, encadrant Marion qui porte son cartable sur son dos. Ils s'étonnent un peu que les rues soient désertes...
Le frigo de l'Escale est à l'image du reste de la maison : un vieux fouillis que d'aucuns trouveront sympathique et que
d'autres jugeront bordélique. Pas question d'enlever un seul des magnets ou des objets posés dessus. Chacun a une histoire, une justification...petite
énumération : -masque de tigre du nouvel an chinois 2010. -un stylo en forme de maïs offert par un labo (lequel ???...m'en fous !) -le sticker carré de "espace sans foot, la coupe est pleine " que nous n'avons jamais osé exposer à l'extérieur de peur de
nous faire caillasser. -une étiquette prise dans un abattoir portant cette mentionmystérieuse: "halal 15%" -monstres des mers (robin des
bois) -une photo de nos chats précédents (Wolfgang et Zoé) -un mouton magnet rapporté d"Ecosse qui fait entendre une musique épouvantablement fausse quand on appuie
dessus... -et bien d'autres magnets glanés lors de nos voyages... le frigo de nos amis est orné d'un seul type de magnets : des mots tous différents qui permettent de former des phrases,
étonnantes, tendres ou amusantes. C'est un jeu agréable qui nous a séduits. Nous envisageons de faire une place sur notre frigo pour ce genre de magnets mots Et vous ? A quoi ressemble votre frigo ?
z
Les trois patients dont nous allons parler ne sont heureusement pas des cas fréquents de glaucome. Cet article est le versant sombre d'un précédent "j"ai même rencontré des glaucomes gentils".
Ma maison est située dans une rue calme ; il y a une grande cour , une terrasse. Je vais à l'école, à côte du magasin de mon papa. J'aime plonger mes mains dans les sacs de céréales et faire glisser les grains de blé entre mes doigts
J'étais depuis peu installé, tout juste sorti des jupes de l'hôpital où j'avais étudié principalement le glaucome.
A l'époque, ils devaient avoir 50 ans, elle petite, éteinte, ne voyait que d'un oeil, lui frustre, pas causant, méfiant me regardait de travers.
Après avoir étudié leurs lunettes, j'ai mesuré leur pression oculaire à la recherche d'un glaucome.
Pour leurs 3 yeux, le résultat était édifiant : 30mm Hg alors qu'on commence à s'inquiéter à partir de 21-22(avec qq nuances).
(photo d'un oeil normal)
Au cas où j'aurais eu un doute sur le diagnostic, le fond d'oeil était typique d 'un glaucome.
Pour Monsieur le "creux dans le nerf optique" ce que nous appelons l'"excavation" était quasi caricatural, le diagnostic de glaucome chronique sautait aux yeux.
J'ai pris le temps d'expliquer le plus simplement possible qu'il allait falloir s'occuper de ça sérieusement, et pour ne pas les angoisser, je n'ai pas prononcé le mot de cécité.
Ne possédant pas d'appareil pour relever le champ visuel, j'ai convaincu le couple d'aller voir mon boss à l'hôpital . Dès leur arrivée, ils ont été dirigés au champ visuel, chacun son tour.
L'examen du champ visuel est simple : on vous installe devant une coupole blanche, on vous fait promettre de ne pas remuer (ni les yeux ni la tête) et on vous fait voir des points lumineux d'intensité variable un peu partout sur la coupole.Vous appuyez à chaque point vu. C'est simple, un peu barbant parce que c'est long, mais comme c'est au champ de vision que s'attaque le glaucome, les 10 minutes sans bouger (par oeil) valent la chandelle.
Monsieur a tellement râlé que son champ visuel n'était pas interprétable, et madame qui avait quelques problèmes de compréhension (voir le squetch des inconnus : "fallait appuyer ?") a mis à rude épreuve les nerfs de l'infirmière qui surveillait l'examen.
J'ai ensuite pris des photos de leurs nerfs optiques et je suis allé montrer les résultats au patron.
C'est là que les choses se sont gâtées. Monsieur s'est mis à hurler devant la salle d'attente pleine qu'il en avait marre d'attendre, et qu'il avait des trucs bien plus importants à faire, que son glaucome il s'en foutait, qu'on ne le reverrait plus jamais et a emmené madame dans son sillage de jurons et d'insultes.
Au vu des résultats de monsieur, on pouvait parier pour une cécité dans une dizaine d'années.
Quelques mois plus tard madame est revenue me consulter et a accepté le traitement. Je continue à la surveiller régulièrement et à m'angoisser pour son seul oeil restant.
Et Monsieur ?
Je le revois régulièrement, il attend devant mon cabinet, c'est lui qui conduit sur plusieurs kilomètres la voiturette dans laquelle il amène madame à sa consultation semestrielle.
J'ignore comment est son champ visuel, je suppose qu'il voit un peu, je sais qu'il n'est pas traité et je sais que je ne traverserai pas la rue devant sa voiturette...
Depuis quelques jours Gabrielle a trouvé un nom pour le ciclidé africain qui remplace Saruman il s'appelle "Jaune Lemon"
Au fait Rocky Sifredo a disparu assez vite et miss Labeo a rendu l'âme, il y a peu ; elle repose à côté de Saruman dans le grand bac à fleurs de la salle d'attente.
Donc quatre rescapés dans l'aquarium : Victor le nettoyeur qui nettoie peu, Charybde et Scylla (2 gros poissons chats qui ont disparu depuis quelque temps(peut être agonisent ils dans un coin) et Jaune Lemon vedette incontestée des lieux.
Hier, 8 décembre, les médias nous ont donc "gavé" de Beatles, jusqu'à ce que neige et verglas passent au premier plan de l'actualité.
Sur FB quelqu'un demandait de voter pour une chanson de John Lennon ; bien sûr "imagine " était largement en tête ; j'ai voté pour "instant karma" bien que je n'en connaisse pas la signification exacte, tout simplement parce que c'est sur ce morceau écouté en boucle et avec plein de décibels au foyer du lycée que je révisais mon baccalauréat . C'est cette musique rythmée et énergique (que j'aurais volontiers chantée le poing levé) qui reste associée à cette dernière année passée dans un lycée étouffant .
A cette même époque j'étais impressionné par le film "des fraises et du sang" = "the strawberry statement" et ce final reprenant "give peace a chance " mais aussi la voix de Buffy Sainte Mary "dans the circle game" la chanson finale.
J'ai revu des extraits de ce film qui a pris des rides comme moi, mais pas tant que ça.
Ce matin après mes consultations, je me suis battu avec Jaune Lemon pour le prendre en photo ça a été dur, monsieur jouait sa star.
j'obtiens ça :
(déconnexion probable pour qq jours pour cause de congrès et bugs internet mobile)
la consigne Tôt le matin, le site était déjà noir de monde. Dans ma tête tournait ce conseil : "arrange toi pour oublier la foule et ne pense qu’à regarder ! " La traversée de l’esplanade écrasée de soleil fut éprouvante, ce matin là, je faisais une overdose de chinois,(suite à une arnaque qui m’avait mis de fort méchante humeur) et j’avais décrété qu’aucun vendeur de souvenirs ne m’approcherait .