sur ma boite mail perso je reçois,(comme nous tous), des diaporamas de tous styles, des textes ou des gags envoyés par des amis qui ont intégré mon nom dans une liste de diffusion. J'y jette toujours un coup d'oeil ; il est rare que je les re transfère pour ne pas charger les boites mail des autres.
Et de temps en temps, on tombe sur quelque chose qui sort du lot qu'on a envie de diffuser. C'est le cas de cette fable parue il y a peu sur un blog de poésie avec pour signature : la belette.
Cette fable arrive à point nommé parce que justement, je fais une overdose de discours sécuritaires, de portes ouvertes enfoncées par les ministres.
En gros, j'étouffe, j'ai la rage et j'aimerais bien pouvoir crier "dégage " ou "casse toi etc..." et transmettre cette fable me semble plus correct et respectueux des institutions.
Car comme je l'ai écrit dans un commentaire à Madame de Keravel, ce gouvernement est le résultat d'un suffrage à 54%.(et pour provoquer je dis même nous avons voté à 54% ...)
Et que moi et quelques autres sarcophobes se revendiquent des 46 % restants ne change rien à l'affaire. Nous avons eu le choix, nous avons choisi, il serait bon d'être plus judicieux dans les choix à venir.
Donc un grand merci à la belette pour la fable qui suit :
le règne de mulot
Mulot s’est retrouvé un beau jour au pouvoir
En bien manipulant les animaux stupides,
Et beaucoup s’étaient dit, tous seuls dans l’isoloir,
« Essayons celui-là qui n’a pas l’air cupide ».
Il avait intrigué des années en coulisse
À tort et à travers trahissant ses rivaux
Sachant à tout moment donner l’image lisse
D’un animal affable qui sait faire gros dos.
Une fois au pouvoir, le rongeur excité
Réunit ses amis, certains sentant le rance,
Dans un lieu très branché, pas du tout en secret
Et en marge du peuple firent grande bombance.
La suite révéla les tréfonds du rongeur
Qui une fois élu, parvenu à ses fins,
S’entoura d’une bande de vrais liquidateurs
Qui en un tour de main aux acquis mirent fin.
Il promet l’impossible, et ce, en pleine crise
Faisant croire au monde que c’est lui le sauveur
Des paradis fiscaux, il veut casser l’emprise
Et mettre au pilori tous les spéculateurs.
Tout cela n’est qu’esbroufe et manipulation.
Le temps jouant pour lui, il égare, dissimule
Dévie l’information en faisant diversion
Compte une fois encore sur le peuple crédule.
De parole facile, de l’acte, il est avare
Surtout pour inquiéter ses amis, les puissants.
Qui avec son accord du public s’accaparent
Ne concevant le monde qu’en le marchandisant.
D’un culot insolant, niant les évidences
Il a avis sur tout, même si, ignorant,
Faisant croire qu’il est un vrai puits de science
Il joue devant sa Cour le rôle du savant.
Tous les acquis sociaux sont dans la moulinette
Les uns après les autres placés sous le hachoir
Malaxés, écrasés et réduits en miettes
Il ne reste plus rien, l’avenir devient noir.
Devant tant de dégâts, les autres animaux
Se mettent à râler, appellent à la grève
N’admettent pas qu’ici il y ait tant de maux
Alors qu’il avait dit que ce serait le rêve.
Il est devenu sourd aux manifestations
Sa légitimité est pour lui la cuirasse
Qui le pare des coups de la protestation
Et commence à penser que le peuple l’agace.
Véritable obsédé de tout ce qui est sondage
Il ne voit que le chiffre, l’humeur de l’opinion
Nous rebat les oreilles de ces mauvais présages
De ceux qui comme lui sont de l’immigration.
Petit parmi les grands, monté sur talonnettes,
Il trône dans le monde et dans tous les médias,
Utilisant au mieux, le charme de starlette,
De sa grue condamnée à avoir les pieds plats.
Il vit comme un nabab au crochet du bon peuple,
Engrange une fortune, rêve dolce vita,
Espère au prochain tour, demeurer dans ses meubles
Et sûr que pour cela rien ne l’arrêtera.
La BeletteJanvier 2011