Le samedi est traditionnellement réservé à la société française du
glaucome qui est comme nous disons, ma "sur spécialité". Eh oui , nous ophtalmos, sommes divisés en "sur spécialités" il y a
les "segment antérieur" et les "segments postérieur" (et non je n'ai pas oublié le s final car on n'a dans l'oeil qu'un segment antérieur et qu'un segment postérieur.) Il y a des
rétinologues, des glaucomatologues , des "réfractifs" des cornéologues, des strabologues, des contactologues et des neuro ophtalmos. Compte tenu de mon installation en milieu rural, j'essaie de
faire un peu de tout du moins mal que je peux, comme un MG de l'ophtalmologie, mais dès qu'on parle de glaucome dans un congrès, j'y vais quasi par réflexe pour ne pas laisser passer la
moindre innovation.
Nous avons eu aussi une conférence, organisée par un labo (pour le glaucome je suis prêt à bien des compromis) et, cerise sur le
gâteau une belle conférence d'Eric Orsenna qu'il me sera difficile de résumer : à partir de sa compréhension du glaucome il a abordé la question du visible et de l'invisible , du long
et du court terme. Il a comparé notre société à la vision tubulaire du glaucome .
Il a conclu entre autres sur la curiosité(*) ce mot a la même racine latine cura (de curatif cure) : le curieux
est celui qui prend soin du monde.
Ce dimanche matin il pleut sur Paris, je suis en retard et j'ai raté mon bus, je fonce au métro et, distrait, je me trompe deux
fois de métro, j'arrive épuisé et trempé au palais des congrès.La journée démarre mal : la conférence sur le strabisme que je souhaitais suivre est presque terminée...Puis je retourne à mes
amours premières : le glaucome.
J'erre un peu seul dans l'exposition : c'est un plaisir masochiste mais aussi narcissique que de se fondre ainsi
anonyme dans la foule.
Je mange au restaurant avec des confrères que je connais via internet et nous discutons agréablement. Puis je retourne écouter
les cours de strabologie mais je décroche assez vite. Un confrère internaute a trouvé le moyen de me rencontrer, j'accepte provisoirement de retirer le masque de Zigmund, et nous discutons
boulot et politique. Il est rare que je parle politique avec mes confrères car je passe déjà facilement pour un "gauchiste" ce qui n'est pas un compliment pour eux. Le confrère rencontré
partage voire dépasse ma vision du monde et de la médecine c'est donc un échange intéressant.
Juste après, je pars pour la Sarkosie, au pavillon d'Armenonville pour la réception du congrès.
Sur le chemin, face au blokhaus, un clochard dort sur la pelouse. Je n'ai pas osé prendre la photo de face.
Avec mauvaise conscience (celle que n'a pas su avoir un certain président, celui qui promettait que plus personne ne dormirait dans la rue), je me
dirige vers la réception qui est semblable aux précédentes : la déco est soignée, il y a du monde partout, quelques amis, des mets étonnants comme la purée aux truffes, du thon aux épices.
Je ne goûte pas au champagne, je réserve ça pour l'annonce du résultat des élections, soit pour noyer notre chagrin, soit pour une fiesta de folie.
Dans un coin de la salle, une harpiste joue rain and tears pour les quelques amateurs qui savent tendre l'oreille.
Comme chaque année je retrouve mon ancien boss King Arthur et nous reprenons la conversation interrompue l'an dernier comme seuls
savent le faire les vrais amis.
Je lui montre ce tableau qui m'a beaucoup impressionné , j'ignore qui est le peintre. Si le titre n'est pas "solitude" c'est que
je ne comprends rien à la peinture.**
Il est tard et demain-tout à l'heure- c'est la présentation du rapport cérémonie à ne rater sous aucun prétexte.
*c'est sur ce thème de la curiosité que je me suis lamentablement "crashé" au concours d'entrée à l'Ecole Normale
...
**je mettrai, dès que Mémèle mon ordi aura fini de bouder, d'autres photos des tableaux de ce peintre
Z
Voici revenu le temps du congrès de la société française d'ophtalmologie.
Connexion intermittente, quelques ennuis petits et moyens à gérer à distance.
Il y a eu l'arrivée tard le soir dans une chambre d'hôtel assez confortable dans ce quartier où je me sens finalement comme chez moi.
J'étais l'un des premiers arrivés au palais des congrès, mais j'ai quand même du patienter vingt bonnes minutes pour une formalité : dès mon arrivée le système informatique a buggué grave et ce fut la panique parmi les hôtesses et les organisateurs.
Heureusement nul n'a songé à me rendre responsable de cette pagaille ; ils ignorent à quel point je suis nocif ("à l'insu de mon plein gré") pour les bestioles numériques.
Juste avant de partir, devant les faiblesses de Mémèle, mon note book, j'en ai commandé un nouveau : quand il est arrivé j'ai eu le temps d'admirer sa belle couleur rouge, d'installer quelques fichiers. Une heure plus tard, il s'est brutalement autodétruit sans explication. Le vendeur a repris le cadavre et j'ai attendu une semaine supplémentaire mon nouveau note book avec une certaine inquiétude, car le congrès approchait.
Deux jours avant le départ, mon nouvel ordinateur m'attendait chez le vendeur. Installation... tout roule... retour du travail et...à l'ouverture de la bébête : disparition de windows et réinstallation impossible !
Donc retour à la case vendeur qui a réparé et réinstallé.
Donc je n'ai pas voulu prendre le risque de partir avec ce nouvel ordi et c'est Mémêle le terrible qui m'accompagne au congrès.
Je remarque que la couleur du collier support de badge des congressistes a viré du bleu au vert et maintenant au violet, et pour quelques colliers, "ils" ont même osé le rouge !
Je voudrais m'en réjouir comme d'un signe avant coureur du départ du président actuel, mais ...
Je retrouve un confrère ami avec lequel nous échangeons quelques souvenirs et plaisanteries.
Il m'entraine sur ce stand presque désert que personne n'a encore remarqué.
Il s'agit d'une machine pour apprendre à opérer, pour s'entrainer, pour enseigner aux étudiants. On opère sans risque mais la machine ne laisse rien passer et donne un score. C'est un genre de super flipper pour ophtalmo en plus utile et plus marrant.
Bon, le jouet coûte cher...
Il y a cette autre machine moins ludique mais aussi didactique qui enseigne l'utilisation du Schepens (examen du fond d'oeil en ophtalmoscopie inversée)
Non point de conflits d'intérêt derrière cette pub éhontée.
Personne ne m'a rien demandé et je ne m'offrirai pas cette belle machine à opérer qui est un des plus chouettes jouets que le père Noël pourrait apporter à l'hôpital dans lequel je sévis.
Chers confrères qui aimez faire le tour des stands, si vous passez près de ce stand discrêt, faites une petite halte, amusez vous et rêvez...
Bon pour les dons, afin que j'offre la machine à mon hôpital bien aimé contactez moi : je vous dirai où déposer les valises de billets .
A vot'bon coeur m'sieurs dames !
:-))
z
Petite annonce : le docteur Abdallah Salomon Mohamed Mamadou Levi Berthold Zigmund serait heureux de céder X% de sa
clientèle...(X =% de la droite extrême )
(mise à jour mars 2014)
Ce dimanche là, il y a longtemps, il était question de voter pour les
cantonales.
J'avais décidé d'expliquer à mes garçons, encore jeunes l'importance d'aller déposer
un bulletin dans l'urne.
Chers défiants du Samedi
Avec des si que ferions nous, avez vous demandé...
Si j'avais eu le temps et l'esprit bien plus libres,
Et si mes trois ordis ne s'étaient mis en grêve,
Si mon nouvel ordi n'avait pas expiré,
Une heure, hélas, à peine, après acquisition
Et puis s'il n'y avait pas cette table toujours pleine
Si le courrier en retard ne s'amoncelait pas
Et si, comme en apnée jusqu'aux élections
Je twittais moins souvent sous l'insigne "l'oiseau bleu"
J'aurais pu concocter un texte en assonnances
Ou mieux un tautogramme construit avec des si.
Si, j'aurais bien voulu offrir un texte en si qui ne soit pas une scie.
Voici les trois musiques que me siffle cette consigne
Avec une préférence pour la belle messe en si.
Et de votre attention, donc, je vous remercie.
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J'avais fait expres de ne pas charger le cahier de rendez vous dans l'espoir de partir
Berlin ? trop loin pas assez de temps, rien prévu
Toulouse pour voir ma famille (dont deux membres sont malades ) avec une incursion au fin fond de l'Aveyron ?
La santé de Ma Zigmund tourne au casse tête médical, j'ai donc décidé de ne pas m'éloigner, et la ville rose
attendra.
Alors je suis resté, téléphonant régulièrement ici et là, en me disant que j'allais en profiter pour ranger la table et mettre de l'ordre dans mon courrier en retard
Comme toujours, je me suis laissé happer par internet, particulièrement par vos blogs où je suis passé silencieusement,
j'ai fait de nombreuses incursions sur twitter, je me suis passionné pour les élections, j'ai pesté contre mes ordinateurs qui donnent de gros signes de faiblesse.
Les vacances se sont donc passées à l'Escale et pendant ces quatre jours je n'ai rien fait de vraiment constructif. Manque de force et de
motivation ...Me voilà malade à mon tour , rien de grave, mais il a fallu annuler l'idée du cinéma aujourd'hui, j'ai renoncé à semer les graines de cucurbitacées (chaque année je nourris le rêve
de couvrir une partie du jardin de courges spagetti et de potimarrons).
Bref j'ai joué les larves... Les rares sorties ont été les courses, le banquier, et si je vais mieux un concert
demain.
L'oisiveté ne me vaut rien, il y a comme un reproche dans le regard de Zigmund-chat
Il est temps que je retourne consulter...
Z
Pourquoi ai je fait médecine et pas tueur à gages, ou gangster, trader, maffioso ?(voilà que je me répète...)
On peut raisonnablement se poser la question en regardant ma déclaration de revenus 2011 que je viens enfin de
terminer.
un petit billet vite fait (même pas polémique, ça va vous changer un peu)
comme de petits cadeaux pour pâques,
juste pour fêter la vacuité (provisoire) de la table pour cause de repas familial.
les deux premiers liens nous ont été transmis par une consoeur
vous prenez la formule mathématique suivante
1.2+(sqrt(1-(sqrt(x^2+y^2))^2) + 1 - x^2-y^2) * (sin (10 * (x*3+y/5+7))+1/4) from -1.6 to 1.6
vous copiez collez ça dans google et normalement vous avez une belle surprise.
(si ça ne fonctionne pas je vous enverrai la formule par mail)
le deuxième étonnera ceux qui me connaissent et qui savent mon hermétisme à la danse, il pourrait s'intituler "jeux de mains jeux de jolies", bon la musique qui va avec c'est pas vraiment ma tasse de thé.
http://www.wimp.com/chinesehands/
Enfin, on fête aujourd'hui le 182ème anniversaire de Eadward Muybridge dont j'ai découvert l'existence à partir du photographe de Philip Glass : il parait que la video peut en choquer certains car on voit des gens qui dansent nus. Donc que les pudiques se contentent d'écouter la musique...
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en réponse à la consigne #188 du défi du samedi
-Drôle d'idée que celle de se transformer en un objet ou de s'identifier à lui...
J'hésite un peu quand même : et si la transformation devenait définitive hein ?
Mon stylo plume
qui glisse encore sur le papier avant
d'origamiser la lettre pour un parent lointain non connecté, a déjà raconté son histoire.
Mon basson bien aimé si souvent maltraité
? il s'est déjà exprimé pour dire nos désaccords.
Mon épée de tai chi ? mon sabre ? mon éventail de combat ? Ils sont bien trop guerriers, je suis loin d'être un expert et
exhiber des armes en cette période serait mal vu.
Et puis je suis tombé sur la série "B Siclas"*.
Il s'agit de la collection de lunettes de ma compagne. D'abord j'y ai mis du mien dans ces lunettes, puisque c'est moi qui
ai soigneusement déterminé la puissance des verres. Quand elle a admis, il y a plusieurs années, qu'il lui faudrait porter une correction optique, Gabrielle a dit : d'accord je veux bien, mais je
veux une monture originale.
Chez l'opticien, elle a jetté son dévolu sur la plus belle monture du présentoir, en déclarant : "entre cette monture et moi
commence une histoire d'amour !" Bien qu'un peu jaloux, j'ai du reconnaitre qu'elle n'avait pas tort : toutes les autres montures faisaient pâle figure à côté de celle qui avait trouvé grâce à
ses yeux.
Depuis, tous les 3 ans, après un rapide contrôle chez moi, elle se rendait chez l'opticien du coin pour voir les nouveautés de
la marque et revenait fière de sa nouvelle acquisition. Néanmoins les précédentes montures restaient "en secours" au cas où l'histoire d'amour du moment se brise.
Gabrielle a malheureusement du stopper sa collection ... On raconte que cette marque a fait faillite après que le patron de la
branche française ait mis les voiles avec la caisse et il ne s'est plus trouvé de monture originale qui accroche le regard de ma compagne. Alors elle chouchoute au maximum ses protégées
pour qu'elles durent longtemps en attendant peut être, un jour, un nouveau coup de foudre.
Je voudrais être les lunettes de Gabrielle, celles qui lui permettent de voir le monde, peut être pas plus beau, mais tellement
plus net. J'aime quand elle les enlève un moment pour les essuyer délicatement, j'aime quand elle se pince le nez à l'endroit où les patins ont marqué son nez. Mes branches caressent
doucement ses oreilles. Et si parfois elle enlève ses lunettes, pendant un court instant, elle coince une branche dans son chemisier...alors oui, mon choix de transmutation s'arrête
définitivement sur cet objet qui ne la quitte pas.
*PS J'ai du changer le nom rigolo de ces lunettes histoire de m'éviter un procès parce que le monde de l'optique est
sans pitié.
Z
écrit pour mot image citation
A cette époque, j'ignorais que l'entrée des tortues d'Hermann était réglementée.
Des amis traversaient régulièrement l'Europe du sud , ils racontaient qu'en Yougoslavie au lieu de hérissons, on
voyait parfois pousser les tortues sur la route.
Ils m'avaient donc offert cette tortue de contrebande qui avait voyagé sous le tapis de sol de leur voiture pour échapper
aux douaniers.