Certes le jardin aurait été assez grand pour accueillir une serre en dur, mais le chauffage aurait posé problème, or notre serre se devait d'être "assez picale" et si possible tropicale.
Une structure métallique doublée de laine de verre, des néons au plafond, quelques étagères : nous avions délimité un petit espace au milieu de cette cave. L'éclairage suffisait à maintenir la température entre 25 et 30° et l'hygrométrie dépassait les 90% .
Les plantes furent introduites progressivement pour peupler notre micro paradis quelque peu artificiel.
Chaque orchidée fut choisie avec amour, je me souviens que nous traversâmes tout Paris en speed (et en métro) pour aller adopter la dernière orchidée vanille d'une boutique.
Quelques plantes carnivores, quelques bégonias, et d'humbles "couvre sol" s'ajoutèrent et surtout
une petite collection de cycas assez rares dont nous étions particulièrement fiers. Même les jardiniers des serres du jardin des plantes bavaient d'envie quand nous décrivions certains de nos spécimens.
Nous descendions à tour de rôle "pschitpschitter " les feuillages ; nous prenions un bain de lumière et de douce chaleur, et en plein hiver, ça suffisait pour nous remonter le moral en rentrant du travail.
Il m'arrivait même de parler à certaines de ces beautés cachées et même de leur lancer un "soyez sages les filles " ou "dormez bien " en fermant la porte avant de remonter dans le monde réel !
Plus besoin de chercher une idée de cadeau d'anniversaire : un tour sur les sites super spécialisés en cycas rares (et une carte bleue) suffisaient...
Quand la saloperie de cochenille pointa son nez, nous crûmes pouvoir lutter contre l'épidémie : nettoyage de chaque feuille, encore et encore, recherche de solutions non conventionnelles sur le Net, essai de produits divers ...
Inexorablement les feuilles se desséchaient, nos beautés étouffaient une à une malgré les soins.
Nous tentâmes l'isolement et le confinement pour certaines plantes ou au contraire une sortie au grand air... Il fallut se rendre à l'évidence : rien ne fonctionnait et chaque "descente au paradis" nous déprimait.
La serre ne fut plus qu'un mouroir, il fallut se résoudre à sortir toutes les plantes et les entreposer sur un coin du compost. Nous n'avions pas le courage d'y mettre le feu."Que peut on déposer sur la tombe d'une fleur ?"
Quelques cycas encore un peu vaillants eurent l'autorisation d'entrer dans un coin reculé de la maison après nettoyage pour y recevoir des soins palliatifs minimalistes.
Les mois passèrent. Le squelette de la serre, vide nous déprimait et nous avions condamné cette cave.
Pourtant, récemment, nous avons constaté que quelques uns des cycas sub-claquants confinés dans un coin éloigné de la maison semblaient reprendre du poil de la bête : oh ! pas bien nombreux , et aujourd'hui la résurrection se résume à une ou 2 feuilles par ci par là.
Mais ça suffit à nous redonner l'espoir d'un repeuplement de notre petit paradis... avec masques et gestes barrière bien sûr
à suivre ...
je viens de commenter au Défi et ne peux que me répéter: quel drame!
RépondreSupprimeron les aime, nos plantes, comme des êtres vivants (moi aussi je parle à mes orchidées ;-))
je pousse la folie jusqu'à donner un prénom a certaines plantes
Supprimerle citronnier de ma maman vient d'être nommé Léon (à cause de Léon Zitrone ) il refuse de fleurir malgré mes soins attentifs