Je suis seul dans la chambre de Ma
Malgré une petite amélioration clinique, l’angoisse, la sienne, et par conséquent celle de Pa est à son maximum.
Je regarde dormir ma maman, elle ne semble pas sentir ma présence. Je renonce à la réveiller, je sais qu’ils l’ont « shootée » parce que ses crises d’angoisse nocturne sont dangereuses et difficiles à gérer.
Je pense à cette galette des rois que j'avais achetée pour apporter à la clinique, et comment la simple question de la vendeuse "je vous mets une couronne ?" a failli me faire fondre en larmes.
Je pense à cette galette des rois que j'avais achetée pour apporter à la clinique, et comment la simple question de la vendeuse "je vous mets une couronne ?" a failli me faire fondre en larmes.
Je me prends à espérer qu’elle se réveille doucement, sans s’agiter, qu'elle me regarde un moment et dise avec un faible sourire : « tu étais là mon fils ? »
Mais non, elle ne m'entend pas lui murmurer que sa peur aggrave les choses, que papa reparti sans qu'elle se réveille reviendra demain, que tout le monde fait le maximum pour qu'elle guérisse, et surtout que je l'aime.


Ma salle d'attente est pleine, j'ai une bonne demi heure de retard. La secrétaire et l'orthoptiste sont parties.La voix d'une infirmière passe le barrage du répondeur : Ma s'est éteinte cet après midi dans son sommeil sa main dans celle de Pa. Ce sont les infirmières qui lui ont dit, il ne s'en était pas rendu compte.
J'ai rappelé ma secrétaire pour qu'elle annule les consultations de la soirée et de la semaine, et mes fils ont géré les coups de fil à passer, pendant que je terminais mes consultations.
Puis nous avons pris la route pour aller soutenir Pa.

Ce soir, au milieu de ma peine, la vision de Maman malade s'efface doucement, progressivement remplacée par les images de la mère aimante de mon enfance.
Les mots manquent pour exprimer ma peine.