samedi 8 juin 2013

routine ou burn out ?

Passent les semaines et je n'écris plus ici, pas de réponse au défi du samedi depuis si longtemps aussi.
Le nez dans le guidon... Il y a longtemps que je ne me préoccupe même plus de la Table je passe près d'elle, indifférent à ses appels, je  me contente de noter  le désordre qui l'envahit.
 Je me suis amusé à faire ce test :
burn out ou syndromes d'épuisement professionnel
il en ressort que j'ai besoin de vacances, ou  plutôt d'un break de  plusieurs mois. Je ne peux même pas me prescrire d'arrêt maladie et pas l'ombre d'un remplaçant à l'horizon.
Est ce que c'est ça le burn out ?
Les courriers à faire aux chers confrères s'accumulent ;  quand j'arrive à m'y atteler et que je crois en avoir fini pour un bon moment, une matinée de consultations suffit  pour que de nouveaux problèmes et de nouvelles lettres aux correspondants soient nécessaires, indispensables et urgentes.
 J'arrive à peine à faire mes remises de chèques à la banque.
Est ce que c'est ça le burn out ?
J'ai chaque jour un mal fou à me rendre à mon travail, et pourtant  dès que je suis derrière mes appareils, je suis heureux tout simplement, ébloui comme au premier jour par la beauté d'un oeil, ou  parfois content d'avoir pu intervenir à temps. 
Et parfois, rarement chez moi, une consultation "Kevin" reposante : quel plaisir de rédiger une  simple  ordonnance de  lunettes et se dire qu'il sera inutile de revoir "Kevin" avant  3 ans.
 J'aime bien les "Léontines", mais pourquoi représentent elles 90% de mes consultations ?
Ca va être dur de tenir à ce rythme jusqu'à une retraite que je ne souhaite pas vraiment.
Il parait que les gens au bord du burn out, aiment leur boulot et s'y investissent à fond...   
Depuis longtemps, j'ai installé des "pare feux" :  plages de loisirs ou plages vides dans mon emploi du temps. Bien des gens m'envient ces temps supposés libres  ou me les reprochent. 
Mais ces temps libres se révèlent insuffisants, pour combler le retard qui s'accumule et souvent je n'ai envie de rien : sinon  lire ou  dormir. 
 Je ne suis ni malheureux ni déprimé juste "speed" tout le temps ou presque...
Mes écrits ici, (ou sur twitter) considérés par beaucoup comme une perte de temps non rentable m'aident à supporter ce rythme.
La pratique du tai chi chuan me donne également la force de tenir face aux  petites agressions diverses du quotidien.
 Nous jouons dans une comédie musicale dans une semaine, Gabrielle au théâtre, et moi dans l'orchestre  au basson.
Les répétitions sont intenses, Gabrielle se débrouille bien, parfois, je lui fais réciter son texte et nos mini répétitions perso se terminent régulièrement  par des crises de rire : quelques perles  se sont glissées dans ce texte, que je ne peux reproduire ici ...Quant à moi mon niveau musical me consterne mais  je trouve un peu de temps pour travailler mes partitions et tenter d'être à la hauteur.
Et ce qui me désole aussi, c'est de ne pas arriver à avoir l'esprit libre pour me réintégrer aux défis du samedi. J'aimerais pouvoir écrire, non pas un texte qui fera date, mais quelque chose dont je serais secrètement fier. 
La consigne de la semaine m'inspire un peu, j'espère pouvoir y répondre.

Défi #250


Rémi Caritey exerce depuis trente ans l’un de ces métiers improbables
et méconnus dont la forêt a le secret :
"récolteur de graines d’arbres".
Et vous de quel métier improbable aimeriez-vous nous parler ?
Métier
Pour cela une seule adresse :
 
-- -Roy Goodman, auteur de la citation est le chef d'orchestre de cette video


samedi 1 juin 2013

prise en charge des soins ophtalmologiques en France

Cette page émane de l'accadémie de Médecine (elle est reproduite sans modification) auprès de

Nicole Priollaud
Chargée de la communication
01 45 25 33 17 / 06 09 48 50 38

le rapport intégral est disponible sur simple demande

LA PRISE EN CHARGE
DES SOINS OPHTALMOLOGIQUES EN FRANCE


Jean- Louis Arné*,
PRIORITE AU DEPISTAGE PRECOCE DES TROUBLES VISUELS DE L'ENFANT
POUR LE TRAVAIL AIDE AVEC LES ORTHOPTISTES
     
          FORMER PLUS D'OPHTALMOLOGISTES

L'ophtalmologie connaît les plus importants délais d’attente en consultation (en moyenne à 3 mois sur le territoire national, mais pouvant atteindre jusqu’à 12 mois dans certaines zones, même urbaines).
  • 40 % des troubles visuels du jeune enfant ne sont pas détectés faute de moyens suffisants.
    on considère que sur 750 000 enfants qui naissent chaque année, 100 000 ont déjà ou vont avoir un problème de vision (10 % de pathologies oculaires organiques, 30 % de strabisme, 60 % d’amétropies) La mise en œuvre d’un dépistage systématique des anomalies visuelles à la naissance, au quatrième mois, entre neuf et douze mois, et en première année de maternelle a été recommandée lors de l'expertise collective faite par l'INSERM en 2002. Ceci est loin d’être réalisé et la découverte des déficits visuels est souvent fortuite et tardive, faute d'un examen ophtalmologique.
    En outre, 80 % des malvoyances et des cécités infantiles étant génétiquement déterminées, l’examen systématique des familles à risque devrait être développé.
  • La DMLA, qui touche 12% de la population de plus, ne peut pas être traitée assez précocement
  • On estime que sur 1 million deux cent mille glaucomateux en France, quatre cent mille sont ignorés
  • 800 000 diabétiques sont mal suivis
Le dépistage des affections insidieuses. La diminution de la démographie des ophtalmologistes et les délais qui peuvent être imposés ne sont sûrement que rarement préjudiciables pour la prise en charge des pathologies médicales ou chirurgicales lorsqu'elles ont été diagnostiquées. En revanche, un véritable problème se pose quant au dépistage des affections insidieuses. Ainsi, les difficultés à obtenir un rendez-vous amènent de nombreux patients presbytes à s'équiper de systèmes grossissants achetés dans des pharmacies ou des commerces de grande diffusion; ils ne feront pas l'objet d'une consultation ophtalmologique et risquent ainsi de laisser évoluer à bas bruit des affections au début asymptomatiques et dont le diagnostic précoce est essentiel pour éviter une dégradation visuelle irréversible.
Il y avait environ 31 millions de porteurs de corrections optiques en 2010 (2,3 millions chez les moins de 20 ans, 16 millions chez les sujets entre 20 et 59 ans et 12,7 millions chez les 60 ans et plus) Les examens ayant un motif réfractif représentent SEULEMENT 17% de l’activité ophtalmologique globale Mais ils permettent une prévention primaire efficace: 30% des demandes d’examens réfractifs n’aboutissent pas à une prescription optique mais concluent à une autre cause; dans 36% de ces demandes, un deuxième motif de prise en charge apparaît
RECOMMANDATIONS
Au vu de l'accroissement, inéluctable avec le vieillissement de la population, du nombre de patients atteints de pathologies oculaires chroniques (glaucome, DMLA...) ou de maladies dont l'évolution altère notablement les fonctions visuelles (diabète, HTA...), le groupe de travail constate que l’insuffisance de la filière des soins en ophtalmologie :
- menace la qualité de la prise en charge des patients- accroît les inégalités d'accès aux soins sur le territoire national, rompant l'équité due aux usagers du système de santé par la solidarité nationale, - retentit de manière inquiétante, par le développement de déficits sensoriels non jugulés, non seulement sur l'autonomie (en favorisant donc la dépendance), mais aussi sur la morbi-mortalité des personnes âgées,- et constitue donc un véritable problème de santé publique menaçant d'un handicap visuel définitif des patients qui auraient pu être traités efficacement si un dépistage suffisamment précoce avait été possible et un traitement mis en œuvre.
Le groupe de travail souligne que la mesure de l'acuité visuelle et la prescription de corrections optiques sont, et doivent demeurer, un acte exclusivement médical, indissociable d’un bilan complet de l'appareil visuel.
  • L’évolution législative et réglementaire de l’orthoptie s’est faite très clairement en France depuis 2001 dans le sens d’une complémentarité entre l’orthoptie et l’ophtalmologie afin de dégager du temps aux ophtalmologistes, les orthoptistes pouvant intervenir soit dans le même temps que l'ophtalmologiste, soit en aval sur prescription médicale. Ce travail aidé implique une augmentation marquée du nombre d'orthoptistes formées dans les écoles.
  • La délégation de tache vers les opticiens n'apparait pas comme une solution satisfaisante
  • NON AUX OPTOMETRISTES : Il est important de souligner que leur formation purement scientifique et nullement médicale, sans aucun stage hospitalier, ne leur confère aucune compétence pour un dépistage de pathologies oculaires.
Deux sortes de risques apparaitraient dans l’immédiat :
- Ne pas dépister une maladie : ce risque serait supporté par les patients.
- Surdépister les maladies : adresser à tort un patient aurait des répercussions économiques (dépenses inutiles) et aurait un effet contre-productif en alourdissant les plannings déjà surchargés des ophtalmologistes
Ceci doit permettre d'atteindre les objectifs essentiels que sont :
- la réalisation sur tout le territoire des soins ophtalmologiques courants,
- le dépistage et le contrôle des conséquences oculaires des maladies générales,
- la détection le plus précoce possible des causes d'amblyopie de l'enfant avant l'âge scolaire,
- la prise en charge médicale et sociale des déficits visuels liés à l’âge.
Le groupe de travail propose les recommandations suivantes :
  • Faire du renforcement de cette filière de soins un projet prioritaire en sachant que les solutions existent qui peuvent permettre d'arrêter le processus et d'autoriser notamment la prise en charge de pathologies dont le nombre augmente du fait du vieillissement de la population.
  • Augmenter rapidement le nombre des ophtalmologistes pour atteindre une cible de 9 pour 100 000 habitants et ceci dans l'ensemble du territoire. Ceci représenterait environ 5800 praticiens pour la population actuelle.
  • Pour cela faire de l'ophtalmologie une filière prioritaire à l'Examen Classant National en visant un chiffre de 210 D.E.S. par an dans les 5ans à venir, la répartition devant se faire en priorité dans les régions où la pénurie est la plus marquée.
  •  Adapter la maquette d’études des D.E.S. de façon à leur permettre d'obtenir une formation notamment chirurgicale pendant leur internat par une ouverture de postes dans les Centres Hospitaliers Généraux ou par la généralisation d'un poste d'assistant partagé.
  • Proposer de façon rapide des mesures incitatives fortes pour favoriser l'installation dans les zones à faible densité médicale.
  • Poursuivre et développer le travail aidé à destination des orthoptistes en visant une cible de 80 % d'ophtalmologistes exerçant selon cette modalité. Ceci implique d’apporter une aide aux écoles d’orthoptie afin de leur permettre la formation d'un nombre suffisant d’élèves.
  • Accroître la collaboration entre les différents secteurs hospitaliers ainsi qu'avec le secteur libéral pour la prise en charge des urgences et l'organisation des stages de formation pour les D.E.S. et les élèves orthoptistes

dimanche 26 mai 2013

vendre son âme ...

Je n'ai jamais eu à traiter ce sujet pendant mon année de philo et encore moins pendant mes études de médecine.
Il m'est arrivé de me poser la question et je ne pense pas être le seul : suis je achetable et à partir de combien d'euros suis je achetable ?

Bonne fête Ma Zigmund

 Merci à Caro Carito  qui  m' aidé à trouver l'idée par son commentaire sur mon post précédent
"les golfes pas très clairs ".
Ma Zigmund a un faible pour le fondant au chocolat
je lui ai proposé de lui trouver une recette sympa et facile.
 Je vais donc tester une des premières recettes de fondant au chocolat  trouvées sur internet  ici  
et lui  prendre en photo le résultat.

Pour l'instant  on isole les éléments 
(55 g de poudre d'amandes  qui manquent à l'Escale donc on fonce  chez l'épicier  en chercher )
30 gr de farine 
75 g de sucre 
4 oeufs 
100g de beurre
100 g de chocolat noir 

On mélange oeufs et sucre  (au batteur en ce qui me concerne parce que je suis un flemmard ) jusqu'à ce que le mélange blanchisse (sous le harnais comme moi) 
 bon le mélange refuse de blanchir mais personne n'a le temps de faire ça à la main : no sport !
 ajout farine et poudre d'amandes
faire fondre beurre + chocolat au micro ondes (nucléaire)
 réunir le mélange beurre chocolat et  mélange oeufs +poudres
 j'ai ajouté 1/2 sachet de levure(c'est gonflé je sais)
 j'ai rencontré quelques problèmes lors du transvasement dans le moule puisque la maryse s'est fait la malle dans le mélange...
 j'ai cherché  en vain Zigmund chat pour la vaisselle (c'était une offre à prendre ou à lécher !) 
 et comme je craignais que ce soit un peu léger en chocolat j'ai saupoudré de cacao en poudre (le vrai le seul l'amer....psychanalystes  qui passez ici : silence !)
 dans ramequins beurrés farinés mettre au four  thermostat 200  8 à 10 min
 oui ben 10 min c'est insuffisant 20 ça doit être mieux 
 servir tiède avec glace vanille ( moi je préfère la glace plombières introuvable)

bon la photo du résultat sera publiée dans un deuxième temps...
Ma si ça réussit, nous t'en apportons un prêt à cuire lors de notre prochaine visite.
En attendant je vous embrasse Pa et toi .
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 le résultat du fondant chocolat
un délice mais côté présentation : à revoir  il fallait un grand moule parce que ce gâteau était testé pour un anniversaire donc dans l'idée d'y déposer des bougies
Vu l'aspect esthétique du résultat, les bougies n'auraient pas tenu (et comme nous avons profité d'un rayon de soleil pour manger dans le jardin les bougies n'étaient pas une bonne idée)
Donc recette à retenir mais abandonner l'idée du grand moule familial, répartir dans plusieurs petits moules et dans ce cas 10 mn   au four c'est probablement suffisant .
le premier qui rigole aura droit à des représailles sévères.

samedi 25 mai 2013

les golfes pas très clairs

--
C'est un fait : ce printemps est pourri grave ! Pas de coin de ciel bleu entre les nuages, le froid, l'humidité  et rien qui pousse dans le jardin en dehors de la rhubarbe.

Ma Zigmund, je sais que Dimanche, demain, c'est la fête des mères.
Si vous savez quoi offrir à une maman qui n'aime pas les fleurs c'est le moment :  il y a urgence 
"-pourquoi tu m'offres des fleurs tu sais bien que je  n'aime pas les fleurs ...
-c'est pas pour toi, c'est pour ton balcon..."
Un livre  ? elle en a beaucoup, elle lit énormément  mais je n'arrive pas toujours à bien cerner ses préférences.
Allez ne cherchez pas à m'aider ça fait longtemps que je cherche et que je n'ai presque jamais trouvé.
Il me reste le choix des golfes pas très clairs qui est la suite de : ...qu'on voit danser
Pas très clairs les golfes, parce que la météo c'est pas ça, le parasol et l'huile à bronzer attendront.
 voici le port de Saint Goustan


 et la barre d'Etel


 un sinagot
 et Loc Mariaquer. Miriam  qui était aux petits soins pour nous a vendu le petit chantier où nous dégustions ses huitres.





bon j'espère que tu n'as pas trop le mal de mer.
Bonne fête Ma Zigmund.
.

jeudi 23 mai 2013

les beaux labos (suite)


"De mon temps ", les laboratoires pharmaceutiques s'invitaient très tôt dans la vie d'un étudiant en médecine.
Ah comme il était doux d'écouter le bla bla bien huilé  des visiteurs ; tirés à quatre épingles ils en faisaient des louches quant à l'élégance vestimentaire : leur tenue visiblement étudiée, se situait dans le classe-pas trop classique- un peu terne(ne pas se singulariser était le mot d'ordre de l'époque). 
Comme aujourd'hui, on les repérait facilement  parmi les malades " normaux" d' une salle d'attente. 
De plus, ils "savaient vivre", nous donnaient du "Docteur " dès la quatrième année, en insistant lourdement sur la majuscule, et  ils avaient les bras chargés de cadeaux.
 Vers la fin de mes études, j'avais basculé du côté "rouge" de la médecine et commencé à les fuir comme la peste. Affirmer ce refus de recevoir les labos était alors perçu comme un acte révolutionnaire, déplacé, voire malsain. On se retrouvait isolé ou montré du doigt.
Vos ennemis haussaient les épaules en vous traitant de gauchiste et vos amis ouvraient de grands yeux ronds incompréhensifs ou consternés : "quoi ??? tu reçois pas les labos ???" Tout juste si on ne faisait pas honte à nos collègues.
Néanmoins les marques commençaient à bouger, et vers le début des années 1980, un jeune patron osa dire en cours sur les AVC : "nous médecins, patrons, avons reçu beaucoup d'argent pour dire que ces médicaments sont efficaces, aujourd'hui, je vous le dis : il n'en est rien !" (molécules effectivement inefficaces et aujourd'hui disparues)
Quand j'ai démarré les études d'ophtalmologie, j'ai su que je ne tiendrais pas longtemps loin des labos. Rien, pas un seul enseignement ou cours, ne se faisait sans eux et j'avoue avoir bossé mes examens grâce aux livrets de préparation extrêmement bien rédigés qu'ils nous fournissaient. 
Alors, j'ai posé un mouchoir sur mes convictions et j'ai accepté de nouveau de recevoir les visiteurs. Ils étaient  peu nombreux en ophtalmologie, et quelques uns sont devenus des "amis" ( le piège magistral)
J’ai, comme tous, bénéficié de quelques unes de leurs largesses : je me souviens des visites à Clermont Ferrand dans une bibliothèque superbe pour préparer ma thèse, d'un  voyage à Séville, d'un autre à Copenhague (où je fus plus studieux que touriste).
 Le temps a passé, et la sécu et le ministère ont  mis leurs nez dans les présents que ces rois mages déposaient à nos pieds dans l’espoir de nombreuses prescriptions. Peu à peu fut décrétée l’interdiction de tout cadeau et le moindre stylo ou bloc note devint très réglementé, les échantillons de médicaments et produits d'examens  furent limités à dix par an.
 On  a  basculé dans l’excès inverse. J'ai plusieurs fois déploré la fin de ma collection de stylos marrants dont le stylo vi*gra et son ouverture suggestive était le fleuron ...
Qu'il me soit permis de rigoler quand j'entends notre bien aimée ministre évoquer l'ombre du conflit d'intérêt au premier stylo ou à la première clé usb reçue. 
Et je rigole encore plus quand j'apprends que les études sur les médicaments sont exclues : en quelque sorte nous "les médecins de baaase " serions des Cahuzac en puissance dès le troisième petit four, mais nos maîtres chéris pourraient continuer à y faire une razzia sans que personne ne s'offusque.
Sincèrement, maintenant, les labos je m'en fiche ; si je venais de m'installer je me ferais un plaisir de les laisser dehors. Mais voilà, des liens humains se nouent entre les visiteurs/ses  et  nous. C'est d'ailleurs sur ce lien "humain" que compte jouer le boss du VM  pour nous faire prescrire sa zut en collyre. 
Néanmoins recevoir un humain par politesse ne fait pas forcément prescrire : je prescrits très peu de compléments alimentaires censés protéger de la DMLA et pourtant je me supporte régulièrement le discours des VM à ce sujet , et plus ils parlent et moins j'ai envie de prescrire.  


En ophtalmologie médicale, pour les traitements efficaces, il y a peu de concurrence.*(efficaces = ceux du glaucome ou les antibiotiques ou les cortico ou dans une moindre mesure  les collyres anti allergiques et les substituts lacrymaux ;  pour tous les autres l'effet reste à démontrer )  
En chirurgie c'est probablement la grosse, très grosse guerre : il s'agit de prouver au chirurgien que votre implant est plus beau plus facile à poser et ne donne aucune complication post op :  bref "cet implant, il se pose là"  Et pour les implants, l'enjeu financier est colossal et je suppose que tous les coups sont permis.(raison de plus pour s'éloigner de ce champ de bataille qui me concerne peu).

 Loin de moi l'idée de discréditer les laboratoires ou ma profession, ou de jouer les "chevaliers blancs"... 
J'ai  juste l'impression d'avoir les mains et le stylo plus libres depuis cette réglementation "anti cadeaux".  Je rêve d'un congrès d'ophtalmologie sans labo où les pauses café seraient financées de nos deniers et où on se retrouverait dans un vrai restau...c'est une utopie.
Cette réglementation ne me gêne pas, je la trouve tardive, mal ficelée, illusoire et je ris de me trouver aujourd'hui de nouveau du côté obscur de la Force.  
Un signe d'amitié à  l'ami Moustaki ... 


*(bien sûr on exclut le problème des génériques)

vendredi 17 mai 2013

Société française d'ophtalmologie : survie en milieu (plus ou moins ) hostile

Ce rapide billet est écrit sur une idée de JBR (not' président -main droite sur le coeur) qui proposait suite à mon post précédent  que nous écrivions un texte  à plusieurs mains sur l'art de se comporter élégamment au cours d'un buffet
  1.  On devrait, à plusieurs mains, écrire un texte sur " l'Art de se comporter élégamment au cours d'un buffet" :)

    Dans mon précédent post, je racontais rapidement à quel point, les pauses déjeuner de la SFO se transformaient  en bagarres autour des  divers buffets mis à disposition des joyeux congressistes.
    Le congrès de la SFO se déroule sur quatre jours pleins non stop : de l'activation de notre badge jusqu'à notre départ pour retourner "dans la vraie vie" il n'y a pas de vraies pauses.(sauf pour dormir)
    Les activités proposées sont diverses 
    -  "cours" du congrès dans différentes salles, grandes ou petites, dispersées un peu partout dans le palais 
    -visite de l'exposition :  marchands du temple laboratoires, vendeurs de matériel, libraires, associations de malades.
    - visionnage des films et des retransmissions de cours.
    - enseignements "sponsorisés" 
    - enseignements "payants" genre travaux pratiques.
    Si on est comme moi du genre studieux, avide de savoir,  cet épuisant  marathon d'un bout à l'autre du palais des congrès laisse peu de temps pour  les pauses repas.
    Sans compter que  toute traversée expose à des rencontres, certes agréables avec les copains, mais susceptibles de vous détourner de votre but ;  c'est en quelque sorte un jeu de rôle  où on met en balance en permanence la joie du partage avec les collègues et amis  et l'inquiétude de zapper LE TRUC qu'on ne voulait pas rater. 
    Tous les stands des labos rivalisent d'idées pour nous offrir à manger, souvent des choses délicieuses ou originales.
    Les enseignements "sponsorisés" ont lieu entre midi et 13h 30 et à la sortie des amphis c'est la cohue des hypoglycémiques en folie pour accéder au buffet ...
    Le plus simple, me direz vous, serait d'aller manger dans un des restaus du palais des congrès mais ce n'est pas une bonne idée  car le temps manque cruellement  dans cette option, on arrive  en retard, essoufflé et déconcentré au cours de 14h.(et même pas sûr d'avoir une place)
    Trimballer son casse croute est impossible,  il n'y a pas d'endroit calme pour manger un sandwich (où achète t'on un casse croute avant 8H ? et arriver avec son panier repas, ça craint quand même)
    Donc on choisit l'option buffet, en recouvrant ses principes("pas de conflit d'intérêt") d'un mouchoir et on se lance dans le  pugilat.
    Dès l'arrivée des victuailles  et des boissons c'est la cohue  : chacun pour soi.
    Essayer de se comporter dignement, de se souvenir que nous sommes des gens bien élevés...
    Chercher où se trouve la file d'attente pour prendre son tour poliment, garder sa zénitude en voyant les "zautres" qui coupent la file et emportent sous votre nez, les derniers petits fours que vous convoitiez depuis un moment.
    Garder le sourire en fixant le pauvre serveur débordé et affolé, tenter d'accrocher son regard dans l'espoir que votre silence complice poussera  le serveur à vous tendre un verre, ou un canapé.
    Essayer de trouver un bout de table haute (ne rêvons pas :  impossible de s'assoir) où poser votre butin et le déguster lentement sans l'engloutir.
    Tout en mangeant, repérer l'endroit où il reste encore vos sandwichs préférés ou d'autres seulement nourriciers.
    Retraverser le champ de bataille pour se ranger de nouveau dans une file, attendre, sourire,  regretter le calme relatif du restau japonais du sous sol, regarder avec calme les dix ou vingt malpolis qui vous grillent  la priorité. Pour eux vous n'existez même pas, ils ne méritent même pas votre colère.
    Se consoler en se promettant le soir un vrai repas assis dans un des petits restaus repérés autour de l'hôtel.
    Quelques minutes avant l'enseignement  suivant, aller s'installer dans la salle de cours encore presque vide, goûter ce silence éphémère, sortir un livre en attendant, et, pour tenir, se raconter qu'on s'offrira tout à l'heure, après, un vrai café avec un carré de chocolat noir dans un bistro normal, loin de cette folie...


      Sans rapport direct  avec ce qui précède, chers confrères S2 qui passeriez par ici voici ce que je vous propose de faire avec le contrat d'accès aux soins qu'on vous propose de signer.                                                                              



jeudi 16 mai 2013

119 ème congrès de la Société française d'ophtalmologie : retour à la surface

                                       Le retour  à la vie réelle m'est un choc... il y a quelques heures, je traversais encore Paris de part en part, pour rendre une visite éclair à mes cousins, puis me voilà de retour à Bled la Forêt. Le silence d'ici m'étonne, m'apparaît comme une incongruité.
Je revois les cohues autour des buffets, à la fin des ateliers ou à la réception au pavillon d'Armenonville...  Là,  c'était limite foire d'empoigne, et ce fut une intéressante observation du manque d'éducation de certains confrères.

Je revois le moment solennel de la présentation du rapport  de la société française d'ophtalmologie :  la grande salle quasi pleine qui, après un dernier hommage à la mémoire du  Pr Joseph Colin, écoute les différents rapporteurs dans un silence religieux.

On rencontre les gens parfois trop vite, le bruit est partout, il n'y a  ni la place ni le temps pour discuter calmement avec les amis ou les confrères. J'ai revu (trop) rapidement King Arthur, l'un de mes anciens maîtres.
Bien sûr, le sujet principal de nos discussions concerne notre devenir, l'avenir de la profession, la survie difficile en milieu hostile  des médecins secteur 1 isolés, ceux qui ont cru qu'ils allaient simplement exercer le métier qu'on leur avait enseigné : la médecine ou la chirurgie. Le pronostic est sombre et notre division accélère notre chute.

 à ce sujet :
http://lerhinocerosregardelalune.blogspot.fr/p/ceux-qui-fr-les-cabinets-d-se-divisent.html 




Ce rapport sur le strabisme est  en quelque sorte un baroud d'honneur de l'ophtalmologie médicale. Ce savoir faire, cette rigueur qui nous ont été enseignés vont se perdre, faute de confrères formés ou intéressés. On me rétorquera que les orthoptistes maîtrisent la question : c'est certain mais ils seront insuffisants. Le strabisme comme d'autres pans de la spécialité sont devenus des machins non rentables que beaucoup méprisent. La chirurgie du strabisme relativement facile à réaliser (mais complexe dans son "dosage") a perdu tout intérêt pour les jeunes, à cause entre autres de sa cotation ridiculement basse. 
Tous, y compris nos maîtres d'hier nous le serinent : l'ophtalmologie change, l'ophtalmologie de demain n'aura plus rien à voir avec ce qui nous fut enseigné qui s'appelait tout simplement la médecine. Nos successeurs seront d'abord des chefs d'entreprise qui embaucheront suffisamment de personnel pour gérer beaucoup plus de clients patients. J'ai quitté le palais des congrès avec un goût amer, avec cette  sorte de nostalgie et de dépression que je sais maintenant prévoir. 
Je réserve un bout du mercredi pour une courte visite en touriste, mais la fatigue est là...après ces quatre jours de marathon il me faudrait une semaine de sommeil... j'y vais et tant pis si ce billet est incomplet.

 

Et pour mes confrères secteur 2 qui passeraient par ici voilà ce que m'inspire le contrat d'accès aux soins et à mon humble avis sa destination idéale !


    

dimanche 12 mai 2013

119 ème congrès de la Société française d ophtalmologie : immersion



Depuis hier, comme bon nombre de mes confrères, j ai plongé dans ma spécialité : ophtalmologie matin midi et soir. ( et la nuit, on en rêve encore !...)

jeudi 9 mai 2013

...qu'on voit danser le long des golfes clairs

Tu as dit que tu étais fatiguée et j'en suis bien conscient. Il me reste quelques souvenirs des études de médecine  que vous avez financées  Pa et toi ...
Alors oui, j'entends ta dyspnée et elle m'oppresse, différemment de toi bien sûr, et les bleus sur tes bras, je les vois aussi ... Pendant mes études, on m'a appris à écouter ("interrogatoire" "auscultation") à regarder ( à l'époque on disait "inspection") à palper (je laisse ça à ton médecin, moi je suis là pour te serrer dans mes bras).
 Même si la médecine générale n'est pour moi qu'un lointain souvenir, même si je ne sais plus lire un électrocardiogramme (c'est ça l'onde p ?) même si certains de tes médicaments sont pour moi presque aussi mystérieux que pour le commun des mortels, j'ai une idée globale des troupes en présence.
D'un côté, Ma Zigmund, son médecin traitant, son cardiologue, son dermatologue armés de divers médicaments plus ou moins bien supportés et parfois d'efficacité douteuse et des effets secondaires pas glop.
De l'autre, un coeur grand comme ça,  super fatigué qui a décidé de rompre le rythme imposé, des articulations qui s'usent, une peau qui dit stop aux mélanges thérapeutiques et un moral dans les chaussettes.
 Tu es comme moi, tu as toujours aimé la mer. Je me souviens que tu te levais très tôt pendant nos vacances à Majorque : au petit matin, je te trouvais  scrutant l'Orient : tu me disais ce moment magique où le soleil émerge de la mer.
 Viens avec moi, Ma,  nous partons à la mer, tous ensemble,  en images pour l'instant  en attendant d'y aller vraiment.
Installe toi confortablement c'est parti :

 oui c'est le soir et on est hors saison donc la plage est vide 

                Te souviens tu des glaces chez Manuel ?  au printemps flotte une odeur de gaufres et de chocolat ; en été,  la file d'attente pour les glaces déborde sur le trottoir.
C'est vrai qu'elles valent le détour...  
Que penses tu de cette sculpture devant le palais des congrès...

Pa et toi aimiez à faire un tour dans les rues à la découverte des  belles villas. Celle ci me plait bien...



 Je n'ai pas de photos des immeubles du front de mer. J'ai de la peine quand je vois les quelques petites maisons "art nouveau" qui survivent entre deux immeubles. Dans un autre billet à venir, je t'enverrai des photos des magasins un peu trop bling bling à mon goût (mais je sais que tu aimes).




Et puis, si Pa et toi n'êtes pas trop fatigués, je vous inviterai à boire un cocktail coloré sur la plage en regardant le soleil qui se couche juste devant nous. 
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