Nous ne vivons pas dans un monde de bisounours...Ca, je l'ai intégré...d'ailleurs on se ferait violemment ch...r dans un monde où "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil".
J'ai appris dès la sixième en cours de français, que les mots étaient des armes très efficaces.
Bien sûr, j'étais assez costaud pour me défendre, même si je n'étais pas d'un tempérament très bagarreur.
J'ai patiemment attendu la fin de mes études pour enfin consacrer un peu de mon temps aux arts martiaux : judo puis tai chi chuan. Mon agressivité latente, m'aurait plutôt poussé vers le kung fu, mais à partir de la trentaine, mes articulations rouillées par le manque d'exercice ont refusé de suivre.
Suivre la voie du "lâcher prise" m'a appris à supporter l'agressivité de mes patients et à n'y répondre qu'à partir d'une certaine limite rarement atteinte. Je sais donner à ma voix un ton calme et très doux même si je suis au bord de l'explosion verbale, éventuellement je m'autorise une réflexion pseudo souriante comme : "vous avoir comme patient est un bonheur rare, dont je voudrais faire profiter mon confrère Machin-le-Terrible..."," il est tellement meilleur que moi..."
Il m'a fallu des années pour comprendre que les gens vous renvoient votre propre agressivité, mais mon éducation non chrétienne ne m'a pas enseigné le pardon ou l'oubli.
Avec l'âge, j'ai appris à gérer mes angoisses de médecin, la bêtise de certains de mes patients, la c*nnerie des tutelles, j'ai appris à ne plus me mettre en colère ou alors à l'exprimer par l'écrit : rien que le fait d'écrire "je voudrais être tueur à gages" suffit à me calmer.(ce blog me coute moins cher qu'un psy). En théorie, malgré mes conditions d'excercice compliquées, je pense être à l'abri du fameux "burn out" des médecins.
voici un florilège de ce qui me "fiche la haine grave" :
-"si vous faisiez moins de tai chi chuan on arriverait plus facilement à prendre RDV avec vous" ...faux : si je faisais moins de tai chi chuan tu aurais déjà pris la porte et un coup de pied aux fesses.*
-les "copains" ou "copains de copains" à qui vous consentez plusieurs RDV rapides et qui, un jour, quelques années après, vous disent : "j'ai arrêté de prendre RDV chez toi parce que c'est trop compliqué, à croire que tu fais un mi temps !" dégage !!!
-"pour les urgences je viens vous voir, mais, pour les lunettes, je vais chez Machin-le -Terrible parce que vous, c'est trop compliqué /trop long pour avoir un rendez vous !" ton corps étranger métallique que Machin a refusé de t'enlever parce qu'il était surbooké, tu veux que je le remette dans ton oeil ?
-"dites, donc je vous vois travailler aussi à l'hopital, ça y est, je comprends pourquoi on a tant de mal à vous joindre à votre cabinet !" dégage !!!
Il existe probablement un article du code de déontologie qui nous interdit la violence verbale, ou physique...
Ce blog tendrait il à devenir un punching ball virtuel, exutoire d'horreurs non exprimables ?
Malgré le désordre monstrueux qui règne à l'Escale, la vie y est harmonieuse et sereine. Les seuls éclats de voix sont dus à la taille de la maison qui fait qu'il faut parfois hurler pour faire descendre les habitants perchés dans les étages.
Le son du gong japonais de l'entrée ne porte pas assez loin et l'idée d'installer des interphones a été abandonnée !
Parfois, les coups viennent de ceux que vous aimez et qui vous aiment. Ils essaient de comprendre ce que vous êtes devenu...mais non, ça leur est vraiment impossible, le chemin tracé pour vous était "tellement mieux" que celui que vous avez choisi !
L'une des idées fondatrices de ce blog était de montrer que "l'Escale n'avait pas tout à fait tort ".**..Et
pour ses habitants être acceptés avec leurs failles, reconnus pour leurs réussites et respectés pour leurs choix tout simplement.
* youpi j'ai casé un zeugme !
** le répondeur téléphonique de la maison s'offre un calembour où il est dit "l'escale a tort etc ..."
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