mercredi 1 avril 2015

Tous Enfants d'Hippocrate

   Nous y sommes : à l'assemblée nationale les députés, nos députés, ceux que nous avons élus, discutent de la loi Santé.


 

Pendant que certains(petits bras et grandes gueules)  mettent les projecteurs sur les difficultés de mise en oeuvre du tiers payant généralisé ou sur la "nécessité" d'augmenter la valeur de la consultation de 2 €, (prêts à vendre les médecins pour 2€ ! ) un groupe de médecins a installé une tente devant l'assemblée nationale." Tous enfants d'Hippocrate", ils veillent notre système de santé, échangent avec les députés de tout bord et essaient de mettre en lumière les dangers cachés de cette loi .
Il est d'ailleurs étonnant, inquiétant que la majorité des députés n'ait pas lu la loi et qu'ils n'aient donc n'aient pas compris à quel point cette loi est dangereuse, liberticide et comment cette loi  sera dans un deuxième temps plus préjudiciable aux patients qu'aux médecins.  
J'entends ça et là que cette loi est une loi sociaaale, que nous sommes instrumentalisés par l'ump et le président sortant (que, comme Voldmort, on ne nomme pas ici).
http://lerhinocerosregardelalune.blogspot.fr/2013/08/lettre-un-president-normal.html

Je crois comme l'ont déclaré mes amis sur twitter qu'il suffit d'être de gauche en ce moment pour ne pas être d'accord avec le PS :
- la vente de la santé aux mutuelles c'est de gauche ?
-les franchises prélevées(celles que mst voulait supprimer avant 2012) directement sur le compte en banque des patients c'est de gauche ?
Je pense que le PS déroule tranquillement le tapis rouge à la droite ou à l'extrême droite.
Au mieux nos élus sont inconscients et c'est grave, au pire ils sont conscients et c'est machiavélique.
Les clivages droite gauche  s'estompent devant la gravité de cette loi.
Croyez bien que les médecins préfèreraient consulter, soigner leurs patients que passer une semaine à camper tous les jours devant l'assemblée nationale en supportant l'indifférence et le mépris de ceux qui ne voient rien venir.
Nous tous enfants d'Hippocrate restons debout et vigilants !
tous renseignements et videos sur le site de l'UFML 



dimanche 29 mars 2015

Nuit


Nuit
Nougaro "L'ile Helene" par paxal974
Pas  ou peu de musique ; pas assez de lumière , mes yeux fatiguent, mon dos est douloureux.
Tout le monde dort. Même les chats ont disparu .
D'habitude, Zigmund-chat trône sur les papiers, il choisit les plus importants : ceux que je garde à proximité et y imprime la marque de ses coussinets douteux. Cette fois ci, il m'a laissé seul face au désastre.

samedi 21 mars 2015

visions

Arbre couvert de fleurs
Qui porte ton nom.
Arbre couvert de fruits,
Qui remercier ?
Tu n'es pas silencieux sous la terre.
Tu murmures avec le vent dans les branches.

           A mon père

écrit par Fregap

un prunier nommé Johnny.



Seul vers la lumière, avec chacun et la multitude.
Échecs et succès bordent le chemin où j'ai posé le lourd fardeau.
S'unir sans disparaître.
Savoir sans avoir.
Que va-t-il arriver ?
Rien ne s'arrêtera.


Un moment.
Un si court moment.
Maître de soi-même.
Abandon des passions et des illusions.        
En paix avec soi-même.
Un si court instant.
Un instant


Ecrit par Fregap







vendredi 20 mars 2015

mercredi 18 mars 2015

course de fond

Rien ne va plus ...
Dans un précédent post j'ai mis  en lumière quelques nuages qui s'abattent sur mon cabinet.
J'y reviens rapidement afin d'expliquer à ceux qui passent ici mes silences prolongés, je ne voudrais pas que mes amis s'imaginent que je suis indifférent aux soucis qu'ils déversent sur ma Table.
Mais voilà il arrive un moment où trop c'est trop !
Je suis engagé dans une course sans fin qui s'accélère dangereusement pour ma santé mentale.
Cette semaine a été une horreur : je n'ai pas eu le temps d'expliquer à la secrétaire remplaçante ( la titulaire d'abord  malade est maintenant partie  aux sports d'hiver) comment gérer la prise des RDV.
Du coup, je me retrouve face à un merdier incontrôlable avec des appels non traités, d'autres traités mal traités ou non notés, des dossiers accumulés et mélangés...j'ignore si ce flot ininterrompu pourra être un jour maîtrisé.
J'ai  bloqué mon téléphone, ce que je me refuse à faire habituellement pour ne pas laisser passer une urgence.
Or il se trouve que mon portable ne passe pas derrière les murs épais de mon cabinet.
Ça n'a pas raté  : Pa a voulu me joindre  et s'est angoissé de n'avoir aucune réponse,.
Les courriers à faire  s'accumulent, ma déclaration de revenus traîne, mes consultations pleines de Léontines se passent mal, nécessitent de plus en plus de courriers, je suis au bord de l'implosion.
J'ai réalisé que je passe plus de temps à gérer l'administratif qu'à soigner les gens : ça suffit à mettre mon moral au plus bas.
 Me maîtriser me prend toute mon énergie et le soir je suis vidé hagard, affalé  tel une larve devant la télé que je ne regarde même pas. 
J'accumule les erreurs : j'ai incendié un correspondant qui m'avait promis un courrier urgent  mais finalement la lettre attendait sagement dans les courriers à ouvrir, j'ai oublié un RDV pris avec un réparateur, j'ai laissé mon manteau au restaurant à l'autre bout de la ville...



 Comme un traitement, une pause agréable dans cette course : fatigué, déprimé et heureux à la fois j'ai passé quelques jours à Paris, pour les JRO (ou journées de réflexions ophtalmologiques) effaré d'avoir osé faire cette pause et content  de pouvoir me l'offrir. Plaisir de retrouver mes confrères lointains, de boire les paroles des conférenciers, de regarder le parc de la Vilette sous le soleil, de marcher sans crainte d'être arrêté (comme chez moi)  dans la rue pour un RDV.

Et puis, bien sûr, il y a eu la manifestation du 15 mars contre la loi santé. Nous étions nombreux et motivés, certainement plus que les 20000 annoncés par le ministère.
J'ignore quelle sera la portée de cette manifestation. Je rigole de voir la ministre jouer les victimes et dénoncer la violence de certains propos. Elle oublie vite les insultes quotidiennes et les mensonges proférés depuis son arrivée contre les professionnels de santé -parce que le mot "médecins" lui semble étranger (ou la blesse ?).
Je suis rentré sonné épuisé malade mais content d'avoir été là où je devais être...
Mais voilà, je savais que  dès le retour à mon cabinet, la course reprendrait et cette angoisse effroyable qui l'accompagne.

De ce point de vue n'ai pas été déçu hélas...
Quand j'étais jeune on disait dépression, aujourd'hui on dit burn out.
Par bonheur, des mains amies se tendent vers moi pour m'éviter de m'écrouler. 
Ai je un autre choix que de m'accrocher du mieux que je peux à mon rocher en espérant que la tempête se calmera ?   






dimanche 15 mars 2015

Aujourd'hui et maintenant

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mercredi 25 février 2015

Marche pour la liberté de se soigner

" Venez à pied, à cheval, à vélo, en roller, voiture, bus, train, avion, trolley, fusée, skate, chameau , mais venez !"

Cet article avait été publié avec l'accord de son auteur le Dr  Jérôme Marty avant la manifestation du 30 septembre 2014 . 
Je le partage de nouveau.

La loi de santé représente, pour le secteur public, comme pour le secteur privé, la menace la plus grande qu'ait connue la médecine.
Depuis l'avènement de la République, jamais un gouvernant (hormis dans les périodes les plus troubles, et encore, la formalisation était moins élaborée) n'avait osé imaginer que la médecine puisse être à ce point, dans tous ses secteurs, aux ordres.
L'intelligence et le bon sens "terrien" prévalaient jusqu'à ce jour sur les concepts énarchiques et, il restait à nos décideurs politiques encore un peu de vie réelle et d'humilité pour se rappeler qu'ils étaient tous des patients potentiels et, que la vie était comme une grenade dont la goupille pouvait à tout moment être arrachée, les projetant alors dans un monde où seuls, le savoir, la pratique, l'esprit de synthèse, la technicité, l'humanisme, l'expérience, le doute, faisaient le médecin qui pourrait retarder, stopper pour un temps l'explosion.
La loi de santé, pilotée par Marisol Touraine, ministre inamovible du gouvernement le moins populaire de la cinquième république, remet en cause ce simple principe, et invente le concept de caporalisation de la médecine.
La médecine y est carrée, répétitive, automatique, rassurante, faite d'abaques et de procédures, de protocoles et d'indicateurs. Tout y est tracé, mesuré, encadré. La volonté est de faire de la maladie une équation dont le dénominateur commun est l’intérêt économique et dont la finalité est d’effacer définitivement l'humain au seul profit de la normalisation du résultat.
Peu importe Pierre, Paul, Sylvie ou Dominique, seul compte le modèle de maladie, le dossier et son traitement et, plus encore, l'obéissance au schéma de soin défini par "l'instance", quelle qu'elle soit, validée par des non-médecins à l'importance aussi développée que l'ego et la fatuité... Représentants d'usagers, dès lors idiots utiles qui, sans même l'imaginer participent à la dégradation organisée du système, et  s'autodétruisent.
Je le dis, la loi de santé de Marisol Touraine, va détruire notre système de soins. La raison en est simple et, point n'est besoin d'être grand clerc pour la deviner : le modèle sanitaire choisi est le médecin obéisseur.
Obéisseur au sein du Tiers Payant Généralisé où le payeur immanquablement deviendra décideur, et où immanquablement, les médecins seront soumis à un conflit d’intérêt permanent, entre le soin dont relève leur patient et la demande exprimée par l'organisme rétributeur.
Obéisseur au sein des réseaux de soins, où, représentant de la marque (comme se plaît à le dire un président d'institut de prévoyance bien connu), le médecin n'est plus tout à fait indépendant, plus tout à fait libre, plus tout à fait médecin.
Le modèle choisi de médecine aux ordres de la courroie d'administration de l'Etat va également détruire le modèle hospitalier Français.
La raison en est là encore simple, il faut une réforme sociale, et le gouvernement n'a ni l'intelligence politique, ni le courage  d'y faire face, seule prévaut dès lors la manipulation intellectuelle à coup de novlangue, d’esbrouffes et de tours de cartes.
Les médecins qui pratiquent des honoraires complémentaires y sont désignés coupables de fait, de "dépassements" d'honoraires, géniteurs des inégalités d'accès aux soins, alors que ce ne sont qu'adaptations aux choix de ces mêmes politiques qui de médiocrité en facilité n'ont jamais eu la volonté d'augmenter les actes des praticiens à leur juste valeur...
De culpabilité à jugement il n'y a qu'un pas que la loi de santé franchit sans difficulté, (l'avantage du vide est qu'on y avance facilement), et, la création de la tare permet l'éradication de son milieu : les cliniques ou hôpitaux publics d'exercice des médecins à honoraires complémentaires, voient leurs existences même menacées par les Agences Régionales de Santé, qui veillent à l'application de la loi.
Les ARS consacrées maîtres du jeu par la loi de santé, veillent à l'application de ces règles et à l'obéissance des médecins qu'elles orientent, pénalisent ou gratifient. Partenaires des organismes financeurs, elles organisent le système, écartent les médecins de tous secteurs, du pouvoir décisionnel ou organisationnel. Elles n'ont qu'un but : l'encadrement. Qu'une priorité : le résultat économique aux seules fins de résultats politiques.
Peu leur importe que chaque homme soit différent, que chaque médecin ait également son histoire, l'obéisseur doit créer de l'obéissance, l'encadré doit créer du cadre !
La loi de santé est l'avènement d'un nouveau paradigme, celui du passage de l'obligation de moyens, à l'obligation de résultats, celui de la primeur de l’intérêt économique sur l’intérêt médical, celui de l'ascendant administratif sur le praticien, elle est l'avènement de la dépersonnalisation médicale. Elle est la porte ouverte à tous les risques, tous les abus, le médecin n'est plus qu'un outil au service du plan, la déontologie n'y est qu'accessoire et variable suivant les intérêts du moment, l'humain n'y a que peu sa place, effacée par la cohorte.
Cette loi est pour chacun de nous inacceptable. Parce-que nous sommes médecins, simplement parce que nous sommes médecins !
Parce-que notre rôle notre mission doit être parfois au-dessus des lois, nous nous devons de désobéir.
Parce-que nous savons l'humain, nous ne pouvons accepter la marchandisation et la financiarisation de l'être, nous devons désobéir.
Parce-que nous savons que seules notre liberté et notre indépendance garantissent celles du patient, nous devons désobéir !
Refuser la loi de santé n'est pas une posture politique, c'est notre devoir de médecin, notre devoir d'homme, et face à l'abomination que cette loi représente, il n'est qu'une possibilité : son retrait total.