Les gares ont souvent
quelque chose de sinistre, d’angoissant, mais aussi d’exaltant.
Sur des nuages on a
déposé des sculptures : certains ont l’air d’anges, d’autres exhibent
leurs fesses. Il est impossible de les étudier tranquillement, car on est sans
cesse sollicité par des « tapeurs » tous styles.
Puis c’est un train assez ancien mais confortable, qui
traverse des zones d’habitation délabrées et tristes même sous le soleil.
D’après mes compagnons de voyage, ici les trains, c’est le
foutoir depuis une quinzaine d’années (ils les ont vendus aux chinois ou
quoi ?) : effectivement, alors que ce
train était supposé être direct, nous sommes invités à changer de train rapidement sans explication.
Ma chambre chez l’habitant est minuscule mais l’accueil est
très sympathique et je crois que je vais
me plaire ici.
La langue est un problème : tout est en flamand et je
n’ai pas trouvé de petit dictionnaire ; habituellement j’en achète un,
histoire de faire l’effort de dire quelques mots. (Non je ne m’abaisserai pas à
parler anglais)
C’est embêtant pour
le restaurant, au moment de choisir son
plat sur la carte. Pour l’instant j’ai testé un curry de crevettes délicieux
(mais plus thai que flamand), mais j’ai
choisi la bière locale qui est bonne.
Très vite, la connexion internet s’est mise à faire des
siennes, malgré le code aimablement fourni par mes hôtes, la box me déconnecte
au beau milieu de mon travail ce qui me met en rage.
Mon téléphone habituel est hospitalisé en soins intensifs chez le
fabriquant, celui qui m’a été prêté est une daube innommable qui refuse de me
laisser téléphoner hors du pays.
Me voilà donc coupé
du monde ou quasi.
La ville n’est pas très grande, néanmoins mes repérages sont compliqués, les plans sont difficiles à lire et pas question de g**glemap.
J’ai fait une tentative de repérage à vélo, mais le vélo prêté par mes hôtes était un brin
déglingué et je suis tombé après à peine quelques mètres.(la honte intégrale).J’ai
donc remis le bidule à sa place et j’ai continué à pied.
Pour un "méditerranéen" comme moi, cette ville est carrément
fascinante malgré la grisaille et l’aspect austère de certaines façades.
Je prends mes
marques, j’admire, je m’étonne, je mitraille à fond le beau comme le moins
beau ; j’essaie de comprendre,
voire d’imaginer un exil par ici pour 2017 ! (pour le cas où la
blonde viendrait au pouvoir, et à condition d’apprendre la langue bien sûr et
en gardant à l’esprit qu’ici certains disent bien pire qu'elle).
Non, malgré le charme et la beauté du lieu, ma place définitive n’est pas ici, on arrête le délire.
Néanmoins je suis séduit par le dédale des rues, ces façades ouvragées au bord de la rivière, les bistrots confortables, accueillants qui ont un petit air de pubs anglais, et bien sûr la gentillesse des gens rencontrés.
Les deux jours qui suivent seront consacrés à la visite de la ville en groupe. Il y a assez peu de touristes ; ce sera différent de ces journées de repérage solo où j’ai tenté de me fondre (silencieusement) dans ce paysage quelque peu irréel.
Dernière minute :
Pas de bol marisol, leicher, ortiz, et maniaques du stylo compulsif, j'ai retrouvé une connexion internet et je compte bien m'en servir pour diffuser au maximum cette vidéo qui n'a qu'un rapport lointain avec ce voyage.
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